QUOI

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/08/2014

ENTRETIEN AVEC...

 Ma photo. 1jpg.jpg 

 

Aude Mirkovic

Priver un enfant de son père (PMA)

ou de sa mère (GPA) est une maltraitance !

Aude Mirkovic, vous êtes porte-parole de l’association « Juristes pour l’enfance ». Que vous inspire le jugement rendu il y a quelques jours par le tribunal de grande instance de Versailles, refusant l’adoption d’un enfant né par PMA à l’étranger par la conjointe de sa mère biologique ?
 
Le tribunal n’a fait qu’appliquer le droit. En effet, l’adoption vise à réparer le fait qu’un enfant a été privé de ses parents biologiques ou de l’un d’eux en le confiant à des parents adoptifs. Au contraire, le priver délibérément de son père pour le rendre adoptable réalise un détournement de l’adoption, ce que la justice française refuse, y compris d’ailleurs lorsque l’adoption est ensuite demandée au sein d’un couple homme/femme. Or, les femmes qui vont en Belgique, en fraude à la loi française, se faire inséminer par un inconnu planifient la conception d’un enfant privé de père, de manière à ce qu’il soit adoptable. Le droit français refuse de valider ce bricolage procréatif qui constitue une grave injustice envers l’enfant.

 

On apprend que de telles adoptions ont déjà été prononcées. Doit-on en déduire que, quoi qu’en dise le gouvernement, la PMA pour les femmes est, sinon légale, du moins déjà tolérée en France 

Les tribunaux qui ont prononcé l’adoption d’un enfant délibérément rendu adoptable se sont rendus complices d’un dévoiement de l’adoption, au mépris du droit. Il est incompréhensible que les procureurs n’aient pas formé de pourvoi devant la Cour de cassation, ce qui manifeste la complicité et la duplicité du gouvernement sur le sujet. Le peuple français refuse que la loi organise la fabrication d’enfants sans père. Le gouvernement craint le peuple et fait mine de reculer sur ce point, mais il attend visiblement d’être mis devant le fait accompli lorsqu’il cautionne le contournement de la loi française à l’étranger.

 

En refusant l’adoption, est-ce que la justice ne sanctionne pas l’enfant ?

Au contraire, le seul moyen de protéger les enfants – qui ne sont pas fautifs, les pauvres ! – est de refuser l’adoption demandée. En effet, le préjudice principal infligé à l’enfant est d’avoir été privé délibérément et définitivement de son père. Or, l’adoption par la conjointe de sa mère ne réparera pas cela car elle ne restituera pas son père à l’enfant. Au contraire, faire comme si de rien n’était reviendrait à nier ce préjudice, empêchant d’autres femmes tentées par ces techniques de mesurer le dommage ainsi causé à l’enfant. Prononcer cette adoption serait un encouragement à multiplier le nombre d’enfants délibérément amputés de leur lignée paternelle pour pouvoir être adoptés. La loi multiplie les efforts pour assurer le maintien des liens entre l’enfant et ses deux parents en cas de séparation, surtout avec son père. Ce n’est pas pour permettre, par ailleurs, de fabriquer des enfants sans père.

 

Lors de son entrevue avec la délégation LMPT, Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille, aurait affirmé ne pas être au courant de la promotion de la GPA faite par des cliniques américaines sur le sol français. Il faudrait peut-être lui offrir une télévision, ou au moins un abonnement à un journal, car les médias ont publié de nombreuses enquêtes sur le sujet, non ?

Il est effectivement invraisemblable que le ministre de la Famille ignore que des sociétés étrangères viennent en France proposer les services de gestatrices américaines, alors que le gouvernement a été interpellé à ce sujet par des parlementaires, et qu’une plainte, largement médiatisée, a été déposée par notre association et a donné lieu à l’ouverture d’une enquête. Cette prétendue ignorance révèle l’inertie du gouvernement à lutter contre cette pratique, alors qu’elle consiste à acheter à une femme l’abandon de son enfant, c’est-à-dire à acheter un enfant, tout simplement. La circulaire Taubira de janvier dernier, qui ordonne aux greffiers de délivrer les certificats de nationalité française aux enfants nés de ces pratiques, manifestait déjà la complicité du gouvernement. Heureusement, la Cour de cassation refuse de fermer les yeux en cas de recours à la GPA à l’étranger, mais cela n’est pas suffisant : priver délibérément un enfant de son père (PMA) ou de sa mère (GPA) pour le rendre adoptable devrait être sanctionné car c’est une maltraitance à l’égard des enfants concernés. Le fait qu’ils soient ensuite aimés et choyés ne change rien et ne réparera jamais l’injustice qui consiste à les priver de leur père ou de leur mère.

 

Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel

08:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

01/07/2014

NI XENOPHOBIE, NI REPLI...

Gamins.jpg
          

 Fierté !

C’est un fait : je suis un Français de souche et fier de l’être. J’ai parlé de fierté car j’aime mon pays. Fierté ne veut pas dire gloriole ou sentiment de supériorité. Mon père était breton, ma mère est auvergnate : contrées magnifiques, gens de caractère. Mon appartenance à la nation française et mon ancrage dans ses terroirs ne signifient pas xénophobie ou repli identitaire. Je me suis impliqué personnellement, psychologiquement, financièrement pour permettre l’installation en France d’une dizaine d’étrangers de race et de nationalité différentes des miennes : une famille de réfugiés cambodgiens fuyant la barbarie communiste ; une vieille dame de Shanghai – maintenant décédée – qui vivait sans nouvelles et complètement coupée de sa famille expatriée (celle-ci avait fui au moment de la révolution de 1949) ; un étudiant chinois devenu depuis lors citoyen français respectueux des lois et des valeurs de notre pays et cadre dans une grande entreprise publique. Je n’ai de leçon d’antiracisme à recevoir de personne et je ne supporte plus les antiracistes autoproclamés quand ils se mettent à pérorer leurs leçons de morale et leurs mises en demeure ou à l’index. Selon moi, le racisme est avant tout une marque d’ignorance et d’inculture, mais les Français, dans l’ensemble, s’en sortent plutôt mieux – en tout cas pas plus mal – que les autres peuples. L’antiracisme ostentatoire, germanopratin, accusateur constitue à bon compte un brevet de vertu et masque bien souvent les turpitudes de certains individus ; l’antiracisme journalistique sert d’alibi à de nombreux confrères pour pratiquer la rétention d’informations ; l’antiracisme politique ne suffit pas à faire un programme d’action et il évite à certains de nos dirigeants, à droite comme à gauche, de traiter des problèmes urgents et de faire face à des réalités difficiles. Je suis heureux qu’ait été naturalisé, à l’âge de vingt ans, un jeune Espagnol devenu récemment Premier ministre et qui sait trouver des accents lyriques pour parler de la France ; mais je le serai davantage encore s’il parvient à faire sortir de la préhistoire la gauche française et si son action donne de bons résultats pour notre pays. Je suis chapeau bas devant le nouvel élu à l’Académie française ; ce qui m’impressionne, chez lui, ce sont la qualité de ses réflexions, sa surface médiatique et son courage intellectuel plus encore que le fait qu’il soit né juif polonais… En tout cas, bravo aussi au pays qui a su l’accueillir et l’aider à parcourir un tel chemin ! Je suis navré de constater que beaucoup de jeunes de qualité fuient la France, faute d’opportunités et d’espérances… Les immigrants, officiels ou clandestins, qui arrivent en remplacement ne représentent pas forcément la même richesse ; ils peuvent même coûter cher car la France n’a plus, et depuis longtemps, les moyens d’accueillir toute la misère du monde.Je n’ai rien d’exceptionnel, beaucoup de compatriotes, sans doute, pensent comme moi et n’admettent plus que notre pays soit humilié et abaissé… Qu’il se vide de sa substance économique et humaine… Que des dirigeants dénués de courage le conduisent dans le mur, faute d’entreprendre les réformes indispensables… Que des personnes à qui la France a tant donné crachent dans la soupe et l’accusent de tous les maux, y compris – et surtout – d’être un pays raciste. 

 

09:29 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

24/06/2014

FRANCE, ETATS-UNIS...

 Rideau de la méduse.jpg

 

Farce-book number 2.jpg

 

Aux Etats-Unis, la situation est pire. Selon le Centers for Diseases Controle (Centre de contrôle des maladies infectieuses) 62 % des gays ne prennent aucune précaution. Conduite idéale pour répandre l’infection. Atterrant : Les teens (entre 13 et 19 ans) ayant eu des rapports homosexuels étaient contaminés à 94,9 %. Dans la tranche 20/24 ans la contagion était de 94,1 %.

Le rapport du 3 décembre 2013 établit que le taux des contaminés est en augmentation constante depuis 2005. Soit 20 % en 2012. Ainsi quatre pour cent de la population – celle des homosexuels- a 44 fois plus de risques de contracter la maladie que le reste de la population. 62 % des nouveaux cas est imputable uniquement aux pratiques sexuelles des gays. Plus d’un tiers des porteurs du sida ne sait pas qu’il est séropositif. Le rapport demande de réduire les risques de contamination par le préservatif considéré comme un moindre mal vis-à-vis de la nécessité qu’il y a de réduire le nombre de partenaires. Ils recommandent aux porteurs du virus de déclarer leur séropositivité à leurs éventuels partenaires. 300.000 Américains sont morts de cette maladie depuis 1980.

 

Source :

http://medias-presse.

info/sida-de-la-france-aux-etats-unis/3695

10:12 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

17/06/2014

OUVREZ LES YEUX...

 

 Tout n'est pas rose !

Il y a des partisans du gouvernement pour dire que les tenants de la théorie du genre et de la propagande homosexuelle ne viennent pas dans les classes s’en prendre aux cerveaux des jeunes.

 

Sur le tract (visible ici) que l’association (financée par les impôts) communautaire homosexualiste, militante LGBT « Couleurs gaies » [sic] envoie aux établissements de la région Lorraine, on peut lire :

 

Depuis 2008, Couleurs Gaies est agréée par l’Académie de Nancy-Metz pour de telles interventions.

Ces dernières sont construites en référence aux objectifs fixés par les différentes circulaires du ministère de l’Education nationale qui préconisent la lutte contre toutes les formes de discriminations. Au cours de l’année scolaire 2011/2012, notre association a sensibilisé près de 2000 élèves, de la 4ème à la Terminale. [...] Nos interventions font la part belle aux techniques de pédagogie active.

 L’homophobie est la clef d’entrée pour réaliser un travail plus large de déconstruction des stéréotypes et d’analyse critique des phénomènes discriminatoires. [...]

Nous sommes très sollicités, surtout au cours des mois de  mars et avril, mai et juin.

09:51 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

22/04/2014

HERITAGE ZERO !

Moustache.jpg

 

Par Michèle Tribalat,

directrice de recherches à l'INED

 

Peut-on dire que la France et l’Union européenne (UE) ont opté pour un modèle multiculturaliste ?

Bien que l’intégration ne soit pas encore une compétence européenne, les pays de l’UE se sont mis d’accord, lors du Conseil du 19 novembre 2004, sur onze principes de base communs, qui les engagent.

L’intégration dont il est question ne reconnaît aucune asymétrie entre les sociétés d’accueil et les nouveaux venus. Aucun privilège n’est accordé aux Européens ou à leur héritage. Toutes les cultures ont même droit de cité. On ne reconnaît pas de culture européenne substantielle qu’il pourrait être utile de préserver.

 

Pourquoi notre modèle d’assimilation ne fonctionne-t-il plus ? Et quelle différence faites-vous entre assimilation et intégration ?

L’assimilation désigne un processus de mélanges et de convergence des comportements. Le modèle est asymétrique. C’est des nouveaux venus que sont attendus la plupart des efforts. Même si la société d’accueil se transforme, elle ne perd pas le sentiment de continuité avec son histoire.

Comme l’écrit Huntington (Qui sommes-nous ?, Odile Jacob, 2012), le plébiscite de tous les jours dont parle Renan porte sur le fait de savoir si l’on garde et prolonge l’héritage ou non. Pour fonctionner, l’assimilation nécessite que les nouveaux venus acceptent d’être ceux qui ont l’essentiel des efforts à faire. Il faut aussi que le corps social dans son entier soit acquis à ce projet. Ce n’est plus le cas.

 

Comment l’islam a-t-il changé le problème de l’assimilation ?

C’est alors que l’assimilation rencontrait des difficultés – avec l’importance croissante de la population musulmane – que nous avons changé de pied et opté pour un discours victimisant à outrance les immigrés et plus récemment les musulmans. Ils sont les représentants de la diversité tellement désirable et bénéfique. C’est l’intolérance des « autochtones » que l’on surveille désormais comme le lait sur le feu. […]

 

La Nef via Le Salon beige

10:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

15/04/2014

ENTRETIEN AVEC...

Super Camus.jpg 

Renaud Camus
 
 

Selon un baromètre TNS-SOFRES publié il y a quelques jours, 34 % des Français approuvent les idées du FN. Le temps de la diabolisation est terminé ?

Non. Dans l’électorat populaire, peut-être. Ailleurs, on rencontre encore beaucoup de gens qui, sur l’essentiel, pensent exactement comme le FN nouvelle manière, mais en parlent comme si c’était la Milice ou la LVF, ce qui bien sûr est absurde. On a l’impression qu’ils s’accrochent à cette dernière prise au-dessus de l’abîme, l’horreur emphatique du FN, avant de s’abandonner tout à fait à la sincérité de leurs opinions.

Bien entendu, il entre beaucoup d’hystérie dans ce rejet devenu mécanique, un peu surjoué, monté en épingle comme une ultime précaution contre soi-même, et que presque plus rien ne justifie. La diabolisation n’a plus de raison d’être, à mon avis, surtout face à l’urgence de la situation, le changement de peuple et de civilisation.

Hélas, il subsiste un autre obstacle, qui n’est plus d’ordre moral, celui-là, et n’a plus rien à voir avec le diable. C’est un obstacle tout séculier, cette fois, intellectuel : moi, par exemple – et je ne suis pas le seul –, je ne suis absolument pas d’accord avec la politique économique du FN. C’est un nouveau barrage, pas du tout du même ordre que l’ancien, mais presque aussi rigoureux. C’est pourquoi je m’obstine à croire à la nécessité d’une force antiremplaciste extérieure au FN, alliée à lui dans le combat contre le Grand Remplacement.

 

En revanche, 75 % des Français n’ont plus confiance en leur justice ! Les critiques sont accablantes : lente, incompréhensible, déshumanisée, élitiste, complaisante, inégalitaire, soumise au pouvoir politique… C’est inquiétant ?

Pauvre, aussi, et déculturée — élitiste, peut-être, au mauvais sens du terme, mais pourtant désélitisée, déformalisée, désyntaxisée, comme tous les grands corps de l’État, à commencer par le corps enseignant. Vingt ou trente ans de diplômes pour rire commencent à se faire gravement sentir, j’imagine, là comme ailleurs.

 

Le jugement du procès intenté par le MRAP à votre encontre sera rendu vendredi 21 février. Faites-vous partie de ces 75 % de Français qui ne croient plus en la justice de leur pays ?

L’administration de la justice, surtout en matière politique, c’est toujours un état de tension entre le pouvoir idéologique en place, celui qui fait les lois et dit le droit, et, en face, une certaine abstraction formaliste, le sentiment de la justice, de la justice abstraite, indépendant des opinions et du rapport de force : inutile de dire que cette justice pure, in abstracto, l’emporte assez rarement. Les mêmes juges qui ont condamné Pétain en 1945 auraient condamné de Gaulle quelques mois plus tôt, sauf s’ils étaient alors avec lui à Alger.

Ces temps-ci, on sent le pouvoir remplaciste nerveux, inquiet à l’idée que quelque chose puisse encore faite échouer, in extremis, le parachèvement de son grand dessein, le changement de peuple et de civilisation. Il resserre désespérément les boulons. Tout peut arriver. Cela dit, je ne crois pas que le jugement me concernant soit rendu vendredi.

 

À Bobigny, le Parti des musulmans présente une liste aux municipales. Et rétorque à ceux qui les pointent du doigt qu’il existe bien en France un parti chrétien-démocrate et que cela ne choque personne…

Un parti chrétien-démocrate, c’est un parti d’opinion. Un parti musulman, c’est un parti communautariste et, au moins jusqu’à présent, c’est un parti ethnique. En l’occurrence, c’est le parti de la conquête coloniale, la branche remplaçante de la fédération remplaciste. C’est bien pour cela que neutralité, laïcité, égalité sont des pièges mortels pour la survie de la nation.

Il n’y a pas égalité sur le territoire de la France entre le christianisme, qui a pétri l’âme nationale depuis quinze siècles, et l’islam, qui la démantèle depuis quinze ans. Écoutez les jeunes « Français » djihadistes de Syrie. Eux et moi sommes parfaitement d’accord sur leur francité. Nous nous comprenons parfaitement.

09:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2014

Faut-il défendre le modèle agricole breton ?

 
 

L’agriculture en France, qu’elle soit bretonne ou d’autres régions, est organisée sur un modèle hérité de l’après seconde guerre mondiale. Plusieurs années encore après la fin de la guerre, les français utilisaient des tickets de rationnement pour se procurer des denrées alimentaires de base.

 

L’Etat a donc développé une politique productiviste, qui avait pour seul but de répondre à ce problème de pénurie alimentaire. Force est de constater que la politique mise en place a permis de relever ce défi, et ceci grâce à une très importante mobilisation du monde rural et agricole lui-même : le mouvement coopératif s’est développé à vive allure, les animateurs ruraux se sont multipliés, portés par les syndicats ou par des mouvements comme la JAC (Jeunesse Agricole Catholique). Ils vulgarisaient l’intensification de la production basée en augmentant la mécanisation, l’utilisation de semences et d’engrais plus performants, d’herbicides et de pesticides pour diminuer les temps de travail.

Bien que les défis du pays aujourd’hui n’aient plus rien à voir avec les défis de la France au sortir de la guerre, les grandes lignes de notre système de production sont restées les mêmes : les différents gouvernements – ou est-ce le régime lui-même ? – ont montré leur incapacité à s’adapter au réel. Aujourd’hui, il n’y a plus de sous-production alimentaire en France mais il y a pénurie d’emplois, désastres environnementaux, désertification du monde rural, pertes de biodiversité, famines dans les pays du Sud, malbouffe et problèmes de santé publique dans notre pays. Mais l’agriculture reste productiviste. Le syndicat agricole dominant s’est accaparé la question du modèle agricole et pourtant : le choix du type d’agriculture impacte toutes ces questions ! De nombreux autres acteurs devraient être impliqués dans les débats sur le modèle agricole.

En faisant le choix de la spécialisation régionale (cochons en Bretagne, blé en Beauce, soja au Brésil) voire nationale (avec le quasi abandon en France de la culture des oléo-protéagineux), la stratégie productiviste mise en œuvre visait un rationalisme tayloriste. Mais la réalité naturelle, biologique, a été oubliée : la monoculture, quasi sans rotation, n’est pas possible durablement si l’on vise des rendements élevés. L’ajout toujours plus fort d’engrais chimiques peut un temps les faire croitre, la sélection et les bricolages génétiques peuvent également concourir à les augmenter, il vient un moment où l’on doit incorporer des gènes de bactérie à une plante (OGM) pour tenter de les maintenir : mais aujourd’hui, malgré tout, les rendements des céréales baissent en France. Nous avons consommé le capital productif de nos sols, laissant à nos enfants des substrats pollués et inertes là où nous avons reçu des terres que les générations précédentes avaient préservé, en y rapportant le fumier de leurs étables, en y alternant les cultures.

Le développement de l’économie libérale a contribué à enfermer les producteurs dans un modèle dont ils sont devenus prisonniers. Les producteurs peuvent ils faire des choix techniques librement quand ils sont surendettés pour acheter un tracteur toujours plus gros, pour faire baisser toujours plus de charges de main d’œuvre ? Les entreprises de l’amont et de l’aval, dans l’économie mondialisée, n’ont cessé de se concentrer : quelle est la marge de manœuvre d’un producteur qui n’a quasiment plus le choix dans l’achat de ses intrants (5 entreprises tiennent le marché mondial des semences) ni le choix du débouché ? Le producteur se trouve étranglé et le système de la PAC (Politique Agricole Commune) qui consomme environ 1/3 du budget de l’Union Européenne vient maintenir artificiellement en activité les producteurs pour assurer la production alimentaire. Les producteurs sont donc d’une certaine façon les blanchisseurs d’un système mafieux transformant l’impôt des européens en recettes pour les multinationales de l’amont et de l’aval de l’agriculture. Les fournisseurs peuvent augmenter leurs prix, les clients peuvent baisser les leurs, ils prennent de plus en plus du fruit du travail du producteur sous perfusion de l’Europe. Autre "dommage collatéral" : le système produit des excédents alimentaires, qui loin de nourrir les pauvres comme le voudrait l’idéologie de la mondialisation, vient les appauvrir (jusqu’à faire mourir de faim un certain nombre d’entre eux). Le paysan sénégalais ne peut pas être compétitif face au lait en poudre qui inonde son marché ; lait produit grâce à des subventions. Le paysan comorien ne peut pas développer son élevage de poulets quand des bas morceaux de volailles arrivent surgelés de Bretagne, les productions ayant été subventionnées de multiples façons.

Pourtant, un autre modèle d’agriculture est possible et connu. Beaucoup d’innovations sont testées depuis 20 ans, notamment autour des agricultures biologiques, pour développer une agriculture qui répondrait au défi de l’emploi, de la qualité de l’environnement que nous laisserons à nos enfants, à la transmission de la biodiversité que nous avons reçue en héritage, de la quantité produite bien sûr, de la santé de tous, ... Les financements conséquents de l’Union Européenne à l’agriculture pourraient être une opportunité pour diversifier les modèles de production, en donnant plus de place aux modèles agricoles au service de la vie des territoires. Mais tant que la force des lobbys (notamment semenciers, agro et agri-industriels) fera toujours plus les politiques que les acteurs des territoires, le ministre de l’agriculture aura beau parler d’agro-écologie à tout bout de conférence de presse, rien ne changera, surtout si les paysans eux-mêmes, au bout du rouleau, se laissent gagner par le syndrome de Stockholm.

09:57 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

01/04/2014

La charia incorporée dans le droit anglais

 

 

 

 

[extraits] Des éléments de la charia en matière d’héritage seront officiellement incorporés dans le système juridique britannique.

 

 

Les préconisations publiées par le Barreau permettront aux avocats de rédiger des testaments islamiques qui privent les femmes de l’égalité en matière successorale, et excluent les incroyants.

Les testaments islamiques, qui seront reconnus par les tribunaux de Grande-Bretagne, empêcheront les enfants nés hors mariage, ainsi que les enfants adoptifs, d’être considérés comme des héritiers légitimes. Toute personne mariée dans une église ou lors d’une cérémonie civile pourrait être exclue de la succession en vertu des principes de la charia, lesquels ne reconnaissent que les mariages musulmans aux fins successorales.

 

 

Certains avocats ont toutefois qualifié les lignes directrices de «stupéfiantes», et des militants ont averti que ce développement constituait une étape importante sur la voie d’un «système juridique parallèle» pour les communautés musulmanes britanniques.

 

(…) Le Parlement a été informé d’un important réseau de tribunaux et «conseils» de la charia fonctionnant de manière informelle, souvent dans des mosquées, et qui se prononcent sur des divorces religieux, et même la garde des enfants, en conformité avec les enseignements religieux.

 

(…) Keith Porteous Wood, directeur exécutif de la National Secular Society, a déclaré: «Ces lignes directrices sont une nouvelle étape dans le sabotage, par l’establishment juridique britannique, du droit anglais.(…) Au lieu de le protéger, le Barreau semble déterminé à sacrifier les progrès réalisés au cours des 500 dernières années »

.

Lire plus : Telegraph (en anglais) – Poste de Veille (en français)

 

03:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

25/03/2014

Le fil rouge de la Révolution, c’est la régénération

 

Philippe Pichot-Bravard a réalisé un ouvrage sur la Révolution dite française, intégrant les travaux récents des meilleurs historiens sur la question, notamment Jean de Viguerie, Xavier Martin, Frédéric Rouvillois. Charles-Henri d'Andigné écrit dans Famille chrétienne :

 

 

"Pour l’historien Philippe Pichot-Bravard, le fil rouge de la Révolution, c’est la régénération. Les hommes de 1789 ont voulu non pas réformer la France, comme a tenté de le faire Louis XVI, mais mettre en place une France nouvelle, et donc un homme nouveau, selon des principes abstraits. Il s’agit de régénérer le pays, de régénérer l’homme. Cette ambition « régénératrice » mènera au régime jacobin, dont on peut dire qu’il est la première expérience totalitaire du monde contemporain.

 

 

Au XVIIIe siècle, s’impose une idéologie qui veut du passé faire table rase, invente le progrès, diffuse une nouvelle conception de la connaissance. Une nouvelle conception de la société aussi, due notamment à Locke, à Hobbes, à Rousseau. Pour eux, l’homme à l’état de nature est isolé ; ce n’est que par intérêt qu’il s’associe avec ses semblables, avec lesquels il conclut un pacte social. Ce contrat donne naissance à des institutions et à un droit qui sont donc artificiels – et modelables à loisir. Et pour faire tenir ensemble des êtres que rien ne relie entre eux, sinon leur égoïsme, il faudra avoir recours à la contrainte, à la propagande, à l’État. La Révolution ne s’en privera pas.

 

 

Philippe Pichot-Bravard cite un texte de Saint-Just dans lequel le député « vertueux » appelle tranquillement l’État à s’immiscer dans les moindres recoins de la vie intime, puisque « l’enfant, le citoyen appartiennent à la patrie ». On croirait du Taubira. Ou du Peillon, dont l’auteur cite les propos suivants : « La Révolution implique l’oubli total de ce qui précède la Révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère dans l’école et par l’école cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses tables de la loi ». Lignes extraites d’un livre dont le titre dit tout : La Révolution française n’est pas terminée."

 

 

Michel Janva

 

09:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

11/03/2014

Entretien avec Sophie Lutz

 

Sophie Luz.jpeg

 

Les lois sur l’euthanasie enfoncent les parents d’enfants handicapés dans le désespoir

          

Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel.

 

Sophie Lutz, vous êtes mère d’une petite Philippine, 14 ans, polyhandicapée, diagnostiquée in utero. Vous avez publié deux livres-témoignages dans lesquels vous évoquez Philippine.

 

Vous avez écrit sur Twitter que la loi sur l’euthanasie des enfants, telle qu’elle s’apprête à être promulguée en Belgique, est « une claque affreuse pour tous les parents qui accompagnent leurs enfants souffrants : elle les enfonce dans le désespoir ». Pouvez-vous nous expliquer ?

 

Parce que je sais par ma propre expérience que, même si l’on est convaincu de la dignité de la personne et de l’existence de son enfant, il y a en même temps, au fond de soi, cette petite question terrible qui revient régulièrement : « Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux qu’il ou elle meure ? » On est déjà bien désespéré, mais on peut garder la tête hors de l’eau, rester debout, si tout le monde vous soutient et dit avec vous : « On ne sait pas si ce serait mieux, et personne ne sait. » Cette loi, elle, prétend « savoir » ; elle franchit le pas d’après, le pas dans le vide. Et sous prétexte de tout résoudre, elle plonge dans une détresse sans nom.

 

La loi en question prévoit que l’initiative doit venir de l’enfant, mais que la décision appartient aux parents qui doivent donner leur consentement…

 

La première partie montre déjà qu’en soi, et même pour ceux qui y seraient favorables, la loi est absurde. Quid, dans ce cas, des enfants qui ne peuvent pas parler ? Quant au reste… Qu’est-ce que cela signifiera ? Que les parents qui ne voudront pas faire mourir leur enfant seront des parents tortionnaires, indifférents aux souffrances de celui-ci ? Quelle sorte de lien filial va ressortir de tout cela ? À vrai dire, ce sont des choses que j’ai déjà ressenties quand j’attendais Philippine. Nous savions qu’elle allait être handicapée mais nous voulions la garder… Pour certains, nous étions coupables. Sur Twitter, on me dit que la loi ne contraint pas, donc que je ne devrais pas m’inquiéter. Mais la loi me dira : c’est possible et d’autres le font, pourquoi pas toi ? Si je ne veux pas euthanasier ma fille, suis-je une mère abusive, égoïste, qui ne pense qu’à elle ? Cette loi s’introduit dans la conscience pour ébranler l’interdit de tuer, qui est une sécurité pour ceux qui souffrent.

 

Il n’y a pas qu’en Belgique que l’euthanasie est au cœur de l’actualité. Vincent Lambert, en France, fait les gros titres. Cette affaire vous touche ?

 

Bien sûr. Car, comme le disent les médecins, Vincent Lambert n’est pas mourant mais handicapé. Il est finalement comme ma petite fille. Les « parents intégristes » qui veulent que leur enfant vive, ce sera nous dans quelques années, quand la loi sur l’euthanasie sera passée en France. Car être contre l’euthanasie, c’est être « intégriste ». Un qualificatif que la presse a mis trois semaines à trouver… C’était presque long, je commençais à m’étonner.

 

C’était bon d’entendre la voix de Philippe Pozzo di Borgo 1 sur RTL aujourd’hui. Il a une voix tellement paisible pour dire qu’il est heureux de ne pas avoir été débranché, que sa vie immobile, très contemplative, lui convient, qu’elle est riche sur le plan relationnel et qu’il progresse personnellement. J’ai été touchée qu’il dise l’importance de sa famille, des soignants autour de lui. Je me dis que ma fille peut ressentir ces bienfaits-là aussi et aimer sa vie.

 

 

10:03 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)