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20/03/2020

LES SDF NE MEURENT PAS QUE L'HIVER (1).

 

 

 

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... Mais aussi en été  

 

loin de tout

 

tapage médiatique.

 

Samedi matin, une femme de 46 ans sans-abri a été retrouvée morte de froid”. Chaque hiver, les “victimes du froid” sont pour quelque temps à la une des journaux : une rengaine annuelle qui jette un coup de projecteur sur la situation tragique des sans-abri. 

 

Mais les rigueurs de l’hiver sont loin d’être les seuls périls qui guettent les "gens de la rue". Alors que dons et secours se raréfient, leur "voyage" peut aussi bien se terminer au printemps, en été ou en automne et dans l’indifférence générale.

 

Quelle que soit la saison, un SDF meurt chaque jour en France. Pour l'année 2018, 414 décès, au moins, sont à déplorer. 

 

 

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Environ 1/3 des décès

 

 

surviennent en hiver, si l'on se base sur les statistiques publiés par le collectif "Les Morts de la Rue" pour l'année 2017.

 

 

 

Période de décès

 

Printemps

24.8 %

Eté

21.1 %

Automne

29.  %

Hiver

25.1 %

 

 

 

 

Ces informations sont hétérogènes dans la forme et le niveau de détail. Mais, elles tendent à prévenir une éventuelle surmortalité liée aux grands froids. Il faut toujours interprêter les statistiques avec prudence et privilégier l'action sur le terrain. Se limiter à un aspect purement quantitatif conduit à l'impasse. Ces chiffres n'en demeurent pas moins terribles.

 

 

Christophe Louis, Président du collectif "Les Morts de la Rue" affirme que "peu de décès sont liés au froid". Pour lui, “ce n’est pas le froid qui tue, c’est la rue”. La rue,ses multiples dérives et ses multiples dangers qui peuvent, rapidement, mener à la mort.

 

 

La violence

 

 

serait la cause de plus de la moitié des décès, selon les chiffres de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale.

 

 

 

 

Causes du décès

 

Mort violente

56.5 %

Mort naturelle soudaine

32.1 %

Maladie

11.4 %

 

 

 

 

L’alcool mais aussi des agressions sauvages en sont l’origine. Mais, qui agresse qui ? Bien des maladies touchent les SDF, particulièrement exposés par leur vie errante. De plus, beaucoup ne désirent pas se soigner ou n'ont pas les moyens de le faire. Il y a aussi les suicides dont le nombre est difficile à préciser. Certes, le froid peut tuer mais les grandes chaleurs provoquent de nombreux cas de déshydratation et d'arrêts cardiaques. La pollution au ras du trottoir, aux abords du périphérique est la cause de nombreux problèmes respiratoires. Quant aux bouches d'aération du métro qui réchauffent tant, elles distillent pneumonies et rhumatismes...

 

 

 

A suivre...   

 

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10/03/2020

Publicité : plaire au consommateur ? Non, plaire au politiquement correct, bien sûr !

 

 



 

Il fut un temps pas si lointain où les publicités avaient pour mission de vanter le produit, de montrer son utilité, de convaincre le consommateur qu’il remplissait mieux que tout autre l’objet pour lequel il avait été conçu. Ainsi le boucher vantait-il la tendreté de sa viande, le pâtissier le fondant de ses gâteaux, le coutelier l’aiguisage de ses lames, le libraire l’intérêt de ses bouquins, le tailleur la coupe de ses costumes, le banquier les conditions financières avantageuses de ses prêts, etc.

 

 

 

Tout cela est révolu. La satisfaction du client ? Les publicitaires, apparemment, s’en cognent. Et ceux qui les missionnent aussi. Un produit ne se juge plus qu’à l’aune des hautes vertus morales de la société qui le commercialise, le publicitaire est devenu une manière de curé janséniste, la Rolex™ en plus.

 

 

 

La preuve par la dernière publicité de la chaîne Ibis, diffusée sur les chaînes de télé depuis quelques mois : « La chaîne du groupe AccorHotels s’affiche avec une nouvelle signature en anglais pour marquer son positionnement international », explique le site ladn.eu (« média de l’innovation ») : « Ibis et l’agence BETC ont créé une nouvelle campagne internationale qui prône l’ouverture avec le slogan “We are Open”. La publicité reprend les codes d’un clip de slam sur une musique du rappeur londonien Kojey Radical. » Dans ce spot, il n’est nulle question de literie confortable, de petit déjeuner continental ou de bon rapport qualité-prix – ce que recherche très prosaïquement le Français moyen. Il n’est, d’ailleurs, pas question non plus de Français du tout. Dans cette pub, tout n’est que diversité heureuse en perpétuel mouvement, tour de Babel festive sauvée par le globish et convivialité LGBT : des groupes d’individus vibrionnants s’enlacent et se délacent, se font et se défont sur l’écran.

 

 

Comme l’exprime fort bien un commentateur sur la Toile : « C’est dingue, ça pourrait être une pub pour absolument n’importe quoi (voiture, fringues, charcuterie bio, médicaments…). » Évidemment car, désormais, le produit importe peu, le consommateur aussi : satisfaire ses basses attentes matérielles frise la démagogie – le populisme commercial, pourrions-nous dire -, seule compte l’éthique qui transcende les secteurs d’activité. Une pub peut donc ne rien avoir avec l’utilité concrète de son objet. Peu importe la qualité du sommeil, de l’accueil ou du service, votre seul critère de choix doit être l’engagement visible de l’enseigne pour les bonnes causes du moment. Tout le reste est infiniment vulgaire. « We are open », on vous dit. Et le client a intérêt à l’être aussi. Et tant pis s’il cherche justement, dans une chambre d’hôtel, la quiétude et la sécurité qu’offre une porte fermée à double tour. On n’est pas à un paradoxe près.

 

 

 

De la même façon que le politique cherche moins à plaire au peuple – dont il est censé porter les aspirations – qu’à une élite qui le juge, le jauge et décide de sa survie, l’entreprise cherche moins à satisfaire le client – ce plouc qui, dans un hôtel, cherche bêtement à se reposer – qu’à fayoter, à cocher des cases qui feront de lui un « bon élève » : il est à noter, depuis les années 2000, l’essor des agences de notation dites extra-financières et notamment « sociétales », classant les entreprises selon des critères non plus de rentabilité mais de moralité.

 

 

 

La religion de ce nouveau monde qui, en naissant, criait pourtant « Ni Dieu, ni maître » est glaçante. Au plus fort de l’influence de l’Église catholique en France, je ne crois pas qu’on ait jamais vu un poissonnier accrocher le chaland en criant « Je récite tous les jours le chapelet » plutôt qu’« il est frais mon poisson », une vendeuse de chaussures – ou de n’importe quoi d’autre – convaincre les ménagères d’acheter sa camelote en en montrant son col boutonné jusqu’en haut, preuve de sa grande vertu.

 

 
 

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03/03/2020

La désoccidentalisation de l’Alliance atlantique et le militarisme Allemand à la Conférence de Munich

 

 

 

 

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Cet article est disponible en 5 langues sur le webmagazine http://www.les7duquebec.net

 

 

 

 

 

La 56e Conférence de Munich sur la sécurité s'est achevée le dimanche 16 février 2020 sans que les participants soient parvenus à un consensus sur la "désoccidentalisation" ("Westlessness" en anglais), le thème sous lequel était placée la conférence. C’est sous ce vocable typiquement impérialiste chauvin que les puissances du bloc «occidental» dissimulent leurs différends et leur âpre guerre commerciale. La puissance américaine, plus du tout hégémonique, préconise que les puissances économiques européennes serrent les rangs autour du parapluie nucléaire étatsunien de plus en plus contraignant et de moins en moins protecteur, alors que l’Allemagne et la France proposent plutôt de prendre leur distance face à l’agressive Amérique qui se dirige tout droit vers le krach boursier, la déliquescence militaire (malgré des dépenses somptuaires qui ressemblent davantage à du gaspillage), et vers la faillite économique et monétaire. Il sera bientôt terminé le règne du pétrodollar.  (1)

 

 

Dans un contexte de déclin général et de forte détérioration des relations entre les États-Unis et l'Union européenne, Washington a envoyé une délégation bipartite de fonctionnaires de la Maison Blanche et de membres du Congrès à cette Conférence afin de menacer les pays européens pour qu’il cesse de faire affaire avec la société de télécommunications chinoise Huawei. Concession que Washington a obtenue de certains de ses larbins comme le Canadien Justin Trudeau, qui ne finit pas d’en payer le prix en parts de marché agricole chinois perdues.

 

 

La conférence a fait suite aux annonces de l'Allemagne, de la France et, plus récemment, du Royaume-Uni, qui ont annoncé qu'ils n'interdiraient pas Huawei dans leurs réseaux de télécommunications…et voilà la réponse du pays du Brexit que les analystes rangeaient docilement dans le soi-disant « camp anglo-saxon » sous la botte de Donald Trump (sic).

 

 

Alors que les États-Unis affirment que les infrastructures fournies par Huawei permettraient à la Chine d'espionner les communications de ses alliés, Pékin rétorque que Washington veut garder le contrôle des infrastructures de communication mondiales pour mener ses propres écoutes téléphoniques, ce que tout un chacun des «partenaires» des Yankees sait déjà. Pour les puissances occidentales, le dilemme se résume donc de savoir par qui ils seront espionnés?

 

 

Quelques jours avant la conférence de Munich sur la sécurité, le Washington Post a rapporté que les services de renseignement américain espionnaient les communications cryptées des gouvernements du monde entier depuis cinq décennies, grâce à la propriété secrète de la CIA d'une société de sécurité mondiale basée en Suisse… et voilà pour la «neutralité et le secret bancaire» des banquiers helvétiques. L’occidentalisation c’est surtout cela, la domination hégémonique de l’Amérique. Tant que la superpuissance partageait le fruit de ses rapines commerciales, militaires et financières ça pouvait aller pour ses alliés tétaniser, mais du jour où il en coute davantage qu’il n’en rapporte aux partenaires de faire partie de ce club de brigand, l’Alliance est tiraillée de toute part comme au Moyen-Orient depuis quelque temps.

 

 

 

LA SUITE DE L’ARTICLE SUR LE WEBMAGAZINE :  https://les7duquebec.net/archives/252562

 

 

 

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11/02/2020

Les éducateurs et enseignants ont un rôle majeur pour armer mentalement les générations à venir

 

 

 

 

 

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Marion Maréchal alerte sur la nocivité des écrans :

 

[…] Plusieurs symptômes se sont multipliés avec l’omniprésence des écrans comme la baisse des capacités cognitives (les générations nées après 2000 sont les premières dont le QI sera inférieur aux précédentes), l’augmentation de l’anxiété, les troubles relationnels, les troubles du sommeil, la myopie jusqu’à développer l’apparition de véritables pathologies addictives. Certains hôpitaux ont dû ouvrir des services spécialisés pour accueillir de très jeunes enfants accrocs aux écrans ayant développé des symptômes proches de l’autisme et nécessitant une véritable désintoxication.

 

Quelle irresponsabilité, dans ces conditions, de voir ainsi fleurir les écrans dans les salles de classe alors que l’école devrait précisément être un sanctuaire pour le cerveau des enfants déjà largement éprouvé par cette surexposition numérique. Rappelons que les enfants qui passent deux heures par jour devant la télévision à l’école primaire ont deux fois plus de risques de sortir du système scolaire sans diplôme. Certains concepteurs des GAFAM l’ont bien compris et, particulièrement au fait du danger potentiel de ces technologies, inscrivent leurs enfants dans des no-tech schools (écoles sans écrans) pour les protéger.

 

Le cerveau est un organe souple dont les connections neuronales se façonnent en fonction de notre mode de vie. Avec l’évolution de l’intelligence artificielle, le cerveau humain va être de plus en plus secondé voire remplacé par des outils souvent plus performants que lui. Combien de personnes continuent de calculer de tête alors que la calculette est à disposition sur le téléphone ? Pourquoi mémoriser des informations alors que tout est si rapidement disponible sur le net ? Le cerveau est fainéant, une étude menée aux Etats-Unis a conclu que vous mémorisez moins efficacement une image si vous la prenez également en photo. Quand le cerveau a la possibilité de se reposer sur la technologie, il est moins enclin à faire un effort.

 

Aujourd’hui mais encore davantage demain, utiliser certaines de nos capacités cognitives ne relèvera plus du besoin mais deviendra un véritable choix.

 

Les éducateurs et enseignants ont un rôle majeur pour armer mentalement les générations à venir et ainsi préserver leur intelligence. Les élèves et étudiants doivent apprendre à trier et à comprendre les informations, à lire des textes longs et exigeants, à exercer leur mémoire, y compris par cœur, à pratiquer l’écriture manuscrite, à réguler la place du numérique. Et enfin à s’ouvrir l’esprit à tous les points de vue quand les réseaux sociaux les enferment dans un couloir idéologique par des publications sélectionnées en fonction de leurs « likes » et de leurs centres d’intérêt.

 

Telle sera la condition pour former des hommes et femmes qui ne soient pas des consommateurs frénétiques, les esclaves des campagnes marketing ou des citoyens manipulés. C’est aussi notre ambition à l’ISSEP.

 

 

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28/01/2020

L’Europe, un faux géant qui pèse si peu face à l’hégémonie américaine !

 

 

 

 

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Je ne suis pas un économiste et justement pour cette raison, je me suis souvent et naïvement posé la question de la dictature économique des USA au travers du dollar, dans les échanges internationaux.

 

 

 

Les exemples récents des injonctions américaines, immédiatement suivies d’effet pour éviter des sanctions contre les États ou sociétés commerçant avec l’Iran, en particulier la France, ne laissent pas de m’étonner !

 

 

Je pensais simplement qu’un système de troc entre deux pays commerçant de façon bilatérale pouvait contourner les diktats yankee d’un président qui dénonce sans vergogne des accords pris par son prédécesseur ! Et que, mieux encore, l’Union européenne, grande puissance économique, et son euro pouvaient s’opposer à l’arbitrage international autoproclamé de Washington…

 

 

Las, en dépit de ses 514 millions d’habitants – 448 millions après le Brexit -, l’Europe ne pèse que peu face aux 330 millions d’Américains. Car, en dépit de son sigle officiel, UE, l’union ne fait pas sa force car elle est factice et aléatoire, bien que désignée comme « une association politico-économique ».

 

 

Une excellente analyse de ses faiblesses m’est justement donnée dans Le Figaro par un collectif d’experts qui répond à mes innocents questionnements.

 

 

Politique commune, en particulier étrangère, puissance militaire et surtout monnaie renforcée et donc internationalisée sont les voies que l’Union doit intégrer pour peser à égalité avec l’Oncle Sam qui ne se retient pas de nous « trumper » à son pur et unique profit !

 

Je retiens la conclusion des auteurs qui interpelle le nouveau Parlement européen : « Si nous ne nous réveillons pas, si le Parlement ne fait pas pression sur les États pour davantage de souveraineté et plus d’euro, nous risquons de subir encore longtemps des décisions américaines unilatérales. »

 

 

Et de conclure très justement : « N’est-il pas temps pour l’Europe de se mobiliser enfin pour définir et mettre en œuvre sa propre politique étrangère ? »

 

 

Et chacun sait qu’une politique étrangère résolue ne peut être engagée et affirmée que grâce à son bras armé. Et, en l’occurrence (cherchez l’erreur), c’est encore l’OTAN !

 

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21/01/2020

Université : le terrorisme intellectuel frappe de nouveau:

 

 

 

 

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Le cancer de la « correction politique », qui sème ses métastases dans tous les secteurs de la société, a contaminé désormais les institutions les plus brillantes de la nation. Des étudiants préparant l’agrégation de lettres modernes avaient, il y a deux ans, rédigé une demande comminatoire au jury de l’épreuve, où on le sommait de définir « l’attitude à adopter et le vocabulaire à utiliser pour décrire ces textes ». Ces textes sont des œuvres « classiques », soupçonnées de véhiculer des « discours oppressifs », c’est-à-dire promouvant apparemment le sexisme, la misogynie, l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie, etc. En l’occurrence, « Oaristys », œuvrette de jeunesse d’André Chénier, présentait prétendument une « scène de viol ».

 

 

Sur son site Transitions, revue et séminaire, Hélène Merlin-Kajman, de la Sorbonne nouvelle, vient d’exprimer ce qui est sans aucun doute l’indignation d’une grande partie des membres de l’Université en arguant que la littérature est fondamentalement une convention, c’est-à-dire une forme fondée sur un travail de l’imagination, destinée à susciter des effets de plaisir, d’admiration (et sans doute de rejet), dont l’interprétation est un jeu subtil et complexe de références, de rapprochements, de mise à distance. Or, en ravalant l’œuvre de jeunesse, inspirée du poète grec antique Théocrite, à une apologie du viol, on s’interdit toute analyse authentique.

 

 

On ajoutera qu’on se moule dans l’uniforme de la maréchaussée de la pensée, vocation dont semble éprise toute une bande de terroristes intellectuels qui voudraient reconduire ici les dérives de l’Université américaine, où le « trigger warning », qui consiste à « avertir » les étudiants de la « nocivité » idéologique d’un contenu, impose une censure dont sont l’objet les professeurs.

 

 

Marc Hersant, professeur, lui aussi, de la Sorbonne nouvelle, qui publiera bientôt un essai sur cette affaire, souligne combien, maintenant, la littérature, y compris celle des Temps anciens, qu’il s’agirait de mettre à distance, est fragilisée et soumise à une inquisition réductrice, niant la notion de code (du reste, la vie, ce roman, est elle-même imprégnée de conventions).

 

 

On veut faire de la littérature un canal propagandiste en oubliant que l’humain y est interrogé, par-delà le bien et le mal (les œuvres édifiantes ayant disparu dans les oubliettes de la mémoire culturelle).

 

 

Et ce chantage n’est pas seulement intellectuel : il peut aboutir à la violence, comme la séquestration, par exemple, en mars dernier, d’une partie des comédiens qui voulaient jouer, à la Sorbonne, Les Suppliantes, d’Eschyle, dont certains devaient arborer des masques noirs.

 

 

Rappelons qu’André Chénier fut emprisonné par les jacobins et guillotiné deux jours avant la chute de Robespierre (lisez Stello, d’Alfred de Vigny !). Le sinistre Fouquier-Tinville aurait déclaré : « La République n’a pas besoin de poète. » Ses héritiers semblent ranimer son programme.

 

 

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14/01/2020

Quand vous perdez votre travail, vous êtes exclu de tout:

 

 

 

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Installé au premier étage du McDonald’s, place de la République, Michel observe le cortège avec tiédeur. Lui non plus ne travaille pas, aujourd’hui. Divorcé à la veille de sa cinquante et unième année, cet ancien expert-comptable a tout perdu.

 

 

Il s’approche de la borne, confus et frigorifié, les bras croisés sur un sac vide : « Excusez-moi… ça ne vous embête pas de me prendre un cheeseburger ? » Son bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles et son écharpe levée jusqu’au nez ne laissent passer qu’un regard timide. Cet homme n’a pas l’habitude de mendier. Nous passons la commande et trouvons une table à l’étage. « Si je ne prenais rien, je ne pouvais pas m’installer », dit-il.

 

 

Dehors, les manifestants occupent progressivement la place. De premières fumées noires se mêlent aux jets de lacrymo. Il n’est que 14 h 30. « Je les comprends, la vie est dure, soupire-t-il en ôtant son couvre-chef, mais eux, ils ont un travail, peut-être même une famille. »

 

 

Michel a 51 ans. Divorcé au printemps dernier, cet ancien expert-comptable vit désormais chez sa sœur aînée, en banlieue parisienne. La journée, il la passe dehors : « Quand vous perdez votre travail, vous êtes exclu de tout. » Après s’être inscrit à Pôle emploi, Michel a presque tout essayé en se formant, notamment, aux nouveaux outils de recherche, sites, réseaux sociaux et autres plates-formes d’annonces professionnelles.

 

 

Mais son téléphone portable ne lui permet ni de consulter ses mails ni de télécharger une application : « Comment voulez-vous que je trouve un travail à 50 ans avec ce truc ? » Le moral en berne, les yeux rivés sur l’un des slogans, « rêve générale », il repose la moitié de son cheeseburger sur le plateau : « Finalement, je suis devenu hors système. »

 

Moins d’emplois en 2020

 

Le 14 novembre dernier, selon l’INSEE, le taux de  avait augmenté de 0,1 point au troisième trimestre (soit 27.000 personnes de plus). Selon la même étude, cette légère hausse concerne les hommes de plus de 50 ans, passant de 6,3 % à 6,4 %. Si l’économie française connaît de meilleurs résultats que la plupart de ses voisins européens, les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévoient une chute brutale des créations d’emplois à partir de l’année prochaine.

 
 

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07/01/2020

Des policiers menacés à leur domicile : un pas de plus vers le terrorisme intellectuel ?

 

 

 

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Alors que la police, comme beaucoup d’institutions, est en crise, on apprend par l’AFP que des courriers anonymes auraient été adressés aux domiciles de policiers, notamment de CRS en déplacement. Plusieurs syndicats, dont Alternative Police (CFDT) et Unité SGP Police (FO), ont fait part de leur « inquiétude » et de leur « effroi ». Le premier a « alerté le ministre de l’Intérieur et plus généralement le gouvernement sur la récurrence de ces menaces qui appellent à la plus grande fermeté », tandis que le second déclare que « nous avons passé un palier supplémentaire d’une République en passe de faillir, parce que ses seuls remparts sont attaqués et menacés dans leurs chairs ». Un pas de plus vers le terrorisme intellectuel ?

 

 

Il faut dire qu’il y a de quoi être effrayé. Ainsi, l’un des courriers envoyés est signé ACAB, acronyme de « All Cops Are Bastards », soit, en français, « Tous les flics sont des salauds », reprenant le titre d’un film de Stefano Sollima (2012). Mais il ne s’agit pas, ici, de cinéma. On peut y lire : « Je suis sûr que vous êtes fiers, quand vous rentrez de votre sortie hebdomadaire, du nombre de blessés que vous avez laissés sur le carreau. […] Le monde des bisounours est terminé, à partir de maintenant, ce sera œil pour œil. Pensez à votre famille que vous laissez seule les week-ends. Pour chaque citoyen blessé, ce sera un membre de famille de FDO qui subira les mêmes préjudices et sans remord. »

 

 

Christophe Castaner a réagi sur Twitter : « Tout doit être fait pour identifier les auteurs de cette infamie. Je n’accepterai jamais que l’on menace ceux qui nous protègent, jusque dans leurs foyers ! Ces actes doivent être condamnés par tous. » On souhaiterait, en effet, que la lumière fût rapidement faite sur ces intimidations, pour éviter que les rumeurs ne se développent, voire des théories du complot. Plaisantins de mauvais goût, membres de groupuscules ultras et anarchistes, barbouzes faisant monter la température pour susciter une demande d’ordre, provocations pour justifier le régime dérogatoire des retraites des policiers ? Toutes les hypothèses peuvent courir, même si la patte de l’extrême gauche semble privilégiée.

 

 

Quoi qu’il en soit, de tels faits montrent à quel point l’autorité de l’État s’est délitée et combien la violence est devenue chose ordinaire. La dictature de la bien-pensance étend partout son emprise. Chaque jour s’exerce une forme de terrorisme intellectuel, voire physique contre les dissidents. Qu’on se souvienne, par exemple, comment un conseiller régional du Rassemblement national, qui allait annoncer sa candidature à la mairie de Nîmes, a été agressé, fin octobre, par une dizaine de militants antifas. Faut-il parler de Christine Kelly, victime de menaces de mort parce qu’elle anime, sur CNews, l’émission « Face à l’info » où intervient Éric Zemmour ?

 

 

Dans ces occasions, on n’a pas beaucoup entendu notre ministre de l’Intérieur s’émouvoir. Le moulin à paroles du gouvernement ne semble se déclencher que quand il y trouve son intérêt. Beaucoup de commentateurs s’interrogent, d’ailleurs, sur l’impunité dont bénéficient les Black Blocs dans les manifestations. Les autorités seraient-elles incapables d’empêcher quelques centaines de personnes de nuire ? En tirent-elles un bénéfice politique ? Ou, tout simplement, font-elles preuve, dans ce domaine comme dans d’autres, de leur impéritie ?

 
 
 

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27/12/2019

Mort d’un SDF dans les quartiers chics de Paris : les leçons d’une tragédie:

 

 

 

 
Il y a les tragédies qui font la une des journaux télévisés. Et d’autres, plus discrètes, passées sous boisseau par manque de temps ou d’intérêt.
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 
Journaliste, écrivain
 
 
 
      

Il y a les tragédies qui font la une des journaux télévisés. Et d’autres, plus discrètes, passées sous boisseau par manque de temps ou d’intérêt. Ces dernières n’en sont pas moins révélatrices de l’actuel état de notre société. Ainsi, Michal, un SDF tchèque de 66 ans, est mort de froid dans la nuit de mercredi à jeudi, en plein dans un parking souterrain de l’avenue Matignon, en plein « Triangle d’or » parisien.

 

 

 

Relaté par Le Parisien, ce témoignage : « Venu d’Europe de l’Est pour étudier à Paris, cet homme qui parlait français “avec un fort accent” était tombé dans la précarité “très probablement à la suite d’un non-renouvellement de titre de séjour”, raconte Cédric Lautard, de l’association Les Enfants du Canal, qui lui venait en aide. » 

 

 

 

Le Michal en question, apprend-on de même source, n’avait pas osé, durant longtemps, demander un hébergement d’urgence, se contentant de vivre au jour le jour, et puis il avait fini par s’y décider récemment, car « il commençait à fatiguer ». Voilà qui est donc emblématique de la dinguerie et du délitement ambiant.

 

 

 

De deux choses l’une : ou cet homme devait être renvoyé chez lui, sachant que la République tchèque, ce n’est pas non plus l’enfer sur Terre, loin s’en faut. Ou il avait vocation à obtenir le statut d’immigré en situation régulière, voire celui d’une éventuelle régularisation ; il avait appris le français et son profil n’était pas exactement celui d’un djihadiste de combat.

 

 

 

Comme de plus en plus souvent, les autorités publiques ont choisi de ne pas choisir, de regarder ailleurs tout en laissant pourrir la situation. On voit le résultat. C’est la même logique infernale de l’immobilisme si « bien » incarnée par la jungle de Calais. On ne fait rien, on laisse faire tout en se disant que, jusque-là, ça va. Jusqu’au jour où cela ne va plus. Ou de pauvres hères meurent en tentant de se faire la belle par le tunnel sous la Manche ou en viennent à découdre avec les forces de l’ordre. En attendant d’autres morts, d’autres drames.

 

 

 

Un vieux débat léonin oppose de longue date ceux, persuadés les uns que l’injustice conduit au désordre, et les autres que le désordre mène à l’injustice. La vérité oblige à dire que les deux ont raison. Lors d’un récent « Bistro Libertés », émission phare de la chaîne dissidente TV Libertés, l’abbé Guillaume de Tanouärn revenait sur les émeutes de ces « gens du voyage » ayant bloqué une autoroute et mis à sac un quartier entier parce que l’un des leurs, emprisonné, n’avait pu se rendre aux obsèques de son frère.

 

 

 

Il affirmait en substance : « Il est injuste qu’une telle faveur lui ait été refusée, mais si ses proches n’avaient pas commis tant de désordre, tout cela aurait évidemment pu s’arranger. Quant à l’État, en refusant de faire régner l’ordre, il a été conduit à commettre une injustice. » Et comme à chaque nouveau drame, le gouvernement adopte des lois d’urgence au nom des grands principes, lois qu’il se refuse à faire appliquer au nom des bons sentiments. Ou quand le serpent se mord la queue…

 

 

 

 

 

 

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24/12/2019

Publicité : plaire au consommateur ? Non, plaire au politiquement correct, bien sûr !

 

 

 



 

Il fut un temps pas si lointain où les publicités avaient pour mission de vanter le produit, de montrer son utilité, de convaincre le consommateur qu’il remplissait mieux que tout autre l’objet pour lequel il avait été conçu. Ainsi le boucher vantait-il la tendreté de sa viande, le pâtissier le fondant de ses gâteaux, le coutelier l’aiguisage de ses lames, le libraire l’intérêt de ses bouquins, le tailleur la coupe de ses costumes, le banquier les conditions financières avantageuses de ses prêts, etc.

 

 

 

Tout cela est révolu. La satisfaction du client ? Les publicitaires, apparemment, s’en cognent. Et ceux qui les missionnent aussi. Un produit ne se juge plus qu’à l’aune des hautes vertus morales de la société qui le commercialise, le publicitaire est devenu une manière de curé janséniste, la Rolex™ en plus.

 

 

 

La preuve par la dernière publicité de la chaîne Ibis, diffusée sur les chaînes de télé depuis quelques mois : « La chaîne du groupe AccorHotels s’affiche avec une nouvelle signature en anglais pour marquer son positionnement international », explique le site ladn.eu (« média de l’innovation ») : « Ibis et l’agence BETC ont créé une nouvelle campagne internationale qui prône l’ouverture avec le slogan “We are Open”. La publicité reprend les codes d’un clip de slam sur une musique du rappeur londonien Kojey Radical. » Dans ce spot, il n’est nulle question de literie confortable, de petit déjeuner continental ou de bon rapport qualité-prix – ce que recherche très prosaïquement le Français moyen. Il n’est, d’ailleurs, pas question non plus de Français du tout. Dans cette pub, tout n’est que diversité heureuse en perpétuel mouvement, tour de Babel festive sauvée par le globish et convivialité LGBT : des groupes d’individus vibrionnants s’enlacent et se délacent, se font et se défont sur l’écran.

 

 

Comme l’exprime fort bien un commentateur sur la Toile : « C’est dingue, ça pourrait être une pub pour absolument n’importe quoi (voiture, fringues, charcuterie bio, médicaments…). » Évidemment car, désormais, le produit importe peu, le consommateur aussi : satisfaire ses basses attentes matérielles frise la démagogie – le populisme commercial, pourrions-nous dire -, seule compte l’éthique qui transcende les secteurs d’activité. Une pub peut donc ne rien avoir avec l’utilité concrète de son objet. Peu importe la qualité du sommeil, de l’accueil ou du service, votre seul critère de choix doit être l’engagement visible de l’enseigne pour les bonnes causes du moment. Tout le reste est infiniment vulgaire. « We are open », on vous dit. Et le client a intérêt à l’être aussi. Et tant pis s’il cherche justement, dans une chambre d’hôtel, la quiétude et la sécurité qu’offre une porte fermée à double tour. On n’est pas à un paradoxe près.

 

 

De la même façon que le politique cherche moins à plaire au peuple – dont il est censé porter les aspirations – qu’à une élite qui le juge, le jauge et décide de sa survie, l’entreprise cherche moins à satisfaire le client – ce plouc qui, dans un hôtel, cherche bêtement à se reposer – qu’à fayoter, à cocher des cases qui feront de lui un « bon élève » : il est à noter, depuis les années 2000, l’essor des agences de notation dites extra-financières et notamment « sociétales », classant les entreprises selon des critères non plus de rentabilité mais de moralité.

 

 

La religion de ce nouveau monde qui, en naissant, criait pourtant « Ni Dieu, ni maître » est glaçante. Au plus fort de l’influence de l’Église catholique en France, je ne crois pas qu’on ait jamais vu un poissonnier accrocher le chaland en criant « Je récite tous les jours le chapelet » plutôt qu’« il est frais mon poisson », une vendeuse de chaussures – ou de n’importe quoi d’autre – convaincre les ménagères d’acheter sa camelote en en montrant son col boutonné jusqu’en haut, preuve de sa grande vertu.

 

 

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