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07/04/2020

Covid-19 – crise sanitaire – écologique – économique – mondiale:

 

 

 

 

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La société – la nature – le coronavirus

 

 

 

This paper is available in English-Italiano-Spanish on this webmagazine:
1.04.2020-Covid 19-English-Italiano-Spanish

 

 

This paper is available in Portuguese on this blogue: https://queosilenciodosjustosnaomateinocentes.blogspot.co...

 

 

La sphère «naturelle-environnementale-écologique» est déjà subsumée dans un système capitaliste entièrement mondialisé, réussissant à changer les conditions climatiques de base et à dévaster tous les écosystèmes précapitalistes (féodal, esclavagiste, primitif)  au point qu’ils ne fonctionnent plus comme jadis. C’est là un facteur de causalité, puisque tous ces processus de dévastation écologique réduisent «le type de complexité environnementale où la forêt entrave les chaînes de transmission». En réalité, il est erroné  de considérer ces régions «sauvages-naturelles» comme une «périphérie» du mode de production capitaliste. Le capitalisme est déjà mondialisé, et déjà en train de se «totaliser» (globaliser). Il n’a plus de frontière ni d’arête avec une sphère naturelle non capitaliste qui le dépasse, et il n’y a donc plus de grande chaîne de développement économique dans laquelle les pays «arriérés» suivraient ceux qui les précèdent dans leur ascension dans la chaîne de valeur, ni de véritable nature sauvage capable d’être préservée dans une sorte d’état immaculée et intact. Le mythe du «retour à la terre mère nourricière» a vécu.  Le capital n’a plus qu’un arrière-pays subordonné, lui-même entièrement subsumé dans l’intégralité des chaînes de valeur mondiale. Les systèmes sociaux qui en résultent – y compris tout ce qui va du prétendu «tribalisme, caste et communautarisme», à la renaissance des religions fondamentalistes – sont des produits contemporains et sont presque toujours de facto branchés sur les marchés mondiaux de la surconsommation et du gaspillage.

 

 

 
 
(FILES) In this file photo taken on June 30, 2017, a juvenile Sunda pangolin feeds on termites at the Singapore Zoo.

Il en va de même pour les systèmes biologiques et écologiques qui en résultent, puisque les zones «sauvages-authentiques-tribales» rentrent en fait dans cette économie mondiale, à la fois dans le sens abstrait de la dépendance vis-à-vis de la structure économique globale et de la superstructure sociale (l’industrie du tourisme exotique et toxique) qui y sont liés et dans le sens concret de l’insertion dans ces chaînes de valorisation mondialisées où l’unique source de valeur est le travail salarié. Nous pouvons déjà anticiper le problème qui se pose aux maitres du capital quand ils décrètent le confinement du travail salarié.

Ce contexte complexe crée les conditions nécessaires à la transformation de souches virales «sauvages» en pandémies mondiales. Ce qui s’est probablement produit dans cette nouvelle ville de Wuhan à la croisée de la modernité capitaliste technologique, industrielle, de l’urbanité des gratte-ciels – et de la féodalité paysanne chinoise en cours de désintégration-absorption – l’hypermarché aseptisé climatisé jouxtant des abattoirs à ciel ouvert et des taudis de proximité. Mais le Covid-19 n’est pas le pire de tous. «Une illustration idéale du principe de base – et du danger viral mondial – se trouve plutôt dans Ebola. Le virus Ebola est un cas clair de réservoir viral existant qui se propage dans l’espèce humaine. Les preuves actuelles suggèrent que ses hôtes d’origine sont plusieurs espèces de chauves-souris originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui agissent comme porteurs mais ne sont pas eux-mêmes affectés par le virus. Il n’en va pas de même pour les autres mammifères sauvages, tels que les primates et les céphalopodes, qui contractent périodiquement le virus et souffrent de flambées rapides et mortelles. Le virus Ebola a un cycle de vie particulièrement agressif, au-delà des espèces qui en font un réservoir. Par contact avec n’importe lequel de ces hôtes sauvages, l’homme peut également être infecté, avec des résultats dévastateurs.» (1) https://les7duquebec.net/archives/253400

 

 

 

La maladie est souvent présentée comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle, au mieux aléatoire, au pire imputable aux pratiques culturelles «impures et sauvages» des populations arriérées vivant dans les forêts reculées. Mais le calendrier de ces deux grandes épidémies (2013-2016 en Afrique de l’Ouest et 2018, comme c’est le cas en RDC) n’est pas une coïncidence. Elles se sont toutes deux produites précisément au moment où l’expansion des industries primaires a déplacé davantage les populations forestières primitives et perturbé les écosystèmes locaux. En fait, «chaque épidémie d’Ebola semble liée à des changements d’utilisation des terres causés par le capital, y compris depuis la première épidémie à Nzara, au Soudan, en 1976, où une usine financée par le Royaume-Uni a filé et tissé du coton local» (…) « De même, les épidémies de 2013 en Guinée se sont produites juste après qu’un nouveau gouvernement ait commencé à ouvrir le pays aux marchés mondiaux et à vendre de grandes étendues de terre à des conglomérats internationaux de l’agroalimentaire.  L’industrie de l’huile de palme, connue pour son rôle dans la déforestation et la destruction écologique à l’échelle mondiale, semble avoir été particulièrement responsable, car ses monocultures dévastent à la fois les robustes redondances écologiques qui contribuent à interrompre les chaînes de transmission et attirent littéralement les espèces de chauves-souris qui servent de réservoir naturel pour le virus. » (2) https://les7duquebec.net/archives/253400

 

 

L’industrie des ONG écologistes contre les braconniers aborigènes

 

 

Parallèlement, la vente de grandes étendues de terre à des entreprises agroforestières multinationales entraîne à la fois la dépossession des habitants de la forêt et la perturbation de leurs formes locales de production et de récolte qui dépendent de l’écosystème. Cela ne laisse souvent d’autre choix aux pauvres des zones rurales que de s’enfoncer davantage dans la forêt, alors même que leur relation traditionnelle avec cet écosystème a été perturbée. Il en résulte que la survie dépend de plus en plus de la chasse au gibier sauvage ou de la récolte de la flore locale et du bois pour la vente sur les marchés mondiaux. Ces populations deviennent alors les souffres douleurs des organisations écologistes mondiales et de l’industrie des ONG environnementales, qui les décrivent comme des «braconniers» et des «bûcherons illégaux» responsables de la déforestation et de la destruction écologique qui les ont poussés à faire ce commerce. Souvent, le processus prend ensuite une tournure beaucoup plus sombre, comme au Guatemala, où les paramilitaires issus de la guerre civile ont été transformés en forces de sécurité «vertes-écologiques», chargées de «protéger» la forêt de l’exploitation forestière illégale des «natives», 

 

de la chasse et du narcotrafic qui étaient les seuls métiers disponibles pour ces habitants indigènes –  poussés à de telles activités précisément à cause de la violente répression subie de la part de ces mêmes paramilitaires pendant la guerre. Ce modèle a depuis été reproduit dans le monde entier, encouragé par les médias sociaux des pays à hauts revenus qui célèbrent l’assassinat (souvent photographier) de «braconniers indigènes» par des mercenaires – des paramilitaires – soi-disant «verts et écologiques» (3). https://les7duquebec.net/archives/253400

 

 

La nature de l’État bourgeois

 

 

Cela nous donne une idée de la nature de l’État bourgeois, en nous montrant comment il développe des techniques  innovantes de contrôle social et de « containment » des crises, pouvant être déployées même dans des conditions où l’appareil d’État est déficient. De telles conditions, en revanche, offrent une image encore plus intéressante de la manière dont la classe dirigeante d’un pays donné pourrait réagir lorsque des crises généralisées et une insurrection appréhendée provoquent des vacances du pouvoir dans les États totalitaires (sachant que selon nous – tous les États bourgeois sont aujourd’hui totalitaires). La crise du coronavirus a permis d’observer que les différents pays capitalistes développés se sont rangés pour la deuxième fois depuis la seconde guerre mondiale derrière le challenger chinois et contre l’hégémonique Amérique défaillante et déclinante. (4) https://les7duquebec.net/archives/253280

 

 

 

En Chine, tout comme dans les pays occidentaux (France, Italie, États-Unis), l’épidémie virale a été en tout point favorisée par les mauvaises coordinations entre les différents niveaux de gouvernement : l’insuffisance des ressources préventives locales et la négligence des fonctionnaires locaux va à l’encontre des intérêts du gouvernement central, les mécanismes inefficaces de signalement dans les hôpitaux et la fourniture extrêmement médiocre de soins de santé de base n’en sont que quelques exemples. En Chine, entre-temps, les différents gouvernements locaux sont revenus à la normale à des rythmes différents, presque totalement hors du contrôle de l’État central. Ces quarantaines de bricolage ont fait que les réseaux logistiques de ville à ville sur de longues distances restent perturbés, puisque tout gouvernement local semble capable d’empêcher simplement les trains ou les camions de marchandises de passer ses frontières. Et cette incapacité de base des gouvernements les oblige à traiter la crise du virus comme s’il s’agissait d’une insurrection populaire, jouant la guerre civile et la répression contre un ennemi invisible (le virus) et son bouc émissaire (le peuple). La même problématique semble aujourd’hui s’installer aux États-Unis mais pas dans les vieilles démocraties européennes rompues à l’art de mystifier les masses.  https://les7duquebec.net/archives/253280

 

 

Cette répression particulière bénéficie de son caractère apparemment humanitaire, l’État étant en mesure de mobiliser un plus grand nombre de locaux pour aider à ce qui est, essentiellement, la noble cause de l’étranglement de la propagation du virus en étouffant la cupidité et l’insouciance du prolétaire indifférent ou négligeant (sic). Mais, comme on peut s’y attendre, ces mesures de répression se retournent toujours contre le prolétariat et la population. La contre-insurrection est, après tout, une sorte de guerre désespérée menée uniquement lorsque des formes plus  subtiles de conquête politique, d’apaisement social et d’aliénation économique sont devenues inopérants. Ces actions coûteuses, inefficaces et d’arrière-garde-réactionnaires, trahissent l’incapacité profonde de la puissance chargée de la déployer – qu’il s’agisse des intérêts coloniaux français ou britannique, de l’Empire américain en déclin ou de la conquête hégémonique chinoise. Le résultat de la répression est presque toujours une seconde insurrection, ensanglantée par l’écrasement de la première et rendue encore plus désespérée.

 

 

 

 

 Mais d’autres effets ont été moins visibles, bien qu’ils soient sans doute beaucoup plus importants. De nombreux travailleurs migrants, y compris ceux qui étaient restés dans leur ville de travail pour le festival de printemps ou qui ont pu rentrer avant la mise en place des différents confinements, sont maintenant coincés dans une dangereuse impasse. À Shenzhen, où la grande majorité de la population est constituée de migrants, les habitants signalent que le nombre de sans-abri a commencé à augmenter. Mais les nouvelles personnes qui apparaissent dans les rues ne sont pas des sans-abri de longue durée, mais ont plutôt l’apparence d’être littéralement jetées là avec nulle part où aller – elles portent toujours des vêtements relativement beaux, ne savent pas où dormir en plein air ni où trouver de la nourriture. Plusieurs bâtiments de la ville ont connu une augmentation des petits vols, principalement de nourriture livrée aux portes des résidents qui restent à la maison pour la quarantaine. Dans l’ensemble, les travailleurs perdent leurs salaires car la production est au point mort. Les meilleurs scénarios pendant les arrêts de travail sont des quarantaines dormantes comme celle imposée à l’usine Foxconn de Shenzhen, où les nouveaux rentrés sont confinés dans leurs quartiers pendant une semaine ou deux, reçoivent environ un tiers de leur salaire normal et sont ensuite autorisés à retourner à la chaîne de production. Les entreprises plus pauvres n’ont pas cette possibilité, et la tentative du gouvernement chinois comme des gouvernements des pays industrialisés d’offrir de nouvelles lignes de crédit bon marché aux petites entreprises ne servira probablement pas à grand-chose à long terme. Dans certains cas, il semble que le virus va simplement accélérer les tendances préexistantes en matière de délocalisation des usines, car des entreprises comme Foxconn augmentent leur production au Vietnam, en Inde et au Mexique pour compenser le ralentissement. » (5) https://les7duquebec.net/archives/253400  La crise économique, accélérée par la crise sanitaire, ne change rien aux lois du développement capitaliste qui la produite.

 

 

On tente d’éradiquer la pandémie en soutenant les profits

 

 

Dans quelques pays (France, Allemagne, Canada, Japon, Russie, et certaines entreprises chinoises, etc.) l’État a prévu le versement d’indemnités (jusqu’à 75% du salaire ou encore des semaines de congés payés) aux travailleurs mis en chômage forcé. Sans concertation entre eux, ces gouvernements capitalistes d’Orient et d’Occident profitent de cette lutte systématique contre la pandémie pour peaufiner leurs politiques, programmes et mesures économiques et sociales pour propager (propagande), faire accepter (produire du consentement, de la résignation et de la repentance), contrôler, réprimer si nécessaire, et embrigader la populace sous la botte de l’État totalitaire militarisé, soi-disant en guerre totale pour le salut de la patrie et de la planète. C’est l’apothéose de l’État « providence », le fétiche de la petite bourgeoisie parasitaire…

 

 

 

L'armée étant appelé à contribuer à l’effort de guerre sanitaire totale dont l’intensité doit être maintenue au plus haut niveau d’hystérie afin de justifier l’immense effort collectif dont la populace n’imagine pas encore l’ampleur dantesque à venir, quand viendra le temps de rembourser les dettes ubuesques, exactement comme après chaque guerre mondiale. Hier, on demandait au soldat sur le front de sacrifier sa vie pour la patrie et pour son foyer. Aujourd’hui, on demande à chaque citoyen «mondialisé» – puisque la guerre est désormais globale et totale – de sacrifier ses libertés, son revenu, sa libre pensée, pour sauver l’État totalitaire compassé et l’humanité traumatisée (sic).

 

 

Toutefois, une telle problématique présente rapidement ses limites. Au cours des premières semaines du mois de mars 2020, des millions de travailleurs ont été mis au chômage forcé, certains avec compensations partielles, la majorité sans compensation aucune. En paralysant de la sorte leur appareil productif réel (oublions l’économie financière boursière spéculative sans emprise sur les forces productives et de commercialisation), les États du G20 ont tari leurs sources de production et de consommation alors que dans le même temps ces États surendettés (dette globale mondiale de 1,8 million de milliards de dollars) adoptaient des plans d’urgence pour un total de 5000 milliards de dollars de dépenses supplémentaires : 2000 milliards de USD pour les États-Unis déjà endettés de 22000 milliards de dollars, 110 milliards de C$D pour le Canada, 1200 milliards d’euros pour l’Allemagne, etc. https://les7duquebec.net/archives/253689

 

 

La partie congrue de ce capital virtuel – de cette fausse monnaie-crédit – est destinée aux grandes corporations multinationales qui forgent l’économie mondialisée, ce qui explique que les bourses du monde entier aient rebondi momentanément des abysses où elles s’étaient égarées au début de la pandémie. Mais chacun des boursicoteurs qui pavoise cyniquement présentement sait pertinemment que cette bouffée d’air éphémère et illusoire ne durera pas jusqu’à la fin du printemps. Qu’adviendra-t-il de ces gouvernements surendettés, dépensiers, paniqués, dépensant d’une main l’argent de « Monopoly », qu’ils impriment et ne possèdent pas et réduisant de l’autre main leurs sources de revenus (la production et la consommation)? Qu’adviendra-t-il de ce confinement résigné de centaines de millions de gens paniqués à qui on demande de choisir entre mourir de faim ou de la grippe? Alors qu’on leur a imposé ces sacrifices futiles en prétextant ainsi les réchappés de l’un et de l’autre. https://les7duquebec.net/archives/253707

 

 

Le germe de l’insurrection et de la révolte

 

 

 

Le risque est grand à l’heure où des millions de prolétaires, unifiés par le capital dans une économie mondiale intégrée et globalisée, comme le démontre cette pandémie mondialisée, commencent à penser que la source réelle du problème ce n’est pas tant ce virus mystique et mystérieux facile à éradiquer, que le virus du profit et de l’accumulation capitaliste si difficile à éliminer.  Certes, le capitalisme a constitué la réponse économique et profitable aux limites du féodalisme, mais aujourd’hui il représente un obstacle à l’évolution humaine, contrainte de le dépasser par un mode de production plus avancé.

 

 

 

 

 

Cette crise économique et sociale imbriquée offre des leçons importantes pour une époque où la destruction causée par une accumulation sans fin s’est étendue à la fois vers le haut dans le système climatique mondial et vers le bas dans les substrats microbiologiques de la vie terrestre. Une première leçon à retenir : de telles crises économiques, sociales, sanitaires et écologiques ne feront que se multiplier dans l’avenir. Alors que la crise séculaire du capitalisme prend un caractère apparemment non économique (sic), de nouvelles épidémies, famines, inondations et autres catastrophes «naturelles» seront utilisées par le capital et ses larbins politiciens pour justifier l’extension du contrôle de l’État totalitaire, et la réponse à ces crises sera de plus en plus l’occasion de tester des outils nouveaux de contre-insurrection. Deuxième leçon : une politique prolétarienne systémique et cohérente doit saisir ces faits tous ensemble. Sur le plan théorique, cela signifie comprendre que la critique du capitalisme s’appauvrit chaque fois qu’elle se coupe des sciences et de l’économie politique. Mais au niveau pratique, cela implique aussi que le seul projet politique possible aujourd’hui est celui qui est capable de s’orienter sur un terrain défini par un désastre écologique et microbiologique généralisé, sous une matrice économique qui a atteint les limites de ses capacités de produire et de distribuer les biens nécessaires à la vie sociale collective. C’est parce que la matrice économique capitaliste a atteint ses limites et qu’aucune réforme – reconstruction – palliative n’est possible que tous les espoirs sont permis à la classe prolétarienne émancipatrice.

 

 

09:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2020

LES SDF NE MEURENT PAS QUE L'HIVER (3).

 

 

 

 

 

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Le CépiDc-Inserm

 

 

Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) traite l’ensemble des décès survenus en France, pour en coder les causes selon la classification CIM10 2.

 

 

 

Les causes de décès sont notées en clair par les médecins sur les certificats de décès, puis codées selon une procédure internationale standardisée qui a vu apparaître de nouveaux codes permettant de saisir certains facteurs de précarité, dont la qualité du logement, et d'approcher la notion de sans-abri ou de sans-domicile sans que cette qualification soit obligatoire, d'où une importante sous-estimation.

 

 

 

 

Caractéristiques des 90 décès identifiés par le CépiDc-Inserm à partir des certificats de décès (2018) :

 

 

 

 

Cause initiale du décès

 

Troubles mentaux et du comportement

26.7 %

Causes externes de morbidité et de mortalité

25.6 %

Maladies de l'appareil circulatoire

  8.9 %

Maladies de l'appareil digestif

  6.7 %

Maladies de l'appareil respiratoire

  5.6 %

Tumeurs

  5.6 %

Maladies infectieuses

  2.2 %

Autres motifs

18.6 %

 

 

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09:23 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

31/03/2020

DE LA MONTAGNE A LA FORÊT NOIRE.

 

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J'ai eu une adolescence sans histoire, mais je ne trouvais pas ma voie. Le travail en usine me déplaisait. Pour assurer mon avenir, je signais un contrat d'apprenti garçon de restaurant au Grand Balcon, l'hôtel le plus huppé de Mazamet. Mon engagement lors des événements de 68 inquiéta ma famille. Mon père, militaire de carrière, pensa qu'il n'y avait rien de plus sûr que l'armée. Je signais à Toulouse en septembre de la même année un contrat de trois ans dans l'armée de l'air.

 

 

 

Je me retrouvais à faire mes classes à Nîmes Garons : un total naufrage ! L'armée, ne sachant que faire de moi, se souvint que j'avais été garçon de restaurant et m'envoya au mess des officiers en plein cœur de la forêt noire en Allemagne à Hornisgrinde. Ce fût un véritable cauchemar où j’étais isolé dans une petite station couverte de neige pendant plus de six mois de l'année. Insupportable à un tel point que comme on le dit familièrement, je "pétais les plombs" au point de me faire expulser de l'armée.

 

 

 

De retour à la maison, ce fut la grande révolte. Deux mois plus tard, j'étais à l'Isle de Whight, avant de vivre toutes les dérives de ma génération.

 

 

 

Pasteur Blanchard

 

 

 

 

27/03/2020

LES SDF NE MEURENT PAS QUE L'HIVER (2).

 

 

50 ans

d’espérance de vie

 

 

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L’âge moyen du décès des personnes sans-abri se situe autour de cinquante ans. Les dons et les aides se multiplient l’hiver, mais chutent dès les premières remontées de températures.

 

 

Les élections  passent et beaucoup de nos concitoyens restent au bord du chemin. Les sans-abri et les français en voie de paupérisation n'intéressent pas beaucoup, c'est un emphémisme, nos gouvernants et les hommes politiques en général.

 

 

 

 

  

Lieu du décès

 

Voie publique

38.5 %

Hôpital

27.8 %

Abri

12.5 %

Espace public

 8.8 %

Structure d'hébergement

7.3 %

Particulier

3.7 %

Détention

1.5 %

 

 

 

 

La crise frappe toujours davantage les plus démunis. Depuis quelque temps, de nombreuses personnes âgées se retrouvent, elles aussi, contraintes de dormir dans la rue. Elles pourront y côtoyer des jeunes avec ou sans diplôme et beaucoup de personnes venues de l'Europe de l'Est pour mourir sur le trottoir. La diversité s'installe.

 

 

 

 

A suivre...

 

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09:29 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

24/03/2020

Revenu universel d’activité : non au recul des droits des personnes handicapées !

 

 

 

 

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Le 13 janvier dernier, le comité national du revenu universel d’activité s’est réuni. Les associations représentatives des personnes en situation de handicap sont inquiètes. En effet, les orientations qui se dessinent semblent vouloir fondre l’allocation adultes handicapé (AAH) dans le futur revenu universel d’activité (RUA), au mépris de toutes les spécificités du handicap.

 

 

L’esprit originel du RUA, qui est censé se substituer, d’ici à 2023, au RSA et à plusieurs autres prestations sociales, est bon. L’objectif que cherche à atteindre le gouvernement avec ce nouveau dispositif est, en effet, de permettre un retour à l’activité des personnes bénéficiant aujourd’hui des minima sociaux.

 

 

L’AAH fut créée par la loi du 30 juin 1975. Il s’agit d’un minimum social, dont le versement est conditionné d’une part à des conditions médicales examinées par les CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), et d’autre part à des conditions administratives étudiées par les organismes payeurs (CAF). Cette allocation a donc la vertu de garantir des ressources à des personnes n’ayant pas accès à l’emploi (le taux de chômage des personnes handicapées, autour de 19 % en 2018, est environ deux fois supérieur à la moyenne nationale).

 

 

Ce système de protection sociale est l’honneur de notre pays. Il peut y avoir des abus, certes, et il est essentiel d’encourager le retour à l’emploi lorsqu’il est possible, mais en l’occurrence, l’AAH est un élément d’émancipation car il concerne des citoyens qui, du fait d’un handicap ou d’une maladie chronique ou invalidante, ne peuvent pas subvenir seules à leurs besoins.

 

 

De fait, l’attribution future du RUA pourrait parfaitement être conditionnée à des devoirs supplémentaires, comme du bénévolat associatif par exemple (cela se développe beaucoup dans les projets des ESMS). Cela aurait le mérite, qui plus est, de créer du lien social et de lutter contre la problématique de l’isolement qui touche, malheureusement, trop souvent ces personnes. Mais en aucun cas la contrepartie ne pourrait être l’accès au travail, tout simplement parce que, pour des millions de personnes, du fait de leurs incapacités, le monde du travail est inadapté.

 

 

Simplifier les dispositifs d’aide sociale et lutter contre le non-recours à ces aides est louable sur le principe, mais il faut veiller à ce que sa mise en œuvre ne conduise pas, sous couvert de simplification, à l’érosion des moyens d’existence d’une frange de la population déjà fragile.

 

 

Les personnes handicapées n’ont, dans leur immense majorité, aucune possibilité d’être un jour en emploi. Il n’est, par conséquent, pas normal d’envisager d’absorber l’allocation adultes handicapés dans un revenu universel d’activité dont l’objectif est « inciter à l’activité ». En effet, l’inégalité de destin qui touche les personnes en situation de handicap les exclut, par nature, de ce dispositif reposant sur un principe d’équité.

 

20/03/2020

LES SDF NE MEURENT PAS QUE L'HIVER (1).

 

 

 

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... Mais aussi en été  

 

loin de tout

 

tapage médiatique.

 

Samedi matin, une femme de 46 ans sans-abri a été retrouvée morte de froid”. Chaque hiver, les “victimes du froid” sont pour quelque temps à la une des journaux : une rengaine annuelle qui jette un coup de projecteur sur la situation tragique des sans-abri. 

 

Mais les rigueurs de l’hiver sont loin d’être les seuls périls qui guettent les "gens de la rue". Alors que dons et secours se raréfient, leur "voyage" peut aussi bien se terminer au printemps, en été ou en automne et dans l’indifférence générale.

 

Quelle que soit la saison, un SDF meurt chaque jour en France. Pour l'année 2018, 414 décès, au moins, sont à déplorer. 

 

 

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Environ 1/3 des décès

 

 

surviennent en hiver, si l'on se base sur les statistiques publiés par le collectif "Les Morts de la Rue" pour l'année 2017.

 

 

 

Période de décès

 

Printemps

24.8 %

Eté

21.1 %

Automne

29.  %

Hiver

25.1 %

 

 

 

 

Ces informations sont hétérogènes dans la forme et le niveau de détail. Mais, elles tendent à prévenir une éventuelle surmortalité liée aux grands froids. Il faut toujours interprêter les statistiques avec prudence et privilégier l'action sur le terrain. Se limiter à un aspect purement quantitatif conduit à l'impasse. Ces chiffres n'en demeurent pas moins terribles.

 

 

Christophe Louis, Président du collectif "Les Morts de la Rue" affirme que "peu de décès sont liés au froid". Pour lui, “ce n’est pas le froid qui tue, c’est la rue”. La rue,ses multiples dérives et ses multiples dangers qui peuvent, rapidement, mener à la mort.

 

 

La violence

 

 

serait la cause de plus de la moitié des décès, selon les chiffres de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale.

 

 

 

 

Causes du décès

 

Mort violente

56.5 %

Mort naturelle soudaine

32.1 %

Maladie

11.4 %

 

 

 

 

L’alcool mais aussi des agressions sauvages en sont l’origine. Mais, qui agresse qui ? Bien des maladies touchent les SDF, particulièrement exposés par leur vie errante. De plus, beaucoup ne désirent pas se soigner ou n'ont pas les moyens de le faire. Il y a aussi les suicides dont le nombre est difficile à préciser. Certes, le froid peut tuer mais les grandes chaleurs provoquent de nombreux cas de déshydratation et d'arrêts cardiaques. La pollution au ras du trottoir, aux abords du périphérique est la cause de nombreux problèmes respiratoires. Quant aux bouches d'aération du métro qui réchauffent tant, elles distillent pneumonies et rhumatismes...

 

 

 

A suivre...   

 

08:46 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2020

Communiqué:

 

 

 

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Notre association se trouve dans l’obligation de suspendre provisoirement nos maraudes, pour cause de confinement suite à l’épidémie de coronavirus, celle-ci reprendra dès que nous aurons à nouveau l’autorisation de sillonner les rues.

 

 

      Pour l’équipe de l’ASP, le Président Pasteur Blanchard

 

10:45 Publié dans Editorial | Lien permanent | Commentaires (0)

13/03/2020

Maraude du 12 / 03 / 2020.......

 

 

 

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10/03/2020

Publicité : plaire au consommateur ? Non, plaire au politiquement correct, bien sûr !

 

 



 

Il fut un temps pas si lointain où les publicités avaient pour mission de vanter le produit, de montrer son utilité, de convaincre le consommateur qu’il remplissait mieux que tout autre l’objet pour lequel il avait été conçu. Ainsi le boucher vantait-il la tendreté de sa viande, le pâtissier le fondant de ses gâteaux, le coutelier l’aiguisage de ses lames, le libraire l’intérêt de ses bouquins, le tailleur la coupe de ses costumes, le banquier les conditions financières avantageuses de ses prêts, etc.

 

 

 

Tout cela est révolu. La satisfaction du client ? Les publicitaires, apparemment, s’en cognent. Et ceux qui les missionnent aussi. Un produit ne se juge plus qu’à l’aune des hautes vertus morales de la société qui le commercialise, le publicitaire est devenu une manière de curé janséniste, la Rolex™ en plus.

 

 

 

La preuve par la dernière publicité de la chaîne Ibis, diffusée sur les chaînes de télé depuis quelques mois : « La chaîne du groupe AccorHotels s’affiche avec une nouvelle signature en anglais pour marquer son positionnement international », explique le site ladn.eu (« média de l’innovation ») : « Ibis et l’agence BETC ont créé une nouvelle campagne internationale qui prône l’ouverture avec le slogan “We are Open”. La publicité reprend les codes d’un clip de slam sur une musique du rappeur londonien Kojey Radical. » Dans ce spot, il n’est nulle question de literie confortable, de petit déjeuner continental ou de bon rapport qualité-prix – ce que recherche très prosaïquement le Français moyen. Il n’est, d’ailleurs, pas question non plus de Français du tout. Dans cette pub, tout n’est que diversité heureuse en perpétuel mouvement, tour de Babel festive sauvée par le globish et convivialité LGBT : des groupes d’individus vibrionnants s’enlacent et se délacent, se font et se défont sur l’écran.

 

 

Comme l’exprime fort bien un commentateur sur la Toile : « C’est dingue, ça pourrait être une pub pour absolument n’importe quoi (voiture, fringues, charcuterie bio, médicaments…). » Évidemment car, désormais, le produit importe peu, le consommateur aussi : satisfaire ses basses attentes matérielles frise la démagogie – le populisme commercial, pourrions-nous dire -, seule compte l’éthique qui transcende les secteurs d’activité. Une pub peut donc ne rien avoir avec l’utilité concrète de son objet. Peu importe la qualité du sommeil, de l’accueil ou du service, votre seul critère de choix doit être l’engagement visible de l’enseigne pour les bonnes causes du moment. Tout le reste est infiniment vulgaire. « We are open », on vous dit. Et le client a intérêt à l’être aussi. Et tant pis s’il cherche justement, dans une chambre d’hôtel, la quiétude et la sécurité qu’offre une porte fermée à double tour. On n’est pas à un paradoxe près.

 

 

 

De la même façon que le politique cherche moins à plaire au peuple – dont il est censé porter les aspirations – qu’à une élite qui le juge, le jauge et décide de sa survie, l’entreprise cherche moins à satisfaire le client – ce plouc qui, dans un hôtel, cherche bêtement à se reposer – qu’à fayoter, à cocher des cases qui feront de lui un « bon élève » : il est à noter, depuis les années 2000, l’essor des agences de notation dites extra-financières et notamment « sociétales », classant les entreprises selon des critères non plus de rentabilité mais de moralité.

 

 

 

La religion de ce nouveau monde qui, en naissant, criait pourtant « Ni Dieu, ni maître » est glaçante. Au plus fort de l’influence de l’Église catholique en France, je ne crois pas qu’on ait jamais vu un poissonnier accrocher le chaland en criant « Je récite tous les jours le chapelet » plutôt qu’« il est frais mon poisson », une vendeuse de chaussures – ou de n’importe quoi d’autre – convaincre les ménagères d’acheter sa camelote en en montrant son col boutonné jusqu’en haut, preuve de sa grande vertu.

 

 
 

09:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

06/03/2020

Maraude du / 5 / 03 / 2020.......

 

 

 

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