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28/10/2014

SANCTIONS ANTIRUSSES, LE FMI CRAINT...

Des "effets négatifs"

pour l’économie mondiale

 

L’Union européenne suit les USA ; et ses sanctions sectorielles contre la Russie pourraient concerner l’accès aux marchés des capitaux, la Défense, des produits à double usage et l’exportation de technologies sensibles.

Tout de même pas nos porte-hélicoptères Mistral, en cours de livraison ? Non, rassurez-vous. Et Poutine ne va (probablement) pas nous couper le gaz et le pétrole en plein hiver.

Toutefois, dès cette année, l’économie russe pourrait perdre 23 milliards d’euros (soit 1,5 % du PIB), alors qu’en 2015, ses pertes pourraient tripler, jusqu’à 75 milliards d’euros (4,8 % du PIB). La revue The Economist, elle, estime que l’ensemble des pertes subies par les sociétés russes suite aux sanctions pourrait se chiffrer à 744 milliards d’euros.

  

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Et pour l’Europe ? La Commission européenne hasarde (la riposte russe est encore à l’étude) 40 milliards d’euros pour cette année et 50 milliards d’euros de pertes en 2015, causées par des embargos commerciaux adoptés par la Russie en mesures de riposte.

"Les sanctions imposées par l’Occident à l’encontre de la Russie sont absurdes", estime Anthony Bamford, PDG du groupe britannique JCB, l’un des principaux fabricants internationaux de matériels de construction.

Sur Internet, nombreux sont les lecteurs norvégiens qui expriment leur mécontentement après que leur gouvernement a décidé de soutenir les sanctions de l’Union européenne. Selon eux, la Russie n’a rien fait dans la situation actuelle en Ukraine pour mériter d’être sanctionnée.

"Le business allemand ne se sent pas en sécurité suite aux sanctions économiques adoptées par l’UE à l’encontre de la Russie", a déclaré l’expert pour les pays de l’Europe de l’Est de la Chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK), Tobias Baumann.

"La situation en Ukraine et les sanctions américaines et européennes contre la Russie risquent d’avoir des effets négatifs pour l’économie des pays de l’UE et de la CEI, mais aussi pour l’économie mondiale", a déclaré, mardi 29 septembre, le Fonds monétaire international (FMI).

 

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Les sanctions occidentales contre la Russie contribueront à rendre la Russie plus indépendante, a indiqué en substance lundi 6 octobre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Les sanctions n’atteignent que rarement leurs objectifs, et elles n’atteindront pas leur but dans le cas de la Russie []. Je vous assure que nous surmonterons les difficultés qui surgiront dans certains secteurs de l’économie. Il est également probable que nous deviendrons plus indépendants et plus confiants dans nos forces, ce qui sera également bénéfique", a estimé le chef de la diplomatie russe au cours d’une conférence de presse.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, mardi 21 octobre, avoir ordonné au gouvernement de renforcer les mesures de riposte aux sanctions européennes et américaines, introduites  contre la Russie que l’Occident accuse d’être impliquée dans le conflit dans l’est de l’Ukraine .

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a également estimé, mardi, que la Russie devait continuer à réfléchir aux nouvelles mesures à apporter aux sanctions occidentales.

 

Patrick Gofman dans Boulevard Voltaire

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21/10/2014

ENTRETIEN AVEC...

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Alain de Benoist

Les mauvais traitements aux animaux

me scandalisent plus que ceux aux humains !

 

Dans un entretien jadis accordé au défunt bimensuel « Flash », vous aviez assuré être contre la peine de mort, sauf pour ceux qui font du mal aux chats ! Au-delà du bon mot, pouvez-vous préciser votre pensée ?

Vous exagérez un peu. Ce que je disais, c’est que ceux qui font du mal aux chats mériteraient d’être emprisonnés à vie (leur prison étant évidemment gardée par des chiens !). Que voulez-vous que je précise ? On dit souvent que le chien est le « meilleur ami de l’homme ». Avec les chats, il ne s’agit pas d’amitié, mais d’amour. Comme beaucoup d’écrivains, j’éprouve un amour passionnel pour les chats. Ce genre de choses se constate, s’éprouve, mais ne s’explique pas. De façon plus générale, les mauvais traitements infligés aux animaux me scandalisent encore beaucoup plus que les mauvais traitements infligés aux humains. En faisant pareil aveu, je choquerai sûrement beaucoup de vos lecteurs, qui estimeront que les animaux les plus attachants ne peuvent quand même pas être placés au niveau des hommes. Je ne suis pas de cet avis. Sans même considérer les animaux comme des personnes, ainsi que l’a fait mon ami Yves Christen dans un livre récent (L’animal est-il une personne ?, Flammarion, 2009), je pense que la comparaison est tout à fait possible. J’aggraverai encore mon cas en ajoutant que je ne crois pas un instant à l’égale qualité des âmes humaines, et pas un instant non plus que les animaux n’ont pas d’âme. Vous remarquerez d’ailleurs que le mot « animal » vient d’anima, qui est le nom latin de l’âme !

 

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Du plus loin qu’on puisse remonter, les animaux ont longtemps été déifiés. Même saint-François d’Assise leur prêtait une sorte d’« âme », tandis que le prophète Mohamed promettait une place au Paradis aux meilleurs d’entre eux. D’autres exemples ?

Les musulmans passent pour n’aimer ni les chats ni les chiens, mais une légende raconte en effet que Mohamed, ayant voulu mettre sa robe, trouva un jour sa chatte Mu’izza endormie sur l’une de ses manches : plutôt que de la déranger, il coupa la manche et la laissa dormir. Dans l’Égypte ancienne, on révérait la déesse-chatte Bastet, qui était peut-être à l’origine une lionne. En Europe, s’il est vrai que les Celtes semblent avoir préféré les chiens (le nom du grand héros Cúchulainn signifie « chien de Culann », tandis que Cenn Chaitt, « tête de chat » est le nom de l’usurpateur Cairpre, qui causa la ruine de l’Irlande), la religion germanique nous a laissé le souvenir de la déesse Freyja, dont le char était tiré par deux chats nommés Bygull et Tregull. Fille de Njörd et sœur jumelle de Freyr, Freyja (dont le nom est à rapprocher du mot allemand Frau, « dame ») fut la divinité la plus populaire et la plus vénérée dans les pays nordiques. Déesse de la beauté, de la terre et de la fertilité, elle était aussi considérée comme la première des Valkyries. On peut la comparer à la Grecque Artémis, d’autant que chez les Romains, les chats furent associés à Diane la chasseresse, dont le culte fut assimilé à celui de Bastet.

Dans le christianisme, le chat occupe une place ambivalente. La Journée mondiale des animaux a lieu tous les ans le 4 octobre, qui est aussi la fête de saint-François d’Assise, patron des animaux. Dans certaines églises, on célébrait à cette date une messe pour les bêtes. Dans certaines autres, encore aujourd’hui, se déroulent en septembre ou tous les premiers dimanches de novembre une bénédiction publique des animaux ! À l’instar de saint-François, qui les autorisait à venir boire dans son gobelet, le pape Benoît XVI, pour ne citer que lui, était lui aussi connu pour son amour des chats. Cela n’était pas le cas, malheureusement, de tous ses prédécesseurs, qui ont longtemps vu dans le chat un animal diabolique, chéri comme tel par les « sorcières ». Amis des félins, n’oubliez jamais de vouer à une exécration éternelle le pape Grégoire IX, créateur de l’Inquisition médiévale qui, par la bulle Vox in rama (1233), déclara que toute personne possédant un chat noir méritait le bûcher, ainsi que le pape Innocent VII, qui promulgua en 1484 un édit prescrivant des sacrifices de chats pour les fêtes populaires !

 

Pour leurs animaux domestiques, les Français dépensent des fortunes en aliments et en soins. Aux Etats-Unis, il y a de psychologues pour chats et chiens… Dans le même temps, nombre d’animaux sont effectivement maltraités : le chaton qu’on offre aux enfants pour Noël, et tôt abandonné dès qu’il ne ressemble plus à une peluche. Où est le problème ?

On compte aujourd’hui en France presque autant d’animaux de compagnie que de bipèdes : 63 millions de bestioles contre 65,5 millions d’habitants. La possession d’un animal familier est pour beaucoup un moyen de combattre la solitude, qui ne cesse de s’étendre par ces temps de dé-liaison sociale et de familles éclatées (elle touche aujourd’hui un Français sur huit). Le problème est que l’attention qu’on leur porte relève plus souvent de la sensiblerie que de la sensibilité, et surtout qu’on les apprécie moins pour leur valeur intrinsèque que pour le plaisir que l’on en tire. Cette attitude utilitaire revient à traiter les animaux comme des objets, qu’on acquiert parce qu’on en a envie et qu’on abandonne à la SPA quand on commence à les trouver gênants. Notre époque a remplacé le solide par le liquide, le durable par l’éphémère, l’engagement par le zapping. Le sort des chats et des chiens, de ce point de vue, ne diffère pas tellement de ce qu’on observe entre les humains.

 

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.

09:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

16/10/2014

LES SDF ET LEURS CHIENS (1).

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Il n'est pas rare de rencontrer des SDF accompagnés d'un ou plusieurs chiens. Cette situation est à l'origine d'un débat où deux points de vues s’affrontent.

Certains pensent que ces animaux seraient mieux lotis auprès d'une famille, dans une maison traditionnelle. D'autres suggèrent, qu’à partir du moment où l'animal a une personne pour s'occuper de lui, l’amour prévaut sur le confort d’un foyer stable.

Par-delà ces discussions, une raison poignante mène ces personnes sans-abri à s'accrocher à leurs compagnons : ces derniers ne les jugent pas et leur restent fidèles malgré une existence difficile. L'animal devient leur seule source de compagnie et d'amour inconditionnel. 

 
 
A suivre...

09:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

07/10/2014

AGGRAVATION DU TAUX DE PAUVRETE.

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Avec dents

Près de 8,7 millions de personnes vivent dans la pauvreté en France, selon les derniers chiffres de l’Insee publiés ce mercredi. Parmi les plus touchés, les enfants. Près de 20% d’entre eux se trouveraient en dessous du seuil de pauvreté.

Plus de 14% de la population vit dans la pauvreté en France selon les derniers chiffres de l’Insee. Ce qui représente près 8,7 millions de personnes. Plus inquiétant, les enfants, souvent issus de familles nombreuses ou monoparentales, sont les plus touchés par la misère. Près de 20% d’entre eux, soit un sur cinq, vivraient ainsi dans la pauvreté.

 

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Sans dents


Mais à partir de quel moment est-on considéré comme pauvre ? Lorsque l’on a moins de 970 euros par mois pour vivre pour une personne seule, et moins de 2.000 euros pour un couple avec deux enfants répond l’Insee.


Mais l’Institut relativise ces chiffres. « La France a un taux de pauvreté assez bas comparé aux autres pays de l’Union européenne, ce qui la rapproche des pays scandinaves ou des Pays-Bas », précise Jérôme Accardo, l’un des auteurs de l’étude.

 

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Cependant, si la France dénombre moins de pauvres que ses voisins, la pauvreté semble progresser plus vite dans l’Hexagone. « Entre 2008 et 2011, la France est le pays où le taux de pauvreté a le plus augmenté, derrière l’Espagne » ajoute le statisticien.


Difficile également pour les personnes entrées dans la pauvreté d’en sortir. Pour Simon Beck, statisticien, « au moins 30% des personnes pauvres vont le rester au moins trois ans. Après trois-quatre ans passés dans la pauvreté ça devient très difficile d’en sortir. »


Notons toutefois que les chiffres publiés datent déjà de 2011, car l’Insee a besoin de trois ans pour élaborer des statistiques précises.

 

Source : franceinfo.fr

09:53 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

30/09/2014

GAUCHE DE FRANCE...

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Plus de laïcity

dans nos quartier !

Quand vous entendrez cette gauche vous parler encore laïcité, comme Hollande l’a fait lors de la campagne présidentielle, pensez à Valls et à Hidalgo;   

Le 16 janvier 1994, dans les rues de Paris, 1 million de manifestants battaient le pavé, pour défendre la laïcité, menacée par des financements sans limites accordées aux écoles privées, principalement catholiques, dans un projet de loi de François Bayrou. Il y avait en première ligne les socialistes, Rocard et sa casquette, les communistes, les anarchistes, les gauchistes, les francs-maçons, les syndicats, les féministes et tout ce que la gauche compte d’anti-calotins. 

J’étais fier d’avoir été présent à cette inoubliable manifestation, sans illusion par ailleurs sur la manipulation des socialistes.

 

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Vingt ans plus tard, Anne Hidalgo, dans la continuité de son mentor Bertrand Delanoë, va célébrer, dans la mairie de Paris, le 4e pilier de l’islam, le ramadan. L’an passé, dans le même esprit, Manuel Valls avait inauguré deux mosquées, à Cergy et à Strasbourg, et avait rompu à trois reprises le jeûne du ramadan. On est fort loin de l’esprit de la loi de 1905, qui, faut-il le rappeler, dans son article 2, précise que « la République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ».

Le mercredi 9 juillet, Anne Hidalgo, a donc consacré 70.000 euros de fonds publics à célébrer une pratique religieuse. Une paille par rapport à la subvention exorbitante accordée en 2014 à l’Institut des Cultures d’Islam , et ses deux mosquées, de 1,3 million d’euros ! Dans le même temps, en Kabylie, au risque de leur vie, des Algériens réclament le droit de manger librement, sans subir de contrainte religieuse. Belle trahison laïque de la part de la camarade Hidalgo et de ses complices écologistes. Ils préfèrent cautionner les fondamentalistes religieux, qui utilisent le ramadan pour mieux fliquer les mauvais musulmans, que les esprits libres qui veulent s’en émanciper. Où seront-ils, ceux qui, vingt ans plus tôt, en plein hiver, étaient venus de toute la France défendre les principes laïques menacés par une contre-offensive chrétienne ?

 

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Les socialistes ? Ils lècheront les babouches des disciples d’Allah (qui ont voté Hollande à 93 %), et s’extasieront devant cette merveilleuse religion d’amour, de tolérance et de paix, dont la propagande nous dit qu’elle ne saurait être confondue avec les exactions de quelques extrémistes isolés comme Nemmouche, Merah, Fofana, Kelkal et ceux qui, depuis le 11 septembre 2001, ont juste perpétué dans le monde 23.000 attentats mortels.

Mélenchon ? Il regrettait sur France Culture la victoire de Charles Martel à Poitiers, en 732, qui, selon lui, nous a privée des bienfaits de la pacifique culture arabe, et nous a imposé le christianisme. Sus à Jésus, vive Mahomet !


Les anarchistes ? A l’exception de la Fédération Anarchiste, tous les autres réclament un délit d’islamophobie, amalgamée à du racisme. Ni Dieu ni Maître, mais pas touche à Allah !

Les francs-maçons ? Quand Sarkozy allait baiser l’anneau du pape, selon eux, la laïcité était bafouée. Quand Valls fait la même chose, on ne les entend plus. Quand les socialistes honorent le ramadan à Paris, c’est donc silence radio. A bas la calotte, mais Allah akbar ! 

Il n’y a eu que Résistance Républicaine et Riposte Laïque qui ont perpétué les meilleures traditions gauloises,  en organisant un Apéro saucisson laïque, devant la mairie de Paris, le mercredi 9 juillet, avec des sandwiches au saucisson et du vin.

Manifestants du 16 janvier 1994, quand vous entendrez cette gauche vous parler encore laïcité, comme Hollande l’a fait lors de la campagne présidentielle, pensez à Valls et à Hidalgo…

09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

23/09/2014

ENTRETIEN AVEC...

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Alain de Benoist

La compétitivité ?

L’alibi des mesures antisociales…

 
La compétitivité est devenue mantra de notre époque. Tout doit être compétitif : le sport et l’économie, bien sûr ; les hommes, également. La compétitivité serait-elle une valeur en soi ?
 
C’est Raymond Barre qui, en 1976, avait le premier parlé de « compétitivité » pour caractériser la politique économique à la fois concurrentielle et tournée vers l’extérieur qu’il entendait mener. Tous ses successeurs ont suivi son exemple. Aujourd’hui, les hommes politiques de droite comme de gauche n’ont que le mot de « compétitivité » à la bouche parce qu’ils sont obnubilés par la « croissance » : être plus compétitifs aiderait à gagner des « points de croissance ». Mais au-delà de ces affirmations somme toute convenues, on s’aperçoit vite que la compétitivité est un mythe. Et que ce mythe n’est pas anodin
Dans le discours des hommes politiques, ce ne sont pas seulement les entreprises ou les secteurs industriels qui doivent être « compétitifs », mais aussi les nations. Cette idée sort tout droit des théories du management développées dans les écoles de commerce américaines. Or, on ne peut étendre aux nations ce qui, sous certaines conditions, peut être vrai des entreprises – d’autant que les intérêts des entreprises nationales ne coïncident pas nécessairement avec ceux des populations. Les nations ne sont pas des entreprises, contrairement à ce que prétendent les tenants de la « gouvernance » qui voudraient gouverner les hommes comme on administre les choses et priver les États de leur souveraineté politique. Les territoires ne peuvent pas « se vendre », et c’est pourquoi on ne peut les comparer et les classer comme des entreprises en milieu concurrentiel, dont le succès se mesure finalement en monnaie.
Pour le dire autrement, une notion micro-économique ne peut être transposée purement et simplement dans la sphère politique. « Un territoire, écrit Gilles Ardinat, chercheur en sciences humaines, conseiller de Nicolas Dupont-Aignan et collaborateur du Monde diplomatique, offre à un peuple son support physique ainsi qu’une bonne part de ses références culturelles et politiques […] Contrairement à une entreprise, il ne cherche pas à dégager des profits. Son action s’inscrit dans le temps long de l’histoire, pas dans l’immédiateté des marchés. » C’était aussi l’opinion du célèbre économiste Paul Krugman, Prix Nobel en 2008 : « La compétitivité est un mot vide de sens lors qu’il est appliqué aux économies nationales ».
 

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Cela dit, la concurrence existe bel et bien, et Fillon comme Macron, Valls comme Sarkozy sont d’accord pour estimer que la compétitivité n’est jamais que le meilleur moyen d’y faire face

Il est évident que si l’on veut vendre un produit, on a tout intérêt à être compétitif, c’est-à-dire à fabriquer des produits de meilleure qualité que ses concurrents ou, à qualité égale, des produits moins chers. Mais pour baisser les prix, il faut aussi diminuer le prix de revient des produits fabriqués. De quelle façon ? En régime capitaliste, la réponse la plus classique est connue : non pas en favorisant l’innovation, en taillant dans les coûts du capital et les dividendes des actionnaires (50 milliards d’euros en 2013, soit 2,6 fois de plus que les dépenses d’investissement), mais en faisant stagner les salaires, en diminuant les charges sociales et le « coût du travail », en ramenant les services publics à la portion congrue. C’est l’argument favori du MEDEF, qui agite constamment le spectre de la « perte de compétitivité » pour obtenir de substantielles subventions.

La Chine est aujourd’hui très compétitive parce que les salaires dignes de Germinal qu’elle pratique lui permettent de conquérir toujours plus de parts de marché. Il est certain que si l’on parvenait à convaincre les travailleurs français de toucher les mêmes salaires que ceux du Bangladesh, nos entreprises gagneraient beaucoup en compétitivité ! Mais en même temps, il deviendrait difficile de vendre toujours plus à des consommateurs qu’on aurait préalablement rendus plus pauvres ! Comment augmenter la consommation quand on fait baisser le pouvoir d’achat ? C’est tout le paradoxe des politiques d’austérité, qui espèrent combler les déficits et faire repartir la croissance en rendant toujours plus précaires les conditions d’existence des classes moyennes et des classes populaires. C’est pour cela que la concurrence généralisée entre les pays n’est pas compatible avec le maintien ou l’amélioration du niveau de vie : elle revient seulement à mettre en concurrence les produits marchands et les produits non marchands, comme les services publics et la protection sociale.

À l’époque de la mondialisation, cela ne peut aboutir qu’à une désagrégation sociale et à un nivellement par le bas. Dans cette optique, l’impératif de « compétitivité » est seulement une façon élégante de persuader les travailleurs de renoncer à leurs acquis sociaux. C’est d’ailleurs au nom de la compétitivité que l’Union européenne et le FMI ont exigé la réduction des salaires en Grèce et ailleurs. Lorsqu’elle ne prend en compte ni les exigences de la justice sociale ni celles de l’écologie, la compétitivité devient l’alibi d’un dumping social généralisé, qui permet de prendre des mesures antisociales tout en se mettant à l’abri des critiques.

 

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Déclinée dans les registres les plus intimes de nos vies, la compétitivité peut aussi devenir mortifère. Après tout, échanger sa femme de cinquante ans contre deux de vingt-cinq pourrait aussi bien se justifier au motif que la première n’est plus « compétitive » ! L’ambiance de compétitivité permanente ne contribue-t-elle pas à faire de notre société de plus en plus anxiogène ?

On peut certes estimer que la rivalité amoureuse en matière de stratégies de séduction implique de la « compétitivité ». Mais ce n’est là qu’un jeu de vocabulaire : la compétition est une chose, la compétitivité en est une autre. En dehors de l’industrie et du commerce, quand on les applique par exemple à la santé, à l’éducation ou à la culture, la compétitivité et la productivité, ça signifie quoi ? Paul Krugman, déjà cité, dit aussi que « l’obsession de la compétitivité est à la fois fausse et dangereuse ». Elle ne se comprend en fait qu’en rapport avec la concurrence, que le libéralisme conçoit sous l’angle du darwinisme social : elle est censée révéler les plus performants et les plus forts, donc les meilleurs. L’idée sous-jacente est qu’une société ne se compose que d’individus étrangers les uns aux autres, qui s’affrontent au travers de stratégies d’intérêt régulées par la seule autorité du marché. Une société de rivaux, par conséquent (la « guerre de tous contre tous »), non de concitoyens.

 

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

09:33 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

16/09/2014

ENTRETIEN AVEC...

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 Alain de Benoist :

Le message publicitaire ?

Le bonheur réside dans la consommation…

 
La réclame a toujours existé, puisqu’un fabricant a besoin de faire savoir que ses produits existent ; mais cela semble être devenu une industrie à part entière. Le faire savoir compterait-il plus désormais que le savoir-faire ?  
 
Le problème ne tient pas à l’existence de ce qu’on appelait autrefois la « réclame ». Il tient à ce que la publicité envahit tout et mobilise les esprits dans des proportions dont les gens ne sont même pas conscients. Un enfant connaît aujourd’hui beaucoup plus de marques publicitaires qu’il ne connaît d’auteurs classiques. Les paysages urbains sont défigurés par des panneaux publicitaires qui prolifèrent comme des métastases. Les campagnes n’y échappent pas non plus. La télévision ne propose plus des programmes financés par la publicité, mais des messages publicitaires entrelardés de programmes qui ne sont là que pour inciter à regarder les premiers. Rappelez-vous les déclarations de Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, en juillet 2004 : « Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » Même chose dans la presse, puisque les principaux titres ne peuvent plus survivre qu’en accumulant les pages de publicité. Dans tous les cas, la publicité se voit dotée d’un pouvoir qui va bien au-delà du « faire savoir » – d’autant qu’elle n’est pas la dernière à véhiculer des images, des slogans (de plus en plus fréquemment proposés en anglais, d’ailleurs), des situations, des rapports sociaux, voire des types humains, qui sont en stricte consonance avec l’idéologie dominante. Autrefois, on parlait de propagande. Aujourd’hui, on parle de communication. La publicité est devenue la forme dominante de la communication (y compris, bien sûr, de la communication politique) dans la mesure où elle tend à s’instaurer comme la forme paradigmatique de tous les langages sociaux. 
 

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Dans un entretien précédent, vous disiez considérer la publicité à la télévision comme infiniment plus obscène que n’importe quel film pornographique. Etait-ce une allusion à l’habitude des publicitaires de dénuder des femmes pour vendre des yaourts ou des voitures ? Ou bien vouliez-vous dire que le point commun de la publicité et de la pornographie est qu’elles suscitent l’une et l’autre de la frustration ? 
 
Ce qui est obscène ne se rapporte pas seulement à la sexualité, mais aussi à la morale sociale, à tout ce qui choque la « décence commune » chère à George Orwell. Étymologiquement, l’« ob-scène » est ce qui n’appartient pas à la scène, ou ne devrait pas lui appartenir. La publicité est obscène, non seulement parce qu’elle est mensongère (toutes les publicités sont mensongères), mais parce qu’elle véhicule implicitement un seul et unique message : le bonheur réside dans la consommation. La raison d’être de notre présence au monde est réduite à la valeur d’échange et à l’acte d’achat, c’est-à-dire à un acte performatif qui voue nécessairement à la frustration (car toute possession dans l’ordre de la quantité appelle nécessairement le désir de posséder plus encore). Jean Baudrillard l’avait bien montré dans ses travaux pionniers sur le système des objets : la publicité est le principal vecteur d’une logique inhérente au système capitaliste qui consiste, d’un côté, à persuader les individus qu’ils éprouvent réellement tous les besoins qu’on veut leur inculquer, et de l’autre à susciter en eux des désirs que la consommation ne peut satisfaire.  Le pouvoir de la publicité est de faire oublier qu’un produit est issu avant tout d’un travail, c’est-à-dire d’un certain type de rapport social, et de le faire percevoir comme un simple objet consommable, c’est-à-dire une commodité. L’expérience économique réelle est remplacée par des signaux visuels inhérents à un message conçu en termes de séduction. En dernière analyse, l’individu ne consomme pas tant le produit qu’on l’incite à acheter que la signification de ce produit telle qu’elle est construite et projetée dans le discours publicitaire, ce qui l’infantilise et occulte la capacité du produit acheté à revêtir une véritable valeur d’usage. La publicité, enfin, contribue au conformisme social – et à un ordre social obéissant aux modèles diffusés par la mode – dans la mesure où elle se fonde sur une forme de désir purement mimétique : en cherchant à nous convaincre de consommer un produit au motif qu’il est consommé par (beaucoup) d’autres, la publicité nous dresse à calquer notre désir sur le désir des autres, en sorte qu’en fin de compte la consommation est toujours consommation du désir d’autrui. Conscience sous influence !  
 

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De plus en plus de cinéastes – Ridley Scott au premier chef – viennent de la publicité. Simple effet du hasard ? 
 
Même les réalisateurs qui ne viennent pas de la publicité sont touchés. La porosité de la frontière entre la publicité et le cinéma n’a rien pour surprendre, puisque l’une et l’autre relèvent du système du spectacle, mais le plus caractéristique est que la publicité influe de plus en plus sur l’écriture cinématographique. De plus en plus de films destinés au grand public – et non des moindres – ressemblent à une suite de clips publicitaires, ces derniers étant d’ailleurs de plus en plus conçus eux-mêmes comme de très brefs courts-métrages. 
 

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Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

09:42 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

02/09/2014

ENTRETIEN AVEC...

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Renaud Camus :

L’antiracisme nous impose un monde atroce…

 

Jean-Marie Le Pen s’est encore illustré il y a quelque temps par un nouveau “bon mot” dont il nie a posteriori toute connotation antisémite. Il est de bonne foi, selon vous ?

Écoutez, je vais sans doute vous surprendre, et je sais bien que je vais là contre le flot grondant, au risque de me faire emporter par lui moi aussi, mais je ne serais pas du tout étonné qu’il soit de bonne foi, oui. Pour l’immense majorité des Français le mot fournée n’évoque pas du tout les fours crématoires, et pas même les fours, malgré l’étymologie. On songe plutôt à un regroupement pour la commodité : une fournée dans l’ordre de la Légion d’honneur, le pape a fait une fournée de cardinaux. Jean-Marie Le Pen s’exprime beaucoup, on peut difficilement lui interdire d’employer le mot fournée, qui est très courant en français dans le sens que je viens d’évoquer. Il serait antisémite en l’occurrence, parce qu’il venait juste après le nom de Patrick Bruel. Oui, mais juste avant il était question de Yannick Noah, qui n’est pas juif. Ces messieurs ne sont pas contents des succès du Front national, qu’ils s’en aillent, regroupons leur cas, ça fera une fournée — voilà ce que je comprends, et rien d’autre.

Mais peut-être suis-je influencé dans ma façon d’en juger par deux mésaventures qui me sont arrivées ces jours-ci. D’une part je suis couvert d’opprobre, à forte connotation homophobe, d’ailleurs, par un certain “bougnoulosophe”, c’est ainsi qu’il se nomme, en fait un vague sociologue belge nommé Jamal Es Samri. Je trouve toujours très ridicules ces antiracistes patentés qui, se contredisant eux-mêmes, ne parlent jamais qu’à partir de leurs origines. Et, poussé à bout, songeant à Cocteau et à ses poètes qui « chantent dans leur arbre généalogique », il m’est arrivé de demander au “bougnoulosophe” anonyme s’il lui arrivait jamais de « descendre de son arbre généalogique » — c’est-à-dire, dans mon esprit, de s’exprimer autrement qu’en tant que Marocain immigré en Belgique. Qu’est-ce que je n’avais pas dit ! Voilà qu’un researcher in international relations, Jean-Philippe Dedieu, m’apprend qu’il me dénonce à la police judiciaire ! Parler d’arbre, même généalogique, à un Africain, c’est le traiter de singe, paraît-il. Je vous jure mes grands dieux que rien n’était plus éloigné de mon esprit. 

Autre exemple, encore plus vertigineux. Je mets en ligne, sur les dits réseaux sociaux, des œuvres musicales, des textes ou des tableaux que j’aime, ou que je trouve intéressants. Et je viens de me faire traiter d’antisémite parce que j’avais mis en ligne un bel autoportrait du peintre Bernard… Dufour !

Je me répète : l’antiracisme est un roi tout à fait légitime, de par ses origines, mais fou. Et à présent on ne subit plus que sa folie. Seulement on n’arrive pas à se débarrasser de lui, à cause de la légitimité de ses origines. Il nous impose un monde atroce sous prétexte qu’il est seul fondé à régner. 

 

Pensez-vous que Marine Le Pen devrait définitivement “tuer le père” et lui demander de ne plus intervenir au nom du FN ?

Je pense que Marine Le Pen devrait renouveler son parti et l’élargir à tous ceux qui pensent que le plus grave, en France et en Europe, c’est la substitution ethnique et civilisationnelle en cours. Mais ça n’a rien à voir avec cet épisode.

 

NKM appelle à un changement de nom de l’UMP. Pensez-vous que ce soit prioritaire et suffisant ? 

URM, Union des Remplacistes Mous, ça serait bien. Ou bien, si Nicolas Sarkozy revient, MCR, Mouvement Crypto-Remplaciste. Au cas où Alain Juppé l’emporterait, PACP, Parti des Amis du Changement de Peuple, me paraîtrait judicieux. Mais dans l’ensemble je dois avouer que le sort de l’UMP me préoccupe assez modérément…

 

Le mois de juin a été marquée par les commémorations du débarquement allié durant la Seconde Guerre mondiale. Bonne chose pour la France ou simple tapage médiatique ? 

Pourquoi faut-il que nous ayons toujours honte de ce pays que nous aimons tant ? Pourquoi ne nous vaut-il que des humiliations ? 

09:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

26/08/2014

LOBBY HOMOSEXUALISTE...

 Mafia rose bonbon.jpg

 

Quelle influence ? 

« Le rendez-vous, autour d’un verre, a été fixé dans un banal hôtel 4 étoiles du XIe arrondissement, près de la place de la République. Tous les deux mois s’y réunissent de 50 à 80 jeunes gens, pour la plupart des garçons, tous homosexuels et anciens élèves de grandes écoles. Ils travaillent à Thales, à L’Oréal, dans l’industrie ou dans la banque d’affaires, et viennent ici se détendre et parler « business ».

A l’initiative de ces rencontres, Vincent Viollain, 32 ans, cofondateur de Babel 31, agence de communication digitale spécialisée dans le marketing communautaire. A HEC, il a dirigé l’association LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) de l’école, In and Outside, puis a fait partie de celle de Sciences-Po Paris, Plug n’Play. Il a contribué à relancer un réseau inter-grandes écoles avec ESCaPe (ESCP-EAP), Divercity (Essec), Binet XY (Ecole Polytechnique), Homônerie (ENS-Ulm)… Investi dans Le Refuge, association de soutien à de jeunes homosexuels rejetés par leur famille, il est également vice-président de GayLib, le principal mouvement homo de droite, affilié à l’UDI. [...]

Challenges n’accrédite pas l’existence d’un prétendu lobby tout-puissant. Nous constatons seulement qu’ils font partie des réseaux qui progressent le plus. [...]

La direction du Front national serait « infiltrée », les gays constitueraient un réseau occulte dans les cabinets ministériels et, au ministère de la Culture ou au Quai d’Orsay, ils s’échangeraient les postes et les faveurs.

[...] En privé, des « homos de pouvoir » avouent pratiquer la préférence communautaire. « Toutes choses égales par ailleurs, je donnerais plus volontiers un coup de pouce à un homo qu’à un hétéro« , dit l’un d’eux. [...] »

 

Selon Challenges, pas franchement classé à droite.

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19/08/2014

ENTRETIEN AVEC...

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Aude Mirkovic

Priver un enfant de son père (PMA)

ou de sa mère (GPA) est une maltraitance !

Aude Mirkovic, vous êtes porte-parole de l’association « Juristes pour l’enfance ». Que vous inspire le jugement rendu il y a quelques jours par le tribunal de grande instance de Versailles, refusant l’adoption d’un enfant né par PMA à l’étranger par la conjointe de sa mère biologique ?
 
Le tribunal n’a fait qu’appliquer le droit. En effet, l’adoption vise à réparer le fait qu’un enfant a été privé de ses parents biologiques ou de l’un d’eux en le confiant à des parents adoptifs. Au contraire, le priver délibérément de son père pour le rendre adoptable réalise un détournement de l’adoption, ce que la justice française refuse, y compris d’ailleurs lorsque l’adoption est ensuite demandée au sein d’un couple homme/femme. Or, les femmes qui vont en Belgique, en fraude à la loi française, se faire inséminer par un inconnu planifient la conception d’un enfant privé de père, de manière à ce qu’il soit adoptable. Le droit français refuse de valider ce bricolage procréatif qui constitue une grave injustice envers l’enfant.

 

On apprend que de telles adoptions ont déjà été prononcées. Doit-on en déduire que, quoi qu’en dise le gouvernement, la PMA pour les femmes est, sinon légale, du moins déjà tolérée en France 

Les tribunaux qui ont prononcé l’adoption d’un enfant délibérément rendu adoptable se sont rendus complices d’un dévoiement de l’adoption, au mépris du droit. Il est incompréhensible que les procureurs n’aient pas formé de pourvoi devant la Cour de cassation, ce qui manifeste la complicité et la duplicité du gouvernement sur le sujet. Le peuple français refuse que la loi organise la fabrication d’enfants sans père. Le gouvernement craint le peuple et fait mine de reculer sur ce point, mais il attend visiblement d’être mis devant le fait accompli lorsqu’il cautionne le contournement de la loi française à l’étranger.

 

En refusant l’adoption, est-ce que la justice ne sanctionne pas l’enfant ?

Au contraire, le seul moyen de protéger les enfants – qui ne sont pas fautifs, les pauvres ! – est de refuser l’adoption demandée. En effet, le préjudice principal infligé à l’enfant est d’avoir été privé délibérément et définitivement de son père. Or, l’adoption par la conjointe de sa mère ne réparera pas cela car elle ne restituera pas son père à l’enfant. Au contraire, faire comme si de rien n’était reviendrait à nier ce préjudice, empêchant d’autres femmes tentées par ces techniques de mesurer le dommage ainsi causé à l’enfant. Prononcer cette adoption serait un encouragement à multiplier le nombre d’enfants délibérément amputés de leur lignée paternelle pour pouvoir être adoptés. La loi multiplie les efforts pour assurer le maintien des liens entre l’enfant et ses deux parents en cas de séparation, surtout avec son père. Ce n’est pas pour permettre, par ailleurs, de fabriquer des enfants sans père.

 

Lors de son entrevue avec la délégation LMPT, Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille, aurait affirmé ne pas être au courant de la promotion de la GPA faite par des cliniques américaines sur le sol français. Il faudrait peut-être lui offrir une télévision, ou au moins un abonnement à un journal, car les médias ont publié de nombreuses enquêtes sur le sujet, non ?

Il est effectivement invraisemblable que le ministre de la Famille ignore que des sociétés étrangères viennent en France proposer les services de gestatrices américaines, alors que le gouvernement a été interpellé à ce sujet par des parlementaires, et qu’une plainte, largement médiatisée, a été déposée par notre association et a donné lieu à l’ouverture d’une enquête. Cette prétendue ignorance révèle l’inertie du gouvernement à lutter contre cette pratique, alors qu’elle consiste à acheter à une femme l’abandon de son enfant, c’est-à-dire à acheter un enfant, tout simplement. La circulaire Taubira de janvier dernier, qui ordonne aux greffiers de délivrer les certificats de nationalité française aux enfants nés de ces pratiques, manifestait déjà la complicité du gouvernement. Heureusement, la Cour de cassation refuse de fermer les yeux en cas de recours à la GPA à l’étranger, mais cela n’est pas suffisant : priver délibérément un enfant de son père (PMA) ou de sa mère (GPA) pour le rendre adoptable devrait être sanctionné car c’est une maltraitance à l’égard des enfants concernés. Le fait qu’ils soient ensuite aimés et choyés ne change rien et ne réparera jamais l’injustice qui consiste à les priver de leur père ou de leur mère.

 

Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel

08:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)