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17/01/2023

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

Par le Pasteur

Blanchard.

 

 

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Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive  et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.

 

 

 

Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.

 

 

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Une autre remarque, aussi éloquente, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics". 

 

 

Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après  l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.

 

 

Nos gouvernants, si occupés par le mariage homosexuel  baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.  

 

 

Nous avons l'écoeurante conviction  que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.

 

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Pasteur  Blanchard

 

 

13/01/2023

LES MARAUDES DU PASTEUR BLANCHARD:

 

             

 

   

 

 

 

 

 

    LA LIGUE

                             FRANCILIENNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Le Réseau Identités en Ile-de-France

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le 08 octobre dernier, une nouvelle maraude du pasteur Blanchard, à la rencontre de tous ceux que l’on oublie, que l’on ne voit pas. Tous ceux qui ne seront jamais invités au Petit Journal de Canal+ car pas assez photogéniques.

 

 

 

Une maraude organisée par le pasteur à la rencontre de ceux qui sont transparents pour notre société, nos intouchables. Une nouvelle traversée de Paris, celle de la misère, femme seule avec enfants dormant par terre, couples dormant par terre, SDF résignés à leur existence et dans l’incapacité de changer leur vie.

 

 

 

Le pasteur Blanchard dira : « On ne sort pas ou difficilement de la rue. La rue est un monde parallèle, avec ses propres codes, avec ses propres dimensions de temps et d’espace ».

 

 

 

 

Nous ferons des rencontres étranges, de celles qui ne peuvent se faire que dans ses moments là. Des travailleurs sans-papiers rencontrés Rue de la Huchette, attristés par le sort des plus pauvres qui nous amèneront nous les damnés jusque dans des recoins de rue pour y apporter un peu de réconfort à ceux qui n’ont rien et qui nous remercierons ensuite de faire ce que nous faisons.

 

 

 

 

 

 

 

 

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11/01/2023

Maraude du 10 / 01 / 2023.............

 

 

 

 

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10/01/2023

Ancienne maraude.......

 

 

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Philippe Gauthier,

auteur et essayiste

 

 

 

 

En ce 25 avril 2017, j'ai eu l'honneur d'être invité en tant qu'écrivain, notamment autour de "La Toussaint Blanche", célèbre livre  prévoyant les conséquences absolument catastrophiques de l'immigration en France de populations déracinées inassimilables, par le Pasteur Jean-Pierre Blanchard à participer à sa traditionnelle maraude de nuit auprès des pauvres gens qui vivent habituellement dehors sur nos trottoirs.

 

 

 

Cette grande maraude, démarrant de la Porte d'Italie, nous donne l'occasion unique de découvrir, à travers tous les grands axes parisiens, un autre monde que nous tous, y compris en cette soirée très proche des élections présidentielles, les ceux qui collent encore des affiches pour Mélanchon, embourgoisés dans notre confort habituel, avons du mal à comprendre.

 

 

 

Avec l'expérience du Pasteur Blanchard qui sait où se trouve son monde, car cette population n'est pas spécialement nomade, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Elle habite son coin de trottoir ou son abri sous le métro aérien  ou encore sa bouche d'aération à ciel ouvert.

 

 

 

 

 

 

 

 

On découvre aussi parmi ces personnes sinistrées beaucoup d'européens, des polonais, des russes et même un allemand, sans doute échappé de sa patrie au miracle économique permanent.

 

 

 

Vers 1h30 du matin, nos provisions de vêtements sont déjà épuisées et notre clientèle commence à dormir à poings fermés sur les trottoirs. Il est temps de regagner notre confort.

 

 

Philippe

 

 

06/01/2023

Ancienne maraude..........

 

 

 

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

Par Gérard Dominé,

membre historique de l'A.S.P

 

 

Cinq ans déjà, que l’UMPS et blabla... Non, je voulais vous parler d’une maraude avec le Pasteur Blanchard, de la maraude du 9 mars 2012. Je suis allé retrouver ce dernier et sa femme Catherine au lieu de rendez-vous convenu.

 

 

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Mais cela tombe mal car ce soir j’ai le “blues”... Bon sang, c’est bien sûr ! Les séquelles de la retransmission du débat à la télé entre genre de figure et figure de genrede l’UMPS : à ma droite Rachido, pas encore larguée par Sarko, tant qu’elle peut toujours servir, (cela ne vous rappelle rien ? Duracel et Bernard Tapie...) ; à ma gauche, Hidalga et sa comparse Buffet, pour meubler confortablement l’émission. Quelques-unes qui sont bien à leurs places dans le décorum du plateau mais complètement décalées comme immigrées de service. Suivez mon regard, cela n'a rien à voir avec les pauvres qui avaient peut-être faim et froid ce soir du 9 mars ? Tiens, j’avais le blues il y a quelques minutes, lorsque la voix de Maître Collard se fait entendre à la télé... et me redonne du baume au coeur.

 

Je me remets à l’ouvrage. Vite, il faut que je termine ce petit papier pour notre cher Pasteur. Non je n’ai pas oublié Jean et Béatrice. Après cinq ans, ils n’ont -presque- pas changé. Nos “amis visités” se souviennent encore de Jean qu’ils prennaient pour l’Abbé Pierre. Sans vouloir blesser le Pasteur, sans eux, cela n’aurait été que du passé la maraude de ce soir. De moi, certains se souviennent encore, ils m’appellent “Joe le Taxi”.

 

 

 

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En effet, avant mon infactus, j’étais un “Nuiteux”dans le jargon de la profession et dans celui des noctambules... A présent, je vais plagier Raffarin : “Ceux d’en Bas” et “Ceux d’en Haut” se voient sans se voir. "Ceux d’encore plus Bas” dorment d’un sommeil fiévreux car avinés et “Ceux d’en Haut se grisent à “coût” de whisky. Le jour venu, “Ceux d’en Haut” sortent des bouches du métro et “Ceux d’en Bas” s'y cachent le mieux qu’ils peuvent ; l'enfer déjà à moitié consommé et consummé.

 

 

Je me souviens quand je travaillais, je repassais par le même chemin pour rentrer chez moi au petit matin. Combien de fois j’ai pleuré en voyant Isabelle ! Pardonnez-moi d’être trivial, Isabelle qui dormait sur un matelas, “cul nu”, je dis bien “cul nu”.

 

 

 

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Cette nuit du 8 mars, Isabelle n’était plus là. J’ai posé la question à mes compagnons... Le silence s'est fait lourd ! J’avais compris...

 

 

 

Le “blues” me revient, j’ai les lunettes embuées. Je me plonge sur “le Meilleur des Mondes”, d’Aldous huxley. Et blablabla....ZZZZ... Demain sera un autre jour.

 

 

 

Gérard

 

 

03/01/2023

J’aurais vraiment voulu vous souhaiter une BONNE ANNÉE !

 

 

 

La Mite dans la Caverne

 

 

 

Un peu de gauloiserie ne nuit pas à la santé mentale.

 

 

 

Analyse et récapitulatif humoristique des infos de la semaine en 8 minutes

 

 

 

 

30/12/2022

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

Par le Pasteur

Blanchard.

 

 

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Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive  et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.

 

 

 

Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.

 

 

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Une autre remarque, aussi éloquente, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics". 

 

 

Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après  l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.

 

 

Nos gouvernants, si occupés par le mariage homosexuel  baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.  

 

 

Nous avons l'écoeurante conviction  que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.

 

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Pasteur  Blanchard

 

 

 

27/12/2022

Charles Péguy, ce gêneur qui dénonçait "la puissance de l'argent"

 

 

 

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S’il faut en croire François Bayrou, péguyste de toujours (il lui a consacré un mémoire de maîtrise), ses fervents se reconnaissent entre eux, forment une confrérie, presque une «cité». À quoi Alain Finkielkraut répond sèchement, lors d’un colloque récent au Sénat, qu’il n’a pas du tout envie d’être dans la même «cité» qu’Edwy Plenel, autre péguyste qui s’est élevé contre l’interdiction du spectacle de Dieudonné, le mal nommé. Plenel commente:

 

 

 

Je crois être resté un péguyste qui bataille, alors que Finkielkraut a cédé face à ceux auxquels Péguy n’a jamais cédé, à l’époque, et je pense à l’Action Française. Péguy a écrit qu’il faut être capable de défendre une cité sans étrangers. M. Finkielkraut décide qui est l’étranger.

 

Les intellectuels, même péguystes, se déchirent.  

 

Pour Péguy, fils de rempailleuse de chaises et de menuisier, et quoique normalien lui-même, l’artisan, le paysan, ont plus de chance de faire bien ce qu’ils font. C’est la fameuse phrase:

 

 

Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire, il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron, ni pour les connaisseurs, ni pour les clients du patron, il fallait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. 

 

Mais pas seulement les humbles. Le soldat, l’artiste, le député, et même l’intellectuel. Bien faire les met sur un pied d’égalité, les unit, les réunit. Dans l’idéal, du moins… Tous agissent, et pour ce poète, le livre est action. Des textes, il en a écrit, il en a édité, solitaire et superbe, dans ses fameux «Cahiers de la Quinzaine», sa revue, qu’il porta quinze ans durant comme on porte une croix ou la bonne nouvelle, il en a corrigé, il en a vendu dans sa librairie de la rue Cujas, où il faisait tout, de la rédaction en chef jusqu’aux paquets à poster.

 

 

Péguy le prophète

 

 

Si Péguy fascine des lecteurs aujourd’hui, amis ou ennemis, c’est qu’il a prédit ce que ce serait le monde. Le député René Dosière met un point d’honneur à «caser une phrase de Péguy» dans chacune de ses interventions à la Chambre, et Jacques Julliard, qui met Péguy dans un coin de son quadrilatère personnel, avec Simone Weil, Proudhon et Georges Sorel, dit, lui: «L’important n’est pas qu’il y ait des "péguystes", mais que le monde relève de Péguy, et de plus en plus.»

 

 

C’est un laser, nous dit Bayrou. Voir avec cette précision ce que sera le siècle, ce que le matérialisme entraînera de bouleversements, ce que la sociologie et les changements de méthodes historiques vont produire, discerner ce que les réseaux vont modifier dans la vie intellectuelle, c’est magnifique, impressionnant. 

 

 

Yann Moix, autre «passionné», est de cet avis : 

 

 

Il dit qu’à force de mathématiser la nature, on l’oublie. Voyez Fukushima ! Il anticipe l’occupation allemande; il écrit en 1905 : “ Un jour, le boulevard Saint-Germain sera le boulevard Saint-Germain-Strasse.”

 

 

Péguy déteste l’argent, a écrit des pages inoubliables là-dessus, elles aussi prophétiques:

 

 

 

Pour la première fois dans l'histoire du monde les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l'argent. 

 

 

Il ajoute, de manière assez Goldman-Sachsienne :

 

 

 

Par on ne sait quelle effrayante aventure, par on ne sait quelle aberration de mécanisme, par un décalage, par un dérèglement, par un monstrueux affolement de la mécanique, ce qui ne devait servir qu'à l’échange a complètement envahi la valeur à échanger.

 

 

Philosémite, révolté, puissamment droit et juste («J’aimerais qu’il me regarde», dit Finkielkraut), courageux, opiniâtre, pauvre, socialiste qui rêve d’un monde où l’homme ne serait pas un loup pour l’homme, chrétien anti-dévot qui ne s’est même pas marié à l’église, Péguy s’est brouillé avec beaucoup d’amis, d’admirateurs, de tièdes et de sangsues. Il s’est même brouillé avec ses ennemis, qui se vengent (l’Action Française le condamne après l’avoir courtisé en vain), ou se vengeront: le régime de Vichy le récupérera parce qu’il était patriote, ce qui ne manque pas de sel; et parce qu’avec cela il défendait le travail et la famille.

 

 

Vichy a sali beaucoup de mots que Péguy avait fait briller, comme d’autres, aujourd’hui, font main basse sur Jeanne d’Arc. Il faudra dire un jour que ce qui fonde la droite, c’est la perversion du vocabulaire.

 

 

Quant à l’Eglise, toujours tiède et prudente, elle ne sait plus où elle en est avec ce brûlant converti, pas plus qu’avec Claudel et Green. André Suarès raconte que «le plus grand catholique, et le plus intelligent» lui avait dit un jour: «Mais enfin, qu’est-ce que Péguy? et que veut-il? Ses enfants ne sont même pas baptisés, et il les voue à la sainte Vierge. Je n’y comprends rien.» Hé non, «grand» catholique «intelligent», tu n’y comprends rien, et c’est inguérissable.

 

Annexé par tout le monde

 

Il aura donc été annexé par tout le monde, de Maurras à Xavier Niel, et de De Gaulle à Pétain. La grande leçon de Péguy, c’est que les catégories ne fonctionnent pas, ne disent rien, ne servent à rien. Catholiques, anticléricaux, socialistes, petites gens et intellectuels, gauche et droite, mécréants et calotins, rien de tout cela n’est pertinent, puisqu’il a été tout cela, et qu’il était le même. (Jusqu’à la prose et la poésie, qu’il n’a pas distinguées: l’Incarnation montre qu’on ne peut pas séparer le vulgaire et le sublime.)

 

 

Pour Péguy, le réactionnaire veut perpétuer l’état de désordre et de confusion dans lequel nous vivons; la république est inégalitaire, et le vrai chrétien est anticlérical. Au fond, il n’y a que deux grandes catégories opérantes, les dreyfusards et les antidreyfusards: les justes et les salauds, les courageux et les lâches. Les catégories sont affaire de morale. Tu es peut-être ceci ou cela, oui, mais quoi, où étais-tu, où t’es tu placé dans l’Histoire? Voilà la question qu’on pose. Et Jeanne d’Arc est la réponse de Péguy, qui fut «petite» et «grande», «paysanne» et «guerrière», et qu’un «évêque» brûla.

 

 

Il croit au progrès, mais c’est l’antimoderne par excellence.

 

 

Qu’il y ait chez Péguy une inguérissable nostalgie, dit Bayrou, c’est indéniable. Mais après tout, elle n’est pas séparable des vies humaines. Si l’on a toujours dit "c’était mieux avant", c’est que ce sentiment est celui de l’homme.

 

Et puis il est drôle : 

 

 

Le plus burlesque de la littérature française, dit Moix. Quand il opère un forage, il ne s’arrête jamais. Il fait vingt pages pour se moquer des spécialistes, des glosateurs, ou trente sur la notion de sac à dos. Et c’est à mourir de rire.

 

 

Dans les 35000 alexandrins d’«Eve», près de 2000 sont une rabelaisienne et presque décourageante accumulation d’anathèmes contre les pédagogues, les glypthothèques, les éléphonographes, les sténologographes, les rentiers, les fonctionnaires, les taupiers, les factionnaires, les lanciers, les gardes du corps, les massiers, les portiers des morts, les caissiers, les gardes des sceaux, les huissiers, les greffiers, les notaires et protonotaires… Le linguiste Jean-Pierre Sueur, qui fut longtemps maire d’Orléans (PS), et se trouve présentement sénateur, a brillamment défendu ce délire, en en montrant la rigoureuse organisation.

 

 

Insituable, Péguy. «Même dans son camp», dit Finkielkraut. «Il exige qu’on voie ce qu’on voit», ajoute-t-il à l’adresse de ces journalistes «qui détestent que les événements ne leur obéissent pas». Il a dénoncé les crimes commis en Arménie, au Congo, en Finlande, en Roumanie, il a fouraillé toute sa vie contre le totalitarisme, écrit «Le triomphe de la République», mais a appelé de ses vœux une société «où la production sera centralisée», où «la concurrence sera supprimée»… Ce qui ne l’a pas empêché d’être un individualiste presque fanatique.

 

 

Il était un soldat-né, mais il avait peur des vaches et des chevaux, et a écrit:

 

 

La force ne fonde rien d’éternel. Le droit seul peut fonder une institution. 

 

Et il était du côté de Jaurès, et des «ébénistes du Faubourg Saint-Antoine» qui ont pris la Bastille ! Tout cela n’est contradictoire qu’en apparence: s’y trouvent enfin combinées, réconciliées, la liberté, l’égalité et la fraternité.

 

Péguy n'est pas poli du tout

 

L’œuvre de Péguy, ce sont les «Cahiers»: aussi bien ce qu’il y a publié, «toutes ces enquêtes, rappelle Plenel, qui sont ce qu’il appelle du “ journalisme de renseignement ”» (comme Mediapart, en somme…), que c’est ce qu’il y a écrit, dans son style inimitable. Son incroyable goût des mots, la beauté qu’il y voit. Leur souplesse, leur précision, leur bénévolence. (Son christianisme est païen, parce que païen, en latin, veut dire paysan, et qu’il tient pour l’homme de la terre, du pays. La Beauce et la Brie lui importent infiniment plus que Rome.)

 

 

Passer de chaire à chair, comment mieux dire l’incarnation du verbe? Et jusque dans les lettres dont les mots sont formés: ne voit-il pas dans les deux jambages du H de Hugo les deux tours de Notre-Dame de Paris, son roman? Francis Ponge n’est pas loin (il n’est jamais loin). Son amour de la répétition, qui remet côté à côte des mots identiques dans une spirale, où leur sens tournoie, toujours semblable et pourtant décalé: «Quand nous reverrons-nous? Et nous reverrons-nous?», demande Jeanne à sa «Meuse endormeuse».

 

 

 

es litanies, ses listes interminables, interminablement remâchées, avec leurs cascades de points-virgules, et qui sont comme des méditations tourbillonnantes et obsédées. Il ne veut pas du «beau style», qui fait du mal à la langue, l’empoisonne au moins autant que la faute; les images et les métaphores, il n’en veut pas; Péguy n’est pas poli du tout, il est rugueux, invente des mots quand ils n’existent pas.

 

 

 

Le langage est au cœur de son œuvre, mais le langage comme action. Et s’il répète, redit, recommence sans jamais rien retirer à ses brouillons successifs (encore une fois: comme Ponge), c’est qu’il enfonce son clou, qu’il redonne le même coup de marteau – mais le clou entre dans le bois, à chaque fois plus profondément. Il a foi en son clou: ses redites, c’est un chapelet de coups de marteau.

 

 

 

Même pamphlétaire, il cherche son mot, et avec quelle violence ! Et quel esprit ! Comme s’il avait tété Saint-Simon, La Fontaine, Retz, Voltaire, tous ces Français redoutables, comme si c’était la France, dans ce qu’elle a de plus coléreux, d’impérieux, de sûr d’elle-même et de sa vérité, de sa «pérennité, pour ne pas dire son éternité» (Bayrou), qui coulait dans ses veines. Il y a de quoi être insupportable.

 

 

Ce guerrier est mobilisé en août 14. Il tombe au front, frappé au front, pour parler comme lui, le 5 septembre. Même la guerre s’est débarrassée de ce gêneur au plus vite.

 

 

 

Suarès : « Nul ne crie contre l’Enfer. Péguy eût parlé, il eût poussé son cri. Il n’est pas là, et il n’y a personne.» Depuis Péguy et Suarès, beaucoup ont crié. Et c’est comme s’ils étaient restés muets.

 

 

 

 Jacques Drillon

 

 

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11:01 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

23/12/2022

Maraude de Noël: le 22 / 12 / 2022.............

 

 

 

 

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20/12/2022

ENTRETIEN AVEC JACQUES VASSIEUX LE 23/07/2010.

 

 

 

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Rencontre avec…

 

le Pasteur

 

Jean-Pierre Blanchard

 

Posté par  Jacques le 23 juillet 2008.

 

Pasteur Blanchard, pouvez-vous vous présenter ?

 

Languedocien né dans le Minervois, j’ai grandi à Mazamet au pied de la montagne noire. Je peux revendiquer avec fierté, comme le Pasteur Napoléon Payrat : « Je suis Cathare par le sang de mes ancêtres, et Camisart par la foi de mes aïeuls ». Sans le bouleversement de mai 68, je serais resté dans ma vie provinciale. Ouvrier délaineur en Haut-Languedoc, je partis à la capitale pour faire carrière dans le social, avant de faire des études de théologie.

 

 

Vous êtes tombé tout petit dans « la marmite du social », racontez-nous…

 

Les fracas de 68 me firent sortir de ma condition ouvrière : je devins animateur bénévole dans les MJC, où je pris goût aux choses de l’esprit, et plus particulièrement à la philosophie qui reste encore ma première passion. Ayant retrouvé la foi, après une équivalence au bac je devins travailleur social professionnel. Ceci grâce à une annonce dans un journal protestant intitulé « Le Christianisme au Xxe siècle », ce journal a aujourd’hui disparu. Il y a de cela 30 ans (le 2 mai 1978) je débutais à « la Cité de Refuge » de L’ Armée du Salut (Paris 13e).

 

 

Et aujourd’hui, où en êtes-vous ?

 

Je continue mon ministère pastoral : principalement de la formation théologique via internet. Sur le plan social, mon épouse et moi-même avons créé en 2005 l’association Action Sociale Populaire (ASP).

 

 

 

Pouvez-vous faire un rapide bilan des actions de L’ASP dont vous êtes le Président ?

 

Lors de la création de l’association, notre première orientation a été de venir en aide aux patriotes défavorisés des communes de mon secteur géographique. Puis, j’ai eu le sentiment que si nous voulions nous enraciner, il nous fallait privilégier d’autres types d’actions : j’ai lancé l’idée des maraudes d’hiver et nous sommes partis sans savoir où nous allions. A l’usage, les circuits se sont précisés. Notre dernière maraude bénéficiait de la présence de Louis Aliot. Depuis, nous avons entamé notre campagne d’été : rendre visite à des personnes âgées et isolées. Nous faisons également des repérages pour notre prochaine campagne de maraudes qui devrait commencer peu avant le début de l’hiver.

 

Avez-vous reçu de l’aide de la part de la classe politique ?

 

 

Avec le temps j’ai fini par obtenir une équipe efficace et c’est une bonne chose. Par contre la période n’est pas propice pour la collecte de fonds, même en lançant des appels sur les ondes de Radio Courtoisie. Je suis revenu au FN en 2007, après le premier tour des élections présidentielles, par fidélité à mes convictions, sans recevoir aucune aide de ce côté là. Depuis ma nomination par le secrétaire général du FN, il m’a été promis de l’aide, je suis persuadé qu’ils tiendront parole, et que, à l’avenir, je pourrai compter sur eux.

 

 

Nous avons appris que l’humoriste Jean-Marie BIGARD vous avait contacté. Est-ce exact ?

 

 

Oui c’est exact.

Je suis passé dans une émission « assez neutre » diffusée par les ondes de « Radio Courtoisie », dirigée par Benjamin GUILLEMAIND et principalement consacrée aux artisans. Je suis passé après deux maître-tailleurs, juste avant une dame qui possède un magasin d’anges sur la butte Montmartre. Benjamin GUILLEMAIND, l’animateur, m’y demanda des explications en tant que « spécialiste » du sujet. Je parlai de mes maraudes, et comme d’ habitude, j’ai indiqué mes coordonnées téléphoniques pour les gens qui souhaitent donner des vêtements. En rentrant à mon domicile j’ai éteint le portable, et qu’elle ne fut pas ma surprise de trouver le lendemain matin un message de Jean-Marie BIGARD !

 

 

Que vous a-t-il dit ?

 

 

Il venait de m’entendre à la rediffusion du matin, il était emballé par le travail de mon association, notamment par sa dimension artisanale : à échelle humaine.

 

 

Vous a t-il proposé son aide ?

 

 

Oui, il voulait me faire rencontrer des personnes susceptibles de m’aider financièrement. Il m’a même laissé son numéro de téléphone pour qu’on prenne RDV, afin de définir notre collaboration. Par honnêteté, je lui ai demandé d’aller voir mon blog avant de nous rencontrer. Depuis je lui ai téléphoné de nombreuses fois, en vain.

 

 

Quel est votre plus triste souvenir ?

 

 

Le climat de haine au moment de la scission du FN. Certes je penchais pour Mégret, mais je n’ai jamais été compromis dans aucun complot. Je n’ai jamais été membre du MNR. Depuis mon licenciement du « Paquebot », je m’en tiens à une stricte neutralité. En 2002, j’ai envoyé la même lettre de soutien aux deux candidats. Cela a  été terrible pour moi de voir des amis de longue date ne plus me parler, pire, me traiter de félon, alors que j’ai failli sombrer. J’ai été à deux doigts de devenir SDF. J’en ai été profondément marqué.

 

 

Et votre plus beau souvenir ?

 

 

Le sermon de mon collègue, le jour de mon ordination. Voici ce qu’il a dit dans « Le Luthérien » : « Comme je devais assurer la prédication, je repris la parole que Dieu avait adressée à Ezechiel « je t’établis comme sentinelle sur le pays… » (EZ : 3 :17) parce que c’est la guerre de Dieu, contre le péché et la mort » … prémonitoire … non ?

 

 

 

Vous vous êtes rapproché du Front National, et son secrétaire général, Louis ALIOT, vous a même confié une responsabilité dans le nouvel organigramme, pouvez-vous nous en parler ?

 

 

A mon heure de gloire j’ai été membre du Comité Central et du pré-gouvernement. Je suis revenu par fidélité à mes convictions. Mon équipe et moi-même travaillons à un projet d’envergure nationale, nous avons fait une note qui sera présentée au Président. Le Secrétaire Général le présentera aux Secrétaires Départementaux dans une lettre circulaire.

 

 

Une conclusion ?

 

 

Le Front National est à la croisée des chemins, en plus du long et difficile travail de reconstruction, il doit faire une révolution copernicienne, comprendre que son avenir se joue au moins autant dans le champ du social que dans celui du politique. Je crois que les circonstances nous sont, et nous resteront, de plus en plus favorables ; à condition que, contrairement au passé, le social soit compris comme un élément clef de notre devenir. Il faut, dans ce domaine, se donner les moyens d’une politique ambitieuse. Il faut savoir prendre les virages au bon moment, c’est le moment des choix décisifs.

 

 

 

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Commentaires :

 

Commentaire par Jérôme le 23 juillet 2008 @ 11:33

Un bel entretien avec un homme de foi et de coeur qui se dévoue avec des moyens limités pour nos compatriotes les plus démunis. On apprécie la franchise du pasteur pour ses propos relatifs à la droite nationale ainsi que sa clairvoyance pour l’action sociale. Actuellement avec la conjoncture économique très défavorable le nombre d’exclus et de sans domiciles fixes se multiplient tant dans les agglomérations gigantesques que dans des villes moyennes (La Rochelle ville populaire de 80 000 habitants en est un triste exemple tout au long de l’année). Si la vie des SDF est très dure l’hiver, elle est carrément intenable l’été car aux privations physiques s’ajoute une grande exclusion morale avec une profonde solitude.

Un homme de foi et un juste combat social à soutenir !.

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  • Commentaire par Marc le 23 juillet 2008 @ 12:24

Je partage sa conclusion : investir le champ social tout en tenant le cap de la politique actuelle du FN

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  • Commentaire par Olivier de Granvil le 12 août 2008 @ 15:29

Merci à Promenade sur la toile | e-deo

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  • Commentaire par ulrich le 12 mars 2010 @ 13:54

Je suis serviteur du SEIGNEUR,précisement de vocation ministérielle : EVANGELISTE.Je désire correspondre avec le pasteur Jean-Pièrre Blanchard pour échange et surtout encore de grandes choses avec lui par sa grande expérience du ministère dans le SEIGNEUR.Pasteur,que la paix et la grace de JESUS soit et demeure avec vous.Et qu’il vous donne encore la force et le zèle malgré l’âge d’avancer,de toujours continuer la bonne oeuvre du CREATEUR.Car la jeunesse dont je fait partir vous voyant ainsi,s’inspire et tire profit de tous ces bonnes actions des pères que vous êtes afin aussi de réussir la mission du CHRIST.