Un peu de gauloiserie ne nuit pas à la santé mentale.
Analyse et récapitulatif humoristique des infos de la semaine en 8 minutes
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Par le Pasteur BLANCHARD Président de l'Action Sociale et Populaire
Dans une société qui change à chaque instant, depuis plus de douze ans que nous suivons l’évolution de la misère dans les rues de Paris, nos impressions ne peuvent être que paradoxales. Pourtant, certains repères étaient resté stables : parmi eux, il y avait le légendaire Francis.
Nous l'avons rencontré en 2006. A l'époque, il dormait dans le renforcement d'un bâtiment à la sortie d'un garage. Il y avait amoncelé des tas d’objets sur une hauteur de deux mètres et vivait au milieu de ce fatras. Le temps passant, il devint une destination incontournable de nos sorties. , à tel point qu’il était devenu un point nodal. A sa rencontre, chaque maraudeur recevait comme une onction de légitimité.
Un jour, plus de Francis. Cela faisait un certain temps qu'il était malade. Il sombrait à vue d'oeil de rencontres en rencontres ; ce qui l'amena à faire plusieurs séjours à l'hôpital. Avant de disparaître tout à fait dans la nature. Nous nous demandions qu'était-il devenu ? A chacun de nos passages dans son secteur, nous ne pouvions nous empêcher de nous interroger sur ce qu’il était devenu.
Enfin, un soir, nous l'avons retrouvé installé à quelques mètres de son ancien quartier général soigné après une longue hospitalisation. Il était bien là, encore, lors de cette maraude en compagnie du Docteur Coulomb Louis-Marie Stéphane et Pierre-Claude. Depuis son retour, c'est chaque fois le même rituel. Dès qu’il me m'aperçoit, il s’écrit "tiens, voilà le Pasteur !", ajoutant, tout de go, en parlant de Catherine "et la photographe !" Dans un monde instable, il était resté égal à lui-même tel que l’éternité le change, malheureusement ce fut une de nos dernière rencontre, suite à un reportage sur youtube, le curé de la paroisse catholique, avenue Blanqui ma téléphoné pour me dire qu’il était parti pour un monde meilleur ; à la fin de sa vie, il fréquentait régulièrement sa paroisse. Il nous restera l’image d’un personnage légendaire qui a éclairé nos vies, pendant plus qu’une décade.
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09:23 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
Par le Pasteur
Blanchard.
Comme chaque année, à partir de la fin août, mon épouse Catherine et moi-même organisons des prés-maraudes. Certains secteurs de notre circuit ayant été désertés par les sans-logis ou évacués par la police, il nous faut découvrir de nouveaux trajets, trouver les nouveaux "refuges" de nos amis.
Ce mois d'août assez clément nous a permis de sillonner les rues de la capitale et d'établir une nouvelle carte routière de la pauvreté. Par exemple, nous avons innové en descendant l'avenue des Gobelins à partir de la place d'Italie, puis en suivant le boulevard Arago (où siège la prestigieuse faculté de théologie protestante).
Tout au long de notre chemin, la pauvreté s'affiche. Elle s'installe et les personnes dormant dans la rue sont de plus en plus nombreuses. Certaines sont surprises que nous venions de notre lointaine banlieue pour leur venir en aide. Mais, nous retrouvons, à nouveau, une attitude empreinte de gentillesse et de reconnaissance de la part des SDF. Rares sont les réactions agressives. Vêtements et couvertures sont toujours autant demandés. Les besoins sont énormes et même si les moyens de l'Action Sociale et Populaire sont limités, ils répondent à une attente réelle.
Nos amis fidèles de l'ASP , Pascal Aberlen et Gérard d'Orséti , ont vécu cet été leur dixième et douzième expériences de maraude. Ils en tirent chaque fois, une grande "leçon existentielle" qu'ils n'oublieront pas de sitôt.
Tard dans la nuit , de retour chez nous, à Athis-Mons, nous nous couchons , partagés entre le sentiment du devoir accompli et un pincement au coeur.
Pasteur Blanchard
09:51 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
09:29 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.
Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.
Une autre remarque, aussi éloquente, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics".
Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.
Nos gouvernants, si occupés par le mariage homosexuel baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.
Nous avons l'écoeurante conviction que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.
Pasteur Blanchard
09:44 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Réseau Identités en Ile-de-France
Le 08 octobre dernier, une nouvelle maraude du pasteur Blanchard, à la rencontre de tous ceux que l’on oublie, que l’on ne voit pas. Tous ceux qui ne seront jamais invités au Petit Journal de Canal+ car pas assez photogéniques.
Une maraude organisée par le pasteur à la rencontre de ceux qui sont transparents pour notre société, nos intouchables. Une nouvelle traversée de Paris, celle de la misère, femme seule avec enfants dormant par terre, couples dormant par terre, SDF résignés à leur existence et dans l’incapacité de changer leur vie.
Le pasteur Blanchard dira : « On ne sort pas ou difficilement de la rue. La rue est un monde parallèle, avec ses propres codes, avec ses propres dimensions de temps et d’espace ».
Nous ferons des rencontres étranges, de celles qui ne peuvent se faire que dans ses moments là. Des travailleurs sans-papiers rencontrés Rue de la Huchette, attristés par le sort des plus pauvres qui nous amèneront nous les damnés jusque dans des recoins de rue pour y apporter un peu de réconfort à ceux qui n’ont rien et qui nous remercierons ensuite de faire ce que nous faisons.
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IMPRESSIONS DE MARAUDE...
Par Philippe Gauthier, auteur et essayiste
En ce 25 avril 2017, j'ai eu l'honneur d'être invité en tant qu'écrivain, notamment autour de "La Toussaint Blanche", célèbre livre prévoyant les conséquences absolument catastrophiques de l'immigration en France de populations déracinées inassimilables, par le Pasteur Jean-Pierre Blanchard à participer à sa traditionnelle maraude de nuit auprès des pauvres gens qui vivent habituellement dehors sur nos trottoirs.
Cette grande maraude, démarrant de la Porte d'Italie, nous donne l'occasion unique de découvrir, à travers tous les grands axes parisiens, un autre monde que nous tous, y compris en cette soirée très proche des élections présidentielles, les ceux qui collent encore des affiches pour Mélanchon, embourgoisés dans notre confort habituel, avons du mal à comprendre.
Avec l'expérience du Pasteur Blanchard qui sait où se trouve son monde, car cette population n'est pas spécialement nomade, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Elle habite son coin de trottoir ou son abri sous le métro aérien ou encore sa bouche d'aération à ciel ouvert.
On découvre aussi parmi ces personnes sinistrées beaucoup d'européens, des polonais, des russes et même un allemand, sans doute échappé de sa patrie au miracle économique permanent.
Vers 1h30 du matin, nos provisions de vêtements sont déjà épuisées et notre clientèle commence à dormir à poings fermés sur les trottoirs. Il est temps de regagner notre confort.
Philippe |
09:42 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
Par Gérard Dominé,
membre historique de l'A.S.P
Cinq ans déjà, que l’UMPS et blabla... Non, je voulais vous parler d’une maraude avec le Pasteur Blanchard, de la maraude du 9 mars 2012. Je suis allé retrouver ce dernier et sa femme Catherine au lieu de rendez-vous convenu.
Mais cela tombe mal car ce soir j’ai le “blues”... Bon sang, c’est bien sûr ! Les séquelles de la retransmission du débat à la télé entre genre de figure et figure de genrede l’UMPS : à ma droite Rachido, pas encore larguée par Sarko, tant qu’elle peut toujours servir, (cela ne vous rappelle rien ? Duracel et Bernard Tapie...) ; à ma gauche, Hidalga et sa comparse Buffet, pour meubler confortablement l’émission. Quelques-unes qui sont bien à leurs places dans le décorum du plateau mais complètement décalées comme immigrées de service. Suivez mon regard, cela n'a rien à voir avec les pauvres qui avaient peut-être faim et froid ce soir du 9 mars ? Tiens, j’avais le blues il y a quelques minutes, lorsque la voix de Maître Collard se fait entendre à la télé... et me redonne du baume au coeur.
Je me remets à l’ouvrage. Vite, il faut que je termine ce petit papier pour notre cher Pasteur. Non je n’ai pas oublié Jean et Béatrice. Après cinq ans, ils n’ont -presque- pas changé. Nos “amis visités” se souviennent encore de Jean qu’ils prennaient pour l’Abbé Pierre. Sans vouloir blesser le Pasteur, sans eux, cela n’aurait été que du passé la maraude de ce soir. De moi, certains se souviennent encore, ils m’appellent “Joe le Taxi”.
En effet, avant mon infactus, j’étais un “Nuiteux”dans le jargon de la profession et dans celui des noctambules... A présent, je vais plagier Raffarin : “Ceux d’en Bas” et “Ceux d’en Haut” se voient sans se voir. "Ceux d’encore plus Bas” dorment d’un sommeil fiévreux car avinés et “Ceux d’en Haut se grisent à “coût” de whisky. Le jour venu, “Ceux d’en Haut” sortent des bouches du métro et “Ceux d’en Bas” s'y cachent le mieux qu’ils peuvent ; l'enfer déjà à moitié consommé et consummé.
Je me souviens quand je travaillais, je repassais par le même chemin pour rentrer chez moi au petit matin. Combien de fois j’ai pleuré en voyant Isabelle ! Pardonnez-moi d’être trivial, Isabelle qui dormait sur un matelas, “cul nu”, je dis bien “cul nu”.
Cette nuit du 8 mars, Isabelle n’était plus là. J’ai posé la question à mes compagnons... Le silence s'est fait lourd ! J’avais compris...
Le “blues” me revient, j’ai les lunettes embuées. Je me plonge sur “le Meilleur des Mondes”, d’Aldous huxley. Et blablabla....ZZZZ... Demain sera un autre jour.
Gérard
09:51 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
Un peu de gauloiserie ne nuit pas à la santé mentale.
Analyse et récapitulatif humoristique des infos de la semaine en 8 minutes
10:01 Publié dans Les copains | Lien permanent | Commentaires (0)