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21/06/2019

Vilfredo Pareto:

 

 

 

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Vilfredo Pareto (né à Paris - France le 15 juillet 1848 ; décédé à Céligny - Suisse le 19 août 1923) était un sociologue et économiste italien. Il a apporté de nombreuses contributions importantes dans ces deux matières, particulièrement dans l'étude de la distribution du revenu et dans l'analyse des choix individuels. Il introduisit le concept de l'efficacité et aida le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d'indifférence. Il est successeur de Léon Walras à la Chaire d'économie politique de l' Université de Lausanne.

 

 

 

Biographie:

 

 

 

Vilfredo Pareto est né en 1848 à Paris, l'épicentre des révolutions populaires de cette année. Son père était un ingénieur italien, noble, exilé d'Italie comme partisan de Mazzini, républicain et anti-piémontais, sa mère une femme française. Le grand-père paternel, Giovanni Benedetto Pareto avait été fait baron de l'Empire par Napoléon.

 

Pendant son enfance, en Italie, Pareto vécut dans un milieu de classe moyenne, recevant une éducation de niveau élevé.

 

En 1870 il est diplômé en ingénierie de l'université polytechnique de Turin. Sa thèse était intitulée « Principes fondamentaux de l'équilibre des corps solides ». Son intérêt dans l'analyse de l'équilibre en économie et sociologie y fait ses premières manifestations.

 

Pendant quelques années, il travaille comme ingénieur, d'abord pour la compagnie italienne des chemins de fer, publique, puis dans l'industrie privée et devient directeur des Ferriere italiane. Son travail le fait voyager.

 

En 1886 il devient maître de conférence à l'université de Florence. Son séjour à Florence fut marqué par son activité politique, largement alimentée par ses frustrations contre les régulateurs étatiques. Libéral, il attaque le socialisme, le militarisme et le protectionnisme du gouvernement.

 

En 1889, après la mort de ses parents, Pareto change de style de vie : il quitte son travail et se marie à une Russe, Alessandra Bakounine. Il commence à écrire de nombreux articles polémiques contre le gouvernement ce qui lui attire beaucoup d'ennuis comme l'interruption d'une de ses conférences par la police ou le refus d'une autorisation d'enseigner l'économie politique.

 

En 1893 il est nommé maître de conférence en économie à l'université de Lausanne en Suisse à la place de Walras qui le lui a proposé. Il y reste jusqu'à la fin de sa vie

En 1898, il héberge des socialistes italiens fuyant la répression des émeutes.

 

En 1902, sa femme le quitte. Il vivra jusqu'à sa mort avec Jeanne Régis.

 

En 1906, il fit la fameuse observation selon laquelle vingt pour cent de la population possédait quatre-vingt pour cent de la propriété en Italie, observation à l'origine de la loi qui porte son nom.

 

En 1917, l'université de Lausanne organise son jubilé.

 

En 1923, il conseille aux fascistes d'adopter une politique libérale.

 

Il meurt à Céligny (Suisse) la même année.

 

 

Sociologie

 

Actions logiques et non-logiques:

 

Son apport dans le domaine de la recherche sociologique se situe autour des concepts d'actions logiques étudiées à travers l'économie et des actions non-logiques étudiées par la sociologie. Les actions non-logiques étant constituées de résidus, c'est à dire tous les affects inhérents à l'homme. Tout son développement se trouvant dans son principal ouvrage: Traité de sociologie générale, publié en 1916 en italien et en 1917 en français.

 

Masse et élite:

 

Pareto distingue les classes sociales entre masse et élite, l'élite elle-même est séparée entre élite non gouvernementale et gouvernementale. De la masse montent perpétuellement de nouvelles élites que l'élite en place a le choix de combattre ou d'intégrer jusqu'à sa défaite et son remplacement. C'est cette lutte qui fait l'histoire. L'étude de la circulation des élites est souvent réduite à la fameuse phrase "L'histoire est un cimetière d'aristocraties".

 

La distinction entre élite et masse s'applique à toutes les sociétés dans des proportions similaires, et la répartition des richesses est inégalement la même partout: la seule façon d'enrichir les plus pauvres est donc d'enrichir la société toute entière plus vite qu'elle ne s'accroit.

 

Epistémologie:

 

A l'encontre des préjugés scientistes de son époque, Pareto dénie à la science la faculté de définir un système politique, une morale, une religion idéaux. Le scientisme dénature la science en la surestimant: la science ne peut déterminer les fins humaines.

 

Le cynisme et le pessimisme de Pareto attaquent de front l'optimisme et le rationalisme d'Émile DurkheimIllusions sont les tentatives d'organiser rationnellement la société, illusion que de croire l'homme animé par la raison, illusion que de croire la vertu progresser avec l'accroissement de la raison.

 

Pareto critique également les moralistes qui développent vainement des théories pour accorder les intérêts particuliers et collectifs. Le maximum d'utilité pour la collectivité n'est pas le maximum d'utilité de la collectivité.

 

Politique:

 

Pareto est l'auteur d'une étude du socialisme dans son ouvrage Les Systèmes socialistes.

 

Pareto critique tout au long de son oeuvre la faiblesse des élites en fin de règne qui cause leur perte : « Toute élite qui n'est pas prête à livrer bataille, pour défendre ses positions, est en pleine décadence, il ne lui reste plus qu'à laisser sa place à une autre élite ayant les qualité viriles qui lui manquent. C'est pure rêverie, si elle s'imagine que les principes humanitaires qu'elle a proclamés lui seront appliqués : les vainqueurs feront résonner à ses oreilles l'implacable vae victis. Le couperet de la guillotine s'aiguisait dans l'ombre quand, à la fin du siècle dernier (ndlr : fin XVIIIe donc), les classes dirigeantes françaises s'appliquaient à développer leur "sensibilité". Cette société oisive et frivole, qui vivait en parasite dans le pays, parlait, dans ses soupers élégants, de délivrer le monde de "la superstition et d'écraser l'infâme", sans se douter qu'elle-même allait être écrasée. » (in Les Systèmes socialistes T.I, p.40-41)

 

Les régimes autoritaires:

 

Les fascistes italiens se sont réclamés de Pareto, mort en 1923, et on dit souvent de lui qu'il justifie les régimes autoritaires.

 

Réduisant la théorie de Pareto sur les élites, ils justifient leur violence comme nécessaire pour maintenir l'ordre social. Le pouvoir qu'exerce l'élite, minoritaire, n'ayant in fine pas de fondement moral, la force peut être utilisée sans complexe et le régime trouve dès lors sa justification dans son succès.

 

Pareto vit dans l'avènement du fascisme une réaction contre la décadence bourgeoise et son humanitarisme, un gage d'ordre. D'abord très hostile, il accueille favorablement l'avènement de Mussolini mais met en garde les fascistes contre "les aventures guerrières, la restriction de la liberté de la presse, la surimposition des riches et des paysans, la soumission à l'Église et au cléricalisme, la limitation de la liberté d'enseignement" (in Gerarchia, revue fasciste, dans un article intitulé "Liberta").

 

Pareto est élevé représentant de l'Italie à la Commission du désarmement de la SDN en décembre 1922 et sénateur en mars 1923. Il meurt peu après, bien avant la proclamation des lois fascistissimes.

 

Le libéralisme:

 

Sur le plan économique, il estime que le libéralisme est le système le plus producteur de richesse et par conséquent celui qui enrichit le plus la société toute entière.

Sur le plan des idées politiques, Pareto semble préférer un régime fort et libéral c'est-à-dire capable de faire respecter les libertés.

 

 

Maurice Allais voit en Pareto un grand libéral qui a cherché à réduire au maximum et dans la mesure du possible la contrainte qu'exerce la collectivité sur l'individu.

L'étatisation:

 

Pareto annonce avec justesse l'interventionnisme croissant des États dans l'économie qui se produira au XXème siècle qui verra l'avènement de sociétés collectivistes. La bureaucratisation se substitue à la libre initiative. Pareto compare cette évolution à celle de Byzance et à celle du Bas-Empire.

 

 

Les outils statistiques "Pareto":

 

 

Il demeure célèbre pour son observation des 20% de la population qui possèdent 80% des richesses en Italie, généralisée plus tard (par Joseph Juran et d'autres) en distribution de Pareto. Cette observation a été étendue à d'autres domaines sous le terme de « loi de Pareto ». Par extension, on appelle diagramme de Pareto un type d'histogramme où les classes sont représentées par ordre décroissant de fréquence, ce qui permet de mettre en évidence les classes les plus importantes ; ce diagramme est utilisé en gestion de la qualité, où les classes représentent les défauts.

 

Il définit la notion d'optimum paretien comme une situation d'ensemble dans laquelle un individu ne peut améliorer sa situation sans détériorer celle d'un autre individu. Dans la théorie des jeux de John Forbes Nash, la situation est un optimum paretien si les agents sont satisfaits de leur choix et que les gains sont maximisés. Ces gains étant optimaux, si la situation d'un agent s'améliore, celle d'un autre doit se détériorer pour préserver l'équilibre. Un optimum de Pareto est également un équilibre de Nash (où la notion d'optimum n'intervient pas), l'inverse n'est pas vrai.

 

Le concept d'optimum de Pareto se démarque des thèses utilitaristes qui ne se préoccupent que de la quantité totale de « bien-être » de la société (et négligent le fait que le bien-être des uns peut se faire au détriment de celui d'une minorité).

 

Economie:

 

Représentant du courant néoclassique, et plus particulièrement avec le français Léon Walras de l’école de Lausanne, Vilfredo Pareto a laissé à la littérature économique plusieurs ouvrages majeurs comme son Cours d'économie politique (1896) et son Manuel d’économie politique (1909).

 

Un des ses plus importants apports a été de modifier les principes de la valeur utilité chez les néoclassiques. Auparavant, un des postulats néoclassiques était l'existence d'une fonction d'utilité cardinale : l’individu rationnel est capable de déterminer le niveau absolu d’utilité d’un produit. Pareto lui substitue le principe plus réaliste d'utilité ordinale : l’individu rationnel est en fait capable de hiérarchiser ses préférences, de dire s’il préfère le produit A au produit B ou inversement.

 

Ce raisonnement le pousse à l’utilisation des courbes d’indifférence imaginées par Francis Edgeworth. Le principe de la courbe d'indifférence représente l’ensemble des combinaisons de deux produits, permettant d’obtenir une utilité donnée.

 

La généralisation de ses raisonnements à l’échelle de la société permet de déterminer la situation où l’utilisation des ressources est optimale. L’optimum de Pareto est la situation dans laquelle l’utilité (le bien-être) d’aucun individu ne peut être augmentée sans que ne soit réduite l’utilité d’un autre individu. Ce point est obtenu par l’intersection de la droite représentant les contraintes matérielles (ressources/budget) et de la courbe d’indifférence la plus élevée possible.

 

 

La référence à l'optimum de Pareto a permis aux économistes néoclassiques de démontrer mathématiquement la supériorité théorique de la concurrence pure et parfaite sur les modèles économiques alternatifs, à partir de leurs postulats.

 

 

Citations:

 

  • « La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois. » (in Traité de sociologie générale, §2254)

 

  • « Si en France on établit l’impôt sur le revenu, on commencera avec un taux progressif fort supportable, et puis, chaque année, à l’occasion du budget, on l’augmentera. »[1]
  • « Il est doux de prendre sa part d'un impôt qu'on ne paie pas. »

 

  • « Tous les révolutionnaires proclament à leur tour que les révolutions précédentes ont fini par tromper le peuple ; c'est leur révolution seule qui est la vraie révolution. « Tous les mouvements historiques précédents », déclarait le Manifeste communiste de 1848, « étaient des mouvements de minorités ou dans l'intérêt de minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement conscient et indépendant de l'immense majorité, dans l'intérêt de l'immense majorité ». Malheureusement cette vraie révolution, qui doit apporter aux hommes un bonheur sans mélange, n'est qu'un mirage trompeur qui ne devient jamais une réalité. Elle est apparentée à l'âge d'or des millénaristes : toujours attendue, elle est toujours perdue dans les brumes du futur, échappant toujours à ses adeptes au moment où ils pensent la tenir. »

 

  • « Même si on démontrait d'une façon tout à fait évidente que la protection entraîne toujours une destruction de richesse, si on arrivait à l'enseigner à tous les citoyens, tout comme on leur apprend l'ABC, la protection perdrait un si petit nombre de partisans, le libre-échange en gagnerait si peu, que l'effet peut en être à peu près négligé, ou complètement. Les raisons qui font agir les hommes sont tout autres. » (Manuel d'économie politique)

 

  • « Vilfredo Pareto, peut-être le fondateur d’une approche explicitement positiviste en économie, était le champion des deux erreurs. Rejetant l’approche de la préférence démontrée comme “tautologique”, il cherchait d’un côté à éliminer les préférences personnelles de la théorie économique, et de l’autre à étudier et à mesurer des échelles de préférences indépendamment de toute action réelle. Pareto est donc, à plus d’un égard, l’ancêtre spirituel de la plupart des théoriciens contemporains de la valeur. » Murray Rothbard (“Toward a Reconstruction of Utility and Welfare Economics”)

 

 

Œuvres:

 

 

  • 1892, “Considerazioni sui principii fondamentali dell’economia politica pura”, Giornale degli economisti, maggio 1892: 389-420, reproduit en 1982, in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1895, “La legge della domanda”, Giornale degli economisti, janvier 1895 : 59-68, reproduit en 1982, in Vilfredo Pareto, Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1896, La courbe de la répartition de la richesse, Université de Lausanne, Recueil publié par la Faculté de Droit à l’occasion de l’exposition nationale suisse, Genève, 1896, reproduit en 1967, in Vilfredo Pareto, Écrits sur la courbe de la répartition de la richesse, in OEuvres complètes, tome III, Genève
  • 1896, Cours d’économie politique, Lausanne : Rouge, 1896-7, reproduit en 1964, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, Genève : Librairie Droz
  • 1900, “Sul fenomeno economico, lettera a Benedetto Croce”, Giornale degli Economisti, août 1900: 139-162, p. 144, reproduit en 1982 in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1903, “Anwendungen der Mathematik auf Nationalökonomie”, Encyklopädie der mathematischen Wissenschaften mit Einschluss ihrer Anwendungen, Leipzig, vol. I, n° 7, traduction française en 1966, in Statistique et Économie Mathématique, OEuvres Complètes de Vilfredo Pareto, t. VIII, Genève : Librairie Droz
  • 1906, Manuel d’économie politique, Piccola Bibliotheca Scientifica, Milano : Società Editrice Libraria,
- 1ère édition française en 1909, Paris : Giard et Brière, 1909,
- 4ème édition en 1966, in OEuvres Complètes de Vilfredo Pareto, Genève : Librairie Droz
  • 1908, “Economia sperimentale”, Giornale degli Economisti, juillet : 6-18,
- Traduction française en 1976, in Faits et Théories, Genève : Librairie Droz
  • 1916, Trattato di Sociologia Generale, Florence : Barbera
- Traduction française en 1968, réédition in Œuvres Complètes de Vilfredo Pareto, Genève : Librairie Droz, 1968
  • 1918, “L’interpolazione per le ricerca delle leggi economiche”, Giornale degli economisti, maggio 1907: 366-385,
- Reproduit en 1982 in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 2008Le Péril socialiste, recueil d'articles, éditions du Trident.

 

 

Littérature secondaire:

 

 

  • 1968, S. E. Finer, "Pareto and Pluto-Democracy: The Retreat to Galapagos", American Political Science Review, 62 (2), pp440–450
  • 1999,
    • Alban Bouvier, dir., Pareto aujourd'hui, Presses Universitaires de France, Paris
    • Carlo Lottieri, Elitisme classique (Mosca et Pareto) et élitisme libertarien: analogies et différences, In: Alban Bouvier, dir., Pareto aujourd'hui, Presses Universitaires de France, Paris, pp199-219

 

Notes et références:

 

 

 

  1.  Repris par Alain Laurent et Claude Reichman in Théories contre l'impôt, Les Belles Lettres, 2000, ISBN 2251390324

 

 

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18/06/2019

Évoquer le Grand Remplacement : de l’incitation à la haine raciale, maintenant !

 

 

 

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Il fallait s’y attendre. Nous y voilà, donc : « Le thème du “grand remplacement” relève de l’incitation à la haine raciale. » C’est le titre d’une tribune de Louis-Georges Tin, président d’honneur du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), publiée dans Libération, le 22 mars. D’emblée, la couleur est annoncée : « Nous ne sommes plus dans un débat théorique, cette thèse est aujourd’hui un mobile pour terroristes, comme l’a montré l’attentat de Christchurch. »

 

 

Précisant sa pensée, Tin n’hésite pas à écrire, en évoquant la tuerie perpétrée par Tarrant en Nouvelle-Zélande, que « les auteurs réactionnaires français sont l’une des sources majeures des terroristes d’extrême droite à travers le monde : nos penseurs n’appuient pas sur la gâchette, mais ils fournissent les munitions, et orientent le canon. » De belles perspectives judiciaires…

Mais aussi parlementaires, car l’auteur de cette tribune en appelle au législateur qui « devrait explicitement inclure le “grand remplacement” parmi les thèmes relevant du discours raciste et de l’incitation à la haine. Ce serait une avancée salutaire. » Ainsi, si on écoutait M. Tin, le simple fait de comparer les chiffres sur l’immigration fournis par l’INSEE, année après année, deviendrait donc un délit. Un crime, pendant que nous y sommes, histoire de faire bon poids ! À ce compte, l’INSEE devrait cesser de comptabiliser la population immigrée, descendante d’immigrés et étrangère car, d’une certaine façon, c’est donner des munitions aux théoriciens du Grand Remplacement. Et l’on sait désormais, grâce à M. Tin, contre qui ces munitions sont utilisées. Un procès à l’INSEE en complicité d’incitation à la haine raciale est même envisageable. Si, si, réfléchissez bien.

 

 

Mais, au fond, il faudrait aller plus loin encore. À bien y réfléchir, il y a tant de choses, dans cette société, qui incitent à la haine, raciale ou pas. Prenez, par exemple, toutes ces peintures italiennes du Quattrocento. On est bien d’accord : peu, très peu, de personnes de couleur représentées sur ces tableaux de Fra Angelico, Botticelli, Bellini et tutti quanti. Toutes ces pépés à oilpé, plus blanches les unes que les autres… Qu’attend-on pour retirer toutes ces barbouilleries des galeries de peinture de Venise, Florence, Milan, Paris et autres lieux, qui pourraient laisser à penser que la population de notre vieille Europe a connu, comme qui dirait, un léger remplacement au fil des siècles ? Continuer à exposer ces tableaux, n’est-ce pas, alors, un peu inciter à la haine, si l’on suit bien le raisonnement de M. Tin ?

 

 

Et puis, en lisant cette tribune, une question vient à l’esprit : et si des démonstrations tirées par les cheveux comme celle de M. Tin n’étaient pas susceptibles de susciter « quelque part » de la haine ? À force de vouloir tout réprimer, judiciariser, criminaliser, ne risque-t-on pas les effets indésirés ? Et de susciter à inciter, il n’y a pas loin, vous savez. La question mérite peut-être d’être posée. Mais qu’on se rassure, l’humaniste qui tient cette plume est exempt de ce vilain sentiment, ou tout du moins fait son possible pour le contenir et le réprimer dans l’œuf. D’autant qu’il admet toutes les opinions, si tant est qu’elles reposent sur des réalités, sans penser qu’il soit nécessaire d’appeler au secours le législateur et le juge tous les quatre matins…

 

 

Il faut « éviter la banalisation du mal dans ce pays qui est le nôtre », conclut M. Tin. Le mal ? À se demander si, au fond, ce mal n’est pas la sottise. Elle devient d’une banalité affligeante dans ce pays qui se prétendait jusqu’à récemment l’un des plus intelligents de la Terre.

 

 

 

10:04 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

14/06/2019

Assemblée générale de « l Action Sociale et Populaire »

 

 

                            Le 25 mai 2019 a Paris

 

 

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 Ordre du jour :

 

 

1)      regard sur les maraudes par Alexandre Simmonnot :

 

 

 notre secrétaire général Alexandre Simonnot  s’ excuse il est de mariage ou il tient l harmonium

 

notre vice présidant Gilles Clavel  lira  son  procès verbal

 

  • je constate que l association se porte bien
  • son principe de charité réel est bien affirmépar 30 maraudes par an , 500 maraudes depuis sa création
  • je remercie tous ceux qui nous aident etnos partenaire comme radio-Courtoisie
  • continuons notre combat comme l exclusion et la misère
  • que Dieu nous bénisse

 

le procès verbal est adopte

 

 

2)l image de l ASP par Emmanuel Perone membre du CA de l ASP :

 

je suis arrive a Paris en 2007  en tant que policier, J’ai rencontre des gens dans la rue  , j avais vu cela en Yougoslavie , mais cela existe donc même ici ?,

 

j ai voulu savoir ce que c était de distribuer des soupes sans structures officielles  en 2013 j ai fait ma première maraude avec le pasteur Blanchard  je me suis dit « ca c’est un homme «  j ai fait venir ma belle mère et elle a apprécie même si elle n était du même bord

 

j ai compris que pour ces personnes dans la rue leur sac c est  tout ce qu’ ils ont

j ai vu des choses affreuses comme ce fleuriste qui mettait de l’acide par terre pour les faire partir.

 

j ai rencontre des maraudeurs de grandes culture comme Mr Bruno Gollnisch

Les gens ne comprennent pas ce qu est la vraie misère

Avant d accueillir la misère des autres réglons la notre !

 

 

3) bilan de la dernière campagne et devenir de l association par le pasteur Blanchard président de l ASP

 

Le bilan de l assemble général de l année passée n a pas pu être fait a

 cause d imbroglio dans notre famille politique  La salle ou nous sommes aujourd hui était en travaux  nous avions fait une demande pour la salle Jeanne d’Arc, après acceptation  ils se sont rétractes car il y avait  parmi nous des personæ  non grata !!!!!!!

 

 

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Ce que nous sommes au sein de l ASP :

 

certains sont proche du RN   d autres de Jean Marie Le Pen d autre du SIEL Ces gens viennent de partout  répondant a notre cadre » du Social « 

A la maraude d ouverture  Maitre Triomphe était très présent

 

 

Cette année nous n’ avons pas manque de vêtements et en fin de campagne 3 personnes se sont inscrites pour marauder et nous sommes heureux de retrouver un de nos anciens compagnons

 

A Noël Jany était présente comme elle le fait souvent depuis 1996 cette maraude fut superbe

on pourrait raconter énormément d anecdotes  joyeuses et vivantes.

 

 

Le reste de la campagne s est bien déroulé sans sauter une maraude  depuis  octobre 1996 époque héroïque  ou nous maraudions avec un sac a dos  nous avons fait du chemin grâce a Radio courtoisie.

 

 

Une plaie du monde moderne est la solitude  Certaines personnes n ont comme ouverture que Radio courtoisie  si on peut les nommer sur les ondes  cela leur fait plaisir  ils ont enfin l impression d exister

 

nous allons continuer en 2019 e nous avons besoin de tous

 

 

 

  • bilan financier par Gaël Fouilleul trésorier de l ASP :

 

après  une année 2016 quelque peu décevante par les dons  .Les collectes des années 2017 et 2018 remontent avec leur niveau moyen .

C’est grâce au versement de 1000 euros d un donateur régulier que l on arrive a ce niveau de collecte moyenne

les dons a l ASP sont assez dépendant de 4 gros donateurs en 2017 et 5 en 2018 chacun ont versé au moins 500 euros

le don moyen en 2017 est de 161 euros en 2018 : de 138 euros

 

la collecte 2018 avait plutôt mal commencé avec de petits dons  mais une campagne de  mailing   au dernier trimestre a permis de redresser la barre et de surpasser 2017

 

Jusqu’en 2017 le nombre de donateurs diminue légèrement 72 en 2013, 68 en 2014 ,60 en 2015, 58 en 2016,et 54 en 2017

 

La campagne de mailing a permis de mobiliser certains anciens donateurs puisqu’ils ont été 64 a se mobiliser en 2018

 

Le nombre de donateurs fidèles depuis le début et qui donne chaque année est stable a environ une quarantaine

 

 

 

Coté dépenses :

 

 nous avons du casser la tirelire et acheter un véhicule propre pour 12000 euros début 2017 auxquels  il a fallu rajouter 4338 euros de frais de fonctionnement

 

en 2018 les dépensés se sont montées  a 5428euros avec des frais d entretien du véhicule conséquent

 

Rapport accepté :

 

  • élection du bureau et du conseil d administration :

 

 

Marie Ballée devient membre du conseil d administration

Gilles Clavel devient vice président

 

 

 

mini récital : docteur Merlin et Annette

 Pot de l'amitié

 

 

 

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11/06/2019

La peine capitale victime du politiquement correct ?

 

 

 

 

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La peine capitale est l’un des sujets devenus tabous en France. La trilogie infernale de la pensée unique, du politiquement correct et du terrorisme intellectuel fusille paradoxalement celui qui ose en parler. On reconnaît là un élément symbolique de l’idéologie implicite qui règne en Europe et anime les groupes de pression, les ONG notamment, qui influencent la pensée mondiale surtout en Occident. Amnesty International est sans doute l’organisation la plus connue qui milite en ce sens au nom des droits de l’homme. Chaque année, elle publie un rapport qui fustige les États qui pratiquent des exécutions et souligne le recul de cette pratique, comme si l’évolution était inexorable. 104 pays l’ont abolie juridiquement, 9 l’ont limitée et 28 suspendue. Cette apparente majorité de 121 États sur 194 est inversée si on tient compte de la population : sur les 7,7 milliards d’humains, les deux tiers vivent dans des pays qui utilisent légalement la peine capitale.

 

 

 

Contrairement au discours unanimiste illusoire des abolitionnistes, les motifs de ce maintien sont divers et dépendent, en grande partie, des particularités culturelles. Une fois encore, c’est Huntington qui a raison de Fukuyama, le choc des civilisations l’emportant sur le cosmopolitisme. L’Europe et l’Amérique ont très majoritairement aboli la peine capitale, soit en raison du poids du christianisme, et notamment de l’Église catholique, soit à cause de l’horreur du nazisme et de la culpabilité ressentie bien au-delà des pays et des hommes responsables de ses crimes. Les États-Unis sont une grande exception puisque la majorité des États l’ont conservée, voire rétablie. Aucune culpabilité après la Seconde Guerre mondiale, une histoire nationale marquée par la brutalité de l’ordre et un respect de la volonté populaire allant, dans de nombreux États, jusqu’à la démocratie directe expliquent cette particularité. L’Asie, en revanche, est très majoritairement favorable à la peine de mort, non seulement dans les États non démocratiques, comme la Chine ou la Corée du Nord, mais dans des démocraties, comme le Japon, l’Inde ou Singapour. Cela tient au rapport entre l’individu et la collectivité. Dans l’Occident actuel, le christianisme et le libéralisme ont produit une pensée qui place théoriquement le respect de la vie de l’individu et de ses choix au-dessus de l’intérêt de la société, voire de ce qu’une pensée plus traditionnelle du christianisme appelait son « bien commun ».

 

 

 

En Asie, c’est une conception plus durkheimienne qui l’emporte : le crime est une blessure infligée à la conscience collective. Celle-ci doit être guérie par une peine proportionnelle. Le crime le plus odieux doit recevoir la peine la plus lourde. C’est ainsi que l’Inde ou le Japon justifient la peine de mort. De manière plus pragmatique, c’est la criminalité la plus dangereuse pour la société qui est la plus sévèrement combattue – la drogue, par exemple, à Singapour -, qui justifie aussi le rétablissement de la peine capitale aux Philippines.

 

 

 

Bien sûr, s’y ajoutent les États musulmans d’Asie et d’Afrique qui appliquent des châtiments souvent inspirés de la charia et qui étendent la peine de mort à des crimes religieux, comme la transgression sexuelle. C’est là que la liberté individuelle est la plus niée, puisqu’une simple parole peut coûter la vie. Le cas d’Asia Bibi condamnée à mort pour blasphème avait ému tout l’Occident !

 

 

 

Certains pays soulignent la relativité des situations. Beaucoup de pays qui conservent la peine capitale ne l’appliquent plus. C’est le cas de pays arabes ou musulmans influencés par la pensée française comme les anciennes colonies ou protectorats de la France en Afrique. En revanche, un paradoxe saute au yeux en Amérique latine : des pays abolitionnistes détiennent des records mondiaux de criminalité, le Venezuela, 3e au monde, ou le Mexique, par exemple. Il est probable que l’empreinte catholique explique l’abolition, puisque les derniers papes ont été fermes sur la condamnation de la peine de mort. Il faut toutefois rappeler, d’une part qu’ils s’opposent à l’avortement, c’est-à-dire à la mort d’innocents par excellence, d’autre part que cette condamnation fondée sur les dix commandements est doublement discutable : d’abord, « tu ne tueras pas » est mieux traduit par « tu ne commettras pas de meurtre » ; ensuite, un autre texte de la Bible, celui du Lévitique, donne la liste des actes qui méritent la mort…

 

 

 

C’est pourquoi il n’est pas impensable de s’interroger à nouveau sur le rétablissement de cette peine qui aurait au moins le mérite de restaurer une pyramide raisonnable des sanctions. L’impunité pour la criminalité banale s’explique par le fait qu’on répugne à punir à proportion les faits les plus horribles. Peu importe de savoir si la peine est exemplaire ou dissuasive. Il est périlleux de laisser penser qu’un crime demeure impuni, car cela, à défaut de susciter le prosélytisme, cultive une « anomie », un affaiblissement de la foi ou de la confiance envers les valeurs et les règles de la société au sein de laquelle on vit. Le spectacle odieux de terroristes comme Salah Abdeslam ou Mehdi Nemmouche, se prélassant en prison et invoquant leur « droit au silence », dans des sociétés où des SDF meurent de froid dans la rue est-il « chrétien », « humaniste » ? Il crée, à défaut d’une révolte impuissante, un doute contagieux sur les raisons de croire en l’avenir de nos sociétés. Mais peut-être est-ce là la face cachée du « progressisme » : inoculer les poisons mortels, ruiner les immunités nécessaires, condamner à mort une civilisation et les sociétés qui la composent?

 
 

 

 

 

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07/06/2019

Ancienne maraude.......

 

SUITE A UNE PRE-MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réflexions de Bruno Raju,

 

Membre du CA de  l'ASP 

 

 

 

 

Le mardi 21 Août 2018, le Pasteur Blanchard et son épouse, infatigables dans leur volonté de venir en aide aux plus pauvres d'entre nous, nous embarquent dans leur arche de Noé de la pauvreté. Tout est prêt, nous voilà sur le pont pour notre maraude nocturne. Le Seigneur nous accompagne sans que nous nous en apercevions. Les premiers sans domicile fixe sont dans votre visée, c'est l'arrêt et les premières distributions, vêtements, chaussures, café, soupe et thé. Les pauvres hères sont contents de voir celui qui depuis 2005 leur vient en aide, sans aucune subvention, puisant dans ses propres deniers pour faire face. Des visages connus se réjouissent de voir leur ami, le pasteur Blanchard, et les nouveaux se pressent pour recevoir ces quelques dons qui sont pour eux comme un cadeau de Noël .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous terminons notre virée dans le monde de la grande pauvreté à l'Opéra. Nous avons rencontré des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des enfants qui vivent dans la rue sur des matelas ou dans des cartons. Mais qui les regarde? la pauvreté est devenue tellement commune dans notre pays. Levez-vous âmes de bonne volonté et rejoignez l'arche de Noé que le Pasteur Blanchard a mise sur pied et qui ne vit que grâce à l'amour pour ses frères. 

 

 

 

Bruno   

 

04/06/2019

Soyons patients, les totalitarismes de la pensée ne survivent jamais…

 

 

 

 

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Élisabeth Roudinesco, dans un livre au titre explicite, La part cachée de nous-mêmes, une histoire des pervers, a montré dans un remarquable chapitre qu’une société entière peut se pervertir, et c’est l’histoire de la société nazie qui lui permet démonstration. Tout, dans la société du Reich, semble organisé selon des règles possédant une morale, sauf que tous les fondements moraux de ladite société sont intrinsèquement pervers. Le délire collectif n’en est pas moins pathologique, comme le démontre la psychanalyste dans son livre.

 

 

Dans la France de 2018, des « artistes » peuvent soutenir des Médine ou des Redoine Faïd – référence à l’ignoble message posté par Béatrice Dalle. Dans cette France, l’on peut se dire végétarien intégral, voire intégriste, mais refuser d’accabler l’abattage halal dans un très paradoxal souci de justice, l’on peut repeindre la statue d’une héroïne nationale en prétendant à la liberté d’expression, l’on peut laper dans une écuelle, tenu en laisse par ses maîtres, défiler sur un char des fiertés homosexuelles en plein espace public (espace, par ailleurs, dévolu aux prières du nouveau monothéisme français). L’on peut aussi caillasser les représentants de l’État ou s’approprier des terres à l’envi. L’on peut écouter des paroles de haine éructées par des « chanteurs » à l’encontre des fils et filles des fondateurs du pays – comprendre : les bâtards de souchiens. L’on peut encore détruire impunément des commerces à coups de battes et railler, la bave aux lèvres, toute indignation face à cette litanie d’actes amoraux ou immoraux.

 

 

Dans cette image de France inversée, il n’est pas illogique mais de bon ton, lors de fêtes élyséennes, qu’un groupe « de fils d’immigrés noirs et pédés » (selon la terminologie employée par les membres du groupe, qui ne semble pas mesurer le sens des mots) soit convié à se trémousser dans une ambiance caligulesque autour de la personne du président de la République. À ce propos, quel spectateur français d’origine africaine peut-il observer un tel spectacle étatique sans effarement, car c’est se moquer d’eux par le piétinement de leur identité souvent conservatrice.

 

C’est le modèle France antifa, Antifrance, donc. Une société veule où le non-dit est à chaque coin de rue, l’émotion imbécile sous chaque pavé, l’extase délirante derrière chaque panneau publicitaire. Une France dans laquelle le natif indigène semble désigné à raquer sans rechigner puis à mourir dans l’oubli, comme Aurélie Fouquet, tombée en service sous les balles de Faïd.

 

Une société se reniant à ce point est parfaitement perverse par le retournement méthodique et malicieux de toutes ses valeurs, l’une après l’autre, avec pour effet extraordinaire ce que nous découvrons, béats : la marge, sans préjudice de son contenu, est devenue le seul droit reconnu.

 

 

À l’inculte la culture, au novice la maîtrise, au nuisible la liberté.

 

 

À l’instar de la société nazie, une telle société est mue par la pulsion de mort. En cotillons et falbalas, certes, bougies et cœurs en bandoulière, certes, bigarrée façon United Colors of Benetton, bien entendu. Société au corps fractionné, meurtri, asservi, zone sans frontières discernables dans laquelle des masochistes s’offrent à des sadiques en mimant la joie.

 

 

Soyons, cependant, optimistes : l’inversement des règles de société est une impasse dont le mur finit toujours par se morceler sous le poids des conséquences induites. La purge est, certes longue, pénible et douloureuse, c’est un clystère. La cure touche cependant à son terme, la libération des corps approche. Les totalitarismes de la pensée ne survivent jamais, l’Histoire l’a démontré. Le point Godwin n’est pas où le système l’a astucieusement placé, en périphérie de lui-même, il est le système dans ses parts obscures. « Nauséabond », ce vocable usité à l’envi pour désigner toute pensée contraire, fonctionne selon l’inversion accusatoire. Purge est lavement, du classique en littérature. Vivement car, en effet, cela devient irrespirable

 

 

09:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

31/05/2019

Rapport de Alexandre Simonnot, secrétaire général de l’ ASP, AG du 25 Mai 2019 :

 

 

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28/05/2019

Retour et libération des djihadistes français : vers une période de tous les dangers:

 

 

 

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Suite à l’annonce, par Donald Trump, du retrait des troupes américaines de Syrie, la France se trouve confrontée, plus tôt qu’elle ne l’avait prévu, au retour programmé de 130 prisonniers djihadistes, jusque-là enfermés dans les prisons syriennes. Et, dans le même temps, le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, confirme qu’une trentaine d’islamistes radicalisés qui purgeaient leur peine de prison en France vont sortir au cours des prochains mois. Tragique coïncidence de calendrier, qui va ainsi permettre à plusieurs dizaines d’individus particulièrement dangereux de se retrouver sur notre sol à un moment où les Français se remettent à peine du dernier attentat, celui de Strasbourg, survenu il y a à peine quelques semaines, et qui avait fait cinq victimes innocentes.

 

 

Car le risque est bien présent. Il ne faut pas oublier, en effet, les attentats commis par Mehdi Nemmouche (un quadruple assassinat au Musée juif de Bruxelles en 2014) lors de son retour de Syrie. Ou de Mohammed Merah (sept morts en 2012), après son séjour dans les zones tribales du Pakistan.

 

 

Même si la lutte antiterroriste s’est notablement améliorée au fil des ans, les services de renseignement craignent toujours le retour de ces djihadistes, ainsi que la libération de ceux actuellement détenus. Ils n’excluent pas, en effet, que ceux-ci ne préparent des attentats, qu’ils contribuent à mettre en place de la logistique pour de futures opérations terroristes, ou bien encore installent des filières d’acheminement des combattants de Daech désormais rendus disponibles par la fin des combats sur zone.

 

 

Les raisons de ces craintes sont de deux ordres. D’abord, purement matérielles. Les services de renseignement, déjà fortement engagés sur des missions visant à prévenir et à réagir aussi efficacement que possible aux possibles attentats, ne disposent pas des effectifs nécessaires pour surveiller des dizaines de suspects supplémentaires. Ensuite, les moyens juridiques qui permettraient d’anticiper les actions terroristes sont trop limités, pour neutraliser efficacement des individus qui, profitant de ces vides institutionnels, seront en mesure de reprendre leurs activités terroristes sur notre sol.

 

 

Alors, bien entendu, les combattants de l’État islamique de retour en France seront interpellés. Ils seront, pour certains d’entre eux, placés en détention dans l’attente d’un « diagnostic » sur leur cas. Mais nous savons déjà que les preuves indispensables pour les maintenir suffisamment longtemps hors d’état de nuire risquent de manquer et que cela conduira inévitablement à une libération relativement rapide.

 

 

Dans les mois et les années à venir, la France et les Français vont donc devoir vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Comme cela était prévisible dès le début de ce conflit, et après avoir mené des combats contre l’État islamique sur des régions entières du Sahara et du Moyen-Orient, c’est maintenant un front intérieur qui se dessine. Depuis plusieurs années, nos services de sécurité intérieure s’y préparent. Ils ont enregistré de nombreux succès mais restent à la merci d’une forme de combat souvent imprévisible et indétectable.

 

 

C’est, désormais, à nos responsables politiques de trouver les outils juridiques et opérationnels indispensables pour que la longue liste des victimes (plus de 250 morts et plus de 1.000 blessés depuis 2012) ne s’allonge encore. Car, n’en déplaise à Castaner, ces individus aux mains couvertes de sang sont des terroristes avant d’être des Français. Et ils doivent être considérés et traités comme tels.

 
 

09:02 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

27/05/2019

Assemblée Générale le 25 Mai 2019:

 

 

24/05/2019

Vers un nouveau printemps des études parétiennes ?

 

 

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par Daniel COLOGNE

 

Publié le 

 

 

Vilfredo Frederigo Samaso, marquis de Pareto, est né le 15 juillet 1848 à Paris. Son père y est en exil pour avoir participé à un complot républicain à Gênes. La réhabilitation paternelle lui permet d’entreprendre ses études à Gênes et Turin. Après avoir soutenu une thèse de physique, il devient ingénieur et directeur technique de deux sociétés, l’une ferroviaire, l’autre métallurgique.

 

Déçu par l’engagement politique, Vilfredo Pareto se lance dans l’étude de la théorie économique, rencontre Léon Walras en 1891 et obtient une chaire d’économie politique à Lausanne en 1893. Il se passionne ensuite pour la sociologie et publie notamment Les Systèmes socialistes. Il soutient Mussolini. Il est nommé sénateur du royaume d’Italie le 23 mars 1923, mais il meurt quelques mois plus tard (le 19 août) à Céligny, face au lac Léman.

 

Un lycée Pareto existe à Lausanne et j’y ai rencontré Giuseppe Patanè, avec qui j’ai organisé en 1976 une commémoration de la répression de la révolte de Budapest par les chars soviétiques (1956). Patanè avait deux fils : Fabrizio, très sympathique, fort discret et d’un bon niveau, et Massimo, jeune érudit m’ayant fait découvrir que le syndicalisme mussolinien n’avait rien à envier à celui des régimes situés à gauche et intouchable à l’époque dans des medias tendancieux.

 

L’évocation du syndicalisme permet de faire une transition vers la pensée de Georges Sorel (d’un an plus vieux que Pareto) et vers l’intérêt que suscite l’auteur de Réflexions sur la Violence chez Jean-Pierre Blanchard, pasteur militant de la cause identitaire et auteur de Vilfredo Pareto, génie et visionnaire.

 

Pareto

 

À propos de Sorel, l’auteur rappelle « qu’il a introduit un célèbre distinguo entre force et violence, la force ayant pour but d’imposer un ordre social, alors que celui de la violence est de le détruire (p. 118) ». J’attire aussi l’attention des lecteurs sur l’annexe où Jean-Pierre Blanchard développe l’hypothèse d’une cohabitation inattendue de Nietzsche et de Marx chez Sorel, ce dernier ayant donc pu permettre de « faire mariage » à « l’aristocratie nationaliste réactionnaire » et au « bourgeois communiste révolutionnaire (p. 136) ».

 

Le brillant exposé de la sociologie parétienne par le pasteur Blanchard est préfacé par Georges Feltin-Tracol qui espère que l’ouvrage de 2019 sera « l’hirondelle printanière », messagère d’un « renouveau des études parétiennes ! (p. 18) ». Car il faut bien reconnaître l’optimisme excessif de Jules Monnerot et de son pronostic des années 1960 sur « une remontée de la cote Pareto à la bourse des valeurs intellectuelles de l’Europe (p. 17) ».

 

Et ce malgré l’intérêt jamais démenti de la « Nouvelle Droite » à travers l’admiration vouée à Pareto par Georges Henri-Bousquet (ouvrage paru chez Dalloz en 1971), les références d’Alain de Benoist dans son Vu de droite (1977) et la revue Nouvelle École (1981), les allusions de Louis Pauwels dans son Blumroch l’Admirable (1976) et même, assez récemment, l’influence parétienne observable chez Guillaume Faye dans Mon Programme (2012).

 

« Toute population sociale est composée de deux couches, une couche inférieure qui comprend tous ceux qui ne réussisent que médiocrement dans la vie et une couche supérieure, l’élite, qui comprend tous ceux qui réussissent, dans quelque domaine que ce soit, et qui se divise en deux : l’élite non gouvernementale et l’élite gouvernementale. » Le pasteur Blanchard précise que, si de bons éléments émergent de la « couche inférieure » et que des membres de « l’élite », « gouvernementale » ou non, s’avèrent défaillants, « la décadence menace toute société qui ne pratique pas la mobilité sociale, la circulation des élites (p. 108) ». L’Establishment britannique fournit un bon exemple de cette « mobilité sociale », mais aussi l’Église catholique, comme le souligne pertinemment en page 73 Éric Zemmour dans son Destin français. Deux ans après le décès de Pareto, le Grand d’Espagne Miguel de Unamuno parle d’« agonie du christianisme » (1925).

 

Un deuxième stade de la « régression des castes dominantes (Julius Evola) » sévit déjà à travers la simple « magistrature d’influence » exercée par les derniers monarques issus de la noblesse. Ainsi s’exprime l’historien liégeois Léon Balace pour décrire les rois des Belges qui règnent sans gouverner et qui se contentent désormais de pérorer sur l’utopique vivre-ensemble, tant au niveau de leur petite patrie fracturée qu’à celui de la grande et illusoire fraternité mondialiste. L’élite gouvernementale désignée par Vilfredo Pareto est celle de la troisième fonction (en termes duméziliens) ou des « hommes de gestion » (dans le lexique de Raymond Abellio). Les producteurs ne sont pas seulement économiques, mais aussi culturels. Ceux-ci composent l’essentiel de l’élite non gouvernementale (presse, écrivains, artistes de toutes disciplines, animateurs des industries du divertissement, du spectacle et du luxe).

 

La quatrième fonction des « hommes d’exécution » (Abellio) ne s’est mise en valeur que le temps d’une brève parenthèse historique avec la complicité des penseurs de type sartrien, trop rarement éveillés à l’inanité du déterminisme socio-économique : « Valéry est un intellectuel petit-bourgeois, mais tout intellectuel petit-bourgeois n’est pas Valéry. » Peut-on encore attendre aujourd’hui de la nouvelle caste médiatique dominante ce type de jugement nuancé dont même Sartre était encore capable ? Le mondialisme qu’elle cherche à imposer correspond parfaitement à la nation parétienne de « dérivation », à savoir un ensemble de « manifestations verbales [qui] s’éloignent de la réalité [tout en ayant] une valeur persuasive bien supérieure au raisonnement objectif (p. 67) ».

 

« Voici ce qui est plus grave : toutes ces idées pures, toutes ces théories, ces doctrines, nous en connaissons la vanité, et l’inexistence au point de vue objectif (p. 81). » Ces lignes du Pasteur Blanchard mettent en exergue le « pragmatisme » de Vilfredo Pareto, dont le préfacier Georges Feltin-Tracol rappelle qu’il est « une référence revendiquée [par Jean Thiriart] dans le cadre de son État central grand-européen (p. 17) ». C’est une raison supplémentaire de lire l’excellent ouvrage de Jean-Pierre Blanchard sur l’auteur du Traité de sociologie générale (1916).

 

Note complémentaire

 

Dans une excellente contribution d’août 2018 au site Rédacteurs RH, David Rouiller évoque « l’autre tiers-mondisme », différent de celui qui s’est exprimé dans les livres de Frantz Fanon et de Jean Ziegler et dans les conférences de Bakou (1920) et de Bandœng (1955). On peut l’appeler tiers-mondisme « de Droite », à l’intérieur duquel David Rouiller sépare encore l’ivraie du « fatras » d’Alain Soral et le bon grain de la « Quadricontinentale » de Thiriart et des positions de Guénon et d’Evola en faveur des cultures traditionnelles détruites par la modernité. David Rouiller souligne toutefois que l’installation de Guénon en terre musulmane d’Égypte peut inciter certains guénoniens à développer un « philo-islamisme de Droite », comme le fit aussi la revue évolienne Totalité en 1979 avec son éloge d ela révolution iranienne.

 

Toujours en août 2018 et sur le même site, David Rouiller aborde la question de « l’avènement du Cinquième État », stade ultime de la « régression des castes dominantes » (Julius Evola). À la manœuvre de ce processus semble opérer une large fraction de ce que Pareto appelle « l’élite non gouvernementale ». Les anciens intellectuels soutenant le prolétariat sont remplacés par les partisans du « chaos social » (René Guénon), une sorte de nouvelle caste dont les contours sont toutefois difficiles à cerner ainsi que le notait déjà dans un article de 1980 le regretté Guillaume Faye.

 

Daniel Cologne

• Jean-Pierre Blanchard, Vilfredo Pareto, génie et visionnaire, préface de Georges Feltin-Tracol, Dualpha Éditions, coll. « Patrimoine des héritages », 2019, 152 p., 23 €.