29/08/2025
IMPRESSIONS DE PRE-MARAUDE................
Par Emmanuel Férault,
Membre de l'ASP
Le Pasteur Blanchard nous avait donné rendez-vous à 21h. L'heure à laquelle la nuit tombe. L'heure à laquelle Paris, la capitale de notre pays, qui est notre fierté au grand jour, devient durant la nuit le Paris de la honte et de l'abandon. Le théâtre de la misère la plus scandaleuse, la plus inacceptable : celle des français sans logements, sans aides, sans ressources, sans rien.
Nous étions donc quatre, le Pasteur et son épouse, et nous, deux , Pierre-Claude et moi tous deux membres de l'ASP, venus simplement aider, assister et quelque peu soulager cette misère effroyable. Paris, ce sont des centaines de centaines d'inconnus, d'anonymes, qui dorment dehors, seuls. Cette nuit-là, ils sont pour quelques heures nos seigneurs et nous allons les servir. Un peu de café, un peu de soupe chaude, quelques vêtements, mais surtout beaucoup de réconfort, d'écoute, de solidarité. Beaucoup d'humanité et de fraternité.
Si quelqu'un veut vraiment parler de la misère en France, il doit venir en maraude avec le Pasteur Blanchard. Si quelqu'un veut connaître l'état de notre société, non au grand jour, mais en pleine nuit, il doit venir en maraude avec le Pasteur Blanchard.
Notre première impression en voyant ces malheureux à tous les coins de rue, c'est cette promesse il y a dix ans de Nicolas Sarkozy : "Moi Président, dans 5 ans, plus personne ne dormira dans la rue". Inutile de préciser à ceux qui nous lisent que cette promesse n'engageait que ceux à qui elle était faite!...
A l'ASP, nous ne faisons jamais de promesses, nous agissons concrètement tout simplement. Non au grand jour sous l'oeil des caméras, mais la nuit dans l'anonymat. Voilà quelle a été notre nuit dans les rues de Paris, notre nuit à tous les quatre.
Nous avons agi. Nous avons revu le mythique Francis, véritable vedette de nos maraudes. Nous avons visité jeunes et vieux, nous avons rencontré des solitaires mais pas complètement seuls car ils ont comme compagnie leurs chiens... Nous avons rencontré de nombreuses personnes, d'horizons très divers, aux histoires très différentes. Mais ils ont tous un point commun : ils sont à la rue. La France les a abandonnés tout simplement
C'est là que l'on constate l'immense décalage entre un nouveau gouvernement et le "Social". Les réformateurs n'ont de social que leur dénomination. En réalité, ils n'y connaissent rien. En réalité, leur principale préoccupation, c'est d'aider par tous les moyens les étrangers et migrants, avant d'aider les leurs, les nôtres, les Français !
Cette pré-maraude a duré cinq heures. Cinq heures durant lesquelles nous aurions aimé aider tous ces pauvres. Mais ils sont si nombreux, partout. Il n'y a plus un seul grand boulevard dans Paris, il n'y a plus un seul quartier dans Paris où l'on ne rencontre pas des gens qui dorment seuls, dans la misère la plus totale.
Voilà le fruit de nos politiciens, voilà le fruit de nos gouvernants successifs. Toujours de l'aide pour le monde entier, mais jamais pour les nôtres, jamais pour nos pauvres!
C'est à la fois écoeurés et heureux que nous achevons cette pré-maraude avec le Pasteur Blanchard et son épouse. Ecoeurés par le désastre que nous avons pu constater de nos propres yeux, mais tellement heureux d'avoir pu pendant quelques heures être au service de ces miséreux, de ces parias de notre société, qui durant quelques heures d'une nuit froide, étaient nos maîtres et seigneurs..
09:33 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
26/08/2025
SA DERNIÈRE CHARGE:
Jean Cau n'est pas parti sans laisser d'adresse... Avant de tirer sa révérence à un monde qui lui inspirait un mépris souriant, il avait confié à des mains amies les manuscrits de ses dernières charges, de ses dernières « embestidas », comme disent les aficionados :Contre-attaques et Composition française sont remplis d'une sainte et joyeuse colère, ainsi que d'une nostalgie bouleversante. Nostalgie d'une civilisation où les mots avaient encore un sens, où les objets avaient du poids, et les hommes un nom. À lire d'urgence. Pour apprendre à résister...
« Comme Jean-Jacques Rousseau – écrit Alain de Benoist –, Jean Cau abandonnait ses enfants à l'Assistance publique. Je veux dire qu'une fois ses livres écrits, leur sort lui devenait indifférent [...]. Il aimait écrire, il ne cherchait pas à paraître. Aux deux sens de ce mot. » (1). Jean Cau était avant tout un homme libre. Les 2 livres qui ont été publiés depuis sa disparition confirment cette attitude tout aristocratique. Confiant le manuscrit deComposition française (Plon, 1993) à Olivier Orban et celui de Contre-attaques à A. de Benoist, il avait dit au premier : « Je ne sais pas ce que ça vaut », et au second : « C'est un texte pour vous, faites-en ce que vous voudrez » ! Superbe élégance d'un Cyrano délaissant les petits papiers du « Mercure François ».
On retrouve la droiture du Gascon dans Contre-attaques, second ouvrage posthume de Jean Cau. Tous les thèmes qui ont nourri ses pamphlets depuis 25 ans y sont réunis. Sévère diagnostic de notre décadence, l'ouvrage se situe entre le testament, la profession de foi et l'épitaphe. Puissant et plein de fraîcheur, c'est un de ses meilleurs livres. Quel plaisir, quelle tristesse aussi, de voir ce picador enfourcher une dernière fois son cheval de bataille en déclarant avec le héros d'Edmond Rostand : « J'aime raréfier sur mes pas les saluts, et m'écrier avec joie : un ennemi de plus. »
L'INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DES CHOSES
Mi-essai, mi-pamphlet, Contre-attaques s'ouvre sur un Éloge incongru du lourd. « Jean Cau, écrit Gérard Spiteri, qui a toujours pris soin de multiplier les anticorps contre l'obésité intellectuelle, ne parle pas de l'esprit. Il s'en prend avec une ironie féroce à cette légèreté physique et symbolique de notre époque qui a fait du jetable le nec plus ultra de la civilisation » (2). Cet éloge du lourd n'est pas anodin. À partir d'objets courants, c'est à une formidable charge contre la modernité que se livre Jean Cau. « A-t-on réfléchi, écrit-il, à ce que recèle l'acte de jeter, en son sens le plus profond ? Il recèle le mépris. Et si je te jette, rasoir, ce n'est pas parce que tu es vieux mais, mets-toi bien ça dans la tête, parce que tu ne vaux plus rien. Le rasoir Bic ou les briquets Cricket deviennent la remarquable illustration d'une société qui fait l'impasse sur la question du sens. Jetables, ils « ont tué l'amour et détruit la sensibilité puisqu'ils nous ont désappris à être, à quelque chose et partant à quelqu'un, fidèles ». Et, nous dit Jean Cau, essayez de dire : « J'aime mon Cricket » !
Son éloge incongru du lourd ne s'oppose pas tant au léger qu'au mou et à l'éphémère. La force, la durée ont laissé la place à l'immédiat, au jetable. Rien ne tient, rien n'est dur, rien ne dure. La civilisation du « progrès » émousse les sentiments, raccourcit les deuils et ramollit les idées. La société de consommation se charge de fournir perpétuellement des objets neufs, sans histoire, sans mystère et sans âme. L'homme, qui dans un premier temps a fait du monde un objet, s'est ensuite lui-même perdu dans un système d'objets. On aimait, naguère, conserver et transmettre. On estimait en chaque chose la solidité. « Le temps lui aussi, remarque Jean Cau, faisait un long usage et il y avait de la durée partout, dans les fiançailles et les mariages, dans les rêves et les amours. C'était solide. Même la miche de pain que mes bras d'enfant arrivaient à peine à embrasser, tant elle était énorme, durait huit jours et l'acte de jeter du pain relevait des tribunaux sacrés. » Et ce respect disparu, tout ce qui est « vieux » est condamné : « Comme nos sociétés sont en perpétuelle fuite, elles s'allègent pour que leur course soit plus rapide. »
Si Jean Cau se bat, c'est d'abord et avant tout contre un monde envahi par la laideur. « La beauté, écrit encore Spiteri, est la seule divinité à laquelle il ait jamais cru. » Son éthique, sans aucun doute, était avant tout esthétique. Il ne pouvait écrire, par ex., qu'à la main, pour la beauté du geste. L'écriture reste une cérémonie (3). L'encre, le papier, la plume qui court, voilà pour lui une joie physique, palpable : « Je m'ébahis aussi d'être ce moine qui écrit à la main, à l'encre (je préfère ne pas connaître sa composition), sur du papier (même observation), à l'aide d'un lourd stylo à la plume or 18 carats. Mon contemporain se moque en me voyant tracer mes humides sillons [...]. Mon contemporain, lui, écrit (?) à la machine. Soit ! Mais imagine-t-on Racine écrivant Bérénice, toc, toc, toc, à la machine ? [...] Jean, à Patmos – mille regrets ! – n'a pas tapél'Apocalypse ».
Jean Cau, enfant, n'a connu ni vinyle et nylon, ni Bic et Cricket. Fidèle à sa première jeunesse (4), il se souvient, avec style et pudeur, de l'époque où les objets étaient des trésors et les meneurs de chahut des seigneurs de la guerre, où le sac de billes devenait un butin inestimable et le vieux couteau du père un bien presque sacré. Mais dans Contre-attaques, c'est aussi un Jean Cau orphelin que l'on retrouve, étranger dans un monde peuplé d'anonymes : « Notre prochain n'a plus qu'un prénom. Finie l'époque où le nom renvoyait à l'histoire d'une famille, d'une lignée. Notre voisin ne peut se distinguer ni par ses habitudes, ni par ses vêtements, ni par son travail qui sont semblables aux nôtres ou presque ».
QUE RESTE-T-IL DE SON ESPAGNE ?
Journal de ses rêveries d'écriture, Composition française n'a sans doute pas l'éclat de Contreattaques. Passé maître dans l'art du pamphlet ou de la nouvelle, Jean Cau se livre plus difficilement dans ce genre littéraire qu'il n'avait jamais exploré. Quelques éclairs foudroient pourtant. Que la modernité vienne menacer « son » Espagne (5), et aussitôt renaissent son style et son élan : « Des monstres d'acier jaune, bulldozers, pelleteuses, bétonneuses, tracent des autoroutes. Bientôt, il n'y aura plus de boue, ni de poussière dans ce pays d'Espagne. Déjà, un âne s'y éteint et la mouche et le curé s'y font rares ainsi que l'enfant. Boue, poussière, ânes, mouches, curés et enfants disparus, que resterat-il de mon Espagne ? Le soleil lui-même y est combattu, grâce à l'air conditionné, et, propos inouï ! des Espagnols qui naguère ironisaient sur la mine accablée du touriste s'épongeant et en lequel ils voyaient un vaincu, se plaignent aujourd'hui de la chaleur. »
Ainsi jaillit par intermittence la force imprécatoire du digne héritier d'un Bloy ou d'un Bernanos. Contraint d'affronter une époque sans géants, il s'est battu avec rage contre le mou, le flasque : « Tu as voulu opérer le renversement de toutes les valeurs, dit-il à l'adresse de Nietzsche, mais, ce que tu ne soupçonnais pas, c'est que viendrait un siècle, le XXe en son agonie, où ton courage titanesque serait sans emploi parce qu'il n'y aurait plus de valeurs à renverser. »
► Xavier Marchand, éléments n°80, juin 1994. |
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22/08/2025
LES MEMBRES FONDATEURS DE L'ASP...
Ce fut lors d'une de nos premières réunions, dans un local prêté par un ami à Vanves, que nous avons fait la connaissance de Nicolas. Il demeurait à l'époque à deux pas du lieu de réunion. C’est sur internet qu'il découvrit l'annonce de notre association, qui lui était totalement inconnue. C’est un peu par hasard qu'il fut présent à nos tout débuts.
Il a été aussi pour la toute première maraude, et lors des premières saisons il fut un pilier de nos sorties. Avec le temps sa présence s'estompa un peu, mais pas son engagement au sein de l'association, dont il fut le trésorier. C’est aussi lui qui m'installa internet et m'initia à l'informatique. Comme beaucoup de gens du sud-ouest, il avait la nostalgie du pays, où il retourna suite à une mutation dans sa ville natale de Toulouse. Pour autant il reste un actif vice président de l'ASP. Le temps passant, bien des éléments de notre association disparurent, mais il est toujours bon de retrouver ceux qui sont restés fidèles, et qui depuis les temps héroïques de nos débuts, nous ont fait confiance. Nicolas est de ceux-là, et même plus : un ami véritable.
Pasteur Blanchard
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09:15 Publié dans L'équipe de L'ASP | Lien permanent | Commentaires (1)
19/08/2025
LES MEMBRES FONDATEURS DE l'ASP...
Oscar Wesley
Il fût un temps, ceux de nos débuts à la Cité du Refuge de l'Armée du Salut, au bon vieux temps de notre jeunesse, époque inoubliable, où être un travailleur social professionnel était une vocation et une véritable aventure humaine. Depuis, la machine administrative a éteint cette flamme en fonctionnarisant le secteur.
C'est par l'intermédiaire du blog, qu'après des décennies, nous nous sommes retrouvés. Ce qu'il y a de paradoxal dans ces retrouvailles, c’est que ce fut par l'intermédiaire d'un de nos ancien collègue, aux idées d'extrême gauche, qui, voulant dénoncer mon parcours, a permis notre rencontre. Il ignorait en effet que Oscar partageait mes valeurs, le même amour pour la France. Depuis, Oscar est de toutes nos actions, mais surtout là où il s'avère le plus utile : pour trouver de solutions à tous ceux qui font appel à nos services, afin de régler des problèmes d'hébergement ou d'orientation. Le fait qu'il soit un professionnel en activité est pour nous une aide précieuse.
Pasteur Blanchard |
09:15 Publié dans L'équipe de L'ASP | Lien permanent | Commentaires (0)
15/08/2025
IMPRESSIONS DE MARAUDE...
membre fondateur de l'ASP
Je participe, mardi 8 mai 2019 pour la quatrième fois à une maraude.
Mon ami le Pasteur Blanchard, président de l'Action Sociale et Populaire, m'a fait l'honneur de m'inviter à collaborer à cette sortie, pour venir en aide à nos compatriotes sans-abri, avec un autre membre fondateur de l’ASP, mon ami Oscar Wesley .
Pendant toute l'année, le Pasteur et ses fidèles bénévoles, parfois accompagnés d'élus et de cadres du Front National, mais aussi d'autres personnes de tous les milieux de notre famille politique.
Bien plus que d'apporter de la soupe, du café, des couvertures, des vêtements ou des chaussures aux nôtres sans-abri, ces maraudes ont aussi pour but d'ébaucher des liens d'amitié, de tisser un suivi fait de chaleur humaine.
Jeudi, toute la soirée et une bonne partie de la nuit, c'est ce que nous avons fait ensemble. Et je garde un souvenir ému de toutes ces rencontres , ces discussions avec Stéphane, Yves, Igor, Romain, Adrien et les autres…. Ils ne possèdent rien. Ils vivent dans la rue, à quelques pas des immeubles cossus et de la jeunesse dorée de Paris. Ils ont pourtant beaucoup, un peu de grandeur d'âme et un peu de chaleur humaine. Et, c'est une joie d'avoir pu se rendre utile en leur donnant un peu de nourriture, quelques couvertures et d'avoir échangé quelques paroles ce soir-là.
A force, si l'on peut dire, certains ne quitteraient pour rien au monde la rue, d'autres la détestent, quelques-uns pourront en sortir. Tous nous ont accueillis avec le sourire ; des regards qui en disaient long, faits de la détresse de gens perdus pour les uns, emprunts de dignité, pétillants, souriants et chaleureux pour les autres.
De Sèvres à la Porte d’Orléans, de Denfert-Rochereau à Austerlitz en passant par la Place d’Italie, du Jardin des Plantes à Saint-Michel ou encore rue de Rivoli, cette soirée nous a dévoilé, une fois de plus, qu'un monde parallèle existe dans nos rues. Ils sont dix mille à Paris, trois mille dans le XIIIe arrondissement, qui n'ont rien et qui parfois ne demandent rien. Leur seule richesse : peut-être un certain détachement par rapport de notre société de consommation ? tellement égoïste et trop individualiste. Mais une indépendance qu'ils paient au prix fort.
Une autre constatation choquante durant cette soirée est l'évident manque de moyens accordé par l'Etat à l'aide des sans-abri. L'Etat semble plus compter sur la générosité privée que sur lui-même : "cachez cette misère dont je suis responsable et que je ne saurais voir".
Il serait temps aujourd'hui en France de revoir complètement notre politique sociale. Comment accepter en effet qu'une immigration qui vient d'arriver ait droit à tout (logements aidés, soins gratuits, etc.) alors que nombre de Français et d'européens sont dans le froid dans nos rues, sans soutien et que quelques-uns en arrivent par exemple à la solution extrême de devoir soigner leurs problèmes de dents en se les arrachant à vif.
Si un soutien leur était apporté avant la chute presque irréversible, combien nous déclarait faire le choix volontaire de rester dans la rue ? Car bien souvent, l'élément déclencheur est une dépression, une rupture, un mal être, autant de causes sociales et/ou économiques qui pourrait être traité et endigué si on en prenait la peine ; si on s'intéressait aux gens, au lieu de se détourner de l'humain.
Je voudrais, en conclusion, parce qu'ils prennent justement la peine (et le plaisir) de venir en aide à ces personnes avec de petits moyens, donner un grand coup de chapeau au Pasteur Blanchard et aux militants de l'ASP. Sincères et humains, ils connaissent un nombre impressionnant de sans-abri parisiens par leur prénom, savent un peu de leur vie, de leur parcours parce qu'ils font gratuitement l'effort de s'intéresser en vérité à ceux qu'ils croisent durant leurs maraudes.
Si vous souhaitez cette association à se développer, si vous ne pouvez le faire financièrement, faites-le un soir en donnant de votre temps. Et puis, vous pouvez aussi nous procurer des couvertures, des chaussures de grande pointure et des vêtements chauds. Les besoins sont importants car ou dans la rue, un vêtement ne dure pas bien longtemps.
08:55 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
12/08/2025
IMPRESSIONS DE MARAUDE...
Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.
Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.
Une autre remarque, aussi éloquente, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics".
Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.
Nos gouvernants, si occupés par le mariage homosexuel baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.
Nous avons l'écoeurante conviction que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.
Pasteur Blanchard
09:48 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
08/08/2025
IMPRESSIONS DE MARAUDE...
Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.
Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.
Une autre remarque, aussi éloquante, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics".
Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.
Nos gouvernants, si complaisant à l'époque pour le mariage homosexuel baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.
Nous avons l'écoeurante conviction que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.
Pasteur Blanchard
09:12 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
05/08/2025
Mort d’un SDF dans les quartiers chics de Paris :
Il y a les tragédies qui font la une des journaux télévisés. Et d’autres, plus discrètes, passées sous boisseau par manque de temps ou d’intérêt. Ces dernières n’en sont pas moins révélatrices de l’actuel état de notre société. Ainsi, Michal, un SDF tchèque de 66 ans, est mort de froid dans la nuit de mercredi à jeudi, en plein dans un parking souterrain de l’avenue Matignon, en plein « Triangle d’or » parisien.
Relaté par Le Parisien, ce témoignage : « Venu d’Europe de l’Est pour étudier à Paris, cet homme qui parlait français “avec un fort accent” était tombé dans la précarité “très probablement à la suite d’un non-renouvellement de titre de séjour”, raconte Cédric Lautard, de l’association Les Enfants du Canal, qui lui venait en aide. »
Le Michal en question, apprend-on de même source, n’avait pas osé, durant longtemps, demander un hébergement d’urgence, se contentant de vivre au jour le jour, et puis il avait fini par s’y décider récemment, car « il commençait à fatiguer ». Voilà qui est donc emblématique de la dinguerie et du délitement ambiant.
De deux choses l’une : ou cet homme devait être renvoyé chez lui, sachant que la République tchèque, ce n’est pas non plus l’enfer sur Terre, loin s’en faut. Ou il avait vocation à obtenir le statut d’immigré en situation régulière, voire celui d’une éventuelle régularisation ; il avait appris le français et son profil n’était pas exactement celui d’un djihadiste de combat.
Comme de plus en plus souvent, les autorités publiques ont choisi de ne pas choisir, de regarder ailleurs tout en laissant pourrir la situation. On voit le résultat. C’est la même logique infernale de l’immobilisme si « bien » incarnée par la jungle de Calais. On ne fait rien, on laisse faire tout en se disant que, jusque-là, ça va. Jusqu’au jour où cela ne va plus. Ou de pauvres hères meurent en tentant de se faire la belle par le tunnel sous la Manche ou en viennent à découdre avec les forces de l’ordre. En attendant d’autres morts, d’autres drames.
Un vieux débat léonin oppose de longue date ceux, persuadés les uns que l’injustice conduit au désordre, et les autres que le désordre mène à l’injustice. La vérité oblige à dire que les deux ont raison. Lors d’un récent « Bistro Libertés », émission phare de la chaîne dissidente TV Libertés, l’abbé Guillaume de Tanouärn revenait sur les émeutes de ces « gens du voyage » ayant bloqué une autoroute et mis à sac un quartier entier parce que l’un des leurs, emprisonné, n’avait pu se rendre aux obsèques de son frère.
Il affirmait en substance : « Il est injuste qu’une telle faveur lui ait été refusée, mais si ses proches n’avaient pas commis tant de désordre, tout cela aurait évidemment pu s’arranger. Quant à l’État, en refusant de faire régner l’ordre, il a été conduit à commettre une injustice. » Et comme à chaque nouveau drame, le gouvernement adopte des lois d’urgence au nom des grands principes, lois qu’il se refuse à faire appliquer au nom des bons sentiments. Ou quand le serpent se mord la queue…
09:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
01/08/2025
IMPRESSIONS DE MARAUDE..
Par le pasteur Blanchard.
Tous les amis qui viennent marauder sont surpris de notre familiarité avec les SDF. Il faut dire que nous sommes dans notre douziéme campagne de maraudes. Le temps à fait que nous avons fini par nous connaître, d'un certain point de vu on peut parler d'amitié : nous finissons par avoir des informations sur leur vie, leurs épreuves, ce dont ils ont réellement besoin au-delà des problèmes matériels qu'ils traversent.
C’est de véritable empathie dont ils ont besoin. Celle-ci, ils ne la trouvent pas dans les grandes associations. Il faut croire qu'elles finissent par le perdre de vue, elles qui ont à gérer la misère à l'échelle nationale, elles ont du mal à répondre aux véritables questions que génèrent le train train quotidien.
Il y a un autre problème qui prend de l'ampleur : les rondes de la police pour déloger les sans domicile du pavé parisien. La loi interdisant de les déloger "manu militari", on fait tout pour les dégoûter en raflant leur bardas, les laissant sans rien sur le trottoir, avec le secret espoir que par lassitude ils quitteront Paris.
A l'origine de la démarche, il y a la gauche caviar du maire, pour qui la misère est une lèpre dans la Capitale, un abcès pullulant qu'il faut éradiquer. Il peut sembler paradoxal que des hommes classés à gauche se définissant comme humanistes au service de l'humanité soient ceux qui organisent la chasse à la misère dans les rues de la cité ; force est de constater que les bobos sont parmi ceux dont les valeurs sont totalement antagonistes avec le peuple véritable, les petits, les sans grade et cela au nom de principes désincarnés.
♥
Quant à nous, continuons notre travail, pour la défense des Nôtres, pour la véritable cause du peuple.
Pasteur Blanchard
09:36 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)