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08/05/2018

MÊME PAS PEUR ! SI :

 

 

  DE DÉSIGNER L’ENNEMI !

 

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Depuis peu, officiellement, « on est en guerre » ! Mais chut, on n’a pas d’ennemi.

 

 

 
 
 
Professeur
 
 
 

L’anesthésique est employé depuis de nombreuses années et de plus en plus fréquemment ; la population subit des blessures, alors on l’endort ! Le chloroforme est efficace et même si, sur le moment, la nouvelle blessure fait mal, comme le badaud ne sentira rien par la suite, il le dit haut et fort : « Même pas peur ! »

 

 

 

Mais si le chloroforme annihile la douleur, à trop forte dose, il entraîne des dégâts au cœur, au cerveau, puis c’est la mort ! C’est ce qui se passe avec les attaques islamistes depuis des décennies ; tous les moyens sont employés par nos dirigeants (mondialistes, naïfs ou machiavéliques) pour endormir les concitoyens : les auteurs sont fichés S (ah, ben, voyez, soyez rassurés, on les surveillait !) ; ils étaient inconnus des services de police (ben, comment vouliez-vous qu’on prévienne l’attentat ?) ; il était déséquilibré (la science psychiatrique a ses limites !) ; il s’était radicalisé soudainement (sa mère le jure : c’était un si gentil garçon !) ; ils sont français, belges ou suédois (la double nationalité entraîne une perte de repères) dixit l’expert ; ils crient tous Allah Akbar ! (ce ne sont pas de vrais musulmans ! assure l’imam) ; ils sont rentrés avec le flot de migrants (on a besoin d’ingénieurs et de médecins !), confirme le sociologue ; ces loups solitaires étaient en lien avec des réseaux au Maroc, en Espagne, en France et en Belgique (nous allons renforcer nos liens étroits pour lutter contre le terrorisme !), assurent les ministres à nouveau réunis.

 

 

 

 

C’est ainsi que l’on impose les idées par ces formules masquant la réalité ; idem avec les images et l’émotionnel (le petit Aylan sur la plage et l’accueil, aussitôt, en Allemagne, d’un million de migrants) ; mais on censure les images montrant l’horreur (Bataclan, Nice, Barcelone) pour la protection de la dignité humaine et ne pas violer les standards de la communauté !

 

 

 

 

Dernière remarque sur les idées, valorisées dans certains cas, condamnées dans d’autres : prenons l’exemple de l’avenir de la planète : si vous ne vous alarmez pas sur le réchauffement climatique, la fonte des glaces, la disparition du loup, du tigre ou du rhinocéros, les centrales nucléaires, le diesel, vous êtes un inconscient, un égoïste, et ne pensez nullement à vos enfants et petits-enfants ; peu importe, les prospectives hasardeuses, invérifiables dans le lot de drames annoncés, la qualité est de savoir prévenir plutôt que guérir, quitte à faire peur ! Dans le cas de ces attentats islamistes, user de ces mêmes qualités de prévoyance, de mise en garde, en désignant le danger : interdit ! On est islamophobe et on surfe sur les peurs !

 

 

 

Depuis peu, officiellement, « on est en guerre » ! Mais chut, on n’a pas d’ennemi ; ce dernier blesse, viole, tue, décapite, lapide, mitraille, dynamite, brûle, crucifie, on lutte contre l’invisible avec des armes redoutables : bougies et fleurs !

 

 

 

Je répéterai régulièrement cette argumentation imparable : si on ne peut désigner l’ennemi, pourquoi, lors des premiers attentats en France dans les années 80 (synagogue Cardinet, puis RER Saint-Michel, rue des Rosiers…), alors que les enquêtes s’orientaient sur les néo-nazis (tiens donc, on voulait déjà d’autres auteurs !), la foule défilait en montrant nommément l’ennemi « Le fascisme ne passera pas ! » ? Et pourquoi, quand on sut les véritables auteurs, plus personne ne le fit derrière la banderole « L’islamisme ne passera pas ! » ?

 

 

 

 
 

09:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

04/05/2018

Maraude du 03 /05 /2018........

 

 

 

01/05/2018

ÉDUCATION:

 

 

 

 

À LA CAMPAGNE, LES ÉCOLIERS SONT-ILS DES LAISSÉS-POUR-COMPTE 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

D’aucuns diront que des politiciens se font une clientèle en prenant la défense de la ruralité. Force est de constater, quelles que soient leurs arrière-pensées, que les campagnes sont le plus souvent abandonnées à leur sort. Des petits agriculteurs, qui vivotent plus qu’ils ne vivent, les pouvoirs publics ne se soucient que le temps d’un salon. De même, les écoles de villages, qui perdent leurs classes les unes après les autres, ou disparaissent, officiellement pour manque d’effectifs.

 

 

 

On vient, ainsi, d’apprendre que 200 à 300 classes seront fermées, à la rentrée prochaine, dans les zones rurales. Pour permettre le dédoublement des classes en réseau prioritaire, c’est-à-dire, le plus souvent, en ville. Comment faire autrement quand, pour des raisons budgétaires, on recrute moins de professeurs des écoles en 2018 qu’en 2017 (12.490 contre 13.001) ? Et comme les besoins augmentent, on « redéploye », comme on dit dans le jargon ministériel : bref, on déshabille Pierre pour habiller Paul.

 

 

 

À défaut d’une classe par niveau, les villages les plus chanceux auront deux niveaux par classe, ou trois, voire une classe unique. Ce n’est pas forcément rédhibitoire, si le maître est formé pour cet enseignement et si les élèves ne sont pas trop nombreux : certains peuvent même en tirer profit. Si l’école entière disparaît, pas d’autre solution que d’aller plus loin, dans l’école voisine.

 

 

 

Le ministère, qui, par sa taille, est devenu un monstre technocratique, aussi sensible qu’un galet, explique que, si l’on tenait compte des effectifs, ce sont 1.200 classes, au moins, qui fermeraient en zone rurale ! De quoi vous plaignez-vous ? Vous êtes favorisés, vous qui vivez à la campagne ! Ce n’est pas l’avis de la majorité d’entre eux, qui se sentent délaissés. Il est vrai qu’ils pèsent moins, électoralement, que les citadins. Pire : beaucoup voteraient pour le Front national !

 

 

 

Ce n’est pas seulement à l’école primaire que cette discrimination s’opère, mais aussi au collège et au lycée. À nous les longues balades en autobus, à nous les joies du ramassage scolaire, les levers matinaux, les rentrées tardives ! Sous les pavés, la plage, criaient les jeunes soixante-huitards, aujourd’hui boboïsés, mais on n’a pas trouvé le moyen de transformer la campagne en ville – sinon en la détruisant.

 

 

 

L’imagination n’est plus au pouvoir, le bon sens lui-même a quitté la place. Pourquoi a-t-on, dans le passé, supprimé les nombreux internats qui rapprochaient les enfants de leur établissement scolaire ? Ne cherchez pas : pour faire des économies. On manque déjà de surveillants : s’il fallait, en plus, créer des postes de maîtres d’internat, de responsables d’études ! Pourtant, on aurait pu mener de belles expériences, pédagogiquement efficaces !

 

 

 

Et les internats d’excellence, promus par Nicolas Sarkozy et le recteur de l’académie de Créteil, un certain Jean-Michel Blanquer : n’auraient-ils pas mérité d’être multipliés ? Mais les idéologues de gauche les dénonçaient comme élitistes et inégalitaires. Emmanuel Macron, en novembre 2017, a bien évoqué leur retour : « Nous allons multiplier les internats d’excellence dans les zones les plus rurales, où les déplacements sont un problème, dans les zones les plus urbaines, où rentrer à la maison parfois menace la capacité à réussir », a-t-il déclaré, le 14 novembre à Roubaix. Mais on attend toujours. Quand les poules auront des dents.

 

 

 

L’égalité parfaite ne peut exister entre la ville et la campagne. Ce n’est, d’ailleurs, pas souhaitable, quand on voit ce que sont devenus certains établissements urbains. Encore faudrait-il tenir compte des spécificités de la vie rurale pour donner à tous les Français un accès équitable au savoir.

 

 

 

11:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

27/04/2018

Maraude du 26 /04 /2018.........

 

 

24/04/2018

La croix, bannière :

 

 

 

 

 

 

 

 

De la résistance française à l’oppression laïciste:

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

À son corps défendant, la petite croix paisible d’un cimetière de campagne est en train de semer le trouble car elle indisposerait un pinailleur de la laïcité, de l’espèce de ceux, peut-être, qui, il y a quelques années, déifiaient l’étoile rouge ou la rose mitterrandienne.

 

 

 

 

 

Faisant fi d’une certaine tradition chrétienne française – qui ne compte plus ses bourreaux, tapis dans tous les recoins de la nation –, un habitant du village de Prinçay, dans la Vienne, s’est vigoureusement opposé au maire de sa commune, lequel, soutenu par les autres administrés, refusait d’accéder à sa demande : « Tout commence en 2014 lorsque Philippe Bonn, dont le père est enterré à Prinçay, écrit au maire de la commune pour que soit enlevée, au nom de la laïcité, la croix qui surmonte le portail en fer forgé du cimetière. L’homme s’appuie sur le fait qu’en 2002, lors de l’enterrement de son père, aucune croix ne figurait sur le portail en bois alors en place » (La Croix). Une croix, rappelle le maire, qui « était déjà présente sur l’ancien portail ».

 

 

 

 

 

 

Monsieur Bonn préférant sans doute remuer du vide plutôt que de s’infliger un examen de conscience qui l’éclairerait sur la stérilité de sa démarche – une croix sur une grille de cimetière, que je sache, ne fait pas de tapage nocturne ni ne dégrade le paysage ! –, le tribunal administratif de Poitiers a été saisi de cette ténébreuse affaire. Se trouvant fort démuni, ce dernier a alors demandé son avis au Conseil d’État, qui a répondu que cette innocente croix ne saurait être contraire à la laïcité, précisant « la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État ayant prévu cette exception »(Europe 1). La croix recevant la bénédiction de la loi de 1905, j’en suis tout retourné !

 

 

 

 

 

« Alors même qu’un cimetière est une dépendance du domaine public de la commune, la loi réserve notamment la possibilité d’apposer tels signes ou emblèmes sur les terrains de sépulture, les monuments funéraires et les édifices servant au culte », a ajouté ledit Conseil.

 

 

 

 

 

Et puisque cette affaire cruciale – c’est le cas de le dire ! – n’est pas encore tranchée, à la manière d’Alexandre, ce sera à nouveau au tribunal administratif de Poitiers de rendre sa décision dans les semaines à venir. Et on se demande encore pourquoi les tribunaux sont engorgés !

 

 

 

 

Au moins, cette histoire, plus absurde qu’un sketch des Monty Python – en nettement moins inventif –, confirme ce que le regretté Claude Chabrol pensait de la bêtise : « La bêtise est infiniment plus fascinante que l’intelligence, infiniment plus profonde. L’intelligence a des limites, la bêtise n’en a pas. »

 

 

 

 

 

En attendant, je continuerai de porter autour du cou la mienne, de croix, et malheur à qui voudrait me l’ôter !

 

 

 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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20/04/2018

Réponse tardive à Agora Vox :

 

 

 

Au FN, les SDF ont tout intérêt à être... « blancs européens »

 

 

 

 

 

 

 

la "maraude" à SDF dont il parle n'est pas la sienne. C'est celle du Pasteur Jean-Pierre Blanchard. Un autre beau cas d'espèce, car le pasteur est évidemment lui aussi... du FN. Une photo sans ambiguité le démontre : l'homme aux rouflaquettes (à l'époque il n'en a pas encore) y serre la main de Jean-Marie, le père de celle qui commande des études d'économies de notre visiteur du soir de SDF blancs. Le social, vu par le FN, ça donne... un tri sélectif : lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique." Les "patriotes" pourraient être aidés, les autres... on ne sait pas, pour ne pas être méchant. Chez notre pasteur, toutes les brebis "défavorisées" ne sont donc pas égales ; seules les blanches comptent. Vous qui pensiez que l'aide sociale était entière et ne s'arrêtait pas aux opinions politiques, c'est raté. Ce n'est pas le SAMU (sociail), ici ! Pour le pasteur trieur, pas de problèmes : il est devenu depuis secrétaire général du FN. Logique(1), il en était un pilier depuis longtemps comme il le dit lui-même : "le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué." Que faisait un pasteur dans le "paquebot", et sa dérive financière, réglée par un imprimeur (Fernand Le Rachinel) qui a fini par se rertourner contre son capitaine, c'est une autre histoire (un pasteur salarié du FN(2) et permanent, donc, comme l'indique l'Express du 3 octobre 2007 ?) : en tout cas, il ne semble pas qu'à cette époque il ait été pasteur à bord. En fait, notre si bon pasteur qui trie les bonnes brebis des mauvaises ne nous dit pas tout : il a un sacré passé derrière lui. Car son curriculum fourni benoîtement par ses propres amis, mérite amplement d'être illustré.

 

 

 

 

 

 

Selon lui-même, le traumatisme reçu sur la tête c'est celui de mai 68 :"dans les années 1970, les errements idéologiques de sa génération le pousseront au festival de l'île de Wight, dans les rangs de la Ligue communiste d'Alain Krivine, puis dans l'aile situationniste des Maoïstes (keske c'est ???), pour finir dans les fêtes de Lutte ouvrière." Il me fait penser à un gars de chez Agoravox qui a raconté plusieurs fois ici "son" île de Wight (ou il s'était endormi pour Hendrix). Sur son propre blog, le pasteur indique qu'il n'est pas resté en usine car "le travail en usine me déplaisait" (et écrit deux lignes plus loin être devenu plus tard un "ouvrier modèle")C'est pourquoi il a fait... l'armée : "je signais un contrat d'apprenti garçon de restaurant au Grand Balcon, l'hôtel le plus huppé de Mazamet. Mon engagement lors des événements de 68 inquiéta ma famille. Mon père, militaire de carrière, pensa qu'il n'y avait rien de plus sûr que l'armée. Je signais à Toulouse en septembre de la même année un contrat de trois ans dans l'armée de l'air." Pas mal, comme parcours : restait plus qu'à faire un tour de plus pour passer de l'extrême gauche à l'extrême droite (son père était en fait gendarme). Pas tout de suite, d'abord il lui faut d'abord quitter l'armée :"l'armée, ne sachant que faire de moi, se souvint que j'avais été garçon de restaurant et m'envoya au mess des officiers en plein cœur de la forêt noire en Allemagne à Hornisgrinde. Ce fût un véritable cauchemar où j’étais isolé dans une petite station couverte de neige pendant plus de six mois de l'année. Insupportable à un tel point que comme on le dit familièrement, je "pétais les plombs" au point de me faire expulser de l'armée. De retour à la maison, ce fut la grande révolte". Notre futur pasteur n'aimait pas les oppressants sapins, ce devait être ça. Mais voyons de quelle "révolte" il s'agît...

 

 

 

 

 

Car juste après l'épisode de Wight, notre militaire sapinophobe découvre la foi (c'est souvent une révélation, les religions révélées !) en se retrouvant d'abord "animateur" de l'Armée du Salut à Paris dans le 13e... pour se retrouver, toujours selon ses propres dires, "pasteur dans le 15e", après "un stage pastoral" et une "ordination au Saint Ministère" (ce qui parait expéditif(3), mais bon, les autorités religieuses peuvent le vérifier, je suppose, on leur fait confiance). Dans le XVeme, il y a effectivement trois lieux de culte : l"Eglise luthérienne de la Résurrection l'Église luthérienne du synode du Missouri et le Foyer de Grenelle. C'est alors qu'il devient le "chapelain" de... Jany LePen, qui est protestante, elle aussi (née Jeannine Marie Louise Paschos, et c'est aussi la présidente de SOS Enfants d'Irak). Un chapelain, c'est, rappelons la définition quelqu'un "chargé d'une chapelle ou d'une "paroisse personnelle" : maison noble, communauté linguistique, école, mouvement, unité militaire, etc. Il ne tient pas de registre et n'administre pas de territoire géographiquement déterminé, sa communauté se limitant aux fidèles qu'il rassemble". Chapelain de paquebot, alors, disons.... les chapelains étant aussi, "les officiers ecclésiastiques de la maison du roi et des princes, qui servent à leurs chapelles" : voilà notre homme servant un prince, ou une princesse, donc. Appelons-celle-ci Jany, alors. Et lui, ratichon, ce qui est beaucoup plus drôle : il n'y a pas que Jean-Marie Le Pen à dénicher de vieilles expressions françaises, mince !

 

 

 

"Ratichon" a fait un autre aveu dans son blog, on l'a vu : "deux mois plus tard, j'étais à l'Isle de Whight, avant de vivre toutes les dérives de ma génération" affirme-t-il, ce qui laisse les paris assez ouverts : cannabis ou coke (4)? Partouzes ou sexualité de groupe(5) ? Champignons ou alcool(6) ? On n'en saura pas plus, mais depuis plus de 40 ans, notre homme ne travaille donc pas, en tout cas(7). Pas à l'usine, en tout cas. Pasteur n'est pas vraiment un métier, à bien regarder. Curé non plus, mais le premier n'est pas obligé de faire croire à tout le monde qu'il ne couche pas avec sa bonne. Le pasteur est marié. Une rente, alors, disent les mauvaises langues. Signalons qu'aujourd'hui, pour être Pasteur, c'est un peu plus... long : il faut, je cite,"être titulaire d’un master pro (5 ans d’études) en théologie protestante délivré par l’Institut protestant de théologie (Paris-Montpellier) ou d’un diplôme reconnu équivalent. Il faut avoir l’autorisation de la Commission des ministères (CDM) pour entrer en proposanat (période probatoire en pleine responsabilité sur un poste). Ce proposant dure deux ans et comporte 3 sessions d’une semaine regroupant les proposants pour un temps de formation". Question salaire, il vaut mieux être protestant que catholique en tout cas : "dans l’Uepal(L'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, réunies en 2006), un pasteur débutant touche 1432, 65 euros net par mois. Après 30 ans de service, il touche 2318,75 euros."(8) C'est en effet toujours mleux que mendier comme un roumain ou être SDF (même blanc )

 

 

 

Oui, le curé-chapelain, aujourd'hui "responsable des actions sociales au sein du cabinet du secrétaire général" (sa patronne, la vice-présidente chargée des Affaires Sociales du FN s'appelant Marie-Christine Arnautu(9)), est un monsieur à qui on se confesse, où à qui on se confie, donc : il doit en savoir, notre bonhomme, me direz-vous. Oui, et c'est bien ce qui explique sa... longévité dans un parti qui n'a pas toujours digéré la cission Mégrétiste dont il a fait partie... Le confident donc de la première dame du parti, décrite ainsi dans Le Point : "Nous sommes chez M. et Mme Le Pen, à Rueil-Malmaison. Depuis qu'il est remarié avec Jany, le président du Front national a en effet quitté son viril castel de Saint-Cloud, n'y gardant que ses bureaux, pour partager le coquet domicile de sa femme. Un petit paradis, à dix minutes de la Défense, que Jany Le Pen, qui aime à se décrire comme une « femme au foyer », rechigne à quitter - on la comprend - pour se lancer dans l'arène politique". Une dame dont le pasteur ne tarit pas d'éloges, et qui a, disons, de drôles d'opinion sur la plèbe qu'elle ne rencontre jamais, tant elle a des habitudes disons i-un tantinet "bourgeoises" : "ce serait en tout cas un vrai bouleversement dans la vie de cette lève-tard, dont les journées sont rythmées par ses séances de gym, le coiffeur et les dîners en ville. Il y a quinze jours, l'apprentie politicienne prenait son premier bain de foule à la fête Bleu-blanc-rouge. Cette bourgeoise à la chevelure auburn y fut un peu déroutée par le public « lumpen » du FN. « Les braves gens du Front, quand je les embrasse, j'oublie complètement qu'ils sont moches », lâche- t-elle ingénument". Moches, comme les SDF du tract de la fille de son nouveau mari ? Il est vrai aussi que Jany s'est trouvé un deuxième ratichon : un grand défenseur des pygmées. Durant toute la balade, note le journal, la dame s'est baladée en arborant "un T-shirt avec les initiales du LPDR, le parti libéral démocrate de Russie de l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinosvki". Avec eux , c'est extrèmes-droites de tous les pays, unissez-vous ?

 

 

Réponses :

 

 

(1) Depuis 2005 je ne fais plus de politique,pour autant je reste fidèle à mes idées et voterais Marine aux présidentielles.

 

 

 

(2) Mais au banc de mon synode et du protestantisme je me suis tourné vers Jean-Marie Le Pen, mauvaise idée 3 ans plus tard je me retrouvais à la rue suite à la crise mégrétiste.

 

 

 

(3) Qui vous a fait Pape, pour décider ce qu’un synode doit faire pour ordonner ces pasteurs (voir article ci-joint).

 

 

 

 

(4) non

 

 

(5) non

 

 

(6) non, en fait j’étais Sorélien sans le savoir, ce qui choque mes amis, déjà à l’époque , je pouvais m’appliquer la maxime de mon cher Péguy «  la révolution sera morale, ou ne sera pas »

 

 

 

(7) J’ai travaillé jusqu'à 62 ans, ma retraite est fort modeste puisque je ne suis pas imposable,combien gagne un journaliste ?

 

 

(8) Les salaires dont vous parlez, concernent l’Alsace Lorraine encore sous le concordat, pas le reste de la France.

 

 

 

(9) Je salue mon amie Marie-Christine Arnautu,femme exemplaire de notre famille politique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18/04/2018

Maraude du 17 /04 /2018..........

 

 

17/04/2018

Alain de Benoist :

 

 

 

 Morale et politique - saints et ascètes sont rarement des machiavéliens !

 

 

 

 

Alain de Benoist.jpg

 

 

Intellectuel, philosophe et politologue
 
 
 
 

Dès son élection, Emmanuel Macron a fait de la « moralisation de la vie politique » son cheval de bataille. Là-dessus, Richard Ferrand et le couple François Bayrou-Marielle de Sarnez ont été obligés de quitter le gouvernement dans les conditions que l’on sait. Vous en pensez quoi ?

 

 

Honnêtement, rien du tout. Les histoires d’emplois fictifs, de comptes en Suisse, d’attachés parlementaires, de mutuelles bretonnes et que sais-je encore ne sont là que pour amuser la galerie. Elles ne sont là que pour distraire, au sens pascalien, une opinion publique qui n’est déjà plus depuis longtemps en état de distinguer l’historique de l’anecdotique. Leur seul effet positif est de discréditer toujours un peu plus une classe politique qui a effectivement démérité, mais pour de tout autres raisons. En dehors de cela, elles conduisent à croire que la vie politique doit se dérouler sous l’œil des juges, en même temps qu’elles généralisent l’ère du soupçon au nom d’un idéal de « transparence » proprement totalitaire. Et le mouvement s’accélère : on reprochera bientôt aux ministres de s’être fait offrir des caramels mous et d’avoir oublié de déclarer leur collection de moules à gaufres dans leur déclaration de patrimoine.

 

 

Quant aux lois destinées à « moraliser la vie publique », elles resteront à peu près aussi efficaces que celles qui prétendent moraliser la vie financière. Depuis le scandale de Panama (1892) – pour ne pas remonter plus haut -, les « affaires » ont de tout temps émaillé la vie politique. Pour y remédier, on légifère à grand bruit mais dans le vide. En bientôt trente ans, ce ne sont pas moins de dix lois différentes qui ont été adoptées à cette fin, depuis la loi du 11 mars 1988 sur la « transparence financière de la vie politique » jusqu’à celle du 9 décembre 2016 relative à la « lutte contre la corruption », en passant par celle du 29 janvier 1993 sur la moralisation des campagnes électorales et des procédures publiques. Aucune de ces lois n’a empêché de nouvelles « affaires » de surgir. Il en ira évidemment de même de celle que prépare le gouvernement.

 

 

 

Serait-il plus immoral de se faire offrir des costumes en douce (François Fillon) que d’attaquer la Libye (Nicolas Sarkozy), avec les résultats politiques que l’on sait ?

 

 

Évidemment pas, mais avec cet exemple, vous abordez indirectement la véritable question qu’il faut se poser : celle des rapports entre la politique et la morale. Tout le monde, bien entendu, préférerait être gouverné par des dirigeants intègres plutôt que par des corrompus. Mais la politique n’est pas un concours de vertu. Mieux vaut une franche fripouille, voire une sinistre crapule qui fait une bonne politique (il n’en a pas manqué dans l’Histoire), qu’un brave homme aux qualités morales incontestables qui en fait une mauvaise (il n’en a pas manqué non plus) – et qui, du même coup, discrédite jusqu’à ses qualités. La politique a pour but d’atteindre des objectifs politiques, pas des objectifs moraux. Ce qui a manqué à Louis XVI, c’est d’être aussi Lénine et Talleyrand. Les saints ou les ascètes sont rarement des machiavéliens !

 

 

 

La vérité est que les qualités politiques et les qualités morales ne sont pas de même nature. Elles n’appartiennent pas à la même catégorie. La politique n’a pas à être gouvernée par la morale, car elle a sa propre morale, qui veut que l’action publique soit ordonnée au bien commun. Elle n’est pas ordonnée à l’amour de tous les hommes, ou à l’amour de l’homme en soi, mais se préoccupe d’abord de ce que peut être le destin de la communauté à laquelle on appartient. À ceux qui pensent avoir tout dit lorsqu’ils ont proclamé que « tous les hommes sont frères », rappelons que la première histoire de frères est celle du meurtre d’Abel par Caïn.

 

 

 

La politique morale, émotionnelle et lacrymale, la politique des bons sentiments est en fait la pire politique qui soit. La politique qui consiste à multiplier les ingérences « humanitaires » au nom des droits de l’homme aboutit régulièrement à des désastres, comme on peut le voir aujourd’hui au Proche-Orient. Celle qui nous commande d’accueillir avec « générosité » tous les migrants de la planète confond tout simplement morale publique et morale privée. Celle qui consiste à gloser sur les « valeurs » pour mieux ignorer les principes est tout aussi invertébrée. Le politiquement correct relève lui aussi de l’injonction morale, pour ne rien dire de la « lutte-contre-toutes-les-discriminations ». Cette politique morale prend malheureusement toujours plus d’ampleur à une époque où le « bien » et le « mal », tels que les définit l’idéologie dominante, tendent de plus en plus à remplacer le vrai et le faux. Là comme ailleurs, le politique doit reprendre ses droits.

 

 

 

 

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

 
 
 
 
 

 

 

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13/04/2018

Charles Péguy, ce gêneur qui dénonçait "la puissance de l'argent"

 

 

Charles Péguy 1.jpg

 

 

 

S’il faut en croire François Bayrou, péguyste de toujours (il lui a consacré un mémoire de maîtrise), ses fervents se reconnaissent entre eux, forment une confrérie, presque une «cité». À quoi Alain Finkielkraut répond sèchement, lors d’un colloque récent au Sénat, qu’il n’a pas du tout envie d’être dans la même «cité» qu’Edwy Plenel, autre péguyste qui s’est élevé contre l’interdiction du spectacle de Dieudonné, le mal nommé. Plenel commente:

 

 

 

Je crois être resté un péguyste qui bataille, alors que Finkielkraut a cédé face à ceux auxquels Péguy n’a jamais cédé, à l’époque, et je pense à l’Action Française. Péguy a écrit qu’il faut être capable de défendre une cité sans étrangers. M. Finkielkraut décide qui est l’étranger.

 

Les intellectuels, même péguystes, se déchirent.  

 

Pour Péguy, fils de rempailleuse de chaises et de menuisier, et quoique normalien lui-même, l’artisan, le paysan, ont plus de chance de faire bien ce qu’ils font. C’est la fameuse phrase:

 

 

Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire, il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron, ni pour les connaisseurs, ni pour les clients du patron, il fallait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. 

 

Mais pas seulement les humbles. Le soldat, l’artiste, le député, et même l’intellectuel. Bien faire les met sur un pied d’égalité, les unit, les réunit. Dans l’idéal, du moins… Tous agissent, et pour ce poète, le livre est action. Des textes, il en a écrit, il en a édité, solitaire et superbe, dans ses fameux «Cahiers de la Quinzaine», sa revue, qu’il porta quinze ans durant comme on porte une croix ou la bonne nouvelle, il en a corrigé, il en a vendu dans sa librairie de la rue Cujas, où il faisait tout, de la rédaction en chef jusqu’aux paquets à poster.

 

 

Péguy le prophète

 

 

Si Péguy fascine des lecteurs aujourd’hui, amis ou ennemis, c’est qu’il a prédit ce que ce serait le monde. Le député René Dosière met un point d’honneur à «caser une phrase de Péguy» dans chacune de ses interventions à la Chambre, et Jacques Julliard, qui met Péguy dans un coin de son quadrilatère personnel, avec Simone Weil, Proudhon et Georges Sorel, dit, lui: «L’important n’est pas qu’il y ait des "péguystes", mais que le monde relève de Péguy, et de plus en plus.»

 

 

C’est un laser, nous dit Bayrou. Voir avec cette précision ce que sera le siècle, ce que le matérialisme entraînera de bouleversements, ce que la sociologie et les changements de méthodes historiques vont produire, discerner ce que les réseaux vont modifier dans la vie intellectuelle, c’est magnifique, impressionnant. 

 

 

Yann Moix, autre «passionné», est de cet avis : 

 

 

Il dit qu’à force de mathématiser la nature, on l’oublie. Voyez Fukushima ! Il anticipe l’occupation allemande; il écrit en 1905 : “ Un jour, le boulevard Saint-Germain sera le boulevard Saint-Germain-Strasse.”

 

 

Péguy déteste l’argent, a écrit des pages inoubliables là-dessus, elles aussi prophétiques:

 

 

 

Pour la première fois dans l'histoire du monde les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l'argent. 

 

 

Il ajoute, de manière assez Goldman-Sachsienne :

 

 

 

Par on ne sait quelle effrayante aventure, par on ne sait quelle aberration de mécanisme, par un décalage, par un dérèglement, par un monstrueux affolement de la mécanique, ce qui ne devait servir qu'à l’échange a complètement envahi la valeur à échanger.

 

 

Philosémite, révolté, puissamment droit et juste («J’aimerais qu’il me regarde», dit Finkielkraut), courageux, opiniâtre, pauvre, socialiste qui rêve d’un monde où l’homme ne serait pas un loup pour l’homme, chrétien anti-dévot qui ne s’est même pas marié à l’église, Péguy s’est brouillé avec beaucoup d’amis, d’admirateurs, de tièdes et de sangsues. Il s’est même brouillé avec ses ennemis, qui se vengent (l’Action Française le condamne après l’avoir courtisé en vain), ou se vengeront: le régime de Vichy le récupérera parce qu’il était patriote, ce qui ne manque pas de sel; et parce qu’avec cela il défendait le travail et la famille.

 

 

Vichy a sali beaucoup de mots que Péguy avait fait briller, comme d’autres, aujourd’hui, font main basse sur Jeanne d’Arc. Il faudra dire un jour que ce qui fonde la droite, c’est la perversion du vocabulaire.

 

 

Quant à l’Eglise, toujours tiède et prudente, elle ne sait plus où elle en est avec ce brûlant converti, pas plus qu’avec Claudel et Green. André Suarès raconte que «le plus grand catholique, et le plus intelligent» lui avait dit un jour: «Mais enfin, qu’est-ce que Péguy? et que veut-il? Ses enfants ne sont même pas baptisés, et il les voue à la sainte Vierge. Je n’y comprends rien.» Hé non, «grand» catholique «intelligent», tu n’y comprends rien, et c’est inguérissable.

 

Annexé par tout le monde

 

Il aura donc été annexé par tout le monde, de Maurras à Xavier Niel, et de De Gaulle à Pétain. La grande leçon de Péguy, c’est que les catégories ne fonctionnent pas, ne disent rien, ne servent à rien. Catholiques, anticléricaux, socialistes, petites gens et intellectuels, gauche et droite, mécréants et calotins, rien de tout cela n’est pertinent, puisqu’il a été tout cela, et qu’il était le même. (Jusqu’à la prose et la poésie, qu’il n’a pas distinguées: l’Incarnation montre qu’on ne peut pas séparer le vulgaire et le sublime.)

 

 

Pour Péguy, le réactionnaire veut perpétuer l’état de désordre et de confusion dans lequel nous vivons; la république est inégalitaire, et le vrai chrétien est anticlérical. Au fond, il n’y a que deux grandes catégories opérantes, les dreyfusards et les antidreyfusards: les justes et les salauds, les courageux et les lâches. Les catégories sont affaire de morale. Tu es peut-être ceci ou cela, oui, mais quoi, où étais-tu, où t’es tu placé dans l’Histoire? Voilà la question qu’on pose. Et Jeanne d’Arc est la réponse de Péguy, qui fut «petite» et «grande», «paysanne» et «guerrière», et qu’un «évêque» brûla.

 

 

Il croit au progrès, mais c’est l’antimoderne par excellence.

 

 

Qu’il y ait chez Péguy une inguérissable nostalgie, dit Bayrou, c’est indéniable. Mais après tout, elle n’est pas séparable des vies humaines. Si l’on a toujours dit "c’était mieux avant", c’est que ce sentiment est celui de l’homme.

 

Et puis il est drôle : 

 

 

Le plus burlesque de la littérature française, dit Moix. Quand il opère un forage, il ne s’arrête jamais. Il fait vingt pages pour se moquer des spécialistes, des glosateurs, ou trente sur la notion de sac à dos. Et c’est à mourir de rire.

 

 

Dans les 35000 alexandrins d’«Eve», près de 2000 sont une rabelaisienne et presque décourageante accumulation d’anathèmes contre les pédagogues, les glypthothèques, les éléphonographes, les sténologographes, les rentiers, les fonctionnaires, les taupiers, les factionnaires, les lanciers, les gardes du corps, les massiers, les portiers des morts, les caissiers, les gardes des sceaux, les huissiers, les greffiers, les notaires et protonotaires… Le linguiste Jean-Pierre Sueur, qui fut longtemps maire d’Orléans (PS), et se trouve présentement sénateur, a brillamment défendu ce délire, en en montrant la rigoureuse organisation.

 

 

Insituable, Péguy. «Même dans son camp», dit Finkielkraut. «Il exige qu’on voie ce qu’on voit», ajoute-t-il à l’adresse de ces journalistes «qui détestent que les événements ne leur obéissent pas». Il a dénoncé les crimes commis en Arménie, au Congo, en Finlande, en Roumanie, il a fouraillé toute sa vie contre le totalitarisme, écrit «Le triomphe de la République», mais a appelé de ses vœux une société «où la production sera centralisée», où «la concurrence sera supprimée»… Ce qui ne l’a pas empêché d’être un individualiste presque fanatique.

 

 

Il était un soldat-né, mais il avait peur des vaches et des chevaux, et a écrit:

 

 

La force ne fonde rien d’éternel. Le droit seul peut fonder une institution. 

 

Et il était du côté de Jaurès, et des «ébénistes du Faubourg Saint-Antoine» qui ont pris la Bastille ! Tout cela n’est contradictoire qu’en apparence: s’y trouvent enfin combinées, réconciliées, la liberté, l’égalité et la fraternité.

 

Péguy n'est pas poli du tout

 

L’œuvre de Péguy, ce sont les «Cahiers»: aussi bien ce qu’il y a publié, «toutes ces enquêtes, rappelle Plenel, qui sont ce qu’il appelle du “ journalisme de renseignement ”» (comme Mediapart, en somme…), que c’est ce qu’il y a écrit, dans son style inimitable. Son incroyable goût des mots, la beauté qu’il y voit. Leur souplesse, leur précision, leur bénévolence. (Son christianisme est païen, parce que païen, en latin, veut dire paysan, et qu’il tient pour l’homme de la terre, du pays. La Beauce et la Brie lui importent infiniment plus que Rome.)

 

 

Passer de chaire à chair, comment mieux dire l’incarnation du verbe? Et jusque dans les lettres dont les mots sont formés: ne voit-il pas dans les deux jambages du H de Hugo les deux tours de Notre-Dame de Paris, son roman? Francis Ponge n’est pas loin (il n’est jamais loin). Son amour de la répétition, qui remet côté à côte des mots identiques dans une spirale, où leur sens tournoie, toujours semblable et pourtant décalé: «Quand nous reverrons-nous? Et nous reverrons-nous?», demande Jeanne à sa «Meuse endormeuse».

 

 

 

es litanies, ses listes interminables, interminablement remâchées, avec leurs cascades de points-virgules, et qui sont comme des méditations tourbillonnantes et obsédées. Il ne veut pas du «beau style», qui fait du mal à la langue, l’empoisonne au moins autant que la faute; les images et les métaphores, il n’en veut pas; Péguy n’est pas poli du tout, il est rugueux, invente des mots quand ils n’existent pas.

 

 

 

Le langage est au cœur de son œuvre, mais le langage comme action. Et s’il répète, redit, recommence sans jamais rien retirer à ses brouillons successifs (encore une fois: comme Ponge), c’est qu’il enfonce son clou, qu’il redonne le même coup de marteau – mais le clou entre dans le bois, à chaque fois plus profondément. Il a foi en son clou: ses redites, c’est un chapelet de coups de marteau.

 

 

 

Même pamphlétaire, il cherche son mot, et avec quelle violence ! Et quel esprit ! Comme s’il avait tété Saint-Simon, La Fontaine, Retz, Voltaire, tous ces Français redoutables, comme si c’était la France, dans ce qu’elle a de plus coléreux, d’impérieux, de sûr d’elle-même et de sa vérité, de sa «pérennité, pour ne pas dire son éternité» (Bayrou), qui coulait dans ses veines. Il y a de quoi être insupportable.

 

 

Ce guerrier est mobilisé en août 14. Il tombe au front, frappé au front, pour parler comme lui, le 5 septembre. Même la guerre s’est débarrassée de ce gêneur au plus vite.

 

 

 

Suarès : « Nul ne crie contre l’Enfer. Péguy eût parlé, il eût poussé son cri. Il n’est pas là, et il n’y a personne.» Depuis Péguy et Suarès, beaucoup ont crié. Et c’est comme s’ils étaient restés muets.

 

 

 

 Jacques Drillon

 

 

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11/04/2018

Maraude du 10/04/2018..........