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17/05/2024

Jean-Pierre Blanchard :

 

 

: 50 ans de combat contre la précarité:

 

 

 

 

 

 

Les éditions Dualpha, toujours à la pointe du combat culturel, continuent leurs politiques éditoriales audacieuses qui bousculent plus que jamais le « prêt-à-penser » du conformisme intellectuel.

 

 

Ainsi, sont parus récemment plusieurs livres importants de Jean-Pierre Blanchard… Des réflexions et des témoignages exceptionnels pour comprendre notre époque terriblement anxiogène (crise économique, « dégagisme » politique, attentats islamistes, dérèglement climatique, etc.)…

 

 

 

L’Alternative holiste ou la grande révolte antimoderne – Jean-Pierre Blanchard (éditions Dualpha, 160 p. – 21 euros)

 

Les multiples affrontements qui ont ensanglanté l’histoire de la planète depuis la Ire Guerre mondiale s’ordonnent presque tous autour du conflit central qui oppose partisans et adversaires de la modernité. Les adversaires de la modernité ne s’affichent pas comme tels. La grande révolte antioccidentale est donc d’abord une révolte antimoderne. Elle s’achève aujourd’hui avec l’islamisme, dernier mouvement de retour au passé, montrant que la forme holiste de refus de la modernité est un enjeu mondial du IIIe millénaire.

 

 

 

 

 

 

Martin Heidegger philosophe incorrect – Jean-Pierre Blanchard (éditions Dualpha, 222 p. – 25 euros)

 

Martin Heidegger ou l’introduction d’un socialisme national (de mode barrésien) dans la philosophie : nul ne songe à contester l’apport fondamental de Martin Heidegger dans le champ de la philosophe, s’inscrivant dans la lignée de la révolution conservatrice. En participant à la révolution conservatrice, en se posant comme guide spirituel, il n’a fait qu’enrichir la philosophie, la libérer des contraintes du monde moderne. Faire connaitre cette démarche, est donc une tâche urgente de libération.

 

 

 

 

 

 

 

Aux sources du national-populisme : Maurice Barrès et Georges Sorel – Jean-Pierre Blanchard (éditions Dualpha, 200 p. – 25 euros)

 

Au tournant du XXe siècle, Maurice Barrès et Georges Sorel ont travaillé à édifier une autre modernité ; s’opposant au monde moderne, ils ont constitué une argumentation novatrice qui trouve sa force dans la cohérence interne de leurs principes.

 

 

C’est avec Barrès et Sorel que se fait la synthèse du socialisme national : l’objectif de ce livre est de faire connaître la source de cette famille politique afin que l’homme du XXIe siècle puisse se libérer de l’univers glacé de notre décadente société dans l’espoir que s’ouvre un Nouvel Âge, nous permettant de redevenir maître de notre destin, sinon de notre avenir…

 

 

 

 

 

 

 

 

Mythes et races. Précis de sociologie identitaire – Jean-Pierre Blanchard, préface de Philippe Gautier (éditions Dualpha, 190 p. – 25 euros)

 

Ce livre est le diagnostique d’une épidémie qui continue de s’étendre, de s’aggraver avec le flot de migrants majoritairement musulmans. Cette étude psychologique montre qu’aucune société n’est égalitaire : des différences fondamentales existent entre individus, sexes, coutumes, races.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui est le Pasteur Blanchard ?

 

 

 

Depuis des années, le Pasteur Blanchard se dévoue corps et âmes pour soulager la misère en Île-de-France. De la Cité de refuge de l’Armée du Salut dans les années 70, à l’actuelle présidence de l’Action Sociale Populaire (ASP), en passant par les médiatiques « soupes de la Gare Saint-Lazare » dans les années 90, il aura été de tous les combats contre la précarité.

 

 

Le combat continue depuis 2006 par le biais de maraudes organisées par l’ASP dans les rues de Paris. Une équipe soudée qui ont foi en l’engagement caritatif du Pasteur et de son épouse Catherine qui anime les activités de l’association. Depuis 2008, les actions ont été élargie à la visite de personnes âgées et en 2011 à l’aide de familles de patriotes défavorisés.

 

 

Comment peut-on les aider ?

 

 

Par vos dons en argent CCP : 601 0275 Y 033 (délivrance de reçus fiscaux) ou matériels, duvets, couvertures, vêtements.

Contact :

 

 

Adresse postale : ASP BP7 91201 Athis-Mons Cedex

Téléphone : o6 74 03 18 15

Messagerie:  simonnot.fn@gmail.com

 

 

 
 

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14/05/2024

5 mai 1821 : décès de l’Empereur en exil à Sainte-Hélène:

 

 

 

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Peu de personnages ont laissé une trace aussi importante que l’Empereur Napoléon Bonaparte dans l’historiographie et la pensée politique françaises. Cette empreinte semble due pour une grande part au Mémorial de Sainte-Hélène, essai publié par Las Cases en 1823 deux ans après la mort de l’empereur, qui connut un grand succès éditorial. En 2014, quelque 80 000 titres ont été consacrés à l’Empereur, ouvrages laudateurs à quelques exceptions près même si actuellement il est abordé avec plus de recul critique.

 

 

 

Au milieu de l’année 1799, l’état de la France est catastrophique. Le gouvernement français est secoué par des problèmes internes, les impôts n’arrivent pas dans les caisses de l’État, le brigandage s’est développé, les routes sont défoncées, les régions récemment conquises et les États satellites de la République française sont menacés du fait de l’offensive générale des armées de la Deuxième Coalition en Suisse, Italie, Allemagne du Sud et Hollande, le commerce est au plus mal, l’industrie (notamment celle de la soie à Lyon) ruinée, le chômage fait une percée, le prix du pain est trop élevé pour les ouvriers, les hôpitaux ne marchent pas… C’est le moment que Bonaparte, qui est à l’époque encore un général révolutionnaire, choisit pour abandonner son armée en Égypte et monter à Paris, organiser un coup d’État, le 10 novembre 1799. Entouré d’une auréole de prestige (il vient de sortir vainqueur de la campagne d’Italie et la campagne d’Égypte est, pour le moment, encore une réussite), il ne trouve que peu de résistance et l’opinion publique ne le désavoue pas.

 

 

 

Le Consul Napoléon Bonaparte, grâce à une série de mesures, concilie les réformes révolutionnaires et la tradition de stabilité monarchique. Bonaparte va d’abord s’employer à créer des institutions neuves, lesquelles perdureront jusqu’à nos jours. La nouvelle constitution qu’il fait rédiger renforce le pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif, crée une administration centralisée, organisée en directions et ministères (dont le nouveau ministère de l’Intérieur, confié à Fouché) spécialisés et uniformisés. Il garde les divisions administratives créées lors de la Révolution. Ces institutions solides permettent un renforcement de l’autorité de l’État et font revivre le pays. Les caisses de l’État sont renflouées. Napoléon décide également de pacifier certaines zones conflictuelles en développant une politique de la ville novatrice. Ainsi, Pontivy fut agrandie et la ville de La Roche-sur-Yon est créée en 1804. La préfecture de la Vendée reste la seule ville entièrement de création napoléonienne.

 

 

Ensuite, après le coup d’État, les institutions changent, mais la majorité des personnes qui vont occuper des postes étaient déjà en place lors du Directoire : dans les assemblées créées par la Constitution de l’an X, la plupart des sénateurs, tribuns ou membres du Conseil d’État avaient déjà des postes à responsabilité sous le régime précédent, les préfets sont choisis dans les assemblées révolutionnaires… Cela permet à Bonaparte de mieux contrôler l’opposition. Les réformes qu’il met en place sont la suite logique de celles déjà entreprises sous la Révolution. Les réformes financières et commerciales qui lui sont attribuées ont, pour une partie d’entre elles, été imaginées par les membres du Directoire.

 

 

 

 

La rédaction d’un Code civil français permet de revenir à un état de droit, grandement inspiré par la tradition antérieure à la révolution, tout en intégrant les acquis de celle-ci. De plus, Napoléon Bonaparte stabilise le paysage politique en pacifiant le pays et garantit ainsi l’inscription dans la durée de son gouvernement. La paix signée avec les royalistes vendéens et chouans, en janvier 1800, marque un grand pas en avant dans l’apaisement du pays, aucun gouvernement auparavant n’avait réussi à l’obtenir.

 

 

 

La signature du Concordat en 1801 permet à Napoléon de s’assurer le soutien de beaucoup de catholiques qui étaient hésitants jusqu’alors, et les royalistes en perdent autant, l’une des raisons fondamentales de l’appui de la population à ce mouvement étant le caractère anticatholique de la Révolution. Ce Concordat permet à Bonaparte d’obtenir une nouvelle légitimité et d’asseoir un peu plus son autorité. Grâce à ces deux traités, Bonaparte neutralise l’opposition royaliste.

 

 

 

 

Finalement, le Code civil français est un ouvrage moderne. Commencé en 1800 et publié finalement en 1804, il remplace tout le droit antérieur, et conserve la méritocratie, l’impôt égalitaire, la conscription, la liberté d’entreprise et de concurrence ainsi que de travail, consacre la disparition de l’aristocratie féodale, et en principe l’égalité devant la Loi. En conservant et en inscrivant dans le Code tous certains acquis de la Révolution, Bonaparte leur permit de traverser les régimes et rassura une grande partie de la population.

 

 

 

Mais Napoléon a aussi supprimé bon nombre d’acquis révolutionnaires. Tout d’abord, les cultes révolutionnaires sont abolis.

L’égalité artificielle proclamée par la révolution est abolie :  la famille, unité de base et la société, est promue ; l’esclavage est rétabli dans les colonies ; les fonctionnaires sont privilégiés en matière de Justice… Ensuite, l’instauration des préfets, qui sont l’équivalent des intendants, la création du conseil d’État, équivalent du conseil du roi, d’une nouvelle noblesse basée sur la notabilité, les plébiscites organisés font redouter le pire aux jacobins. Le spectre du retour à la monarchie les hante.

 

 

 

 

 

Finalement, en devenant tour à tour Premier consul, consul à vie puis empereur, il en finit avec la République. La faveur publique lui permet de rédiger la Constitution de l’an VIII, qui lui donne la réalité des pouvoirs et surtout ne fait pas mention de la souveraineté nationale. Cette constitution divise le pouvoir législatif, qui à partir de ce moment, perdra toute influence. C’est au cours de l’an X que s’est opérée la transformation du régime encore républicain en un despotisme auquel ne manquait qu’une couronne. Le poste de Premier consul à vie sonne le glas de la République. Ces changements de régime permettent surtout à Napoléon d’être de moins en moins dépendant de ses succès ou échecs et lui donnent une autre dimension vis-à-vis des autres dirigeants européens. Napoléon a donc supprimé bon nombre d’héritages révolutionnaires.

 

 

 

 

Napoléon arrête le mouvement révolutionnaire mais non la Révolution. En obtenant la confiance des bourgeois (grâce à la vente des biens nationaux, à la paix maritime et continentale, à la création d’une noblesse méritocratique…), grâce au prestige de grandes victoires (Marengo, 1800), à la bonne résolution des crises telle celle de 1802 (disette et chômage), Napoléon obtient le soutien populaire et s’affranchit peu à peu du processus révolutionnaire, qui ne lui est plus nécessaire. Au fil des années, alors que sa popularité ne va cesser de croître, il va monter en puissance et s’éloigner de la République. En 1804, après divers complots visant son assassinat et la reprise des hostilités avec le Royaume-Uni, il est perçu comme le seul rempart face aux ennemis de la Révolution, et la question de l’hérédité devient un sujet de préoccupations. Il en profite pour se faire sacrer Empereur (ou plutôt, se sacrer). Ce qui pourrait être vu comme l’aboutissement du projet d’un tyran ne l’est pas. En effet, lors du sacre, Napoléon déclare être dans la continuité de la Révolution, et est soutenu par les révolutionnaires eux-mêmes, malgré la fin du processus révolutionnaire.

 

 

 

Les guerres impériales ont perpétué la Révolution. Dans tous les pays conquis, Napoléon Ier impose le Code civil et par conséquent toutes les notions révolutionnaires qui en font partie. Il est considéré dans un premier temps comme le libérateur de l’Europe. Mais à partir de la Quatrième Coalition, qui commence en 1806, le but de ces guerres ne sera plus la propagation des idées révolutionnaires.

 

 

Malgré la défaite napoléonienne de 1815, les idées de liberté et d’égalité resteront fermement implantées dans les pays qui avaient été conquis, et de nombreux bouleversements au fil du XIXe siècle en découleront.

 

 

 

Bonaparte stabilise le paysage politique en pacifiant le pays et garantit ainsi l’inscription dans la durée de son gouvernement. La paix signée avec les royalistes vendéens et chouans, en janvier 1800, marque un grand pas en avant dans l’apaisement du pays, aucun gouvernement auparavant n’avait réussi à l’obtenir.

 

 

 

 

La signature du Concordat en 1801 permet à Napoléon de s’assurer le soutien de beaucoup de catholiques qui étaient hésitants jusqu’alors, et les royalistes en perdent autant, l’une des raisons fondamentales de l’appui de la population à ce mouvement étant le caractère anticatholique de la Révolution. Ce Concordat permet à Bonaparte d’obtenir une nouvelle légitimité et d’asseoir un peu plus son autorité. Grâce à ces deux traités, Bonaparte neutralise l’opposition royaliste.

 

 

Finalement, le Code civil français est un ouvrage moderne. Commencé en 1800 et publié finalement en 1804, il remplace tout le droit antérieur, et conserve la méritocratie, l’impôt égalitaire, la conscription, la liberté d’entreprise et de concurrence ainsi que de travail, consacre la disparition de l’aristocratie féodale, et en principe l’égalité devant la Loi. En conservant et en inscrivant dans le Code tous certains acquis de la Révolution, Bonaparte leur permit de traverser les régimes et rassura une grande partie de la population.

 

 

Mais Napoléon a aussi supprimé bon nombre d’acquis révolutionnaires. Tout d’abord, les cultes révolutionnaires sont abolis.

L’égalité artificielle proclamée par la révolution est abolie :  la famille, unité de base et la société, est promue ; l’esclavage est rétabli dans les colonies ; les fonctionnaires sont privilégiés en matière de Justice… Ensuite, l’instauration des préfets, qui sont l’équivalent des intendants, la création du conseil d’État, équivalent du conseil du roi, d’une nouvelle noblesse basée sur la notabilité, les plébiscites organisés font redouter le pire aux jacobins. Le spectre du retour à la monarchie les hante.

 

 

 

 

 

Finalement, en devenant tour à tour Premier consul, consul à vie puis empereur, il en finit avec la République. La faveur publique lui permet de rédiger la Constitution de l’an VIII, qui lui donne la réalité des pouvoirs et surtout ne fait pas mention de la souveraineté nationale. Cette constitution divise le pouvoir législatif, qui à partir de ce moment, perdra toute influence. C’est au cours de l’an X que s’est opérée la transformation du régime encore républicain en un despotisme auquel ne manquait qu’une couronne. Le poste de Premier consul à vie sonne le glas de la République. Ces changements de régime permettent surtout à Napoléon d’être de moins en moins dépendant de ses succès ou échecs et lui donnent une autre dimension vis-à-vis des autres dirigeants européens. Napoléon a donc supprimé bon nombre d’héritages révolutionnaires.

 

 

 

 

Napoléon arrête le mouvement révolutionnaire mais non la Révolution. En obtenant la confiance des bourgeois (grâce à la vente des biens nationaux, à la paix maritime et continentale, à la création d’une noblesse méritocratique…), grâce au prestige de grandes victoires (Marengo, 1800), à la bonne résolution des crises telle celle de 1802 (disette et chômage), Napoléon obtient le soutien populaire et s’affranchit peu à peu du processus révolutionnaire, qui ne lui est plus nécessaire. Au fil des années, alors que sa popularité ne va cesser de croître, il va monter en puissance et s’éloigner de la République. En 1804, après divers complots visant son assassinat et la reprise des hostilités avec le Royaume-Uni, il est perçu comme le seul rempart face aux ennemis de la Révolution, et la question de l’hérédité devient un sujet de préoccupations. Il en profite pour se faire sacrer Empereur (ou plutôt, se sacrer). Ce qui pourrait être vu comme l’aboutissement du projet d’un tyran ne l’est pas. En effet, lors du sacre, Napoléon déclare être dans la continuité de la Révolution, et est soutenu par les révolutionnaires eux-mêmes, malgré la fin du processus révolutionnaire.

 

 

 

Article Napoléon (2).jpg

 

La rédaction d’un Code civil français permet de revenir à un état de droit, grandement inspiré par la tradition antérieure à la révolution, tout en intégrant les acquis de celle-ci. De plus, Napoléon Bonaparte stabilise le paysage politique en pacifiant le pays et garantit ainsi l’inscription dans la durée de son gouvernement. La paix signée avec les royalistes vendéens et chouans, en janvier 1800, marque un grand pas en avant dans l’apaisement du pays, aucun gouvernement auparavant n’avait réussi à l’obtenir.

 

 

 

Les guerres impériales ont perpétué la Révolution. Dans tous les pays conquis, Napoléon Ier impose le Code civil et par conséquent toutes les notions révolutionnaires qui en font partie. Il est considéré dans un premier temps comme le libérateur de l’Europe. Mais à partir de la Quatrième Coalition, qui commence en 1806, le but de ces guerres ne sera plus la propagation des idées révolutionnaires.

 

 

 

Malgré la défaite napoléonienne de 1815, les idées de liberté et d’égalité resteront fermement implantées dans les pays qui avaient été conquis, et de nombreux bouleversements au fil du XIXe siècle en découleront.

 

 

 

Grâce à la modernisation des institutions françaises et européennes, à la pacification du pays, à ses victoires militaires et la conquête de la majeure partie de l’Europe, Napoléon a permis l’expansion et la perpétuation de la Révolution tout en reprenant l’héritage des principes traditionnelles et monarchiques. Ainsi, malgré les nombreux changements de régime lors du XIXe siècle, le Code civil français restera en vigueur dans l’Europe entière.

 

 

En supprimant les cultes et autres héritages révolutionnaires qui mettaient en danger l’œuvre de la révolution elle-même, il permit aux autres de traverser les époques.

 

 

 

Cette synthèse entre la tradition et la modernité, entre la perpétuation de principes immortels autour desquels se sont constituées les Nations d’Europe et les nécessaires réformes à entreprendre, annonce les grandes révolutions conservatrices de la première moitié du XXe siècle.

 

 

 

 

 

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Vive l’Empereur !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

!

 

 

 

 

 

 

09:04 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2024

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

Thierry 1.JPG

 

 

 

Par Thierry Auriat,

 

Membre fondateur de l'ASP

 

 

 

Je  participe, pour la dixième fois à une maraude.

 

 

 

Mon ami le Pasteur Blanchard, président de l'Action Sociale et Populaire, m'a fait l'honneur de m'inviter à collaborer à cette sortie, pour venir en aide à nos compatriotes sans-abri, avec un autre membre fondateur de l’ASP, mon ami Oscar Wesley .

 

 

 

Pendant toute l'année, le Pasteur et ses fidèles bénévoles, parfois accompagnés d'élus et de cadres du Front National, mais aussi d'autres personnes de tous  les milieux de notre famille politique.

 

 

 

Bien plus que d'apporter de la soupe, du café, des couvertures, des vêtements ou des chaussures aux nôtres sans-abri, ces maraudes ont aussi pour but d'ébaucher des liens d'amitié, de tisser un suivi fait de chaleur humaine.

 

 

 

  

Jeudi, toute la soirée et une bonne partie de la nuit, c'est ce que nous avons fait ensemble. Et je garde un souvenir ému de toutes ces rencontres , ces discussions avec Stéphane, Yves, Igor, Romain, Adrien et les autres…. Ils ne possèdent rien. Ils vivent dans la rue, à quelques pas des immeubles cossus et de la jeunesse dorée de Paris. Ils ont pourtant beaucoup, un peu de grandeur d'âme et un peu de chaleur humaine. Et, c'est une joie d'avoir pu se rendre utile en leur donnant un peu de nourriture, quelques couvertures et d'avoir échangé quelques paroles ce soir-là.

 

 

 

 

A force, si l'on peut dire, certains ne quitteraient pour rien au monde la rue, d'autres la détestent, quelques-uns pourront en sortir. Tous nous ont accueillis avec le sourire ; des regards qui en disaient long, faits de la détresse de gens perdus pour les uns, emprunts de dignité, pétillants, souriants et chaleureux pour les autres.

 

 

 

 

 

De Sèvres à la Porte d’Orléans, de Denfert-Rochereau à Austerlitz en passant par la Place d’Italie, du Jardin des Plantes à Saint-Michel ou encore rue de Rivoli, cette soirée nous a dévoilé, une fois de plus, qu'un monde parallèle existe dans nos rues. Ils sont dix mille à Paris, trois mille dans le XIIIe arrondissement, qui n'ont rien et qui parfois ne demandent rien. Leur seule richesse : peut-être un certain détachement par rapport de  notre société de consommation ? tellement égoïste et trop individualiste. Mais une indépendance qu'ils paient au prix fort.

 

 

 

 

Une autre constatation choquante durant cette soirée est l'évident manque de moyens accordé par l'Etat à l'aide des sans-abri. L'Etat semble plus compter sur la générosité privée que sur lui-même : "cachez cette misère dont je suis responsable et que je ne saurais voir".

 

 

 

 

 

 

Il serait temps aujourd'hui en France de revoir complètement notre politique sociale. Comment accepter en effet qu'une immigration qui vient d'arriver ait droit à tout (logements aidés, soins gratuits, etc.) alors que nombre de Français et d'européens sont dans le froid dans nos rues, sans soutien et que quelques-uns en arrivent par exemple à la solution extrême de devoir soigner leurs problèmes de dents en se les arrachant à vif.

 

 

 

Si un soutien leur était apporté avant la chute presque irréversible, combien nous déclarait faire le choix volontaire de rester dans la rue ? Car bien souvent, l'élément déclencheur est une dépression, une rupture, un mal être, autant de causes sociales et/ou économiques qui pourrait être traité et endigué si on en prenait la peine ; si on s'intéressait aux gens, au lieu de se détourner de l'humain.

 

 

 

Je voudrais, en conclusion, parce qu'ils prennent justement la peine (et le plaisir) de venir en aide à ces personnes avec de petits moyens, donner un grand coup de chapeau au Pasteur Blanchard et aux militants de l'ASP. Sincères et humains, ils connaissent un nombre impressionnant de sans-abri parisiens par leur prénom, savent un peu de leur vie, de leur parcours parce qu'ils font gratuitement l'effort de s'intéresser en vérité à ceux qu'ils croisent durant leurs maraudes.

 

 

 

Si vous souhaitez cette association à se développer, si vous ne pouvez le faire financièrement, faites-le un soir en donnant de votre temps. Et puis, vous pouvez aussi nous procurer des couvertures, des chaussures de grande pointure et des vêtements chauds. Les besoins sont importants car ou dans la rue, un vêtement ne dure pas bien longtemps.

 

 

 

Thierry Auriat

 

 

 

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07/05/2024

Georges Sorel:

 

 

 

 Le socialisme pourrait être absorbé par la grève générale 

 

 

 

 

 

Philosophe et sociologue, Georges Sorel fut un des grands penseurs de l’anarcho-syndicalisme. Héritier de Pierre-Joseph Proudhon, en qui il voit « le plus grand philosophe du XIXe siècle », il n’hésite pas à puiser chez Karl Marx, qu’il estime être le plus grand penseur de la lutte de classes, ainsi que dans le vitalisme d’Henri Bergson ou dans l’éthique de Nietzsche et d’Aristote. Sorel nous a laissé une œuvre riche, quoique parfois brouillonne. Si nous n’ignorons pas son parcours politique parfois chaotique – déçu par la CGT, le penseur se rapproche de Charles Maurras en 1909, puis soutient Lénine et les Bolcheviks à partir de 1914 –, nous refusons comme trop le font de le condamner en bloc et nous n’oublions pas qu’il a influencé des penseurs majeurs du socialisme, comme Antonio Gramsci. Alors que l’utilisation de la violence à des fins insurrectionnelles et la notion de “grève générale”  font débat dans le mouvement Nuit Debout, nous avons pensé utile de nous replonger dans ses écrits, même si nous sommes conscients que les contextes sont très différents. Nous republions ici la première partie du chapitre IV de ses « Réflexions sur la violence » (1908), intitulé “Grève prolétarienne”. Dans cet extrait, il est notamment question du mythe de la grève générale.
 
 
 

Georges Sorel

 

 

Toutes les fois que l’on cherche à se rendre un compte exact des idées qui se rattachent à la violence prolétarienne, on est amené à se reporter à la notion de grève générale ; mais la même notion peut rendre bien d’autres services et fournir des éclaircissements inattendus sur toutes les parties obscures du socialisme. Dans les dernières pages du premier chapitre, j’ai comparé la grève générale à la bataille napoléonienne qui écrase définitivement l’adversaire ; ce rapprochement va nous aider à comprendre le rôle idéologique de la grève générale. Lorsque les écrivains militaires actuels veulent discuter de nouvelles méthodes de guerre appropriées à l’emploi de troupes infiniment plus nombreuses que n’étaient celles de Napoléon et pourvues d’armes bien plus perfectionnées que celles de ce temps, ils ne supposent pas moins que la guerre devra se décider dans des batailles napoléoniennes. Il faut que les tactiques proposées puissent s’adapter au drame que Napoléon avait conçu; sans doute, les péripéties du combat se dérouleront tout autrement qu’autrefois ; mais la fin doit être toujours la catastrophe de l’ennemi. Les méthodes d’instruction mili­taire sont des préparations du soldat en vue de cette grande et effroyable action, à laquelle chacun doit être prêt à prendre part au premier signal. Du haut en bas de l’échelle, tous les membres d’une armée vraiment solide ont leur pensée tendue vers cette issue catastrophique des conflits internationaux.

 

 

Les syndicats révolutionnaires raisonnent sur l’action socialiste exactement de la même manière que les écrivains militaires raisonnent sur la guerre ils enferment tout le socialisme dans la grève générale ils regardent toute combinaison comme devant aboutir à ce fait ; ils voient dans chaque grève une imitation réduite, un essai, une préparation du grand bouleversement final. […]

 

 

« En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre (…) se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision. »

 

Misère du socialisme parlementaire

 

 

Les socialistes parlementaires ne peuvent avoir une grande influence que s’ils parviennent à s’imposer à des groupes très divers, en parlant un langage embrouillé : il leur faut des électeurs ouvriers assez naïfs pour se laisser duper par des phrases ronflantes sur le collectivisme futur; ils ont besoin de se présenter comme de pro­fond philosophes aux bourgeois stupides qui veulent paraître entendus en questions sociales ; il leur est très nécessaire de pouvoir exploiter des gens riches qui croient bien mériter de l’humanité en commanditant des entreprises de politique socialiste. Cette influence est fondée sur le galimatias et nos grands hommes travaillent, avec un succès parfois trop grand, à jeter la confusion dans les idées de leurs lecteurs ; ils détestent la grève générale parce que toute propagande faite sur ce terrain est trop socialiste pour plaire aux philanthropes.

 

 

 

Dans la bouche de ces prétendus représentants du prolétariat, toutes les formules socialistes perdent leur sens reel

 

. La lutte de classe reste toujours le grand principe ; mais elle doit être subordonnée à la solidarité nationale[i]. L’internationalisme est un article de foi en l’honneur duquel les plus modérés se déclarent prêts à prononcer les serments les plus solennels ; mais le patriotisme impose aussi des devoirs sacrés[ii]. L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, comme on l’imprime encore tous les jours, mais la véritable émancipation consiste à voter pour un professionnel de la politique, à lui assurer les moyens de se faire une bonne situation, à se donner un maître. Enfin l’État doit disparaître et on se garderait de contester ce que Engels a écrit là-dessus; mais cette disparition aura lieu seulement dans un avenir si lointain que l’on doit s’y préparer en utilisant provisoirement l’État pour gaver les politiciens de bons morceaux; et la meilleure politique pour faire disparaître l’État consiste provisoirement à renforcer la machine gouvernementale; Gribouille, qui se jette à l’eau pour ne pas être mouillé par la pluie, n’aurait pas rai­sonné autrement. Etc., etc.

 

 

 

 

Clemenceau et Jaurès

 

 

Les polémiques de Jaurès avec Clemenceau ont montré, d’une manière parfaite­ment incontestable, que nos socialistes parlementaires ne peuvent réussir à en imposer au public que par leur galimatias et qu’à force de tromper leurs lecteurs, ils ont fini par perdre tout sens de la discussion honnête. Dans l’Aurore du 4 septembre 1905, Clemenceau reproche à Jaurès d’embrouiller l’esprit de ses partisans « en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre » ; il n’y a rien à objecter à ce reproche, sauf l’emploi du mot métaphysique; Jaurès n’est pas plus métaphy­sicien qu’il n’est juriste ou astronome. Dans le numéro du 26 octobre, Clemenceau démontre que son contradicteur possède l’art de solliciter les textes » et termine en disant « Il m’a paru instructif de mettre à nu certains procédés de polémique dont nous avons le droit de concéder trop facilement le monopole à la congrégation de Jésus. »

 

 

 

En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre, qui amuse quelques farceurs et qu’admirent les décadents, se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision ; la pensée est ici honnêtement exprimée, sans supercherie et sans sous-entendus; on ne cherche plus à diluer les doctrines dans un fleuve de com­mentaires embrouillés. Le syndicalisme s’efforce d’employer des moyens d’expres­sion qui projettent sur les choses une pleine lumière, qui les posent parfaitement à la place que leur assigne leur nature et qui accusent toute la valeur des forces mises en jeu. Au lieu d’atténuer les oppositions, il faudra, pour suivre l’orientation syndica­liste, les mettre en relief; il faudra donner un aspect aussi solide que possible aux groupements qui luttent entre eux; enfin on représentera les mouvements des masses révoltées de telle manière que l’âme des révoltés en reçoive une impression pleine­ment maîtrisante. […]

 

 

« L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale. »

 

 

La grève générale comme mythe

 

 

On a beaucoup disserté sur la possibilité de réaliser la grève générale : on a prétendu que la guerre socialiste ne pouvait se résoudre en une seule bataille ; il semble aux gens sages, pratiques et savants, qu’il serait prodigieusement difficile de lancer avec ensemble les grandes masses du prolétariat; on a analysé les difficultés de détail que présenterait une lutte devenue énorme. Au dire des socialistes-socio­logues, comme au dire des politiciens, la grève générale serait une rêverie populaire, caractéristique des débuts d’un mouvement ouvrier ; on nous cite l’autorité de Sidney Webb qui a décrété que la grève générale était une illusion de jeunesse[iii], dont s’étaient vite débarrassés ces ouvriers anglais – que les propriétaires de la science sérieuse nous ont si souvent présentés comme les dépositaires de la véritable con­ception du mouvement ouvrier.

 

 

Que la grève générale ne soit pas populaire dans l’Angleterre contemporaine, c’est un pauvre argument à faire valoir contre la portée historique de l’idée, car les Anglais se distinguent par une extraordinaire incompréhension de la lutte de classe; leur pensée est restée très dominée par des influences médiévales : la corporation, privilégiée ou protégée au moins par les lois, leur apparaît toujours comme l’idéal de l’organisation ouvrière; c’est pour l’Angleterre que l’on a inventé le terme d’aristo­cratie ouvrière pour parler des syndiqués et, en effet, le trade-unionisme poursuit l’acquisition de faveurs légales[iv]. Nous pourrions donc dire que l’aversion que l’Angleterre éprouve pour la grève générale devrait être regardée comme une forte présomption en faveur de celle-ci, par tous ceux qui regardent la lutte de classe comme l’essentiel du socialisme.

 

[…]

Je n’attache pas d’importance, non plus, aux objections que l’on adresse à la grève générale en s’appuyant sur des considérations d’ordre pratique; c’est revenir à l’an­cienne utopie que vouloir fabriquer sur le modèle des récits historiques des hypothèses relatives aux luttes de l’avenir et aux moyens de supprimer le capita­lisme. Il n’y a aucun procédé pour pouvoir prévoir l’avenir d’une manière scienti­fique, ou même pour discuter sur la supériorité que peuvent avoir certaines hypothèses sur d’autres; trop d’exemples mémorables nous démontrent que les plus grands hommes ont commis des erreurs prodigieuses en voulant, ainsi, se rendre maîtres des futurs, même des plus voisins[v].

 

 

Et cependant nous ne saurions agir sans sortir du présent, sans raisonner sur cet avenir qui semble condamné à échapper toujours à notre raison. L’expérience nous prouve que des constructions d’un avenir indéterminé dans les temps peuvent posséder une grande efficacité et n’avoir que bien peu d’inconvénients, lorsqu’elles sont d’une certaine nature ; cela a lieu quand il s’agit de mythes dans lesquels se retrouvent les tendances les plus fortes d’un peuple, d’un parti ou d’une classe, tendances qui viennent se présenter à l’esprit avec l’insistance d’instincts dans toutes les circonstances de la vie, et qui donnent un aspect de pleine réalité à des espoirs d’action prochaine sur lesquels se fonde la réforme de la volonté. Nous savons que ces mythes sociaux n’empêchent d’ailleurs nullement l’homme de savoir tirer profit de toutes les observations qu’il fait au cours de sa vie et ne font point obstacle à ce qu’il remplisse ses occupations normales[vi].

 

 

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C’est ce que l’on peut montrer par de nombreux exemples.

 

 

Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ et la ruine totale du monde païen, avec l’instauration du royaume des saints, pour la fin de la première géné­ration. La catastrophe ne se produisit pas, mais la pensée chrétienne tira un tel parti du mythe apocalyptique que certains savants contemporains voudraient que toute la prédication de Jésus eût porté sur ce sujet unique[vii].  Les espérances que Luther et Calvin avaient formées sur l’exaltation religieuse de l’Europe ne se sont nullement réalisées; très rapidement ces Pères de la Réforme ont paru être des hommes d’un autre monde; pour les protestants actuels, ils appartiennent plutôt au Moyen Âge qu’aux temps modernes et les problèmes qui les inquiétaient le plus occupent fort peu de place dans le protestantisme contemporain. Devrons-nous contester, pour cela, l’immense résultat qui est sorti de leurs rêves de rénovation chrétienne ?  On peut reconnaître facilement que les vrais développements de la Révolution ne ressemblent nullement aux tableaux enchanteurs qui avaient enthousiasmé ses premiers adeptes ; mais sans ces tableaux la Révolution aurait-elle pu vaincre ? Le mythe était fort mêlé d’utopies[viii], parce qu’il avait été formé par une société passion­née pour la littérature d’imagination, pleine de confiance dans la petite science et fort peu au courant de l’histoire économique du passé. Ces utopies ont été vaines ; mais on peut se demander si la Révolution n’a pas été une transformation beaucoup plus profonde que celles qu’avaient rêvées les gens qui, au XVIIIe siècle, fabriquaient des utopies sociales.  Tout près de nous, Mazzini a poursuivi ce que les hommes sages de son temps nommèrent une folle chimère; mais on ne peut plus douter aujourd’hui que sans Mazzini l’Italie ne serait jamais devenue une grande puissance et que celui-ci a beaucoup plus fait pour l’unité italienne que Cavour et tous les politiques de son école.

 

 

Il importe donc fort peu de savoir ce que les mythes renferment de détails desti­nés à apparaître réellement sur le plan de l’histoire future ; ce ne sont pas des almanachs astrologiques; il peut même arriver que rien de ce qu’ils renferment ne se produise,  comme ce fut le cas pour la catastrophe attendue par les premiers chrétiens[ix]. Dans la vie courante ne sommes-nous pas habitués à reconnaître que la réalité diffère beaucoup des idées que nous nous en étions faites avant d’agir ? Et cela ne nous empêche pas de continuer à prendre des résolutions. Les psychologues disent qu’il y a hétérogénéité entre les fins réalisées et les fins données : la moindre expérience de la vie nous révèle cette loi, que Spencer a transportée dans la nature, pour en tirer sa théorie de la multiplication des effets[x].

 

 

Il faut juger les mythes comme des moyens d’agir sur le présent ; toute discussion sur la manière de les appliquer matériellement sur le cours de l’histoire est dépour­vue de sens. C’est l’ensemble du mythe qui importe seul; ses parties n’offrent d’inté­rêt que par le relief qu’ils donnent à l’idée contenue dans la construction. Il n’est donc pas utile de raisonner sur les incidents qui peuvent se produire au cours de la guerre sociale et sur les conflits décisifs qui peuvent donner la victoire au prolétariat ; alors même que les révolutionnaires se tromperaient, du tout au tout, en se faisant un tableau fantaisiste de la grève générale, ce tableau pourrait avoir été, au cours de la préparation à la révolution, un élément de force de premier ordre, s’il a admis, d’une manière parfaite, toutes les aspirations du socialisme et s’il a donné à l’ensemble des pensées révolutionnaires une précision et une raideur que n’auraient pu leur fournir d’autres manières de penser.

 

 

Pour apprécier la portée de l’idée de grève générale, il faut donc abandonner tous les procédés de discussion qui ont cours entre politiciens, sociologues ou gens ayant des prétentions à la science pratique. On peut concéder aux adversaires tout ce qu’ils s’efforcent de démontrer, sans réduire, en aucune façon, la valeur de la thèse qu’ils croient pouvoir réfuter; il importe peu que la grève générale soit une réalité partielle, ou seulement un produit de l’imagination populaire. Toute la question est de savoir si la grève générale contient bien tout ce qu’attend la doctrine socialiste du prolétariat révolutionnaire. […]

 

 

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Nous savons que la grève générale est bien ce que j’ai dit : le mythe dans lequel le socialisme s’enferme tout entier, c’est-à-dire une organisation d’images capables d’évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée par le socialisme contre la société mo­derne. Les grèves ont engendré dans le prolétariat les sentiments les plus nobles, les plus profonds et les plus moteurs qu’il possède; la grève générale les groupe tous dans un tableau d’ensemble et, par leur rapprochement, donne à chacun d’eux son maximum d’intensité; faisant appel à des souvenirs très cuisants de conflits parti­culiers, elle colore d’une vie intense tous les détails de la composition présentée à la conscience. Nous obtenons ainsi cette intuition du socialisme que le langage ne pouvait pas donner d’une manière parfaitement claire – et nous l’obtenons dans un ensemble perçu instantanément[xi].

 

 

Nous pouvons encore nous appuyer sur un autre témoignage pour démontrer la puissance de l’idée de grève générale. Si cette idée était une pure chimère, comme on le dit si fréquemment, les socialistes parlementaires ne s’échaufferaient pas tant pour la combattre ; je ne sache pas qu’ils aient jamais rompu des lances contre les espéran­ces insensées que les utopistes ont continué de faire miroiter aux yeux éblouis du peuple[xii]. Dans une polémique relative aux réformes sociales réalisables, Clemenceau faisait ressortir ce qu’a de machiavélique l’attitude de Jaurès quand il est en face d’illusions populaires : il met sa conscience à l’abri de « quelque sentence habilement balancée », mais si habilement balancée qu’elle « sera distraitement accueillie par ceux qui ont le plus grand besoin d’en pénétrer la substance, tandis qu’ils s’abreu­veront avec délices à la rhétorique trompeuse des joies terrestres à venir » (Aurore, 28 décembre 1905). Mais quand il s’agit de la grève générale, c’est tout autre chose; nos politiciens ne se contentent plus de réserves compliquées; ils parlent avec violence et s’efforcent d’amener leurs auditeurs à abandonner cette conception.

 

 

La cause de cette attitude est facile à comprendre les politiciens n’ont aucun danger à redouter des utopies qui présentent au peuple un mirage trompeur de l’avenir et orientent « les hommes vers des réalisations prochaines de terrestre félicité, dont une faible partie ne peut être scientifiquement le résultat que d’un très long effort ». (C’est ce que font les politiciens socialistes d’après Clemenceau). Plus les électeurs croiront facilement aux forces magiques de l’État, plus ils seront disposés à voter pour le candidat qui promet des merveilles; dans la lutte électorale, il y a une surenchère continuelle : pour que les candidats socialistes puissent passer sur le corps des radicaux, il faut que les électeurs soient capables d’accepter toutes les espérances[xiii] ; aussi, nos politiciens socialistes se gardent-ils bien de combattre d’une manière efficace l’utopie du bonheur facile.

 

 

S’ils combattent la grève générale, c’est qu’ils reconnaissent, au cours de leurs tournées de propagande, que l’idée de grève générale est si bien adaptée à l’âme ouvrière qu’elle est capable de la dominer de la manière la plus absolue et de ne laisser aucune place aux désirs que peuvent satisfaire les parlementaires. Ils s’aper­çoivent que cette idée est tellement motrice qu’une fois entrée dans les esprits, ceux-ci échappent à tout contrôle de maîtres et qu’ainsi le pouvoir des députés serait réduit à rien. Enfin ils sentent, d’une manière vague, que tout le socialisme pourrait bien être absorbé par la grève générale, ce qui rendrait fort inutiles tous les compromis entre les groupes politiques en vue desquels a été constitué le régime parlementaire.

 

L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale.

 

Notes :

 

[i] Le Petit Parisien, qui a la prétention de traiter en spécialiste et en socialiste les questions ouvrières, avertissait, le 31 mars 1907, des grévistes qu’ils « ne doivent jamais se croire au-dessus des devoirs de la solidarité sociale ».

 


[ii] À l’époque où les antimilitaristes commencèrent à préoccuper le public, le Petit Parisien se distingua par son patriotisme : le 8 octobre 1905, article sur « le devoir sacré » et sur « le culte de ce drapeau tricolore qui a parcouru le monde avec nos gloires et nos libertés » ; le 1er janvier 1906, félicitations au Jury de la Seine : « Le drapeau a été vengé des outrages jetés par ses détracteurs sur ce noble emblème. Quand il passe dans nos rues, on le salue. Les jurés ont fait plus que de s’incliner; ils se sont rangés avec respect autour de lui. » Voilà du socialisme très sage.

 


[iii] Bourdeau, Évolution du socialisme, p. 232.

 


[iv] C’est ce qu’on voit, par exemple, dans les efforts faits par les trade-unions pour obtenir des lois leur évitant la responsabilité civile de leurs actes.

 


[v] Les erreurs commises par Marx sont nombreuses et parfois énormes. (Cf. G. Sorel, Saggi di critica del marxismo (« Essais de critique du marxisme »)pp. 51-57).

 


[vi] On a souvent fait remarquer que des sectaires anglais ou américains, dont l’exaltation religieuse était entretenue par les mythes apocalyptiques, n’en étaient pas moins souvent des hommes très pratiques.

 


[vii] Cette doctrine occupe, à l’heure actuelle, une grande place dans l’exégèse allemande ; elle a été apportée en France par l’abbé Loisy.

 


[viii] Cf. la lettre à Daniel Halévy, IV.

 


[ix] J’ai essayé de montrer comment à ce mythe social qui s’est évanoui, a succédé une dévotion qui a conservé une importance capitale dans la vie catholique; cette évolution du social à l’individuel me semble toute naturelle dans une religion. (Le système historique de Renan, pp. 374-382).

 


[x] Je crois bien que tout l’évolutionnisme de Spencer doit s’expliquer, d’ailleurs, par une émigration de la psychologie la plus vulgaire dans la physique.

 


[xi] C’est la connaissance parfaite de la philosophie bergsonienne.

 


[xii] Je n’ai pas souvenir que les socialistes officiels aient montré tout le ridicule des romans de Bellamy, qui ont eu un si grand succès. Ces romans auraient d’autant mieux nécessité une critique qu’ils présentent au peuple un idéal de vie toute bourgeoise. Ils étaient un produit naturel de l’Amérique, pays qui ignore la lutte de classe; mais en Europe, les théoriciens de la lutte de classe ne les auraient-ils pas compris ?

 


[xiii] Dans l’article que j’ai déjà cité, Clemenceau rappelle que Jaurès a pratiqué cette surenchère dans un grand discours prononcé à Béziers.

 

 

 

 

 

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03/05/2024

Ancienne maraude:

 

 

 

 

 

 

Par Philippe Gauthier,

auteur et essayiste

 

 

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En ce 25 avril 2017, j'ai eu l'honneur d'être invité en tant qu'écrivain, notamment autour de "La Toussaint Blanche", célèbre livre  prévoyant les conséquences absolument catastrophiques de l'immigration en France de populations déracinées inassimilables, par le Pasteur Jean-Pierre Blanchard à participer à sa traditionnelle maraude de nuit auprès des pauvres gens qui vivent habituellement dehors sur nos trottoirs.

 

 

 

Cette grande maraude, démarrant de la Porte d'Italie, nous donne l'occasion unique de découvrir, à travers tous les grands axes parisiens, un autre monde que nous tous, y compris en cette soirée très proche des élections présidentielles, les ceux qui collent encore des affiches pour Mélanchon, embourgoisés dans notre confort habituel, avons du mal à comprendre.

 

 

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Avec l'expérience du Pasteur Blanchard qui sait où se trouve son monde, car cette population n'est pas spécialement nomade, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Elle habite son coin de trottoir ou son abri sous le métro aérien  ou encore sa bouche d'aération à ciel ouvert.

 

 

On découvre aussi parmi ces personnes sinistrées beaucoup d'européens, des polonais, des russes et même un allemand, sans doute échappé de sa patrie au miracle économique permanent.

 

 

 

Vers 1h30 du matin, nos provisions de vêtements sont déjà épuisées et notre clientèle commence à dormir à poings fermés sur les trottoirs. Il est temps de regagner notre confort.

 

 

Philippe

 

 

 

 

30/04/2024

LES MEMBRES FONDATEURS DE L'ASP...

 

 

 

Jean et Béatrice

Chabernaud

Délégués nationaux

 

 

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 A l'époque les choses étaient tout sauf évidentes. Totalement seul, isolé, sans soutien, il fallait avoir l'âme chevillée au corps pour créer une association caritative. Dans les faits, ce fut tout sauf une sinécure. Heureusement il me restait les ondes de radio Courtoisie où l'ami Serge et ses copains m'ouvraient leurs antennes, ce qui me permit de lancer la machine.

 

 

 

 

 Pour autant, il n'y avait pas grand monde qui se bousculait au portillon pour travailler avec nous. Parmi les rares à croire à notre projet, il y a eu Béatrice et Jean, qui, de suite, sans arrières pensées, se sont totalement engagés. Ils n'ont jamais été de ceux qui volent au secours de la victoire. Il leur a fallu un certain courage pour travailler dans un projet qui semblait à court terme aléatoire. C’est grâce à quelques âmes d'élites comme eux, que, dés le début, humblement, notre projet a pris. Depuis tout ce temps ils sont restés fidèles, et sont devenus des piliers de l'association, qu'ils en soient grandement remerciés.

 

 

 

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Pasteur  Blanchard  

 

 

 

 

26/04/2024

Ancienne maraude: 24/ 09/ 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

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23/04/2024

iMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

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Par Thierry Auriat,

 

Membre fondateur de l'ASP

 

 

 

Je  participe, pour la dixième fois à une maraude.

 

 

 

Mon ami le Pasteur Blanchard, président de l'Action Sociale et Populaire, m'a fait l'honneur de m'inviter à collaborer à cette sortie, pour venir en aide à nos compatriotes sans-abri, avec un autre membre fondateur de l’ASP, mon ami Oscar Wesley .

 

 

 

Pendant toute l'année, le Pasteur et ses fidèles bénévoles, parfois accompagnés d'élus et de cadres du Front National, mais aussi d'autres personnes de tous  les milieux de notre famille politique.

 

 

 

Bien plus que d'apporter de la soupe, du café, des couvertures, des vêtements ou des chaussures aux nôtres sans-abri, ces maraudes ont aussi pour but d'ébaucher des liens d'amitié, de tisser un suivi fait de chaleur humaine.

 

 

 

  

Jeudi, toute la soirée et une bonne partie de la nuit, c'est ce que nous avons fait ensemble. Et je garde un souvenir ému de toutes ces rencontres , ces discussions avec Stéphane, Yves, Igor, Romain, Adrien et les autres…. Ils ne possèdent rien. Ils vivent dans la rue, à quelques pas des immeubles cossus et de la jeunesse dorée de Paris. Ils ont pourtant beaucoup, un peu de grandeur d'âme et un peu de chaleur humaine. Et, c'est une joie d'avoir pu se rendre utile en leur donnant un peu de nourriture, quelques couvertures et d'avoir échangé quelques paroles ce soir-là.

 

 

 

 

A force, si l'on peut dire, certains ne quitteraient pour rien au monde la rue, d'autres la détestent, quelques-uns pourront en sortir. Tous nous ont accueillis avec le sourire ; des regards qui en disaient long, faits de la détresse de gens perdus pour les uns, emprunts de dignité, pétillants, souriants et chaleureux pour les autres.

 

 

 

 

 

De Sèvres à la Porte d’Orléans, de Denfert-Rochereau à Austerlitz en passant par la Place d’Italie, du Jardin des Plantes à Saint-Michel ou encore rue de Rivoli, cette soirée nous a dévoilé, une fois de plus, qu'un monde parallèle existe dans nos rues. Ils sont dix mille à Paris, trois mille dans le XIIIe arrondissement, qui n'ont rien et qui parfois ne demandent rien. Leur seule richesse : peut-être un certain détachement par rapport de  notre société de consommation ? tellement égoïste et trop individualiste. Mais une indépendance qu'ils paient au prix fort.

 

 

 

 

Une autre constatation choquante durant cette soirée est l'évident manque de moyens accordé par l'Etat à l'aide des sans-abri. L'Etat semble plus compter sur la générosité privée que sur lui-même : "cachez cette misère dont je suis responsable et que je ne saurais voir".

 

 

 

 

 

 

Il serait temps aujourd'hui en France de revoir complètement notre politique sociale. Comment accepter en effet qu'une immigration qui vient d'arriver ait droit à tout (logements aidés, soins gratuits, etc.) alors que nombre de Français et d'européens sont dans le froid dans nos rues, sans soutien et que quelques-uns en arrivent par exemple à la solution extrême de devoir soigner leurs problèmes de dents en se les arrachant à vif.

 

 

 

Si un soutien leur était apporté avant la chute presque irréversible, combien nous déclarait faire le choix volontaire de rester dans la rue ? Car bien souvent, l'élément déclencheur est une dépression, une rupture, un mal être, autant de causes sociales et/ou économiques qui pourrait être traité et endigué si on en prenait la peine ; si on s'intéressait aux gens, au lieu de se détourner de l'humain.

 

 

 

Je voudrais, en conclusion, parce qu'ils prennent justement la peine (et le plaisir) de venir en aide à ces personnes avec de petits moyens, donner un grand coup de chapeau au Pasteur Blanchard et aux militants de l'ASP. Sincères et humains, ils connaissent un nombre impressionnant de sans-abri parisiens par leur prénom, savent un peu de leur vie, de leur parcours parce qu'ils font gratuitement l'effort de s'intéresser en vérité à ceux qu'ils croisent durant leurs maraudes.

 

 

 

Si vous souhaitez cette association à se développer, si vous ne pouvez le faire financièrement, faites-le un soir en donnant de votre temps. Et puis, vous pouvez aussi nous procurer des couvertures, des chaussures de grande pointure et des vêtements chauds. Les besoins sont importants car ou dans la rue, un vêtement ne dure pas bien longtemps.

 

 

 

Thierry Auriat

 

 

 

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19/04/2024

Vilfredo Pareto:

 

 

 

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Vilfredo Pareto (né à Paris - France le 15 juillet 1848 ; décédé à Céligny - Suisse le 19 août 1923) était un sociologue et économiste italien. Il a apporté de nombreuses contributions importantes dans ces deux matières, particulièrement dans l'étude de la distribution du revenu et dans l'analyse des choix individuels. Il introduisit le concept de l'efficacité et aida le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d'indifférence. Il est successeur de Léon Walras à la Chaire d'économie politique de l' Université de Lausanne.

 

 

 

Biographie:

 

 

 

Vilfredo Pareto est né en 1848 à Paris, l'épicentre des révolutions populaires de cette année. Son père était un ingénieur italien, noble, exilé d'Italie comme partisan de Mazzini, républicain et anti-piémontais, sa mère une femme française. Le grand-père paternel, Giovanni Benedetto Pareto avait été fait baron de l'Empire par Napoléon.

 

Pendant son enfance, en Italie, Pareto vécut dans un milieu de classe moyenne, recevant une éducation de niveau élevé.

 

En 1870 il est diplômé en ingénierie de l'université polytechnique de Turin. Sa thèse était intitulée « Principes fondamentaux de l'équilibre des corps solides ». Son intérêt dans l'analyse de l'équilibre en économie et sociologie y fait ses premières manifestations.

 

Pendant quelques années, il travaille comme ingénieur, d'abord pour la compagnie italienne des chemins de fer, publique, puis dans l'industrie privée et devient directeur des Ferriere italiane. Son travail le fait voyager.

 

En 1886 il devient maître de conférence à l'université de Florence. Son séjour à Florence fut marqué par son activité politique, largement alimentée par ses frustrations contre les régulateurs étatiques. Libéral, il attaque le socialisme, le militarisme et le protectionnisme du gouvernement.

 

En 1889, après la mort de ses parents, Pareto change de style de vie : il quitte son travail et se marie à une Russe, Alessandra Bakounine. Il commence à écrire de nombreux articles polémiques contre le gouvernement ce qui lui attire beaucoup d'ennuis comme l'interruption d'une de ses conférences par la police ou le refus d'une autorisation d'enseigner l'économie politique.

 

En 1893 il est nommé maître de conférence en économie à l'université de Lausanne en Suisse à la place de Walras qui le lui a proposé. Il y reste jusqu'à la fin de sa vie

En 1898, il héberge des socialistes italiens fuyant la répression des émeutes.

 

En 1902, sa femme le quitte. Il vivra jusqu'à sa mort avec Jeanne Régis.

 

En 1906, il fit la fameuse observation selon laquelle vingt pour cent de la population possédait quatre-vingt pour cent de la propriété en Italie, observation à l'origine de la loi qui porte son nom.

 

En 1917, l'université de Lausanne organise son jubilé.

 

En 1923, il conseille aux fascistes d'adopter une politique libérale.

 

Il meurt à Céligny (Suisse) la même année.

 

 

Sociologie

 

Actions logiques et non-logiques:

 

Son apport dans le domaine de la recherche sociologique se situe autour des concepts d'actions logiques étudiées à travers l'économie et des actions non-logiques étudiées par la sociologie. Les actions non-logiques étant constituées de résidus, c'est à dire tous les affects inhérents à l'homme. Tout son développement se trouvant dans son principal ouvrage: Traité de sociologie générale, publié en 1916 en italien et en 1917 en français.

 

Masse et élite:

 

Pareto distingue les classes sociales entre masse et élite, l'élite elle-même est séparée entre élite non gouvernementale et gouvernementale. De la masse montent perpétuellement de nouvelles élites que l'élite en place a le choix de combattre ou d'intégrer jusqu'à sa défaite et son remplacement. C'est cette lutte qui fait l'histoire. L'étude de la circulation des élites est souvent réduite à la fameuse phrase "L'histoire est un cimetière d'aristocraties".

 

La distinction entre élite et masse s'applique à toutes les sociétés dans des proportions similaires, et la répartition des richesses est inégalement la même partout: la seule façon d'enrichir les plus pauvres est donc d'enrichir la société toute entière plus vite qu'elle ne s'accroit.

 

Epistémologie:

 

A l'encontre des préjugés scientistes de son époque, Pareto dénie à la science la faculté de définir un système politique, une morale, une religion idéaux. Le scientisme dénature la science en la surestimant: la science ne peut déterminer les fins humaines.

 

Le cynisme et le pessimisme de Pareto attaquent de front l'optimisme et le rationalisme d'Émile DurkheimIllusions sont les tentatives d'organiser rationnellement la société, illusion que de croire l'homme animé par la raison, illusion que de croire la vertu progresser avec l'accroissement de la raison.

 

Pareto critique également les moralistes qui développent vainement des théories pour accorder les intérêts particuliers et collectifs. Le maximum d'utilité pour la collectivité n'est pas le maximum d'utilité de la collectivité.

 

Politique:

 

Pareto est l'auteur d'une étude du socialisme dans son ouvrage Les Systèmes socialistes.

 

Pareto critique tout au long de son oeuvre la faiblesse des élites en fin de règne qui cause leur perte : « Toute élite qui n'est pas prête à livrer bataille, pour défendre ses positions, est en pleine décadence, il ne lui reste plus qu'à laisser sa place à une autre élite ayant les qualité viriles qui lui manquent. C'est pure rêverie, si elle s'imagine que les principes humanitaires qu'elle a proclamés lui seront appliqués : les vainqueurs feront résonner à ses oreilles l'implacable vae victis. Le couperet de la guillotine s'aiguisait dans l'ombre quand, à la fin du siècle dernier (ndlr : fin XVIIIe donc), les classes dirigeantes françaises s'appliquaient à développer leur "sensibilité". Cette société oisive et frivole, qui vivait en parasite dans le pays, parlait, dans ses soupers élégants, de délivrer le monde de "la superstition et d'écraser l'infâme", sans se douter qu'elle-même allait être écrasée. » (in Les Systèmes socialistes T.I, p.40-41)

 

Les régimes autoritaires:

 

Les fascistes italiens se sont réclamés de Pareto, mort en 1923, et on dit souvent de lui qu'il justifie les régimes autoritaires.

 

Réduisant la théorie de Pareto sur les élites, ils justifient leur violence comme nécessaire pour maintenir l'ordre social. Le pouvoir qu'exerce l'élite, minoritaire, n'ayant in fine pas de fondement moral, la force peut être utilisée sans complexe et le régime trouve dès lors sa justification dans son succès.

 

Pareto vit dans l'avènement du fascisme une réaction contre la décadence bourgeoise et son humanitarisme, un gage d'ordre. D'abord très hostile, il accueille favorablement l'avènement de Mussolini mais met en garde les fascistes contre "les aventures guerrières, la restriction de la liberté de la presse, la surimposition des riches et des paysans, la soumission à l'Église et au cléricalisme, la limitation de la liberté d'enseignement" (in Gerarchia, revue fasciste, dans un article intitulé "Liberta").

 

Pareto est élevé représentant de l'Italie à la Commission du désarmement de la SDN en décembre 1922 et sénateur en mars 1923. Il meurt peu après, bien avant la proclamation des lois fascistissimes.

 

Le libéralisme:

 

Sur le plan économique, il estime que le libéralisme est le système le plus producteur de richesse et par conséquent celui qui enrichit le plus la société toute entière.

Sur le plan des idées politiques, Pareto semble préférer un régime fort et libéral c'est-à-dire capable de faire respecter les libertés.

 

 

Maurice Allais voit en Pareto un grand libéral qui a cherché à réduire au maximum et dans la mesure du possible la contrainte qu'exerce la collectivité sur l'individu.

L'étatisation:

 

Pareto annonce avec justesse l'interventionnisme croissant des États dans l'économie qui se produira au XXème siècle qui verra l'avènement de sociétés collectivistes. La bureaucratisation se substitue à la libre initiative. Pareto compare cette évolution à celle de Byzance et à celle du Bas-Empire.

 

 

Les outils statistiques "Pareto":

 

 

Il demeure célèbre pour son observation des 20% de la population qui possèdent 80% des richesses en Italie, généralisée plus tard (par Joseph Juran et d'autres) en distribution de Pareto. Cette observation a été étendue à d'autres domaines sous le terme de « loi de Pareto ». Par extension, on appelle diagramme de Pareto un type d'histogramme où les classes sont représentées par ordre décroissant de fréquence, ce qui permet de mettre en évidence les classes les plus importantes ; ce diagramme est utilisé en gestion de la qualité, où les classes représentent les défauts.

 

Il définit la notion d'optimum paretien comme une situation d'ensemble dans laquelle un individu ne peut améliorer sa situation sans détériorer celle d'un autre individu. Dans la théorie des jeux de John Forbes Nash, la situation est un optimum paretien si les agents sont satisfaits de leur choix et que les gains sont maximisés. Ces gains étant optimaux, si la situation d'un agent s'améliore, celle d'un autre doit se détériorer pour préserver l'équilibre. Un optimum de Pareto est également un équilibre de Nash (où la notion d'optimum n'intervient pas), l'inverse n'est pas vrai.

 

Le concept d'optimum de Pareto se démarque des thèses utilitaristes qui ne se préoccupent que de la quantité totale de « bien-être » de la société (et négligent le fait que le bien-être des uns peut se faire au détriment de celui d'une minorité).

 

Economie:

 

Représentant du courant néoclassique, et plus particulièrement avec le français Léon Walras de l’école de Lausanne, Vilfredo Pareto a laissé à la littérature économique plusieurs ouvrages majeurs comme son Cours d'économie politique (1896) et son Manuel d’économie politique (1909).

 

Un des ses plus importants apports a été de modifier les principes de la valeur utilité chez les néoclassiques. Auparavant, un des postulats néoclassiques était l'existence d'une fonction d'utilité cardinale : l’individu rationnel est capable de déterminer le niveau absolu d’utilité d’un produit. Pareto lui substitue le principe plus réaliste d'utilité ordinale : l’individu rationnel est en fait capable de hiérarchiser ses préférences, de dire s’il préfère le produit A au produit B ou inversement.

 

Ce raisonnement le pousse à l’utilisation des courbes d’indifférence imaginées par Francis Edgeworth. Le principe de la courbe d'indifférence représente l’ensemble des combinaisons de deux produits, permettant d’obtenir une utilité donnée.

 

La généralisation de ses raisonnements à l’échelle de la société permet de déterminer la situation où l’utilisation des ressources est optimale. L’optimum de Pareto est la situation dans laquelle l’utilité (le bien-être) d’aucun individu ne peut être augmentée sans que ne soit réduite l’utilité d’un autre individu. Ce point est obtenu par l’intersection de la droite représentant les contraintes matérielles (ressources/budget) et de la courbe d’indifférence la plus élevée possible.

 

 

La référence à l'optimum de Pareto a permis aux économistes néoclassiques de démontrer mathématiquement la supériorité théorique de la concurrence pure et parfaite sur les modèles économiques alternatifs, à partir de leurs postulats.

 

 

Citations:

 

  • « La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois. » (in Traité de sociologie générale, §2254)

 

  • « Si en France on établit l’impôt sur le revenu, on commencera avec un taux progressif fort supportable, et puis, chaque année, à l’occasion du budget, on l’augmentera. »[1]
  • « Il est doux de prendre sa part d'un impôt qu'on ne paie pas. »

 

  • « Tous les révolutionnaires proclament à leur tour que les révolutions précédentes ont fini par tromper le peuple ; c'est leur révolution seule qui est la vraie révolution. « Tous les mouvements historiques précédents », déclarait le Manifeste communiste de 1848, « étaient des mouvements de minorités ou dans l'intérêt de minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement conscient et indépendant de l'immense majorité, dans l'intérêt de l'immense majorité ». Malheureusement cette vraie révolution, qui doit apporter aux hommes un bonheur sans mélange, n'est qu'un mirage trompeur qui ne devient jamais une réalité. Elle est apparentée à l'âge d'or des millénaristes : toujours attendue, elle est toujours perdue dans les brumes du futur, échappant toujours à ses adeptes au moment où ils pensent la tenir. »

 

  • « Même si on démontrait d'une façon tout à fait évidente que la protection entraîne toujours une destruction de richesse, si on arrivait à l'enseigner à tous les citoyens, tout comme on leur apprend l'ABC, la protection perdrait un si petit nombre de partisans, le libre-échange en gagnerait si peu, que l'effet peut en être à peu près négligé, ou complètement. Les raisons qui font agir les hommes sont tout autres. » (Manuel d'économie politique)

 

  • « Vilfredo Pareto, peut-être le fondateur d’une approche explicitement positiviste en économie, était le champion des deux erreurs. Rejetant l’approche de la préférence démontrée comme “tautologique”, il cherchait d’un côté à éliminer les préférences personnelles de la théorie économique, et de l’autre à étudier et à mesurer des échelles de préférences indépendamment de toute action réelle. Pareto est donc, à plus d’un égard, l’ancêtre spirituel de la plupart des théoriciens contemporains de la valeur. » Murray Rothbard (“Toward a Reconstruction of Utility and Welfare Economics”)

 

 

Œuvres:

 

 

  • 1892, “Considerazioni sui principii fondamentali dell’economia politica pura”, Giornale degli economisti, maggio 1892: 389-420, reproduit en 1982, in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1895, “La legge della domanda”, Giornale degli economisti, janvier 1895 : 59-68, reproduit en 1982, in Vilfredo Pareto, Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1896, La courbe de la répartition de la richesse, Université de Lausanne, Recueil publié par la Faculté de Droit à l’occasion de l’exposition nationale suisse, Genève, 1896, reproduit en 1967, in Vilfredo Pareto, Écrits sur la courbe de la répartition de la richesse, in OEuvres complètes, tome III, Genève
  • 1896, Cours d’économie politique, Lausanne : Rouge, 1896-7, reproduit en 1964, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, Genève : Librairie Droz
  • 1900, “Sul fenomeno economico, lettera a Benedetto Croce”, Giornale degli Economisti, août 1900: 139-162, p. 144, reproduit en 1982 in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 1903, “Anwendungen der Mathematik auf Nationalökonomie”, Encyklopädie der mathematischen Wissenschaften mit Einschluss ihrer Anwendungen, Leipzig, vol. I, n° 7, traduction française en 1966, in Statistique et Économie Mathématique, OEuvres Complètes de Vilfredo Pareto, t. VIII, Genève : Librairie Droz
  • 1906, Manuel d’économie politique, Piccola Bibliotheca Scientifica, Milano : Società Editrice Libraria,
- 1ère édition française en 1909, Paris : Giard et Brière, 1909,
- 4ème édition en 1966, in OEuvres Complètes de Vilfredo Pareto, Genève : Librairie Droz
  • 1908, “Economia sperimentale”, Giornale degli Economisti, juillet : 6-18,
- Traduction française en 1976, in Faits et Théories, Genève : Librairie Droz
  • 1916, Trattato di Sociologia Generale, Florence : Barbera
- Traduction française en 1968, réédition in Œuvres Complètes de Vilfredo Pareto, Genève : Librairie Droz, 1968
  • 1918, “L’interpolazione per le ricerca delle leggi economiche”, Giornale degli economisti, maggio 1907: 366-385,
- Reproduit en 1982 in Ecrits d’économie politique pure, in Vilfredo Pareto, OEuvres complètes, tome XXVI, Genève: Librairie Droz
  • 2008Le Péril socialiste, recueil d'articles, éditions du Trident.

 

 

Littérature secondaire:

 

 

  • 1968, S. E. Finer, "Pareto and Pluto-Democracy: The Retreat to Galapagos", American Political Science Review, 62 (2), pp440–450
  • 1999,
    • Alban Bouvier, dir., Pareto aujourd'hui, Presses Universitaires de France, Paris
    • Carlo Lottieri, Elitisme classique (Mosca et Pareto) et élitisme libertarien: analogies et différences, In: Alban Bouvier, dir., Pareto aujourd'hui, Presses Universitaires de France, Paris, pp199-219

 

Notes et références:

 

 

 

  1.  Repris par Alain Laurent et Claude Reichman in Théories contre l'impôt, Les Belles Lettres, 2000, ISBN 2251390324

 

 

Vilfredo Pareto.jpg

 

 

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16/04/2024

Ancienne maraude.......

 

 

SUITE A UNE PRE-MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réflexions de Bruno Raju,

 

Membre du CA de  l'ASP 

 

 

 

 

Le mardi 21 Août 2018, le Pasteur Blanchard et son épouse, infatigables dans leur volonté de venir en aide aux plus pauvres d'entre nous, nous embarquent dans leur arche de Noé de la pauvreté. Tout est prêt, nous voilà sur le pont pour notre maraude nocturne. Le Seigneur nous accompagne sans que nous nous en apercevions. Les premiers sans domicile fixe sont dans votre visée, c'est l'arrêt et les premières distributions, vêtements, chaussures, café, soupe et thé. Les pauvres hères sont contents de voir celui qui depuis 2005 leur vient en aide, sans aucune subvention, puisant dans ses propres deniers pour faire face. Des visages connus se réjouissent de voir leur ami, le pasteur Blanchard, et les nouveaux se pressent pour recevoir ces quelques dons qui sont pour eux comme un cadeau de Noël .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous terminons notre virée dans le monde de la grande pauvreté à l'Opéra. Nous avons rencontré des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des enfants qui vivent dans la rue sur des matelas ou dans des cartons. Mais qui les regarde? la pauvreté est devenue tellement commune dans notre pays. Levez-vous âmes de bonne volonté et rejoignez l'arche de Noé que le Pasteur Blanchard a mise sur pied et qui ne vit que grâce à l'amour pour ses frères. 

 

 

 

Bruno