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19/08/2023

Le 19 Août 1923 à 13 heures:

 

 

         Il y a 100 ans mort de Vilfredo Pareto à Céligny ( Suisse)

 

 

 

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·         Bernard Valade

 

 

·          Revue Française d'Histoire des Idées Politiques 2005/2 (n°22),

  

·         

Les idées de Vilfredo Pareto (1848-1923) sur la formation, les fonctions et l'évolution des élites reçoivent leur pleine signification de la sociologie générale dans laquelle elles s'inscrivent. On en trouve l'expression aussi bien dans les contributions à l'analyse économique du successeur de Léon Walras à la chaire d'économie politique à l'université de Lausanne, qu'au fil des écrits sociologiques dont le massif Trattato di sociologia generale (1916) constitue, à bien des égards, une récapitulation. Elles ne composent donc nullement la matière d'une théorie politique qui ferait de Pareto un « politologue », dernier avatar d'une série de figures que précéderait l'économiste puis le sociologue. En effet, ses vues concernant le thème élitaire ne s'agencent pas en un ensemble systématique comme chez Gaetano Mosca et Robert Michels dont les œuvres comptent beaucoup plus en ce domaine que les apports parétiens. La comparaison de celles-là et de ceux-ci a été effectuée, notamment par Norberto Bobbio (1972) pour Pareto et Mosca ; il s'y mêle un débat concernant l'antériorité du second sur le premier quant à la formulation du thème élitiste : on peut le clore en estimant qu'il revient essentiellement à Pareto d'avoir donné une assise sociologique aux Elementi di scienza politica de Mosca.

 

 

On se propose donc ici d'abord de rattacher l'analyse parétienne des élites à la sociologie générale qui lui donne sens ; ensuite de préciser l'originalité des conceptions que Pareto s'est formé des élites et de leur « circulation ». Un point sera fait sur le traitement particulier de l'élite gouvernementale, et un autre consacré aux rapports qu'entretiennent le devenir des élites et le changement social. On rappellera enfin de quels « faits » observés se soutient le diagnostic posé par Pareto sur la situation des élites politiques et sociales de son temps.

 

 

I. Les cadres théoriques de la conception parétienne des élites

 

 

Les fondements des considérations développées par Vilfredo Pareto sur les élites sont mis en place dans le second volume du Cours d'Économie politique (1896-1897). Cet ouvrage est contemporain des investigations engagées par son auteur, entre 1895 et 1900, sur la loi de la répartition des revenus et son expression graphique, ­ la courbe de la distribution des richesses. Elles sont intéressantes par les conséquences sociologiques qu'elles suggèrent concernant l'hétérogénéité sociale. Une couche inférieure et une couche supérieure se superposent dans toutes les sociétés, quelles que soient les époques, le mode d'organisation sociale, le système économique et politique. Aucune limite fixe ne sépare cependant les riches et les pauvres. Si ces deux classes existent, et si la richesse constitue effectivement une des causes principales de la différenciation sociale, les revenus varient d'une manière continue, et l'on passe par degrés insensibles de la classe des pauvres à celle des riches. Il y a en effet circulation à l'intérieur de l'agrégat social ; de multiples mouvements, dus les uns à la population et les autres à la richesse, se produisent incessamment au sein de la pyramide sociale dont seule la forme demeure constante, avec sa pointe effilée et sa base plus ou moins étendue.

 

Il convient donc de distinguer « les changements qui portent sur la répartition et ceux qui portent sur les titulaires des revenus » (Cours, § 1007). Ce sont les changements de la première espèce que réclament les socialistes, ­ en vain puisque « l'inégalité de la répartition des revenus paraît dépendre beaucoup plus de la nature même des hommes que le l'organisation économique de la société » (ibid., § 1012). En fait, le masquage idéologique, dénoncé dans Les Systèmes socialistes (1902-1903), empêche de voir ces « réalités sociologiques » que sont l'hétérogénéité sociale, la succession des élites, le nécessaire dosage de deux principes fondamentaux, ­ la défense sociale, et la mutuelle assistance ­, qui renvoient, le premier à la justice, le second à la pitié.

Pareto insiste sur le danger des mélanges qui menacent constamment de s'opérer entre science et idéologie, le réel et l'imaginaire. Pour lui, les classes dirigeantes qui, en France notamment, célèbrent le solidarisme et tentent de lui donner des bases scientifiques, entretiennent la confusion et courent à leur perte. On trouve dans l'« Introduction à la science sociale » que contient le Manuel d'Économie politique (1906), démêlées les relations entre faits réels et faits imaginaires, soigneusement distinguées les actions logiques des actions non-logiques, et finalement démontré que l'homme s'efforce d'établir entre les sentiments non-logiques les relations logiques qu'il s'imagine devoir exister. On y trouve également, avec l'affirmation que « l'histoire des sociétés humaines est, en grande partie, l'histoire de la succession des aristocraties », des développements sur la différenciation sociale, le principe hiérarchique et la circulation des élites que le Traité de sociologie générale devait systématiser.

 

La dernière partie de celui-ci a trait à la forme générale de la société ainsi qu'à l'équilibre social dans l'histoire. Les analyses portent ici sur la stabilité et la variabilité des sociétés, les cycles de mutuelle dépendance des phénomènes sociaux, l'emploi de la force et de la ruse, les diverses proportions des résidus de la Ire classe (l'instinct des combinaisons) et ceux de la IIe classe (la persistance des agrégats) chez les gouvernants et les gouvernés. La comparaison, au § 2225, du cycle belliqueux et du cycle industriel, est suivie de celle, à partir du § 2232, des rentiers et des spéculateurs (les R et les S). Avec ces deux dernières catégories on est, selon Pareto, en mesure d'expliquer d'une manière satisfaisante les phénomènes sociaux. Des considérations préliminaires sur les types d'action à la présentation finale du thème élitaire, l'auteur du Traité entreprend de se rapprocher de la réalité expérimentale, en écartant les sentiments de l'observateur. Il recourt aussi massivement à l'histoire. Toujours il entend s'en tenir « exclusivement aux faits ».

 

 

II. Élites et circulation des élites selon Pareto

 

 

Ensemble hétérogène hiérarchiquement organisé, tel est pour Pareto la définition la plus générale susceptible d'être donnée de toute société. Une division est inhérente à cette dernière entre une couche supérieure dont font partie les gouvernants et une couche inférieure qui rassemble les gouvernés. Celle-ci, ­ la masse ­, est de loin plus nombreuse que celle-là, ­ la minorité ­, que différents termes désignent : oligarchie, aristocratie, élite. Les sociétés humaines sont donc structurées par un principe hiérarchique indépendamment duquel elles ne pourraient subsister. Toutes sont dominées par des élites dont il existe autant de sortes que d'activités sociales. Ainsi, pour l'auteur des Systèmes socialistes, si l'on suppose les hommes disposés par couches selon leur intelligence ou leurs divers talents, « on aura probablement des courbes de formes plus ou moins semblables à celles que nous venons de trouver pour la distribution des richesses ». Ces diverses élites, ­ artistique, scientifique, économique, politique, etc. ­, ne sont pas justiciables de catégories morales : elles « n'ont rien d'absolu ; il peut y avoir une élite de brigands comme une élite de saints ».

 

A ce qui relève de la répartition est associé ce qui ressort à la sélection, facteur essentiel de l'équilibre social, dont l'effet est de soumettre toute élite à la loi des oscillations. « Il est un fait d'une extrême importance pour la physiologie sociale, écrit Pareto dans le même ouvrage, c'est que les aristocraties ne durent pas. Elles sont toutes frappées d'une déchéance plus ou moins rapide » ; ce constat vaut « non seulement pour les élites qui se perpétuent par hérédité, mais aussi, bien qu'à un moindre degré, pour celles qui se recrutent par cooptation. [...] Il ne s'agit pas seulement de l'extinction des aristocraties par l'excès des morts sur les naissances, mais aussi de la dégénération des éléments qui les composent. Les aristocraties ne peuvent donc subsister que par l'élimination de ces éléments et l'apport de nouveaux ».

 

Pareto reviendra constamment sur la nécessité de ce mouvement qui assure un salutaire renouvellement des élites en position de domination, ­ comme sur le caractère inéluctable de ce « fait » fondamental. Dans le Manuel, il précise que le fait que les aristocraties disparaissent est connu depuis les temps les plus reculés, si bien que « L'histoire des sociétés humaines est, en grande partie, l'histoire de la succession des aristocraties » (chap. VII, § 98). Un ralentissement ou une accélération de ce mouvement sont également dommageables au bon fonctionnement social. La rigidité hiérarchique résultant d'un groupe qui se ferme en caste, comme un changement trop rapide des élites au sommet de la société sont nuisibles à la prospérité des nations. Celle-ci dépend notamment d'une certaine proportion entre les anciens et les nouveaux riches. L'absolue domination des premiers bloque le progrès, la prépondérance des seconds engendre l'instabilité sociale (cf. Manuel, chap.VII, § 103 et Traité, § 2480).

 

Les modes de légitimation de la circulation des élites sont parfaitement explicités dans Les Systèmes socialistes. L'élite montante en appelle à différents idéaux, ­ la justice sociale, par exemple. L'élite en place se montre accueillante aux idées nouvelles et à ceux qui les portent, pensant ainsi sauvegarder sa suprématie. Elle bascule dès lors dans le sentimentalisme, l'humanitarisme, la « sensiblerie éthique » qui manifestent son impuissance à résister et son incapacité à mobiliser les énergies. « Un signe qui annonce presque toujours la décadence d'une aristocratie est l'invasion des sentiments humanitaires et la mièvre sensiblerie qui la rendent incapable de défendre ses positions » (p. 37). Aussi Pareto affirme-t-il que « Toute élite qui n'est pas prête à livrer bataille pour défendre ses positions est en pleine décadence, il ne lui reste plus qu'à laisser sa place à une autre élite ayant les qualités viriles qui lui manquent. C'est pure rêverie, si elle s'imagine que les principes humanitaires qu'elle a proclamés lui seront appliqués : les vainqueurs feront résonner à ses oreilles l'implacable vae victis » (p. 40).

 

Pas plus que par la noblesse des fins invoquée par l'élite rivale de l'élite en place, on ne doit, aux yeux de Pareto, être abusé par l'explication économique fréquemment donnée du processus de circulation. Bien qu'elle ne soit pas sans portée, cette interprétation est aussi à ranger du côté des montages idéologiques, c'est-à-dire des « dérivations » qui consistent en discours justificatifs, en mythes et en idéologies. La force de ces dérivations ne doit cependant pas faire oublier la fonction de masquage qu'elles assument. C'est aux « résidus », partiellement assimilables aux ingrédients d'une énergétique sociale, que l'on rapportera finalement l'effectivité du processus en question. Ces résidus sont puissants dans l'élite ascendante, altérés et affaiblis dans l'élite décadente. Place est faite, de cette façon, aux sentiments et à diverses variables psychologiques dans l'explication du processus de circulation des élites. « L'affaiblissement chez les classes supérieures de tout esprit de résistance, et, bien plus, les efforts persévérants qu'elles font, sans en avoir conscience, pour accélérer leur propre ruine, est un des phénomènes les plus intéressants de notre époque ; l'histoire en fournit plusieurs exemples et en fournira probablement encore, tant que durera la circulation des élites » (p. 73).

 

Le processus ainsi conceptualisé est sans fin ; il se reproduit cycliquement et affectera les élites nouvelles comme il a gagné, pour les faire sombrer, les anciennes aristocraties. Martelée à de nombreuses reprises, cette idée trouvera dans le Traité (§ 2053) son expression la plus connue parce que d'une saisissante concision : « Les aristocraties ne durent pas. Quelles qu'en soient les causes, il est incontestable qu'après un certain temps elles disparaissent. L'histoire est un cimetière d'aristocraties ». De la même manière, cependant, que des deux termes, élite et masse, le premier seul est au centre des analyses parétiennes, c'est de l'élite gouvernementale qu'il sera essentiellement question, l'élite non gouvernementale étant sommairement traitée ou simplement laissée de côté.

 

 

III. L'analyse de l'élite gouvernementale

 

 

L'analyse de la classe dirigeante et, plus précisément, de l'élite gouvernementale est la pièce maîtresse de ce qui, chez Pareto, ressortit le mieux à une théorie politique. Elle se fonde sur la division de la société en deux ensembles : les gouvernants et les gouvernés. Elle est indissociable d'une théorie sociologique des différentes catégories d'élites, des mécanismes qui président à leur sélection et de l'équilibre social plus ou moins stable existant à une époque donnée. Le fait essentiel est que les aristocraties ne durent pas, en raison notamment de la dégénération des éléments qui les composent ; elles ne peuvent, en tant que telles, c'est-à-dire groupe prééminent, subsister que par l'élimination de ces derniers et l'apport de nouveaux ; le phénomène majeur est donc la circulation des élites que masquent les idéologies, les programmes et discours politiques.

 

« Nous mettrons à part, écrit Pareto (Traité, § 2032), ceux qui, directement ou indirectement, jouent un rôle notable dans le gouvernement ; ils constitueront l'élite gouvernementale ». Celle-ci se divise en trois catégories 

:

·         « (A) des hommes qui visent résolument à des fins idéales, qui suivent strictement certaines de leurs règles de conduite ;

·         (B) des hommes qui ont pour but de travailler dans leur intérêt et celui de leurs clients ; ils se subdivisent en deux catégories :
(B-) des hommes qui se contentent de jouir du pouvoir et des honneurs, et qui laissent à leurs clients les avantages matériels ;
(B-) des hommes qui recherchent pour eux-mêmes et pour leurs clients des avantages matériels, généralement en argent » (ibid., § 2268). Ces distinctions, qui manifestent l'hétérogénéité de la classe gouvernante, n'ont pas seulement un sens économique.

Elles renvoient à une caractérisation plus large qui oppose les « Rentiers » aux « Spéculateurs », ­ ces deux catégories revêtant, chez Pareto, une dimension heuristique.

 

La première de ces catégories est « en grande partie conservatrice » ; les individus qui la composent sont hostiles aux nouveautés et, d'une manière générale, au changement dont ils redoutent les conséquences. La seconde est « au contraire innovatrice, furetant de tous côtés pour faire de bonnes opérations, internationaliste, car partout elle trouve à exercer son industrie, et, au fond l'argent n'a pas de patrie ». La théorie des résidus leur donne leur plein sens : la persistance des agrégats prime chez les (R) et l'instinct des combinaisons chez les (S). Et Pareto généralise dans le Traité de sociologie générale (§ 2235) une idée précédemment esquissée : « Une société où prédominent presque exclusivement les individus de la catégorie (R) demeure immobile, comme cristallisée. Une société où prédominent les individus de la catégorie (S) manque de stabilité : elle est en état d'équilibre instable ».

Pareto ne s'arrête donc pas aux distributions habituelles (capitalistes, salariés, entrepreneurs, épargnants) ; elles sont abstraites. « Du point de vue concret, il repère deux types, ­ les (R) « enracinés » et les (S) « déracinés » ­, en notant que si « les types extrêmes sont rares, les types intermédiaires sont communs ». L'homogénéité de l'élite gouvernementale est donc une illusion. Cette dernière procède de « la tendance à personnifier les abstractions, à se représenter la classe gouvernante comme une unité concrète, en lui supposant une volonté unique et en croyant qu'elle prend des mesures logiques pour réaliser les programmes » (Traité, § 2254). En fait, les groupes constitutifs de la classe dirigeante sont perpétuellement en lutte pour se maintenir au pouvoir ; ils divergent sur les mesures à prendre pour obtenir la faveur des couches populaires ; ils sont partagés sur les justifications morales à donner au mélange de force et de ruse inhérent à tout gouvernement ; chacun d'entre eux, recourant à diverses dérivations, ­ l'État éthique, l'État de droit, le bien public, l'intérêt général, etc. ­, présente sa politique comme seule vraie, juste et bonne.

 

 

IV. Devenir des élites et changement social

 

 

L'étude des modifications des sentiments, singulièrement au sein des classes dirigeantes, a conduit Pareto à construire une sorte de modèle du changement social centré sur le devenir des élites. Montage d'événements historiques et de faits directement observés, un premier scénario est proposé dans un important article publié en 1900, « Un applicazione di teorie sociologiche » (O.C. XXII, pp. 178-238). « Trois grandes classes de faits » sont associées :

 

1.      « Un intensità crescente del sentimento religiose » ;

2.      « Il decadere del antica aristocrazia » ;

3.      « Il sorgere di una nuova aristocrazia ».

 

Ces trois moments sont illustrés au moyen d'exemples empruntés à l'histoire des xviiie et xixe siècles. La période ascendante de la crise religieuse est celle où se développent les sentiments humanitaires, le mysticisme social, la pitié mal ordonnée. L'élite au pouvoir est contaminée par ces bons sentiments ; elle doute de son droit, s'interroge sur sa légitimité et réagit maladroitement : son joug s'appesantit dans le même temps où elle n'a plus la force de se maintenir. Cependant, une nouvelle élite est en gestation dans les entrailles de la vieille société. Son avènement est facilité par l'ancienne aristocratie qui prend la tête de la contestation de l'ordre établi ; à la fin du xixe siècle, c'est la bourgeoisie qui fournit ses chefs au mouvement socialiste.

Dans le Manuel (chap. II, § 85), Pareto note que ce processus, au niveau des sentiments moraux, est marqué par une augmentation générale de la « pitié morbide », d'une bienveillance accrue envers les malfaiteurs et d'une indifférence croissante aux malheurs des honnêtes gens ; qu'il s'accompagne d'un accroissement de la richesse publique permettant toutes sortes de gaspillages comme le financement des bons sentiments, de la décadence des élites bourgeoises, d'une « plus grande participation des classes pauvres au gouvernement », enfin d'un état de paix ininterrompu.

 

Ce processus est engagé dans les classes intellectuellement supérieures, où il se présente d'abord sous une forme esthétique avant que de prendre une allure politique. On y célèbre les « misérables » qui, de figures littéraires, deviennent bientôt, l'arsenal d'arguments idéologiques aidant, une puissance sociale. Le rôle des élites culturelles est donc déterminant. Toutes les entreprises de conciliation, et de pseudo pacification des rapports sociaux, sont le fait des intellectuels des classes supérieures qui agissent inconsidérément. Ils introduisent dans la sphère des croyances le principe de relativité ; ils dénoncent les « vaines superstitions » dont la fonction sociale leur échappe et, en affaiblissant la religion, ils désagrègent le complexe de sentiments moraux, patriotiques, altruistes qui est au c ur de la totalité sociale. Finalement, les membres des classes supérieures raisonnent mal ; ils ne savent pas garder pour eux les fruits de leur pensée ; ils communiquent leur scepticisme à l'ensemble de la collectivité ; ils distendent les liens sociaux, altèrent les sentiments moraux qui, traditionnellement, consolident leur pouvoir tout en le modérant, et s'imaginent à tort être en mesure de conserver leur position en invoquant la solidarité.

 

Un second scénario est introduit à la fin du § 87 (chap. II) du Manuel et exposé dans les § 102 et suivants. Tous les phénomènes qui jusque-là ont été présentés « sont en relation avec la décadence de la bourgeoisie. Cette décadence n'est qu'un cas particulier d'un fait beaucoup plus général, celui de la circulation des élites ». Que la société est hiérarchiquement organisée, que c'est « toujours une élite qui gouverne », que « la forme de la courbe de la répartition varie peu » : ce sont là des évidences que l'on ne veut pas voir ; on masque la division de la société en partie aristocratique et partie vulgaire, en élite et masse ; on proclame l'universalité du principe égalitaire. Pareto relève, à cet égard, que « l'idée subjective d'égalité des hommes est un fait d'une grande importance, et qui agit puissamment pour déterminer les changements que subit la société ».

 

Dans ce nouveau scénario, les rôles sont ainsi distribués :

·         A- = ceux qui résistent ;

·         A- = les humanitaires ;

·         B- = la nouvelle aristocratie ;

·         B- = « la foule vulgaire » ;

·         C = une fraction de la société qui se range tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.

 

Pour renverser les A-, les B- recourent à la fiction égalitaire. « Supposez, écrit Pareto (§ 106), que la nouvelle élite affichât clairement et simplement ses intentions, qui sont de supplanter l'ancienne élite ; personne ne viendrait à son aide, elle serait vaincue avant d'avoir livré bataille. Au contraire, elle a l'air de ne rien demander pour elle [...]. Elle affirme qu'elle fait la guerre uniquement pour obtenir l'égalité entre les A et les B en général. Grâce à cette fiction, elle conquiert [...] la bienveillante neutralité des C et la faveur de la partie dégénérée de l'ancienne élite ». La fiction en question répond cependant à une nécessité historique ? Pareto observe, en effet, que « si dans les sociétés modernes, cette égalité a remplacé les statuts personnels des sociétés anciennes, c'est peut-être parce que les maux produits par l'égalité sont moindres que ceux provoqués par la contradiction en laquelle les statuts personnels se trouvent avec le sentiment d'égalité qui existe chez les Modernes ».

 

Le problème se pose donc en ces termes : comment, avec l'apparence de l'égalité, maintenir l'hétérogénéité et la hiérarchie sociales indispensables au bon fonctionnement de la société ? Autrement dit, comment une domination peut-elle être consolidée ? Par l'exploitation de la néophobie, du misonéisme et de l'ignorance des classes inférieures. Cependant, « Quand une couche sociale a compris que les classes élevées veulent simplement l'exploiter, celles-ci descendent plus bas pour trouver d'autres partisans ; mais il est évident qu'il arrivera un jour où on ne pourra plus continuer ainsi parce que la matière première manquera ». De toutes façons, deux facteurs concourent à rendre l'équilibre social instable : l'accumulation dans les couches supérieures d'éléments inférieurs, et dans les couches inférieures d'éléments supérieurs.

 

 

V. Constats empiriques et vérification par les « faits »

 

 

Le recueil intitulé Mythes et idéologies présente un bon échantillon des « faits » qui attestent l'effectivité du processus ainsi balisé. Les articles d'« histoire immédiate » qu'il contient manifestent un pessimisme constant quant au destin des élites gouvernantes des sociétés libérales européennes. L'évolution des unes et des autres est pensée en termes de décadence. « Une expérience sociale » (1900) relève la montée en puissance des partis extrêmes en France, où la bourgeoisie leur ouvre le chemin. A Waldeck-Rousseau, le « La Fayette de la bourgeoisie contemporaine » est promis le sort de son modèle : devenu inutile, on s'en débarrassera bientôt, le lion socialiste dévorera l'homme qui vit dans l'illusion de l'avoir dompté. « L'élection de M. Jaurès » (1903) donne lieu à un commentaire ironique sur les bons bourgeois, amis de la défense républicaine, qui pensent entraver, en endormant toute résistance, la marche inexorable du socialisme. La bourgeoisie décadente est encore prise à partie dans « Socialistes transigeants et socialistes intransigeants » (1903), où il est question du programme de Saint-Mandé et de la politique de Millerand.

 

Pour Pareto les jeux sont faits, sauf en Angleterre et peut-être en Suisse ; pour le reste de l'Europe, le triomphe du socialisme pourrait n'être qu'une question de temps. C'est ce qu'il écrit dans ses « Lettres à M. Brelay » (1897) où il estime que le grand tort du parti de la liberté économique a été de ne pas être un parti politique. La science pure est une chose, mais il faut agir, d'une façon qu'il précisera, en 1920, dans sa « Réponse à René Johannet » : pour la politique, il faut des hommes pratiques, des empiriques instruits ; il est surtout nécessaire que ceux-ci se bornent à faire usage des sentiments existants, sans avoir la prétention d'en créer de nouveaux. Dans le même article, il relève que les hommes politiques ignorent presque toujours les effets lointains des mesures qu'ils prennent ; et il en sera ainsi tant que les sciences sociales ne seront pas plus avancées.

 

Quant au destin de la société bourgeoise, le pessimisme de Pareto éclate dans « La marée socialiste » (1899). Partout, il voit grandir le rôle d'un État-providence qui prétend régenter toute la vie des individus. Ainsi s'installe un socialisme d'État dont il dit fort estimer les auteurs : au moins eux savent ce qu'ils veulent, tandis que les élites bourgeoises ferment délibérément les yeux sur les dangers qui les guettent ; aux partis radicaux, elles multiplient les concessions qui n'ont pour résultat, écrit-il dans « Concessions ou résistance » (1904), que d'en augmenter la force et de les encourager à formuler de nouvelles demandes. Aussi bien sont-elles en train de se suicider, en se grisant des mots solidarité, justice, et progrès « social ». Comme « il ne faut pas oublier que tout pays est gouverné par une élite, et que c'est principalement la composition de cette élite qui compte pour fixer les grandes lignes de l'évolution d'un pays » (« Richesse stable et richesse instable », 1911), c'est finalement à la distinction des « Rentiers et spéculateurs » (1911) qu'est rapportée la stratégie politique qui fait confiance à la ruse et renonce à l'usage de la force.

 

Les changements politiques qui affectent la société moderne sont encore examinés dans le dernier ouvrage publié par Pareto, La Transformation de la démocratie (1920). Parmi les transformations fondamentales enregistrées figure, outre « l'affaiblissement de la souveraineté centrale et le renforcement de facteurs anarchiques », la « progression rapide du cycle de la ploutocratie démagogique ». Sur fond de tensions qui s'aiguisent entre capitalistes et travailleurs, privilégiés de l'oligarchie et partisans de la démocratie, s'opère un transfert de la force des classes supérieures aux classes inférieures. Ce phénomène est à mettre en relation avec le mouvement ondulatoire de la société en partie commandé par l'opposition, dans les élites sociales, « entre l'aptitude à recourir à la force et le désir d'obtenir le consentement » des masses. Il est, comme précédemment, rattaché à la distribution des deux premières classes de résidus.

 

On soulignera pour terminer l'ambiguïté de la notion dont on a fait de « l'école italienne » une spécialité, et de Pareto son principal penseur. Groupes choisis et groupes limités dotés d'influence et de pouvoir politique sont, en effet, généralement confondus. Or, une fois reconnue l'essence hiérarchique de toute organisation sociale, et précisé ce qui a trait aux élites dans la société globale, il reste à saisir l'affinité intrinsèque que l'élite entretient avec le pouvoir.

 

Sur ce point, les conceptions de Mosca sont plus nettes, et vraiment neuves. Exposées dans Teorica dei governi e governo parlementare (1884), reprises et complétées au fil des rééditions des Elementi di scienza politica (1896) traduits en anglais sous le titre explicite The Ruling Class, elles font voir que, dans toutes les sociétés parvenues à un certain niveau de développement, il existe une classe qui modèle l'ensemble du corps social, lui donne sa forme et dirige la politique. Cette classe constitue une « minorité organisée » qui impose sa volonté à la majorité ignorante et inorganisée. La « formule politique » est la base juridique sur laquelle est fondé le pouvoir de la classe dominante dont Mosca analyse les composantes et le renouvellement, en relation avec le « principe libéral » et le « principe autocratique », la « tendance aristocratique » et la « tendance démocratique », l'« équilibre entre ces deux principes et ces deux tendances ». La théorie parétienne de l'élite et de la circulation des élites n'est donc originale que par son croisement avec celle des résidus selon laquelle une modification dans la distribution des résidus au sein de l'élite gouvernante provoque circulation et changement.

Enfin, on n'a pas assez noté que l' œuvre de Taine est à l'origine d'une grande partie des précédentes analyses. Cette filiation, parfaitement avouée par Mosca, a été repérée par R. Michels qui, de son côté, a mis en évidence les points de contact que son propre Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties intitulé Les partis politiques (1911) présente avec les conclusions de Mosca et celles de Pareto. S'agissant de la filiation en question, on en trouvera l'examen détaillé dans les excellentes études, trop peu citées en France, de Carlo Mongardini (1965).

 

 

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08/01/2016

JEAN CAU, FILS DU LANGUEDOC:

 

 

 

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Il a été un des rares à avoir croqué l'image paradisiaque de notre midi,

et de l'Espagne qu'il aimait tant.

Ce fou de la langue Française , à la plume flamboyante,

a si bien décrit ce qui fait le sel de nos vies,

le soleil, la vie, la mort, l'amour et la cruauté !

 

 

Je ne l'ai jamais rencontré

mais suite à divers liens épistolaires,

il m'a remercié par une jolie lettre manuscrite.

 

 

Après sa mort, je me suis rendu en pèlerinage à Bram,

son village natal sur la route de Toulouse,

ainsi que sur sa tombe au cimetière de Carcassonne.

C’est l'époque où j'ai fait la connaissance de sa sœur et de son neveu,

qui m'ont invité à la bergerie qu'il avait aménagé au-dessus de l'étang de Bage.

J'ai eu aussi le privilège de visiter son petit appartement rue de Seine.

 

 

Il était certainement un des derniers à porter en lui "l'esprit de tradition",

âme de notre Languedoc,

cette vertu si précieuse que la modernité a fini par détruire.

Toute son œuvre est un cri contre ce monde délétère

qui efface toute dignité et tout sens de l'honneur,

terreau sur lequel prospère notre société décadente.

 

 

Pasteur  Blanchard

07/11/2014

RENCONTRE AVEC...

 

  

le Pasteur

Jean-Pierre Blanchard

 

Pasteur Blanchard, pouvez-vous vous présenter ?

Languedocien né dans le Minervois, j’ai grandi à Mazamet au pied de la montagne noire. Je peux revendiquer avec fierté, comme le Pasteur Napoléon Payrat : "Je suis Cathare par le sang de mes ancêtres, et Camisart par la foi de mes aïeuls".
Sans le bouleversement de mai 68, je serais resté dans ma vie provinciale.
Ouvrier délaineur en Haut-Languedoc, je partis à la capitale pour faire carrière dans le social, avant de faire des études de théologie.

 

Vous êtes tombé tout petit dans « la marmite du social », racontez-nous…

Les fracas de 68 me firent sortir de ma condition ouvrière : je devins animateur bénévole dans les MJC, où je pris goût aux choses de l’esprit, et plus particulièrement à la philosophie qui reste encore ma première passion.
Ayant retrouvé la foi, après une équivalence au bac je devins travailleur social professionnel. Ceci grâce à une annonce dans un journal protestant intitulé "Le Christianisme au XXe siècle", ce journal a aujourd’hui disparu. Il y a de cela 30 ans (le 2 mai 1978) je débutais à "la Cité de Refuge" de L’ Armée du Salut (Paris 13e).

 

Et aujourd’hui, où en êtes-vous ?

Je continue mon ministère pastoral : principalement de la formation théologique via internet.
Sur le plan social, mon épouse et moi-même avons créé en 2005 l’association Action Sociale Populaire (ASP).

 

Pouvez-vous faire un rapide bilan des actions de L’ASP dont vous êtes le Président ?

Lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique.
Puis, j’ai eu le sentiment que si nous voulions nous enraciner, il nous fallait privilégier d’autres types d’actions : j’ai lancé l’idée des maraudes d’hiver et nous sommes partis sans savoir où nous allions. A l’usage, les circuits se sont précisés. Notre dernière maraude bénéficiait de la présence de Louis Aliot.
Depuis, nous avons entamé notre campagne d’été : rendre visite à des personnes âgées et isolées. Nous faisons également des repérages pour notre prochaine campagne de maraudes qui devrait commencer peu avant le début de l’hiver.

 

Avez-vous reçu de l’aide de la part de la classe politique ?

Avec le temps j’ai fini par obtenir une équipe efficace et c’est une bonne chose.
Par contre la période n’est pas propice pour la collecte de fonds, même en lançant des appels sur les ondes de Radio Courtoisie.
Je suis revenu au FN en 2007, après le premier tour des élections présidentielles, par fidélité à mes convictions, sans recevoir aucune aide de ce côté là.
Depuis ma nomination par le secrétaire général du FN, il m’a été promis de l’aide, je suis persuadé qu’ils tiendront parole, et que, à l’avenir, je pourrai compter sur eux.

 

Nous avons appris que l’humoriste Jean-Marie BIGARD vous avait contacté. Est-ce exact ?

Oui c’est exact. Je suis passé dans une émission « assez neutre » diffusée par les ondes de « Radio Courtoisie », dirigée par Benjamin GUILLEMAIND et principalement consacrée aux artisans. Je suis passé après deux maître-tailleurs, juste avant une dame qui possède un magasin d’anges sur la butte Montmartre. Benjamin GUILLEMAIND, l’animateur, m’y demanda des explications en tant que « spécialiste » du sujet. Je parlai de mes maraudes, et comme d’ habitude, j’ai indiqué mes coordonnées téléphoniques pour les gens qui souhaitent donner des vêtements. En rentrant à mon domicile j’ai éteint le portable, et qu’elle ne fut pas ma surprise de trouver le lendemain matin un message de Jean-Marie BIGARD !

 

Que vous a-t-il dit ?

Il venait de m’entendre à la rediffusion du matin, il était emballé par le travail de mon association, notamment par sa dimension artisanale : à échelle humaine.

 

Vous a t-il proposé son aide ?

Oui, il voulait me faire rencontrer des personnes susceptibles de m’aider financièrement. Il m’a même laissé son numéro de téléphone pour qu’on prenne RDV, afin de définir notre collaboration. Par honnêteté, je lui ai demandé d’aller voir mon blog avant de nous rencontrer. Depuis je lui ai téléphoné de nombreuses fois, en vain.

 

Quel est votre plus triste souvenir ?

Le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a  été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué.

 

Et votre plus beau souvenir ?

Le sermon de mon collègue, le jour de mon ordination. Voici ce qu’il a dit dans "Le Luthérien" : "Comme je devais assurer la prédication, je repris la parole que Dieu avait adressée à Ezechiel "je t’établis comme sentinelle sur le pays…"(EZ : 3 :17) parce que c’est la guerre de Dieu, contre le péché et la mort" … prémonitoire … non ?

 

Vous vous êtes rapproché du Front National, et son secrétaire général, Louis ALIOT, vous a même confié une responsabilité dans le nouvel organigramme, pouvez-vous nous en parler ?

A mon heure de gloire j’ai été membre du Comité Central et du pré-gouvernement. Je suis revenu par fidélité à mes convictions. Mon équipe et moi-même travaillons à un projet d’envergure nationale, nous avons fait une note qui sera présentée au Président. Le Secrétaire Général le présentera aux Secrétaires Départementaux dans une lettre circulaire.

 

Une conclusion ?

Le Front National est à la croisée des chemins, en plus du long et difficile travail de reconstruction, il doit faire une révolution copernicienne, comprendre que son avenir se joue au moins autant dans le champ du social que dans celui du politique. Je crois que les circonstances nous sont, et nous resteront, de plus en plus favorables ; à condition que, contrairement au passé, le social soit compris comme un élément clef de notre devenir. Il faut, dans ce domaine, se donner les moyens d’une politique ambitieuse. Il faut savoir prendre les virages au bon moment, c’est le moment des choix décisifs.

 

 

Entretien réalisé par Jacques Vassieux 

le 23/07/2010

13/10/2014

DES VOIX DANS LA NUIT.

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Une bonne partie des articles  ou des photos témoignant  des premiers pas de l'Action Sociale et Populaire du Pasteur Blanchard, demeurent introuvables.

C'est le résultat du haineux et sinistre boulot des pirates qui, par ailleurs, nous ont fait, à leur corps défendant une certaine publicité.  Si aux aguets, cachés derrière leur ordinateur, ils nous lisent : nous leur disons merci quand même ! 

Il nous reste, pourtant, quelques archives comme ces voix et ces images sortant de la nuit : une des premières rencontres du Pasteur Blanchard avec Francis, filmé par le camarade Cyril Bozonnet qui fut   le créateur de ce blog et à l'époque son rédacteur.

 

Jean Chabernaud

 

03/02/2012

"MARAUDEUR UN JOUR...

Un pour tous, tous pour un.jpg

 
Maraudeur toujours ! ? !

 

Le temps ne fait rien à l'affaire, les années passent et l'amitié reste intacte. Nous avions, lors de cette maraude, Jean et Béatrice Chabernaud, que nous avons connus au tout début de notre aventure. Il nmanquait que notre cher Vice-président Nicolas Pons, pour sillonner comme par le passé les rues de la Capitale.


 
Certes depuis cette époque héroïque, bien de l'eau est passée sous les ponts, beaucoup de SDF sont partis dans le tourbillon de la vie, quelques-uns sont restés tels que nous les avions connus, beaucoup sont venus s'ajouter, mais dans l'équipe rien n'a changé. Nos vieilles complicités nous ont fait retrouver nos automatismes, comme si nous avions marauder ensemble avant-hier.

 

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Cette sortie est pour moi l'occasion de remercier tous ceux qui, depuis le début, alors que peu de personnes nous croyaient capables de réussir, nous ont fait confiance. Ce petit groupe a tenu bon contre vents et marées. Certes, il y a pu avoir des moments de tensions, qui n'en a pas ? Mais, à l'arrivée, force est de constater qu'ils ont tenu le cap et sont devenus des piliers de notre association. Nous savons par expérience que dans ce bas monde, rien n'est jamais acquis, et que pour durer, l'humilité et la persévérance sont des vertus cardinales.

 

Pasteur Blanchard

28/01/2012

EN VISITE CHEZ MONSIEUR DECLAS.

L'Action Sociale et Populaire cherche aussi à organiser des visites pour les personnes âgées ou handicapées. Certains compte-rendus de ces visites sont autrefois parus sur ce blog mais ont été effacés le jour du grand piratage.

  

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  Pour comprendre, cliquer sur

le chapeau rouge.

 

Il en reste pourtant quelques traces comme celle-ci que nous publions aujourd'hui. Des traces et une idée qui fait son chemin...

 

 

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Pour aider un vieux camarade.

 

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"Notre ami Monsieur Declas, intermittent du spectacle, à droite sur la photo et en compagnie de Jean de l'ASP, a eu le privilège de jouer avec des acteurs aussi prestigieux que Jean Gabin, Sofia Loren...et de tourner sous la direction de Truffaut, Godardet bien d'autres illustres personnages.

 

Bien qu’à la retraite, il y a encore quelques années, il trouvait des piges dans la figuration,occupation gratifiante qui lui amenait des ressources l'aidant à payer son loyer et boucler ses fins de mois.

 

Mais, depuis longtemps, plus rien. Vivant avec des ressources limitées, il n'est pas sûr de pouvoir rester dans sa maison de retraite. Si vous pouvez l'aider à trouver des petits jobs, merci de téléphoner à l'Action Sociale et Populaire."                                           

27/01/2012

MARAUDE DU 26 JANVIER 2012.

Cliquer ICI

28/12/2011

RENCONTRE AVEC LE PASTEUR BLANCHARD...

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Par Les Identitaires

 

le 16 Novembre 2002.

 

Pour un combat

social et identitaire.

 

Question : Depuis la proposition de Jörg Haider de réunir les droites Populistes Européennes, ce terme est désormais mis à toutes les sauces. Pouvez-vous nous décrire les principales caractéristiques de la droite populiste ?

Réponse : J'abonde tout à fait dans votre sens lorsque vous déclarez que le mot populiste est arrangé à toutes les sauces, mais il est vrai qu'il recouvre une multiplicité de sens parmi lesquels il n'est pas toujours aisé de se retrouver. Maurras et l'Action Française l'ont condamné comme faisant le lit du césarisme, la chose n'est pas totalement fausse. Pour autant, peut-on parler d'un populisme générique ? En fait, au-delà de toutes les palettes du spectre, il y a deux grands courants populistes. L'un est réactionnaire, mouvement de défense des paysans, des petits boutiquiers de type poujadiste, l'autre révolutionnaire défend également les classes moyennes contre l'accaparement du grand capital mais en constatant que le système bourgeois est une véritable machine à tuer les peuples et qu'il faut radicalement le changer. Représenté par les syndicalistes révolutionnaires, Sorel, Berth, Lagardelle, Valois et les maurassiens de gauche, c'est le courant dont  je me sens proche. Le point commun entre tous les populismes réside en une vision organique de la société fondée sur la terre et les morts ainsi que sur le refus de l'individualisme bourgeois.

Question : La république française semble être régulièrement traversée par des poussées populistes de droite (Boulanger, Poujade etc). Le phénomène Le Pen n'est-il qu'une énième vague populiste ou est-il à votre avis un événement qui aurait comme origine d'autres explications que les précédents ?

Réponse : Une fois succinctement décrite la notion de populisme, on s'aperçoit que l'on ne peut mettre dans le même panier Boulanger et Poujade. Certes, le général Boulanger était en fait un réactionnaire qui a bien dissimulé son jeu mais l'état-major qui l'entourait était composé essentiellement de l'aile ultra-gauche du parti radical, parti ouvertement en guerre contre le système. En ce qui concerne le phénomène Jean-Marie Le Pen, il montre, à mon sens au-delà du Front National, le reflet que notre pays va très mal.Bernard Tapie avait un jour déclaré en parlant de Le Pen : "ce n'est pas en cassant le thermomètre que l'on fera tomber la fièvre". Je pense que l'on se situe seulement au début du processus d'explosion du système, comme l'a magistralement démontré Guillaume Faye dans ses ouvrages. Nous entrons dans des zones de turbulences dont il est difficile pour le citoyen lambda d'imaginer les bouleversements qu'elles susciteront.

Question : Quelles conclusions tirez-vous des dernières élections présidentielles ? Comment voyez-vous l'après Le Pen ?

Réponse : Un immense choc psychologique s'est produit, la dimension psychologique n'est pas assez prise en compte dans nos milieux. La chape de plomb qui a permis au système de tenir toute véritable opposition sous l'éteignoir est en train de se fissurer. L'impensable est arrivé, un homme de notre camp, victime qui plus est, depuis des années d'attaques, de calomnies, d'injustices, se retrouve au second tour de l'élection présidentielle. Il s'agit d'un événement dont on n'a pas encore réalisé la profondeur et toutes les conséquences. Pour le reste, que l'on considère comme une réussite ou un échec le score du second tour, est accessoire. La seule chose à retenir est que maintenant nous sommes assez forts pour changer les données du jeu et que nous avons des cartes en main pour l'avenir. C'est un phénomène incontestable, incontournable qui va au fil du temps poser de plus en plus de problèmes à la classe politique de l'establishment.

Question : Dans un numéro récent de la Revue "Terre & Peuple", vous laissiez filtrer le désir de voir naître un espace politique fédérateur pouvant réunir les différentes sensibilités de notre famille politique. Selon vous, à quelles conditions devrait répondre cet espace et qui ou quoi aujourd'hui pourrait incarner ce rôle ?

Réponse : Combien de fois ai-je regretté, alors que nous étions en butte à toutes les forces du système, de nous voir nous entre-déchirer pour des  querelles de chapelles qui, même si elles ont leur raison d'être, ne représentent dans les faits aucun péril pour la cause que nous défendons. Soyons un instant sérieux, ce n'est pas le paganisme ou le christianisme qui menacent de destruction notre culture mais bel et bien l'islam, l'influence des loges et le nouvel ordre mondial. Alors ne nous trompons pas d'adversaires et sachons ménager, même si nous avons des points de désaccord, ceux de notre camp. Je suis foncièrement convaincu, comme je l'ai déclaré dans "Terre & Peuple" que nous allons vers d'immenses bouleversements de société qui passeront par le biais de la métapolitique. Qui pourra jouer ce rôle ? Ceux qui auront l'intelligence et les capacités de fédérer sur des bases minimales toutes les forces de notre famille.

 

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Question : Alors que les impôts n'on jamais été aussi élevés, que l'état providence est désormais tout-puissant et que les services publics sont présentés comme la solution à tous nos problèmes, quel constat social dressez-vous de la France aujourd'hui ?

Réponse : C'est l'éducateur, l'homme de terrain que je suis depuis des années qui constate que la France marche sur la tête .Jamais le discours officiel n'a été aussi lénifiant, pseudo-consensuel ;  pourtant, jamais, depuis bien longtemps le désarroi et la radicalisation n'ont été aussi grands. Ce ne sont pas les mesurettes sécuritaires, saupoudrage artificiel qui vont changer un tant soit peu les choses. Les problèmes éludés par les différents gouvernements comme l'immigration, le choc des cultures, la violence et ll'insécurité, sont en constante aggravation. Même la bonne vieille méthode Coué du "tout va bien" se lézarde et ne produit plus les effets escomptés. Tous les gouvernements ont ignorés et sous-estiment l'ampleur du malaise et le potentiel des bouleversements révolutionnaires qui s'annoncent. Nous allons vers autre chose, dont les paramètres seront radicalement différents de ce que nous vivons à l'heure actuelle. A partir de là, il est difficile de dire a-priori quelle forme prendra l'inévitable recours. Une seule chose est sûre, c'est nous qui l'incarnons.

Question : Pendant plusieurs années vous avez animé l'association "Entraide Nationale", quel était l'objectif de cette association et quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Réponse : L'Entraide Nationale fut une belle et formidable aventure. Elle a démontré qu'il y avait de profonds besoins et une réelle attente des petits, des sans-grades de notre peuple. Partis de rien et sans beaucoup de moyens, nous avons réussi à mobiliser un impressionnant réseau de solidarité populaire acquis à nos idées. Ce fut sur le plan humain quelque chose d'extraordinaire ; essayer d'apporter de la considération et de l'aide à une population que l'on peut décrire comme la plus démunie des démunies, chez nous : les S.D.F, les clochards, les laissés-pour-compte... La seule réserve que j'émettrai est, peut être, l'impression d'avoir servi de vitrine pour le mouvement. Les enjeux véritables n'ont pas été compris et je crois que,, si j'avais eu plus de moyens, cette association serait devenue quelque chose de puissant et de fort. Ce qui devrait être l'objectif et la finalité de toute initiative populiste.

Question : Nous savons que vous venez de créer une nouvelle association d'entraide "Solidarité Populaire", qu'est-ce que qui vous a motivé pour repartir dans cette nouvelle aventure ?

Réponse : Pourquoi ai-je créé "Solidarité Populaire" ? Parce que je suis un homme d'extraction modeste, du peuple, autodidacte, sorti du rang. J'ai beaucoup d'estime et d'amour pour les "petits" et je souhaite à travers "Solidarité Populaire" pouvoir apporter des aides concrètes aux patriotes. Je déplore et j'ai du mal à supporter que les personnes appartenant aux couches sociales modestes, qui sont une des sources vives de notre famille politique, se trouvent dans des situations délicates et laissées pour compte du fait de leur engagement. Etre à leurs côtés, n'est-ce pas l'un des vrais sens du mot populiste, du combat que nous menons ? Je suis fier de pouvoir le dire et le seul titre que je revendique, c'est celui de fils du peuple.

Question : Quels sont les objectifs et les moyens d'action de votre nouvelle association ?

Réponse : L'association "Solidarité Populaire" a pour vocation de venir en aide aux patriotes défavorisés et vivant, par exemple, dans des quartiers difficiles. Il ne s'agira pas d'effectuer des saupoudrages financiers pour gagner la confiance de ces personnes dont la détresse est grande. Mais bel et bien de prendre en compte des situations concrètes en respectant la personnalité de chacun. L'ambition de "Solidarité Populaire " est de répondre aux problèmes ponctuels, couvrant un champ large de difficultés matérielles mais aussi de détresses morales, des militants nationalistes et des patriotes laissés pour compte. Les secours apportés seront divers : améliorer la salubrité, le confort d'un appartement, aider à un déménagement, procurer des meubles, des vêtements, des denrées alimentaires, prodiguer des conseils et des aides dans l'accomplissement de formalités. En effet, ces personnes dans le dénuement et le désarroi sont souvent ignorantes ou peu enclines à réclamer et à faire valoir des droits légitmes. Pour collecter des fonds, dans ce but, nous allons lancer à la rentrée une campagne auprès de la presse amie, bien entendu l'ampleur de notre aide et le développement de "Solidarité Populaire" dépendra des retombées de celle-ci.Mon objectif est de faire comprendre à ce petit peuple de France qu'ils ne sont pas seuls, qu'ils sont importants à nos yeux et qu'ils représentent un pilier de notre cause.

10/12/2011

LE SQUAT D'AUSTERLITZ, EVACUE DE FORCE.

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Les pirates voulaient effacer notre histoire en s'attaquant au blog de notre association. Nous inaugurons, aujourd'hui, une nouvelle catégorie intitulée : "C'était hier" qui essaiera de restituer les notes et les photos disparues. Seules quelques fautes d'orthographe ou défauts de syntaxe ont fait l'objet de corrections.

 

 

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"Paris, le 17.07.2008. Le camp de personnes sans-logis du quai d'Austerlitz, où l'Action Sociale Populaire s'est rendue tant de fois, a été totalement évacué par la police. A part quelques rares rescapés repliés autour de la gare, dans des tentes improvisées, tout est vide et désert sur la berge. 

  

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Même nos "irréductibles Gaulois" semblent avoir disparu : à côté des plants de tomates qu'ils cultivaient, nous avons trouvé un livre : les mystifiés."

 

28/11/2011

LE 31 OCTOBRE 2010...

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Les pirates passaient à l'abordage,

s'étant jurés de couler ce blog.

Mais, cela n'a pas marché !

Leur coup a manqué ! 

  

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De nombreux témoignages demeurent

et tout n'est pas parti en fumée ;

notamment les souvenirs de la maraude

de Noël 2009

avec notre ami le docteur Merlin.

 

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Est-ce la magie

de Merlin l'enchanteur ?

Ou la voix de Merlin le chanteur ?

Ou la parole de Merlin l'homme de coeur ?