01/09/2017
BRÊVE HISTOIRE DE MAZAMET (3).
Une place textile en pleine expansion a besoin de plus en plus de laine. En Argentine, les peaux de moutons pourrissent sur place. Un mazamétain installé près du Rio Plata organise des expéditions vers sa ville natale. Les usines de fabrication textile se dotent d'une annexe pour traiter les peaux. Un nouveau procédé permet de récupérer la laine sans abîmer le cuir. Des usines spécialisées dans le délainage sont construites, d'autres se reconvertissent dans cette activité plus lucrative que le textile. La vallée de l'Arnette devient " la route des usines", des mégisseries apparaissent pour traiter le cuir.
La petite ville enclavée est devenue aux mains des industriels protestants une championne du commerce international. Elle va le rester de 1880 à 1980. Le développement des échanges provoque l'installation d'usines de plus en plus haut dans la vallée de l'Arnette et d'autres ouvriers arrivent des hameaux et des métairies de la montagne. Salariés dans l'industrie du délainage, ils sont aussi paysans. C’est un milieu traditionaliste encadré par l'église catholique. Ils vont rendre la famille Reille toute puissante au point d'imposer sa devise sur la façade de la mairie de Saint-Amans Valtoret.
Le champion des protestants, Edouard Barbey (1831-1905), petit fils de pasteur, fils d'industriel deviendra bien maire de Mazamet et sénateur mais échouera sans cesse aux législatives contre le baron Reille. Nous retrouvons le paradoxe d'un patronat plus à gauche que les ouvriers. Mais, est-ce vraiment un paradoxe ? Et qu'en est-il aujourd'hui ?
La fin du XX siècle sonne le déclin de l'industrie du délainage, la prospérité de la ville s'écroule et le chômage s'installe.
Pasteur Blanchard
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18/08/2017
BRÊVE HISTOIRE DE MAZAMET (2).
Au XVI ème siècle, Mazamet était une simple bourgade qui vivait de l'artisanat du textile. Ce petit peuple d'artisans et de marchands circulait pour vendre sa production. Côtoyant des prédicateurs calvinistes, il est peu à peu gagné aux idées de la réforme. Le protestantisme s'installe dans la cité.
Mazamet étant loin du pouvoir royal, les protestants jouissent d'une certaine autonomie. De plus, les mesures qui les excluent de diverses charges ne font que fortifier leur investissement dans l'industrie textile. La ville ne connaîtra pas la répression qui va s'abattre sur les Cévennes. Et après une période de relative tolérance, en 1787 la liberté religieuse est reconnue.
Tout au long du XVIII ème siècle, la fabrication locale mérite la flatteuse réputation acquise dès 1708. Il sera même dit qu'on y travaille "à la perfection". Le progrès technologique s'accélérant, en 1780 l'intendant du Languedoc Ballainvilliers affirme, "la ville de Mazamet possède une des plus florissantes manufactures de la province". Par le démarchage de ses représentants, Mazamet élargit ses filières et s'implante sur les marchés de Paris et Londres.
Maintenant, le travail va se concentrer dans les usines. Il n'y a pas besoin de moteurs à vapeur, ni de charbon coûteux, l'eau de l'Arnette suffit pour actionner les nombreuses machines hydrauliques. Pierre Olombel, son gendre Houlés, puis le gendre de celui-ci Cormouls, tous protestants se trouvent à la tête du mouvement, suivis par de nombreux autres.
En 1851, la nouvelle industrie de délainage prend son essor. A cette époque, la ville compte dix mille habitants, sept mille dans l'agglomération et trois mille dans la montagne. Les protestants représentent 31%. Cette proportion ira en décroissant avec l'arrivée d'une main d'œuvre catholique, attirée par le travail dans les usines. Mais, 84% des grands patrons restent de religion réformée comme 80% des petits patrons et 60% des cadres. Les mariages mixtes sont rares et ces différences sociales expliquent que la majorité des domestiques dans les familles protestantes, sont des catholiques.
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11/08/2017
BRÊVE HISTOIRE DE MAZAMET (1).
C’est au pied du versant nord de la Montagne noire, loin des ports, que Mazamet est tapie. De tout temps, la ville a été mal desservie par les routes. Et le chemin de fer ne fit son apparition que très tardivement.
Malgré ses désavantages, à partir du XIX ème siècle, Mazamet s'enrichit et étend ses relations avec le monde entier. En effet, elle importe d'Argentine, d'Uruguay, du Chili, d'Afrique-du-sud, d'Australie, de Nouvelle Zélande des peaux de moutons qu'elle transforme en cuir et en laine pour les exporter vers l'Angleterre, l'Italie et jusqu'aux Etats-Unis. Au coeur de cette extraordinaire aventure industrielle, nous trouvons la bourgeoisie protestante de la cité.
Paradoxalement, ce patronat avait des convictions "républicaines" et votait à gauche alors que la majorité des ouvriers d'origine catholique votaient pour la droite cléricale et "réactionnaire". Le baron Reille qui avait des liens avec la hiérarchie catholique était le candidat des classes populaires. Grâce à leur vote massif en sa faveur, il remportait toutes les élections. Pendant des générations, de père en fils ou d'oncle à neveu, les Reille furent élus députés, presque sans interruption, de 1869 à 1958.
Des patrons plus à gauche que leurs ouvriers, une ville enclavée devenant l'avant-garde du dynamisme industriel, une situation unique et autant de questions que nous aborderons dans le prochain article.
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21/04/2017
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17/03/2017
Réponse tardive à Agora Vox :
Au FN, les SDF ont tout intérêt à être... « blancs européens »
la "maraude" à SDF dont il parle n'est pas la sienne. C'est celle du Pasteur Jean-Pierre Blanchard. Un autre beau cas d'espèce, car le pasteur est évidemment lui aussi... du FN. Une photo sans ambiguité le démontre : l'homme aux rouflaquettes (à l'époque il n'en a pas encore) y serre la main de Jean-Marie, le père de celle qui commande des études d'économies de notre visiteur du soir de SDF blancs. Le social, vu par le FN, ça donne... un tri sélectif : lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique." Les "patriotes" pourraient être aidés, les autres... on ne sait pas, pour ne pas être méchant. Chez notre pasteur, toutes les brebis "défavorisées" ne sont donc pas égales ; seules les blanches comptent. Vous qui pensiez que l'aide sociale était entière et ne s'arrêtait pas aux opinions politiques, c'est raté. Ce n'est pas le SAMU (sociail), ici ! Pour le pasteur trieur, pas de problèmes : il est devenu depuis secrétaire général du FN. Logique(1), il en était un pilier depuis longtemps comme il le dit lui-même : "le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué." Que faisait un pasteur dans le "paquebot", et sa dérive financière, réglée par un imprimeur (Fernand Le Rachinel) qui a fini par se rertourner contre son capitaine, c'est une autre histoire (un pasteur salarié du FN(2) et permanent, donc, comme l'indique l'Express du 3 octobre 2007 ?) : en tout cas, il ne semble pas qu'à cette époque il ait été pasteur à bord. En fait, notre si bon pasteur qui trie les bonnes brebis des mauvaises ne nous dit pas tout : il a un sacré passé derrière lui. Car son curriculum fourni benoîtement par ses propres amis, mérite amplement d'être illustré.
Selon lui-même, le traumatisme reçu sur la tête c'est celui de mai 68 :"dans les années 1970, les errements idéologiques de sa génération le pousseront au festival de l'île de Wight, dans les rangs de la Ligue communiste d'Alain Krivine, puis dans l'aile situationniste des Maoïstes (keske c'est ???), pour finir dans les fêtes de Lutte ouvrière." Il me fait penser à un gars de chez Agoravox qui a raconté plusieurs fois ici "son" île de Wight (ou il s'était endormi pour Hendrix). Sur son propre blog, le pasteur indique qu'il n'est pas resté en usine car "le travail en usine me déplaisait" (et écrit deux lignes plus loin être devenu plus tard un "ouvrier modèle"). C'est pourquoi il a fait... l'armée : "je signais un contrat d'apprenti garçon de restaurant au Grand Balcon, l'hôtel le plus huppé de Mazamet. Mon engagement lors des événements de 68 inquiéta ma famille. Mon père, militaire de carrière, pensa qu'il n'y avait rien de plus sûr que l'armée. Je signais à Toulouse en septembre de la même année un contrat de trois ans dans l'armée de l'air." Pas mal, comme parcours : restait plus qu'à faire un tour de plus pour passer de l'extrême gauche à l'extrême droite (son père était en fait gendarme). Pas tout de suite, d'abord il lui faut d'abord quitter l'armée :"l'armée, ne sachant que faire de moi, se souvint que j'avais été garçon de restaurant et m'envoya au mess des officiers en plein cœur de la forêt noire en Allemagne à Hornisgrinde. Ce fût un véritable cauchemar où j’étais isolé dans une petite station couverte de neige pendant plus de six mois de l'année. Insupportable à un tel point que comme on le dit familièrement, je "pétais les plombs" au point de me faire expulser de l'armée. De retour à la maison, ce fut la grande révolte". Notre futur pasteur n'aimait pas les oppressants sapins, ce devait être ça. Mais voyons de quelle "révolte" il s'agît...
Car juste après l'épisode de Wight, notre militaire sapinophobe découvre la foi (c'est souvent une révélation, les religions révélées !) en se retrouvant d'abord "animateur" de l'Armée du Salut à Paris dans le 13e... pour se retrouver, toujours selon ses propres dires, "pasteur dans le 15e", après "un stage pastoral" et une "ordination au Saint Ministère" (ce qui parait expéditif(3), mais bon, les autorités religieuses peuvent le vérifier, je suppose, on leur fait confiance). Dans le XVeme, il y a effectivement trois lieux de culte : l"Eglise luthérienne de la Résurrection l'Église luthérienne du synode du Missouri et le Foyer de Grenelle. C'est alors qu'il devient le "chapelain" de... Jany LePen, qui est protestante, elle aussi (née Jeannine Marie Louise Paschos, et c'est aussi la présidente de SOS Enfants d'Irak). Un chapelain, c'est, rappelons la définition quelqu'un "chargé d'une chapelle ou d'une "paroisse personnelle" : maison noble, communauté linguistique, école, mouvement, unité militaire, etc. Il ne tient pas de registre et n'administre pas de territoire géographiquement déterminé, sa communauté se limitant aux fidèles qu'il rassemble". Chapelain de paquebot, alors, disons.... les chapelains étant aussi, "les officiers ecclésiastiques de la maison du roi et des princes, qui servent à leurs chapelles" : voilà notre homme servant un prince, ou une princesse, donc. Appelons-celle-ci Jany, alors. Et lui, ratichon, ce qui est beaucoup plus drôle : il n'y a pas que Jean-Marie Le Pen à dénicher de vieilles expressions françaises, mince !
"Ratichon" a fait un autre aveu dans son blog, on l'a vu : "deux mois plus tard, j'étais à l'Isle de Whight, avant de vivre toutes les dérives de ma génération" affirme-t-il, ce qui laisse les paris assez ouverts : cannabis ou coke (4)? Partouzes ou sexualité de groupe(5) ? Champignons ou alcool(6) ? On n'en saura pas plus, mais depuis plus de 40 ans, notre homme ne travaille donc pas, en tout cas(7). Pas à l'usine, en tout cas. Pasteur n'est pas vraiment un métier, à bien regarder. Curé non plus, mais le premier n'est pas obligé de faire croire à tout le monde qu'il ne couche pas avec sa bonne. Le pasteur est marié. Une rente, alors, disent les mauvaises langues. Signalons qu'aujourd'hui, pour être Pasteur, c'est un peu plus... long : il faut, je cite,"être titulaire d’un master pro (5 ans d’études) en théologie protestante délivré par l’Institut protestant de théologie (Paris-Montpellier) ou d’un diplôme reconnu équivalent. Il faut avoir l’autorisation de la Commission des ministères (CDM) pour entrer en proposanat (période probatoire en pleine responsabilité sur un poste). Ce proposant dure deux ans et comporte 3 sessions d’une semaine regroupant les proposants pour un temps de formation". Question salaire, il vaut mieux être protestant que catholique en tout cas : "dans l’Uepal(L'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, réunies en 2006), un pasteur débutant touche 1432, 65 euros net par mois. Après 30 ans de service, il touche 2318,75 euros."(8) C'est en effet toujours mieux que mendier comme un roumain ou être SDF (même blanc )
Oui, le curé-chapelain, aujourd'hui "responsable des actions sociales au sein du cabinet du secrétaire général" (sa patronne, la vice-présidente chargée des Affaires Sociales du FN s'appelant Marie-Christine Arnautu(9)), est un monsieur à qui on se confesse, où à qui on se confie, donc : il doit en savoir, notre bonhomme, me direz-vous. Oui, et c'est bien ce qui explique sa... longévité dans un parti qui n'a pas toujours digéré la cission Mégrétiste dont il a fait partie... Le confident donc de la première dame du parti, décrite ainsi dans Le Point : "Nous sommes chez M. et Mme Le Pen, à Rueil-Malmaison. Depuis qu'il est remarié avec Jany, le président du Front national a en effet quitté son viril castel de Saint-Cloud, n'y gardant que ses bureaux, pour partager le coquet domicile de sa femme. Un petit paradis, à dix minutes de la Défense, que Jany Le Pen, qui aime à se décrire comme une « femme au foyer », rechigne à quitter - on la comprend - pour se lancer dans l'arène politique". Une dame dont le pasteur ne tarit pas d'éloges, et qui a, disons, de drôles d'opinion sur la plèbe qu'elle ne rencontre jamais, tant elle a des habitudes disons i-un tantinet "bourgeoises" : "ce serait en tout cas un vrai bouleversement dans la vie de cette lève-tard, dont les journées sont rythmées par ses séances de gym, le coiffeur et les dîners en ville. Il y a quinze jours, l'apprentie politicienne prenait son premier bain de foule à la fête Bleu-blanc-rouge. Cette bourgeoise à la chevelure auburn y fut un peu déroutée par le public « lumpen » du FN. « Les braves gens du Front, quand je les embrasse, j'oublie complètement qu'ils sont moches », lâche- t-elle ingénument". Moches, comme les SDF du tract de la fille de son nouveau mari ? Il est vrai aussi que Jany s'est trouvé un deuxième ratichon : un grand défenseur des pygmées. Durant toute la balade, note le journal, la dame s'est baladée en arborant "un T-shirt avec les initiales du LPDR, le parti libéral démocrate de Russie de l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinosvki". Avec eux , c'est extrèmes-droites de tous les pays, unissez-vous ?
Réponses :
(1) Depuis 2005 je ne fais plus de politique, pour autant je reste fidèle à mes idées et voterais Marine aux présidentielles.
(2) Mais au banc de mon synode et du protestantisme je me suis tourné vers Jean-Marie Le Pen, mauvaise idée 3 ans plus tard je me retrouvais à la rue suite à la crise mégrétiste.
(3) Qui vous a fait Pape, pour décider ce qu’un synode doit faire pour ordonner ces pasteurs (voir article ci-joint).
(4) non
(5) non
(6) non, en fait j’étais Sorélien sans le savoir, ce qui choque mes amis, déjà à l’époque , je pouvais m’appliquer la maxime de mon cher Péguy « la révolution sera morale, ou ne sera pas »
(7) J’ai travaillé jusqu'à 62 ans, ma retraite est fort modeste puisque je ne suis pas imposable, combien gagne un journaliste ?
(8) Les salaires dont vous parlez, concernent l’Alsace Lorraine encore sous le concordat, pas le reste de la France.
(9) Je salue mon amie Marie-Christine Arnautu, femme exemplaire de notre famille politique.
08:48 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (1)
07/10/2016
ENTRETIEN AVEC JACQUES VASSIEUX LE 23/07/2010.
Rencontre avec…
le Pasteur
Jean-Pierre Blanchard
Posté par Jacques le 23 juillet 2008.
Pasteur Blanchard, pouvez-vous vous présenter ?
¶ Languedocien né dans le Minervois, j’ai grandi à Mazamet au pied de la montagne noire. Je peux revendiquer avec fierté, comme le Pasteur Napoléon Payrat : « Je suis Cathare par le sang de mes ancêtres, et Camisart par la foi de mes aïeuls ». Sans le bouleversement de mai 68, je serais resté dans ma vie provinciale. Ouvrier délaineur en Haut-Languedoc, je partis à la capitale pour faire carrière dans le social, avant de faire des études de théologie.
Vous êtes tombé tout petit dans « la marmite du social », racontez-nous…
¶ Les fracas de 68 me firent sortir de ma condition ouvrière : je devins animateur bénévole dans les MJC, où je pris goût aux choses de l’esprit, et plus particulièrement à la philosophie qui reste encore ma première passion. Ayant retrouvé la foi, après une équivalence au bac je devins travailleur social professionnel. Ceci grâce à une annonce dans un journal protestant intitulé « Le Christianisme au Xxe siècle », ce journal a aujourd’hui disparu. Il y a de cela 30 ans (le 2 mai 1978) je débutais à « la Cité de Refuge » de L’ Armée du Salut (Paris 13e).
Et aujourd’hui, où en êtes-vous ?
¶ Je continue mon ministère pastoral : principalement de la formation théologique via internet. Sur le plan social, mon épouse et moi-même avons créé en 2005 l’association Action Sociale Populaire (ASP).
Pouvez-vous faire un rapide bilan des actions de L’ASP dont vous êtes le Président ?
¶ Lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique. Puis, j’ai eu le sentiment que si nous voulions nous enraciner, il nous fallait privilégier d’autres types d’actions : j’ai lancé l’idée des maraudes d’hiver et nous sommes partis sans savoir où nous allions. A l’usage, les circuits se sont précisés. Notre dernière maraude bénéficiait de la présence de Louis Aliot. Depuis, nous avons entamé notre campagne d’été : rendre visite à des personnes âgées et isolées. Nous faisons également des repérages pour notre prochaine campagne de maraudes qui devrait commencer peu avant le début de l’hiver.
Avez-vous reçu de l’aide de la part de la classe politique ?
¶ Avec le temps j’ai fini par obtenir une équipe efficace et c’est une bonne chose. Par contre la période n’est pas propice pour la collecte de fonds, même en lançant des appels sur les ondes de Radio Courtoisie. Je suis revenu au FN en 2007, après le premier tour des élections présidentielles, par fidélité à mes convictions, sans recevoir aucune aide de ce côté là. Depuis ma nomination par le secrétaire général du FN, il m’a été promis de l’aide, je suis persuadé qu’ils tiendront parole, et que, à l’avenir, je pourrai compter sur eux.
Nous avons appris que l’humoriste Jean-Marie BIGARD vous avait contacté. Est-ce exact ?
¶ Oui c’est exact.
Je suis passé dans une émission « assez neutre » diffusée par les ondes de « Radio Courtoisie », dirigée par Benjamin GUILLEMAIND et principalement consacrée aux artisans. Je suis passé après deux maître-tailleurs, juste avant une dame qui possède un magasin d’anges sur la butte Montmartre. Benjamin GUILLEMAIND, l’animateur, m’y demanda des explications en tant que « spécialiste » du sujet. Je parlai de mes maraudes, et comme d’ habitude, j’ai indiqué mes coordonnées téléphoniques pour les gens qui souhaitent donner des vêtements. En rentrant à mon domicile j’ai éteint le portable, et qu’elle ne fut pas ma surprise de trouver le lendemain matin un message de Jean-Marie BIGARD !
Que vous a-t-il dit ?
¶ Il venait de m’entendre à la rediffusion du matin, il était emballé par le travail de mon association, notamment par sa dimension artisanale : à échelle humaine.
Vous a t-il proposé son aide ?
¶ Oui, il voulait me faire rencontrer des personnes susceptibles de m’aider financièrement. Il m’a même laissé son numéro de téléphone pour qu’on prenne RDV, afin de définir notre collaboration. Par honnêteté, je lui ai demandé d’aller voir mon blog avant de nous rencontrer. Depuis je lui ai téléphoné de nombreuses fois, en vain.
Quel est votre plus triste souvenir ?
¶ Le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué.
Et votre plus beau souvenir ?
¶ Le sermon de mon collègue, le jour de mon ordination. Voici ce qu’il a dit dans « Le Luthérien » : « Comme je devais assurer la prédication, je repris la parole que Dieu avait adressée à Ezechiel « je t’établis comme sentinelle sur le pays… » (EZ : 3 :17) parce que c’est la guerre de Dieu, contre le péché et la mort » … prémonitoire … non ?
Vous vous êtes rapproché du Front National, et son secrétaire général, Louis ALIOT, vous a même confié une responsabilité dans le nouvel organigramme, pouvez-vous nous en parler ?
¶ A mon heure de gloire j’ai été membre du Comité Central et du pré-gouvernement. Je suis revenu par fidélité à mes convictions. Mon équipe et moi-même travaillons à un projet d’envergure nationale, nous avons fait une note qui sera présentée au Président. Le Secrétaire Général le présentera aux Secrétaires Départementaux dans une lettre circulaire.
Une conclusion ?
¶ Le Front National est à la croisée des chemins, en plus du long et difficile travail de reconstruction, il doit faire une révolution copernicienne, comprendre que son avenir se joue au moins autant dans le champ du social que dans celui du politique. Je crois que les circonstances nous sont, et nous resteront, de plus en plus favorables ; à condition que, contrairement au passé, le social soit compris comme un élément clef de notre devenir. Il faut, dans ce domaine, se donner les moyens d’une politique ambitieuse. Il faut savoir prendre les virages au bon moment, c’est le moment des choix décisifs.
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Commentaires :
• Commentaire par Jérôme le 23 juillet 2008 @ 11:33
Un bel entretien avec un homme de foi et de coeur qui se dévoue avec des moyens limités pour nos compatriotes les plus démunis. On apprécie la franchise du pasteur pour ses propos relatifs à la droite nationale ainsi que sa clairvoyance pour l’action sociale. Actuellement avec la conjoncture économique très défavorable le nombre d’exclus et de sans domiciles fixes se multiplient tant dans les agglomérations gigantesques que dans des villes moyennes (La Rochelle ville populaire de 80 000 habitants en est un triste exemple tout au long de l’année). Si la vie des SDF est très dure l’hiver, elle est carrément intenable l’été car aux privations physiques s’ajoute une grande exclusion morale avec une profonde solitude.
Un homme de foi et un juste combat social à soutenir !.
- Commentaire par Marc le 23 juillet 2008 @ 12:24
Je partage sa conclusion : investir le champ social tout en tenant le cap de la politique actuelle du FN
- Commentaire par Olivier de Granvil le 12 août 2008 @ 15:29
Merci à Promenade sur la toile | e-deo
- Commentaire par ulrich le 12 mars 2010 @ 13:54
Je suis serviteur du SEIGNEUR,précisement de vocation ministérielle : EVANGELISTE.Je désire correspondre avec le pasteur Jean-Pièrre Blanchard pour échange et surtout encore de grandes choses avec lui par sa grande expérience du ministère dans le SEIGNEUR.Pasteur,que la paix et la grace de JESUS soit et demeure avec vous.Et qu’il vous donne encore la force et le zèle malgré l’âge d’avancer,de toujours continuer la bonne oeuvre du CREATEUR.Car la jeunesse dont je fait partir vous voyant ainsi,s’inspire et tire profit de tous ces bonnes actions des pères que vous êtes afin aussi de réussir la mission du CHRIST.
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19/08/2016
Souvenirs de l 'île de Wight:
Le travail d'ouvrier délaineur n'était pas chose plaisante, c’est pour cette raison que je fis le choix de devenir apprenti garçon-de-restaurant au « Grand balcon », l'hôtel le plus prestigieux de Mazamet. Malheureusement je ne pu décrocher mon CAP à l'école hôtelière de Toulouse, mais je continuais à travailler dans cette branche où les débouchés étaient nombreux.
Au début de l'année 1970, j'étais employé au « Durand » sur la route de Carcassonne, château aménagé en hôtel de luxe. Ce fut un soir comme les autres, que se produisit un tournant dans ma vie. Il était tard, les clients n'arrivaient pas avant 22h, et pour passer le temps, j'écoutais "pop star" de José Arthur. Celui-ci annonça qu'un libraire de la montagne St Geneviève à Paris, organisait un week-end tout frais compris pour le festival de l'île de Wight. Je m'inscrivis et eus le privilège d'assister à ce qui après Woodstock a été le festival référence de la scène rock. J'ai eu la chance de voir les dernières prestations de Jimmy Hendrix et Jim Morrison, ainsi que une galaxie impressionnante d'étoiles, avec en point d'orgue Bob Dylan en pleine période country : un vrai régal ! De plus, j’ai profité, chose que je serais bien plus tard, de la présence des Beatles à la veille de leur séparation. La légende était en marche, il m'en reste de lumineux souvenirs.
Pasteur Blanchard
08:41 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)
12/08/2016
Mazamet autrefois...
Qui n'a pas connu l'époque où des balais incessants de camions chargés jusqu'à la gueule de peaux, remontant tambour battant l'avenue du Maréchal Foch, avec cette odeur acre que donnait les peaux et les balles de laine disséminées partout dans la ville, signe de prospérité, faisant d'elle la première place lainière de France, ceux-là ne peuvent pas savoir ce qu'était la vie heureuse dans une petite ville du sud de la France.
Autre merveille du lieu : la route des usines. Prenant les contours de l'Arnette, celles-ci s'alignaient à la queue leu leu. Il y régnait un travail fébrile au rythme des 3x8, avec ces lots continuels de marchandises qui se déversaient. Epoque heureuse où le travail ne manquait pas, et où bien souvent, face à l'ampleur de la tâche, on avait du mal à trouver des bras. Celui-ci devenait tellement contraignant qu'il se déversait jusque dans le centre ville, où la famille Houlés avait ouvert des ateliers dans l'ancienne caserne, juste derrière le grand balcon.
Et puis, il y a le rugby. Nous étions nombreux à rêver, suite aux exploits du Sporting dans le mythique stade de la Chevalliére, mais aussi à pleurer lors de cette finale perdue contre Lourdes, époque heureuse où Mias et Quaglio faisaient gagner l'équipe de France pour la première fois en Afrique du Sud en domptant les redoutables Sprinbok. Que de souvenirs ! Un dernier : le festival Jean-Sebastien Bach, tout cela, comme le vol de l'aigle, me renvoi à cette part de l'enfance qui ne s'éteint pas.
Pasteur Blanchard
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04/12/2015
Il y a 93 ans : La mort de notre maître Maurice Barrés.
Le grand écrivain patriote Maurice Barrès s’est éteint le 3 décembre 1923 à son domicile de Neuilly.
Il fut l’un des principaux fondateurs du nationalisme français moderne.
«A ma mort, il faudra me conduire dans l’ombre du clocher de Sion (...) J’ai soif d’éternité». «C’est une colonne qui s’écroulait» selon le mot de Maurras.
Régionaliste lorrain et nationaliste français, il laisse une œuvre littéraire conséquente et un riche héritage politique.
Nous recommandons la lecture Des déracinés, pour le bagage de tout Français cultivé.
Yves Chiron a écrit une solide biographie, disponible ici.
[Maurice Barrès occupe aujourd’hui, dans le panthéon des pères du nationalisme français, une place de premier plan que nul n’ignore ni ne conteste, et le peuple de ses admirateurs s’étend bien au delà des confins de notre famille de pensée (on peut citer André Gide ou Louis Aragon, par exemple). Mais sa vie et son oeuvre, toutes deux imposantes, restent souvent peu connues. Pourtant, Barrès, cas exceptionnel dans l’histoire contemporaine, assuma les multiples destinées de fondateur de doctrine, d’homme politique actif et élu, d’écrivain, de journaliste et de voyageur. Quelques lignes ne seront donc pas de trop pour esquisser le portrait de cette monumentale figure.
Né le dix-neuf août 1862 à Charmes, petite ville du département des Vosges, Maurice Barrès assiste, en août 1870, âgé de huit ans, au reflux des troupes françaises et à l’invasion par les Prussiens de sa région natale . Ses parents, des notables, devront héberger pendant plusieurs années un militaire ennemi ; ces événements marquèrent vivement le jeune Barrès, alimentant un sentiment hostile à la nouvelle nation allemande et fournissant la trame d’un de ses futurs romans. Après des études de droit et de lettres à Nancy, il s’installe à vingt-et-un ans à Paris, où il commence à publier dans diverses revues littéraires. En 1888, il fait la connaissance du général Boulanger et de Charles Maurras. Il se lance alors en politique, et obtient rapidement son premier succès, en étant élu, à vingt-sept ans, député boulangiste de Nancy. L’épopée boulangiste, qui se termina tragiquement, prête aujourd’hui à sourire quand elle ne révèle pas les abyssales lacunes de nos contemporains en matière historique ; c’est cependant à cette occasion que Barrès développe et structure sa doctrine nationaliste, doctrine radicalement innovante à l’époque, rompant avec les courants légitimistes ou contre-révolutionnaires dominant alors la pensée de droite. Le nationalisme de Barrès est une synthèse originale, alliant un socialisme sincère et réaliste à un certain autoritarisme (républicain toutefois), à un certain sentimentalisme aussi, qui inclut un attachement viscéral au terroir lorrain, et d’où l’antigermanisme et l’antisémitisme sont loin d’être absents. Rappelons, pour replacer ces deux opinions dans la perspective de l’époque, qu’elles étaient couramment répandues, dans la population comme dans la classe politique, toutes tendances confondues, et que Barrès peut faire en la matière figure de modéré, au regard de la virulence verbale de ce temps.
Rescapé du feu de paille boulangiste, Barrès poursuit sa carrière en indépendant, se présentant infructueusement à une élection législative à Neuilly, où il réside désormais (les actuels habitants ont-ils conscience de l’insigne honneur qui leur a été fait par le grand homme?). Sa pièce «Une journée parlementaire», dénonçant le scandale de Panama, est interdite par le pouvoir. Il publie en 1897 «Les Déracinés», une de ses plus fameuses oeuvres, éloge de l’âme lorraine, et critique acerbe de la vie politique, mondaine et intellectuelle de son temps.
En 1898, Emile Zola, avec le fameux «j’accuse», parvient à une fracassante réouverture du débat sur l’affaire Dreyfus. Au grand dépit de la gauche (dont certaines de ses idées, et surtout des amitiés littéraires et intellectuelles le rapprochaient), qui espérait son ralliement, Barrès s’engage activement aux côtés des antidreyfusards, avant de prendre part à une nouvelle et rocambolesque aventure : la tentative de putsch de Paul Déroulède. Cette aventure, qui elle aussi peut paraître peu réaliste (alors que nombre de mouvements actuels la surpassent de loin dans le grotesque), fait partie des prémisses de l’action nationaliste. Mélange de poujadisme avant la lettre, d’antiparlementarisme, s’appuyant sur un réel sentiment populaire, favorable au plébiscite, le mouvement insufflé par Paul Déroulède a mobilisé de considérables énergies et fait trembler plus d’un ponte du régime(1). Ce mouvement, après quelques agitations, sera réprimé sans violence inutile, répression qui épargnera Barrès, probablement en raison de sa notoriété littéraire.
En 1906, Barrès est élu député du premier arrondissement parisien, ainsi qu’à l’Académie française (deux sièges qu’il conservera jusqu’à son dernier soupir). Quelques-unes de ses interventions à la Chambre méritent d’être relevées, qu’elles illustrent bien la pensée de Barrès ou qu’elles le montrent sous un jour inhabituel : l’année de son élection, il fustige violemment la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, et défend le catholicisme «au nom de l’intérêt national» (il avait toujours, jusqu’à présent, manifesté une certaine indifférence aux questions religieuses). En 1908, il s’exprime en faveur de la peine de mort, et contre le transfert des cendres d’Emile Zola au Panthéon. Bien plus tard, en 1922, Barrès, que l’on taxe souvent de sentimentalisme et d’irrationalisme, intervient avec vigueur pour réclamer une augmentation des crédits à la recherche scientifique, sujet sur lequel il est plusieurs fois revenu. Comme on le voit, Barrès, bien qu’ayant participé activement à certaines actions antiparlementaires, fut un député assidu autant qu’éclectique.
Il a cinquante-cinq ans lorsqu’éclate la Grande Guerre. Après s’être incliné devant la dépouille de Jean Jaurès, qu’il avait toujours sincèrement estimé, au lendemain de son assassinat, il décide de rester à Paris et de publier un article quotidien sur la guerre. Il visite à plusieurs reprises les tranchées, y compris les troupes britanniques, et les terres reconquises. Son fils Philippe est blessé lors de l’assaut du Mont Morel. En juillet 1917, Barrès interrompt le ministre Malvy à la tribune de la Chambre, et l’interpelle sur ses liens, par la suite avérés, avec le rédacteur d’une feuille défaitiste, le « bonnet rouge ». C’est le début du plus grand scandale politique de la guerre. Des membres du gouvernement sont reconnus coupables d’avoir sciemment pris le parti de l’ennemi en pleine bataille, au nom d’un internationalisme socialiste illusoire et délétère.
Après la guerre, Barrès s’éloigne un peu du combat politique. Multipliant les séjours en Lorraine et en Rhénanie, il effectue semble-t-il un retour à la Foi, et avec certitude sur ses racines régionales et familiales. Il décède le 4 décembre 1923, au retour d’un déjeuner de la Ligue des Patriotes, dont il fut membre fondateur. Il est inhumé à Charmes, et le deuil national est conduit par le président Millerand et Raymond Poincaré.
De l’oeuvre prolifique de Maurice Barrès, il serait vain de chercher à faire une anthologie ou même une recension. Quelques titres, accessibles et aisés à se procurer pourront aider à une première approche : «le roman de l’énergie nationale», trilogie à laquelle appartient «Les déracinés», qui décrit le destin de sept jeunes Lorrains venus à Paris; «Colette Baudoche», roman nuancé sur l’occupation allemande en Moselle ; «Scènes et doctrines du nationalisme», qui recueille articles et chroniques sur la vie politique de l’époque ; «La colline inspirée», roman historique sur la colline de Sion, haut lieu de la spiritualité catholique en Lorraine.
La pensée nationaliste de Barrès, les principes qu’il a édictés sont quant à eux bien vivants aujourd’hui et figurent, sans qu’il soit toujours nommé, parmi les fondements de l’idée nationaliste actuelle. De l’homme, méditons l’exemple sur ces points : une personnalité talentueuse, pour cela respectée de tous, engagée concrètement et efficacement dans son temps, sur les plans culturel et politique. Son héritage, qui a tant contribué à faire de certains de nous ce que nous sommes, peut être fièrement revendiqué, au service de la France.]
1 : curieusement, une place du quinzième arrondissement de Paris porte le nom de ce si peu consensuel personnage, non loin de l’ex-rue Alexis Carrel.
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20/11/2015
DE LA MONTAGNE A LA FORÊT NOIRE.
J'ai eu une adolescence sans histoire, mais je ne trouvais pas ma voie. Le travail en usine me déplaisait. Pour assurer mon avenir, je signais un contrat d'apprenti garçon de restaurant au Grand Balcon, l'hôtel le plus huppé de Mazamet. Mon engagement lors des événements de 68 inquiéta ma famille. Mon père, militaire de carrière, pensa qu'il n'y avait rien de plus sûr que l'armée. Je signais à Toulouse en septembre de la même année un contrat de trois ans dans l'armée de l'air.
Je me retrouvais à faire mes classes à Nîmes Garons : un total naufrage ! L'armée, ne sachant que faire de moi, se souvint que j'avais été garçon de restaurant et m'envoya au mess des officiers en plein cœur de la forêt noire en Allemagne à Hornisgrinde. Ce fût un véritable cauchemar où j’étais isolé dans une petite station couverte de neige pendant plus de six mois de l'année. Insupportable à un tel point que comme on le dit familièrement, je "pétais les plombs" au point de me faire expulser de l'armée.
De retour à la maison, ce fut la grande révolte. Deux mois plus tard, j'étais à l'Isle de Whight, avant de vivre toutes les dérives de ma génération.
Pasteur Blanchard
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