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18/03/2020

Communiqué:

 

 

 

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Notre association se trouve dans l’obligation de suspendre provisoirement nos maraudes, pour cause de confinement suite à l’épidémie de coronavirus, celle-ci reprendra dès que nous aurons à nouveau l’autorisation de sillonner les rues.

 

 

      Pour l’équipe de l’ASP, le Président Pasteur Blanchard

 

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13/03/2020

Maraude du 12 / 03 / 2020.......

 

 

 

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10/03/2020

Publicité : plaire au consommateur ? Non, plaire au politiquement correct, bien sûr !

 

 



 

Il fut un temps pas si lointain où les publicités avaient pour mission de vanter le produit, de montrer son utilité, de convaincre le consommateur qu’il remplissait mieux que tout autre l’objet pour lequel il avait été conçu. Ainsi le boucher vantait-il la tendreté de sa viande, le pâtissier le fondant de ses gâteaux, le coutelier l’aiguisage de ses lames, le libraire l’intérêt de ses bouquins, le tailleur la coupe de ses costumes, le banquier les conditions financières avantageuses de ses prêts, etc.

 

 

 

Tout cela est révolu. La satisfaction du client ? Les publicitaires, apparemment, s’en cognent. Et ceux qui les missionnent aussi. Un produit ne se juge plus qu’à l’aune des hautes vertus morales de la société qui le commercialise, le publicitaire est devenu une manière de curé janséniste, la Rolex™ en plus.

 

 

 

La preuve par la dernière publicité de la chaîne Ibis, diffusée sur les chaînes de télé depuis quelques mois : « La chaîne du groupe AccorHotels s’affiche avec une nouvelle signature en anglais pour marquer son positionnement international », explique le site ladn.eu (« média de l’innovation ») : « Ibis et l’agence BETC ont créé une nouvelle campagne internationale qui prône l’ouverture avec le slogan “We are Open”. La publicité reprend les codes d’un clip de slam sur une musique du rappeur londonien Kojey Radical. » Dans ce spot, il n’est nulle question de literie confortable, de petit déjeuner continental ou de bon rapport qualité-prix – ce que recherche très prosaïquement le Français moyen. Il n’est, d’ailleurs, pas question non plus de Français du tout. Dans cette pub, tout n’est que diversité heureuse en perpétuel mouvement, tour de Babel festive sauvée par le globish et convivialité LGBT : des groupes d’individus vibrionnants s’enlacent et se délacent, se font et se défont sur l’écran.

 

 

Comme l’exprime fort bien un commentateur sur la Toile : « C’est dingue, ça pourrait être une pub pour absolument n’importe quoi (voiture, fringues, charcuterie bio, médicaments…). » Évidemment car, désormais, le produit importe peu, le consommateur aussi : satisfaire ses basses attentes matérielles frise la démagogie – le populisme commercial, pourrions-nous dire -, seule compte l’éthique qui transcende les secteurs d’activité. Une pub peut donc ne rien avoir avec l’utilité concrète de son objet. Peu importe la qualité du sommeil, de l’accueil ou du service, votre seul critère de choix doit être l’engagement visible de l’enseigne pour les bonnes causes du moment. Tout le reste est infiniment vulgaire. « We are open », on vous dit. Et le client a intérêt à l’être aussi. Et tant pis s’il cherche justement, dans une chambre d’hôtel, la quiétude et la sécurité qu’offre une porte fermée à double tour. On n’est pas à un paradoxe près.

 

 

 

De la même façon que le politique cherche moins à plaire au peuple – dont il est censé porter les aspirations – qu’à une élite qui le juge, le jauge et décide de sa survie, l’entreprise cherche moins à satisfaire le client – ce plouc qui, dans un hôtel, cherche bêtement à se reposer – qu’à fayoter, à cocher des cases qui feront de lui un « bon élève » : il est à noter, depuis les années 2000, l’essor des agences de notation dites extra-financières et notamment « sociétales », classant les entreprises selon des critères non plus de rentabilité mais de moralité.

 

 

 

La religion de ce nouveau monde qui, en naissant, criait pourtant « Ni Dieu, ni maître » est glaçante. Au plus fort de l’influence de l’Église catholique en France, je ne crois pas qu’on ait jamais vu un poissonnier accrocher le chaland en criant « Je récite tous les jours le chapelet » plutôt qu’« il est frais mon poisson », une vendeuse de chaussures – ou de n’importe quoi d’autre – convaincre les ménagères d’acheter sa camelote en en montrant son col boutonné jusqu’en haut, preuve de sa grande vertu.

 

 
 

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06/03/2020

Maraude du / 5 / 03 / 2020.......

 

 

 

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03/03/2020

La désoccidentalisation de l’Alliance atlantique et le militarisme Allemand à la Conférence de Munich

 

 

 

 

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Cet article est disponible en 5 langues sur le webmagazine http://www.les7duquebec.net

 

 

 

 

 

La 56e Conférence de Munich sur la sécurité s'est achevée le dimanche 16 février 2020 sans que les participants soient parvenus à un consensus sur la "désoccidentalisation" ("Westlessness" en anglais), le thème sous lequel était placée la conférence. C’est sous ce vocable typiquement impérialiste chauvin que les puissances du bloc «occidental» dissimulent leurs différends et leur âpre guerre commerciale. La puissance américaine, plus du tout hégémonique, préconise que les puissances économiques européennes serrent les rangs autour du parapluie nucléaire étatsunien de plus en plus contraignant et de moins en moins protecteur, alors que l’Allemagne et la France proposent plutôt de prendre leur distance face à l’agressive Amérique qui se dirige tout droit vers le krach boursier, la déliquescence militaire (malgré des dépenses somptuaires qui ressemblent davantage à du gaspillage), et vers la faillite économique et monétaire. Il sera bientôt terminé le règne du pétrodollar.  (1)

 

 

Dans un contexte de déclin général et de forte détérioration des relations entre les États-Unis et l'Union européenne, Washington a envoyé une délégation bipartite de fonctionnaires de la Maison Blanche et de membres du Congrès à cette Conférence afin de menacer les pays européens pour qu’il cesse de faire affaire avec la société de télécommunications chinoise Huawei. Concession que Washington a obtenue de certains de ses larbins comme le Canadien Justin Trudeau, qui ne finit pas d’en payer le prix en parts de marché agricole chinois perdues.

 

 

La conférence a fait suite aux annonces de l'Allemagne, de la France et, plus récemment, du Royaume-Uni, qui ont annoncé qu'ils n'interdiraient pas Huawei dans leurs réseaux de télécommunications…et voilà la réponse du pays du Brexit que les analystes rangeaient docilement dans le soi-disant « camp anglo-saxon » sous la botte de Donald Trump (sic).

 

 

Alors que les États-Unis affirment que les infrastructures fournies par Huawei permettraient à la Chine d'espionner les communications de ses alliés, Pékin rétorque que Washington veut garder le contrôle des infrastructures de communication mondiales pour mener ses propres écoutes téléphoniques, ce que tout un chacun des «partenaires» des Yankees sait déjà. Pour les puissances occidentales, le dilemme se résume donc de savoir par qui ils seront espionnés?

 

 

Quelques jours avant la conférence de Munich sur la sécurité, le Washington Post a rapporté que les services de renseignement américain espionnaient les communications cryptées des gouvernements du monde entier depuis cinq décennies, grâce à la propriété secrète de la CIA d'une société de sécurité mondiale basée en Suisse… et voilà pour la «neutralité et le secret bancaire» des banquiers helvétiques. L’occidentalisation c’est surtout cela, la domination hégémonique de l’Amérique. Tant que la superpuissance partageait le fruit de ses rapines commerciales, militaires et financières ça pouvait aller pour ses alliés tétaniser, mais du jour où il en coute davantage qu’il n’en rapporte aux partenaires de faire partie de ce club de brigand, l’Alliance est tiraillée de toute part comme au Moyen-Orient depuis quelque temps.

 

 

 

LA SUITE DE L’ARTICLE SUR LE WEBMAGAZINE :  https://les7duquebec.net/archives/252562

 

 

 

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09:24 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

28/02/2020

Maraude du 27 / 02 / 2020..........

 

 

 

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25/02/2020

QU'EST-CE QU'UNE MARAUDE ?

 

 

 

 

 

Lors d'une rencontre avec Jean-Marie Le Pen, le fin linguiste qu'il est m'interrogea sur la définition du mot maraude. Il en gardait un souvenir péjoratif, lié au maraudeur : ce personnage toujours prêt à commettre des mauvais coups. Il convint qu'avec le temps les mots changent de sens.

 

 

 

 

      
Je lui fis part que ce fut lors de la création du SAMU social que son fondateur Xavier Emmanuelli lança l'idée de maraude. Le principe en était simple : sillonner les rues de Paris, à la rencontre des SDF, pour leur amener soupe, café, nourriture sèche, couvertures, duvets, vêtements, sous-vêtements, chaussettes, chaussures etc.    

 

 

      

                                      

 

C’est ce que nous faisons aussi à l'ASP : nous tournons du sud au nord de la Capitale jusqu’à 2h du matinmais le plus important pour nous, au-delà de l'aide matérielle, c’est l'écoute et le soutien moral de ceux que la vie a laissé sur le bord de la route.


 
 
Pasteur   Blanchard

 

21/02/2020

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

Par le Pasteur

Blanchard.

 

 

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Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive  et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.

 

 

 

Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.

 

 

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Une autre remarque, aussi éloquente, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics". 

 

 

Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après  l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.

 

 

Nos gouvernants, si occupés par le mariage homosexuel  baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.  

 

 

Nous avons l'écoeurante conviction  que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.

 

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Pasteur  Blanchard

 

 

19/02/2020

Maraude du 18 / 02 / 2020..........

 

 

 

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18/02/2020

La crise économique du capitalisme s’approfondit:

 

 

 

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Le cantique de M. Stiglitz, l’économiste toxique

 

 

Les chimères que la bourgeoisie et les médias construisent dans la tête des salariés sont tenaces et les ouvriers qui ont ingurgité ces préjugés ne les répudient pas facilement. Chaque jour, il faut reprendre le travail d’information face à la désinformation venue des cités universitaires nobélisées et que propage la gauche aliénée.

 

Ainsi, un mythe que les économistes éclectiques, ce qui comprend Joseph Stiglitz prix Nobel d’économie et Thomas Piketty l’économiste «marxiste», répandent largement concerne l’asservissement de l’économie par le politique. Ainsi va un de leurs oukases : «les gouvernements de par le monde appliquent des politiques d’austérité budgétaire et financière  ce qui est la source de la présente crise économique et sociale». Ce dont s’émeut l’économiste Stiglitz qui déclare :

 

«Le monde est aujourd’hui aux prises avec une terrible maladie qui ravage notamment l’Europe et les États-Unis : l’austérité» (…) «Nous savons pourtant, depuis la Grande Dépression, que l’austérité ne fonctionne pas. Le Fonds monétaire international [FMI] en a refait la démonstration plus récemment [lors des dernières crises monétaires] en Amérique latine et en Asie, et c’est à nouveau le cas actuellement en Europe. Ce qui est stupéfiant, c’est qu’autant de dirigeants politiques continuent malgré tout d’appuyer ces politiques discréditées, même si des voix aussi conservatrices que le FMI leur disent aujourd’hui que leur austérité est dangereuse et qu’il faut s’occuper de toute urgence de stimuler l’économie. C’est comme si les gouvernements avaient cessé d’écouter» (1).

 

 

La politique est le majordome de l’économie!

 

 

Un pecnot pourrait-il rappeler à l’éminent économiste que la maladie qui ravage l’Europe, et l’Amérique du Nord, ainsi que tous les pays du monde capitaliste, ce n’est pas la politique d’austérité, c’est la récession économique pour cause de surproduction de marchandises faute de marchés où les écoulées. Ce sont les politiques expansionnistes du crédit gratuit en surabondance qui ont mené à la présente crise financière. Bref, ce sont les politiques de la gauche syndicaliste et réformiste et des économistes «progressistes» qui ont mené le monde capitaliste dans l’impasse où il se trouve.  Cette maladie fondamentale du monstre économique capitaliste a forcé les Banques centrales, et les États à leur service, à ouvrir grandes les vannes du crédit, de la dette publique, de la dette des entreprises, des ménages et des étudiants si bien que la dette mondiale équivaut à 3 fois le PIB mondial (1,800,000 milliards USD). (2)

 

Cet endettement généralisé a permis à tout un chacun de consommer – d’acheter à crédit – ce dont ils avaient besoin (y compris quantité d’armes de destruction massive valant 1,800 milliards USD pour la seule année 2019). Aujourd’hui, la facture de ces bombances nous est présentée et les banquiers invitent les salariés à l’acquitter en réduisant leurs salaires, leurs prestations de pension, et les services sociaux, d’où les soulèvements sociaux et les guerres commerciales et militaires qui secouent la planète toute entière. (3)

 

« Une crise pire que 2008 et 1929 se rapproche. La Banque mondiale redoute une crise financière, car le monde croule sous les dettes. L’endettement public et privé (entreprises et particuliers) représente 230 % du PIB mondial, soit 265 % du PIB pour les pays avancés et 170 % du PIB, en progression accélérée pour les pays émergents, avec un investissement public en diminution, des emprunts non déclarés auprès de la Chine et des dettes le plus souvent en devises étrangères. La catastrophe viendra de la croyance que l’on peut générer de la croissance économique en créant de l’argent à partir de rien… » (4)

 

Accroitre l’endettement par des politiques monétaires expansionnistes et par l’émission laxiste d’argent de pacotille serait-il une solution à la récession? Bref, les États du capital et leurs banques centrales doivent-ils, comme le préconisent les économistes alchimistes, faire davantage de ce qui a mené les pays aux portes de la catastrophe? La question est biaisée j’en conviens. La question laisse entendre que le mode de production capitaliste, et ses lois impératives de fonctionnement sont malléables – amendables – gouvernables et que les résultats économiques dépendraient des choix de politique économique que l’État fera ou ne fera pas. Tout ceci est fallacieux. L’histoire nous enseigne que l’alternative à la crise économique systémique c’est la révolution politique systématique. La guerre mondiale étant habituellement le dernier sursaut du système économique avant de relancer un nouveau cycle d’accumulation ou avant de provoquer l’émergence d’un nouveau mode de production.

 

Ne nous y trompons pas, les politiques d’austérité n’apporteront pas de solution à la crise économique suite aux politiques monétaristes laxistes et soi-disant expansionnistes. Austérité et restrictions sont les revers de la médaille des politiques laxistes et monétaristes soi-disant « expansionnistes ». Chacune de ces politiques (droite gauche), mises au service des riches, se pose en alternative dans le contexte d’une crise inévitable du mode de production capitaliste décadent. Les présents soulèvements sociaux contestent directement, même si inconsciemment, cette logique décadente du système capitaliste. C’est de la répétition de ces soulèvements en résistance aux politiques étatiques d’austérité et/ou d’expansion bidon que surgira peu à peu la conscience que les réformes du système capitaliste inefficient ne suffiront pas à nous sortir de l’impasse et que seule l’édification d’un nouveau mode de production sera la solution. C’est ce que l’on appellera : une révolution sociale systémique. 

 

Le processus de valorisation du capital est bloqué

 

 

La source fondamentale de la crise économique systémique du mode de production capitaliste se trouve dans le procès de production et non dans le processus de distribution. Des tonnes de marchandises dorment dans les entrepôts, sur les quais, dans les magasins, dans les réservoirs de carburant, alors que nombre d’usines fonctionnent à la moitié de leur capacité et que la misère s’épand comme du chiendent.  Les politiques d’austérité sont des conséquences de cette crise de surproduction qui empêche de valoriser le capital – de réaliser la plus-value – objet du développement économique capitaliste.

 

L’austérité ce sont des mesures administratives et législatives que les politiciens aux ordres du grand capital sont contraints de mettre en œuvre afin de prolonger l’agonie du système économique et politique paralytique. Le politicien qui ne s’y soumet pas est aussitôt chassé du pouvoir. Que les manifestants des parades dominicales se le tiennent pour dit, il faudra davantage que des marches festives pour faire reculer les gouvernements, leur police et leur justice au service des riches.

 

Quelqu’un pourrait-il expliquer au Nobel d’économie que les gouvernements et les gouvernants bourgeois n’ont pas spécifiquement vocation d’imposer ou d’empêcher les mesures d’austérité, non plus que de réguler l’économie, ni d’atténuer la pauvreté, non plus que d’assurer une plus juste distribution du capital entre les capitalistes et les ouvriers comme le susurre l’économiste de «gauche», ex-conseiller du Président Bill Clinton du temps où justement l’industrie américaine délocalisait ses usines vers l’Asie sous les yeux ébaubis de l’illustre économiste Stiglitz.

 

 

Les causes de la crise et de l’austérité, son compagnon d’infortune

 

 

L’économiste Thomas Piketty a publié un gros pavé à propos de l’injustice distributive qui sévit sous l’économie capitaliste sans que cela ne change le moindrement les politiques des gouvernements (5). Faut-il rappeler que sous le mode de production capitaliste l’argent, la richesse, le capital en somme, a tendance à se concentrer – à s’accumuler – à s’agglutiner – à un pôle du spectre social et à s’amenuiser – s’anémier – à l’autre extrémité, là où les gens sont paupérisés, ce que la petite-bourgeoisie frustrée est la première à observer.

 

 

Contrairement à ce que prétend le petit-bourgeois, le problème de l’économie impérialiste n’est pas que le capital se concentre entre les mains du 1% les plus riches de la planète. Ce capital, qu’accumule les rentiers – tondeurs de coupons et milliardaires – est du capital fictif – bidon – une création évanescente issue de la spéculation boursière éphémère. Tout ce fatras de monnaie sans valeur réelle (parce que non adossé à du capital marchand vivant) s’envolera aux premiers vents de la récession. La source de la crise économique qui appelle les mesures d’austérité tant décriées c’est que le capital industriel réel (productif) ne parvient plus à se valoriser et à se reproduire en faisant suinter la plus-value des bras des ouvriers, d’où les mesures d’austérité de l’État des financiers courant au secours du 1% désespéré.

 

Le professeur Stiglitz constate : «L’accroissement des inégalités de revenus va de pair avec un accroissement des inégalités politiques. Notre démocratie s’en retrouve déformée» (6). Professeur Stiglitz, auriez-vous noté que cet accroissement des «inégalités politiques» (sic) s’est accentué sous le Président Reagan et s’est poursuivi sous les Bush père et fils, sous Bill Clinton, votre patron et sous Obama et Trump – indistinctement de la couleur politique du polichinelle tenant pavillon à la Maison-Blanche? Auriez-vous remarqué que ces «inégalités économiques et politiques» (sic) se répandent sur tous les continents comme si une force imprescriptible imposait sa loi d’airain à tous ces larbins?

 

Depuis la naissance du capitalisme, il n’y a jamais eu d’égalité économique entre les capitalistes et les travailleurs et il n’y a jamais eu d’égalité politique entre ceux qui monopolisent le capital, les moyens de production, de commercialisation, les moyens de communication, le pouvoir politique et financier et ceux qui ne possèdent que leur force de travail – leurs bras salariés à vendre à vil prix – pour survivre.

 

Il y a cent ans, lors de la Grande dépression de 1929 la démocratie des riches se résumait à poser une croix sur un bulletin de vote tous les quatre ans afin de trancher qui de l’équipe des riches conservateurs ou des riches Libéraux; des riches républicains ou des riches démocrates allaient gouverner le pays dans l’intérêt de sa classe et de sa clique. En 2020, rien n’a changé, monsieur, Stiglitz. Pourquoi donc votre émoi à propos de la démocratie pervertie que nous avons exposé dans notre livre « La démocratie aux États-Unis » (7) ?

 

 

Le Professeur Stiglitz mystifie la réalité économique

 

 

Voici que le philosophe Stiglitz observe que : «Si on peut vendre des produits toxiques, comme la cigarette, qui tuent des gens, on peut aussi vendre des idées toxiques, comme l’austérité». (4)  L’austérité est une série de mesures politiques et économiques non pas de droite, ni de gauche, puisque tous les gouvernements, de gauche comme de droite, imposent des mesures d’austérité. Les bobos, les rentiers, les bureaucrates syndicaux, les employés de la fonction publique ont beau voter à gauche, au centre, ou à droite, rien n’y fait, les mêmes mesures d’austérité sont imposées par tous les gouvernements. Pourquoi ?

 

Le Nobel d’économie, ex-conseiller politique de Bill Clinton au début de la crise systémique du capitalisme prétend que tout cela serait la conséquence des penseurs de droite qui essaimeraient leurs solutions bidon aux gouvernants et aux gouvernés. Cette aporie n’est que fumisterie. Les populations «votantes» (ce qui exclut de plus en plus d’ouvriers et de jeunes qui n’ont plus confiance dans ces mascarades électorales) ont beau protester, changer de Président ou d’attelage au gouvernement, rien n’y fait, les politiques d’austérité sont imposées année après année.

 

L’économiste a beau constater la dégradation des conditions de vie du peuple il ne parvient pas à comprendre les causes de ces souffrances. Il déclare : «L’Italie ne s’est jamais portée aussi mal depuis les années 30. Les économies grecque et espagnole sont objectivement en dépression. Les millions de chômeurs européens sont un spectaculaire gaspillage de capital humain dont le continent ne se remettra pas avant 10 ans (…) puis il ajoute la richesse médiane des familles américaines a reculé de 40 % depuis la crise et est revenu à ce qu’elle était il y a deux décennies.» (8) Tout cela est vrai, mais pourquoi en est-il ainsi professeur?

 

Toujours aussi inconscient, l’expert ajoute : «La faillite de Léman Brothers et la Grande Récession (2008) ont provoqué un déchainement de promesses de changements dans le fonctionnement du secteur financier, comme de l’économie en général. Les progrès ont été décevants. Certaines règles ont été resserrées, mais le monde bancaire en est ressorti encore plus concentré qu’il ne l’était. La récente découverte de la manipulation du Libor – un indice au cœur de l’immense marché des produits dérivés – et la restructuration chaotique de la dette grecque ont montré comment le fonctionnement de la finance échappe encore à presque tout le monde.» (9)

 

 

L’économiste Stiglitz aurait-il une prémonition ?

 

 

Voilà que notre économiste indolent s’approche inconsciemment de la vérité. Mais comme son constat est inconscient et que sa mission idéologique et politique est de raviver l’espoir de «réformer le capitalisme»,  à contrario de ceux qui veulent le renverser et l’abolir, le professeur de l’Université Columbia ne tire pas les conséquences de sa condescendance qu’il tente aussitôt de dissimuler comme une tare imprudemment exposée.

 

C’est que l’économie politique capitaliste est régie par des lois immuables auxquelles les économistes, les experts et les conseillers, les larbins politiciens et les capitalistes financiers doivent se plier.  Nul n’a la possibilité d’y échapper, quelle que soit leur volonté réelle ou affectée.

 

Maître Stiglitz, l’économiste bourgeois dévoile sa totale ignorance de ces lois économicopolitiques quand il déclare : «Si la crise de l’euro a forcé les gouvernements européens à reconnaître certaines lacunes de leur ambitieux projet, il leur manque toujours une union bancaire, une union budgétaire, une stratégie de croissance commune ou encore une politique industrielle commune». (10)

 

Qui dira à Joseph Stiglitz que l’Union européenne s’est dotée d’une politique économique, financière, bancaire, budgétaire et industrielle commune. Même que les politiques de l’UE sont communes, non pas seulement aux pays européens, mais à tous les pays du glacis impérialiste mondial. Les multiples accords de libre-échange et les traités de commerce international, que tous les pays impérialistes signent entre eux vise justement à harmoniser ces différentes politiques économiques et industrielles afin que tous les pays capitalistes enfermés dans une seule et unique économie globalisée, mondialisée, internationalisée assurent la reprise – non pas de la prospérité – non pas de la croissance – non pas de la justice distributive – non pas de la fin de la misère, du chômage, et de la pauvreté – mais bien la reprise de la valorisation et de l’accumulation de la plus-value et du Capital (C) pour la classe des grands prédateurs capitalistes internationaux.

 

Le reste des élucubrations de la sommité nobélisée n’est que péroraisons et incantations d’un économiste fumiste grassement payé pour endoctriner les salariés. Il y a un siècle cette mission relevait du sacerdoce, aujourd’hui, ce sont les clercs plumitifs qui assurent l’homélie pour le salut de la patrie nationaliste chauvine (sic).

 

Le mieux que peut faire la classe ouvrière est de se taire et de laisser braire les parlementaires et de poursuivre sa résistance gréviste aux assauts du capital et de se préparer consciemment, idéologiquement et politiquement à sa mission révolutionnaire.

 

 

NOTES

 

 

  1. http://m.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/375...

 

 

 

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