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Par Paul-Marie Coûteaux
publié dans "Valeurs actuelles" du 27 août 2013
La dérive autoritaire de la gauche fournit à la droite l'occasion historique de se réapproprier la défense des libertés naturelles.
Dans la longue guerre idéologique qui oppose, depuis trois siècles, les Classiques aux Modernes (opposition dont la césure droite-gauche n'est qu'une traduction contingente, tant les contours en sont variables), le thème de la liberté est un enjeu constant : si les Modernes en font souvent un étendard, il leur arrive de la jeter au ruisseau, les Classiques reprenant alors la main en pointant les menaces que font peser sur les libertés concrètes les totalitarismes parés des plumes de l'égalité et de ses surenchères. En somme, le thème va et vient de part et d'autre de notre échiquier politique.
Or, il pourrait bien passer aujourd'hui de gauche à droite : celle-ci, avec la Ve République, a endossé le rétablissement de l'autorité de l'État au prix d'une certaine "statocratie", de sorte qu'elle fut vite submergée par une rhétorique de la liberté maniée sans vergogne mais non sans succès par une gauche qui, passée au moule de 1968, prospéra trente ans sur ce thème. Nouveau renversement aujourd'hui : ladite gauche, que les événements contraignent à montrer un visage plus autoritaire, inquisiteur, voire policier, perd sous nos yeux son avantage. Il ne manque plus à la droite que de savoir redonner au mot sa vieille magie.
Comment ? La recette est simple : il suffit de distinguer deux conceptions de la liberté. D'un côté, celle des classiques, de nature essentialiste, qui est la volonté d'être ce que l'on est selon son héritage et sa nature, en somme de se connaître assez soi-même pour l'être toujours plus profondément — plus "essentiellement" ; d'un autre côté, la liberté au sens des libertaires, qui est le droit de faire ce que l'on veut, ou ce qui passe par la tête, de jouir ou de se choisir "sans entraves", c'est-à-dire sans être lié à quelque essence que ce soit — jusqu'à l'extrapolation existentialiste, qui entend s'affranchir de toute loi de la nature.
Si la liberté des libertaires a triomphé, ce n'est pas seulement en raison de l'hégémonie de la gauche et de la domination intellectuelle de l'existentialisme ; c'est aussi parce que la société marchande préfère une liberté qui pousse l'individu délié de toute attache à faire ce qu'il veut, ou ce que le marché veut qu'il veuille, transformant l'homme lui-même en une sorte de matière plastique — au point de lui permettre, par exemple, de choisir son sexe, comme le veut la théorie du genre.
Cette liberté moderne, il est aisé de voir qu'elle atteint ses limites : limites des ressources naturelles, épuisées par la surconsommation ; limites de la jouissance, épuisée par la « tyrannie du plaisir », dont Jean-Claude Guillebaud a décrit les enchaînements ; limites financières, aussi, quand le droit de faire ce que l'on veut se transforme en devoir intimé à l'État d'en payer la satisfaction, laquelle pousse jusqu'à l'absurde la drogue des dépenses publiques — car, par un de ces retours fréquents dans l'histoire, la satisfaction de toutes les "libertés" engendre autant de droits qui, assortis d'allocations et subventions, rétablissent peu à peu l'État-Léviathan ; limites morales, également, que l'affaire du "mariage pour tous" a splendidement révélées : l'évidence de nature selon laquelle un enfant ne peut naître que d'un homme et d'une femme ouvrit les yeux de ceux (pas tous, hélas !) qui pensaient que tout était ou devait être possible ; limites de la tolérance libertaire, enfin, l'insultante répression des adversaires du mariage génétiquement modifié montrant le vrai visage des libertaires. Qui ne voit que cette liberté-là étouffe la liberté d'expression, la liberté de conscience, la liberté d'être ce que l'on est, jusqu'à celle de parler sa langue, qui est une si grande part de notre être, au point que finalement elle se nie ?
La droite française veut-elle retrouver quelque fondement ? Qu'elle sache opposer, aux impasses de la liberté libertaire, les libertés naturelles, ou essentielles, autorisant les hommes à se vouloir hommes, les pères à être pères, les mères à être mères, les Français à être français, la France à être la France — à dépasser en somme la dictature de la dénaturation universelle pour que chaque chose, chaque être puisse être pleinement ce qu'il est.
11:11 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Alain Dubrulle, Principal honoraire du Collège Gambetta à Cahors |
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10:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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10:18 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Juin 2013 :"Il règne un climat pré-révolutionnaire en France et tout çà pour une histoire de mariage gay ou plutôt de la destruction de cette institution fondatrice de notre civilisation. Qu'adviendra-t-il quand notre pays connaîtra le sort de la Grèce avec la baisse drastique des salaires et des retraites couplée à une hausse vertigineuse des impôts ? Nous sommes en récession et la zone euro est à l'agonie... Ne l'oublions pas ! Le chômage explose, la pauvreté s'installe semble-t-il durablement (faute de solution de la part des collabos mondialistes qui nous "gouvernent"), le pouvoir d'achat n'est plus qu'une mauvaise blague, notre souveraineté perd des plumes au fil des mois (maintenant, c'est au tour de la Défense... Pas sûr que çà plaise à tous les militaires !), la dette du pays ne cesse de se creuser (nous en sommes à 90% du PIB tout de même) et le peuple est méprisé, ignoré, bafoué... Voir à ce sujet le terme "populiste" que pour ma part je revendique avec fierté mais qui est abordé avec tant de dédain par tous ces journaleux et autres politiques du système... Le temps est à l'orage et certains auront bien du mal à passer entre les gouttes !"
06:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Par SAIGNEUR VENIN
06:42 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans Le Figaro, Thibaud Collin signe une tribune sur l'objection de conscience des maires :
"Le refus par certains maires de célébrer des mariages entre personnes de même sexe révèle deux logiques qui se font face. Celle du pouvoir qui rappelle qu'une loi doit être appliquée quelques soient les états d'âme des citoyens et a fortiori des maires. En effet, si l'application de la loi était mesurée par la conscience individuelle, le sens même de la loi serait détruit. Celle-ci ayant pour objet la vie commune ne peut accepter sous peine d'anarchie que des individus s'y soustraient. Face à cette logique légaliste, se dresse celle de la conscience morale, sanctuaire irréductible à tout rapport de force, lieu où l'humanité éprouve sa dignité et le courage de dénoncer des lois injustes. En effet, si toute loi devait être appliquée sans discernement, cela signifierait que la loi est mesure du juste et qu'il devient impossible de contester une quelconque loi votée. Coupée de la conscience, la démocratie deviendrait alors le règne de l'arbitraire et du fait accompli majoritaire.
Dès lors, ne sommes-nous pas devant un problème pratique insoluble ? Une société ne peut se passer de lois et toute loi exige une obéissance soutenue par la possible coercition. Mais la même société ne peut se passer de la voix de la conscience humaine, ressource d'un perpétuel questionnement sur la justice des lois. L'inquiétude morale ne peut sans dommage être exclue du champ de la vie politique.
En épousant le diagnostic et la solution élaborés par la philosophie politique moderne depuis le XVIIème siècle, la République laïque n'a-t-elle pas mis au cœur de son identité le respect de la conscience ? Revenons sur les présupposés de la situation actuelle pour en estimer la gravité.
Le régime démocratique libéral est élaboré pour répondre au conflit des croyances religieuses cherchant chacune à imposer son hégémonie dans le champ politique. Pour éteindre ce foyer de guerre civile, il convient de neutraliser la dimension politique des croyances en les circonscrivant à la vie privée. La paix repose ainsi sur la division du monde humain en deux sphères régies par deux principes différents mais pensés comme complémentaires : la sphère de la vie publique régie par les lois, communes, contraignantes et neutres en matière religieuse et intellectuelle; la sphère de la vie privée régie par la conscience personnelle libre. Cette solution semble pertinente mais elle a un coût, longtemps passé inaperçu, qui rejaillit dans le débat actuel.
Ce coût est la perte de l'unité de la personne, du lien intrinsèque entre ce qu'elle pense et ce qu'elle fait. Spinoza l'assume explicitement dans son Traité théologico-politique.« Nous voyons suivant quelle règle chacun, sans danger pour la paix de l’État, peut dire et enseigner ce qu'il pense ; c'est à la condition qu'il laisse le souverain le soin de décréter sur toutes actions, et s'abstienne d'en accomplir aucune contre ce décret, même s'il lui faut souvent agir en opposition avec ce qu'il juge et professe qui est bon. » Il s'agit donc d'une sorte de troc : ma liberté de penser sera d'autant plus garantie que j'abandonnerais la détermination de mes actes à la loi. Mais une telle position s'oppose de plein fouet à l'honneur d'un homme libre en tant qu'il lui conseille tout simplement l'hypocrisie. Elle contient aussi un secret mépris pour l'agir humain identifié à un strict conformisme de façade et non plus à l'expression de la personne dans son orientation fondamentale. Bref, cette dualité fondatrice ne fonde-t-elle pas une logique de dépersonnalisation des rapports humains et de la politique ?
Le maire ou le fonctionnaire ne serait que le maillon impersonnel d'une loi et sa liberté ne pourrait se manifester que dans son for interne. Qui ne voit qu'on a là le ressort d'une politique court-circuitant toute responsabilité au profit d'un pouvoir anonyme déroulant ses procédures ?
Vaclav Havel, dans un texte écrit pour être lu à Toulouse en 1984 et intitulé La politique et la conscience, exhorte les démocraties de l'Ouest à considérer les régimes de l'Est comme l'avant-garde d'un danger majeur, « la domination totale d'un pouvoir hypertrophié, impersonnel, anonymement bureaucratique, qui opère en dehors de toute conscience ». « Le politicien moderne est transparent. Derrière son masque circonspect et son langage artificiel, nous ne trouvons pas un homme enraciné dans l'ordre du monde naturel par son amour, sa passion, ses goûts, ses opinions personnelles, sa haine, son courage ou sa cruauté ; tout cela est tenu pour une affaire purement privée, est relégué dans sa salles de bains. Si nous découvrons quoi ce soit derrière le masque, ce ne sera qu'un technologue plus ou moins adroit du pouvoir. »
En ignorant de manière procédurale les cas de conscience de maires ou de fonctionnaires cherchant la vérité sur ce qui est juste, la République risque de nier ce qui la rend possible : l'honneur et la responsabilité des citoyens."
10:25 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
U
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09:46 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
L’accord de libre-échange Etats-Unis-Union européenne que veut nous faire ratifier Bruxelles, n’a rien d’urgent à un an des prochaines élections européennes qui verront le départ de cet ectoplasme de Manuel Barroso et accoucheront, on l’espère, d’autres rapports de force au sein de la future assemblée. En effet, la montée des partis dits « populistes » risque fort de venir perturber le champ des magouilles diverses et variées et donner des sueurs froides à tous les lobbies qui s’agitent dans ce cloaque.
Même Le Monde n’y va pas par quatre chemins vis-à-vis de ce sinistre personnage qu’est Barroso : « Sarkozyste sous la présidence de Nicolas Sarkozy, incapable, depuis, de la moindre initiative politique pour relancer l’Union, il a accompagné le déclin des institutions européennes. » On se saurait mieux dire.
Et si ce sinistre personnage fait le forcing sur cet accord, c’est bien parce qu’il est en train de se ménager un avenir dans le Barnum anglo-saxon, à l’OTAN ou aux Nations Unies.
Il est bien évident que sur le papier, cet accord impressionne puisque l’Amérique associée à l’Europe représentent la moitié du marché mondial. Un poids certain face au monde asiatique.
Reste qu’un tel accord, et en l’état actuel des choses, serait dangereux pour l’Europe car nous ne sommes pas en position de force face à la puissance dominante que sont encore les Etats-Unis. Et, on connaît suffisamment les moeurs américaines pour savoir qu’ils accommodent les traités à leur sauce, usant et abusant du protectionnisme quand cela les arrange. L’Europe est déjà un marché très ouvert, tellement ouvert d’ailleurs que l’on a pris la crise de plein fouet, crise qui, comme par hasard a pris naissance aux Etats-Unis et dont les plus féroces spéculateurs demeurent ces financiers américains à la Soros & C°. Qui continuent d’ailleurs de se goinfrer sur notre dos.
Par ailleurs, dans un domaine sensible comme l’agroalimentaire, Américains et Européens n’ont pas les mêmes mœurs et la même notion de la sécurité alimentaire. On mange déjà assez de saloperies comme ça grâce à la grande distribution et autres fabricants de bouf rapide, pour ne pas voir débarquer dans nos assiettes des poulets blanchis à l’eau de Javel.
Concernant l’exception culturelle, j’avoue que je reste dubitatif sur la notion elle-même, vu que nous sommes déjà envahis – colonisés ? - de toutes parts par la sous-culture américaine. Nos chanteurs de banlieue, à voix de fausset, surnagent comme ils peuvent, nos cinéastes produisent des films sans intérêt aucun – il est loin de temps des Tontons flingueurs – et l’exception culturelle française est battue en brèche chaque matin par l’idiovisuel, toutes chaînes confondues. Pas étonnant que Les Experts battent en audience un François Hollande coincé sur M6 à la même heure. La radio, je n’en parle même pas, on est dans le borborygme.
Avant de passer des accords, les Européens feraient mieux de commencer par faire le ménage chez eux. Régler ce petit problème, par exemple, d’une perfide Albion qui depuis Jeanne d’Arc ne veut pas que se constitue une puissance continentale. Hier encore, c’était pour défendre leurs intérêts, aujourd’hui, c’est pour défendre ceux des Américains. Sans compter que, quand on parle d’Europe, chacun tire la couverture à lui.
Enfin, il y a un autre obstacle majeur à cet accord de libre-échange, de taille celui-là : il exclut la Russie du champ des négociations. Et ceci est pour le moins inacceptable, parce qu’il met en péril notre avenir qui, comme chacun peut s’en rendre compte sur une carte, se situe plus à l’Est qu’à l’Ouest. Sans la prise en compte de la Russie, l’avenir de l’Europe est incertain. Les Américains l’ont bien compris. Je préfère Vladimir Poutine à Obama. Cela s’appelle faire preuve de réalisme, ce qui n’est pas le cas, semble-t-il, de nos libéraux de gauche comme de droite, de Hollande à Copé. Dans ce pays d’aveugles, les borgnes sont rois.
09:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Lu sur zdnet :
Le 2 mai 2013, Google a déposé un brevet au doux nom de « Policy Violation Checker » ou « Vérificateur de violations de politiques » dans la langue de Molière.
De quoi s’agit-t-il ? Si ce brevet surgit un jour sur le marché, il permettra aux entreprises de constituer une base de données répertoriant les phrases, mots, expressions jugées « problématiques » (aussi vague ce terme soit-il).
Ces mots damnés, qui pourraient engendrer la fuite d’informations confidentielles ou encore porter un préjudice quelconque à l’entreprise, seraient immédiatement repérés par le logiciel, dans un mail ou même un simple fichier word, qui proposerait à l’employé « fraudeur » une reformulation moins polémique.
Jusqu’ici il ne pourrait s’agir que d’un petit logiciel agaçant et donneur de leçons mais lorsque celui-ci s’adonne à la délation, son caractère légal devient beaucoup plus problématique. En effet, le « Policy Violation Checker » ne se contente pas de vous avertir de votre écart, il s’empresse d’en informer votre employeur ou encore le département juridique de l’entreprise.
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