19/09/2011
LES AIDES AUX ENTREPRISES.
La presse reparle, ces temps-ci, des aides publiques aux entreprises,
le pouvoir affirmant son désir d'aider notamment les PME
dans ces temps de crise.
S'il avait vraiment le désir de les «aider»,
il les libérerait au lieu de les asservir notamment par ces prétendues aides.
C'est l'occasion de décrire rapidement ce système
qui est une nouvelle facette du désastre français.
Il y a quelques années un audit avait pris place à ce propos.
Le coût total s'élève à soixante-cinq milliards,
soit 4 % du PIB
et un peu plus que le budget de l'éducation nationale.
C'est, grosso modo, l'équivalent de l'impôt sur les sociétés.
Il existe pas moins de six mille dispositifs.
Parmi les six mille se trouvent vingt-deux aides européennes,
sept cents trente aides nationales
et six cents cinquante aides pour l'ensemble des collectivités locales
de la seule région île de France.
Il y a deux cents vingt dispositifs différents d'aide à la création d'entreprise
et seulement 10 % des entreprises qui se créent,
en bénéficient en pratique.
Ces chiffres sont évidement très incertains et mouvants,
car dans une forêt vierge personne n'y voit vraiment goutte.
Le désordre de l'État est tel que pour arriver à ce recensement,
il a fallu mobiliser trois corps d’inspection :
finances, administrations et affaires sociales.
LE COUT REEL
En plus, ces chiffres doivent être fortement majorés
car ils se limitent aux montants des aides elles-mêmes.
Le coût total pour l'économie nationale doit tenir compte
des dépenses déclenchées
à la fois dans le public et dans le privé
pour la gestion de ce vrai délire bureaucratique.
Dans le public,
il faut compter avec les innombrables services qui,
tant au niveau étatique
qu'au niveau régional, départemental et municipal,
s'occupent de ces aides.
Plusieurs ministères s'y consacrent activement.
Pour ce qui concerne
les dépenses privées,
il y a lieu d'enregistrer les heures interminables
consacrées par les entreprises à l'analyse de ce maquis
avec quelquefois des services complets
et des directions importantes au sein des grandes firmes.
Ne pas oublier non plus les organisations patronales
dont une grande partie des services contribuent à ce maquis.
Cette circonstance explique, au demeurant,
une complicité de fait entre les pouvoirs publics
et les organisations patronales
en vue du maintien et de l'amplification du système.
Les organisations patronales sont souvent, hélas,
du mauvais côté partageant avec les politiques
de solides intérêts personnels
et la même idéologie dirigiste.
Les soixante cinq milliards ci-dessus doivent, donc,
pour une analyse honnête être affectés d'un coefficient de majoration inconnu
mais certainement très élevé.
LA PAUPERISATION
DU PAYS
Au même moment les pleurnicheries publiques
sur le PIB désespérément plat
s'étalent dans tous les journaux,
les larmes étant versées principalement par les politiques
qui sont très précisément dans leur activisme débridé
à l'origine de la panne de croissance.
C'est le moment de rappeler, cependant, la vanité du PIB.
Cette quantité, que l'on affecte parfois d'un coefficient
pour calculer le PIB par habitant,
est devenue aux yeux des politiques de tous niveaux
la mesure prétendue juste de la prospérité du pays.
La population conditionnée par la presse suit le mouvement.
Or c'est une quantité tout à fait erronée
qui rassemble des données hétérogènes ;
de surcroît, elle est manipulée d'une façon permanente
par les statisticiens d'Etat, sans compter les manipulations internationales
en vue d'établir des comparaisons qui n'ont pratiquement aucune valeur.
L'inexactitude des chiffres est telle que lorsque le PIB,
manipulé par les statisticiens nationaux,
ne convient pas pour une raison ou une autre,
les politiques imaginent d'autres paramètres ;
c'est ainsi qu'il est devenu à la mode de parler de «bonheur national brut» :
les augures, décidément, savent se regarder sans rire !
Aux yeux des pouvoirs publics soit nationaux, soit internationaux,
la prise en compte du PIB est quelque chose d'essentiel ;
elle légitime leur interventionnisme
et le torrent réglementaire dont ils vivent en découle irrémédiablement.
Dans la réalité,
la richesse des nations est absolument non mesurable et ne le sera jamais.
L'on peut simplement se prononcer à la vue de certains aspects particuliers.
En France, le véritable désastre du chômage et d'une crise du logement
telle qu'un grand nombre de français en patissent,
sont deux signes évidents de la paupérisation nationale.
Même si leur inquiétude repose sur des chiffres contestables,
les pouvoirs publics réagissent ;
ils réagissent mal, au coup par coup,
puisqu'ils restent englués dans leur liturgie interventionniste,
carrefour de leur propre idéologie et de leurs avantages personnels.
LE DESASTRE DES AIDES
Il en résulte les aides
avec une forêt impénétrable de réglementations, de lois, de décrets,
le tout souvent obscur, plein de redondances contradictoires.
Ce sont des lacets qui étouffent.
C'est, d'ailleurs, parfaitement logique
parce qu'il n'y a pas de raison que l’esprit qui les inspire
soit supérieur à celui des aides à l'emploi ou des aides au logement.
Le «principe des calamités»
veut que lorsque les hommes politiques ont créé une calamité,
ils en créent d'autres pour soi disant corriger la première.
En vertu de ce principe, il y a quelques années, il avait été créé le COPRA
(comité permanent pour la régulation
et l'évaluation des aides publiques aux entreprises).
Voilà un nouveau «machin» formant une nouvelle calamité en tant que telle.
J'avoue ne pas en avoir trouvé trace récente
et ignorer s'il se borne à dormir calmement dans des locaux bien au chaud
ou s'il n'a pas été véritablement créé.
Le désastre pour les entreprises est complet.
D'abord, en dehors des coûts de gestion signalés plus haut,
elles doivent payer les impôts permettant de prétendument les aider.
Le rapprochement avec l'impôt sur sociétés est significatif.
Ensuite, quand elles se lancent à la course au pactole,
elles souffrent des terribles lenteurs bureaucratiques et,
au finish, elles doivent adapter leur stratégie
aux idées propres des fonctionnaires juges des dossiers.
La richesse des nations qui n'est pas mesurable
repose sur les initiatives individuelles
soit des particuliers,
soit principalement, des entreprises
agissant librement sur les marchés.
Un gouvernement «Libérateur» devrait sans tarder supprimer ces aides
et, dans la foulée, les impôts correspondants,
ce qui serait très bénéfique pour les entreprises.
Il y a donc lieu d'être optimiste car ce facteur s'ajoute à bien d'autres
pour montrer que contrairement à la propagande officielle
la marge de manœuvre du pouvoir est très grande
comme nous l'avons souvent souligné.
Encore faut-il que quelqu'un ou quelques-uns le comprennent
et puissent la saisir.
C'est ici qu'il est permis d'être vraiment pessimiste
tout au moins à court terme.
Michel de Poncins
07:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bonjour,
Le blog est super et je cherche à l'ajouter dans un flux RSS pour être informé des futurs billets.
Visiblement je ne trouve pas le flux rss du blog ou encore je suis aveugle ce qui est envisageable aussi...
Écrit par : vitrier macon | 20/09/2011
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