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16/04/2019

Réforme anti-« fake news » : l’instauration d’une « vérité officielle » ?

 

 

 

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Communication de masse, nouvelles technologies : autant de facteurs qui ont permis le passage d’un système de monopole public de l’information à un système privatisé avec de plus en plus de libéralisations. Ainsi, selon l’édition 2015 du Baromètre du numérique, 87 % des Français sont des internautes et 92 % des Français ont un téléphone portable.

 

 

 

Cette interconnectivité mondiale a notamment fait apparaître des guerres, non plus matérielles, mais désormais médiatiques. En effet, les « spin doctors », autrement dit les journalistes-soldats, connaissant les circuits d’information sont devenus les premiers instruments de la manipulation de l’information. Systématiquement confronté à un « cadre de valeurs » qui renferme les limites acceptables pour chaque sujet, gare à celui qui s’affranchit de cette zone, au risque de voir ses idées marginalisées, discriminées et considérées comme hérétiques ou abusives.

 

 

 

Liberticide, l’initiative anti-« fake news » (« fausses nouvelles », en français) envisagée par l’Union européenne et bientôt discutée à l’Assemblée nationale peut se résumer de la sorte : inhiber certaines idées et opinions tout en promouvant à la fois une illusion de « démocratie », a fortioriune « fake démocratie ». En tant que censure de masse, elle prévoit notamment une liste répertoriant les « bons sites » qui diffusent de « vraies » informations, sous peine, pour les « mauvais sites », d’être menacés de fermer. Doit-on en conclure que seule une vérité officielle accordée par les législateurs pourra être diffusée ?

 

 

 

En cas de suspicion de « fake news », il sera possible de saisir le juge par une procédure de référé (d’urgence) qui devra se prononcer sur la véracité ou non de l’information dans un délai de 48 heures. Cet arbitrage repose vraisemblablement sur des critères peu objectifs, qui outrepassent le rôle originellement confié au juge, qui n’est a priori pas celui de déterminer ce qui est vrai ou ce qui ne l’est pas.

 

 

Internet, formidable outil de démocratisation de la politique, a permis l’accès à de nouvelles sources d’information et, ainsi, de faire connaître les idées les plus inconnues au public, notamment celles des minorités. Évidemment, le fait que certaines échappent au pouvoir dérange les dirigeants. La réforme anti-« fake news », ou plutôt l’instauration d’une police de la pensée, ne serait donc qu’une manipulation des esprits imposant une seule vérité : celle d’un régime autocratique. Pourquoi ? Afin de faire taire ceux qui disent des vérités inconfortables !

 

 

 

Cet endoctrinement, qui nous pousse à nous comparer avec l’actuel système de la Corée du Nord, tend à obliger les citoyens à suivre l’opinion publique « légale » décidée et imposée par nos gouvernants qui souhaitent orienter et, surtout, contrôler la pyramide d’information. Ils bafouent les principes démocratiques qu’ils prônent eux-mêmes en légalisant un pur délit d’opinion, une atteinte directe à la liberté d’expression et d’opinion, fondamentaux consacrés aux articles 9 et 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. On peine à imaginer la réaction du public si une telle réforme avait été proposée par un Matteo Salvini italien ou encore une Marine Le Pen française.

 

 

 

En réalité, derrière cette volonté de régularisation se profile plutôt l’idée que nos gouvernants craignent plus que jamais la montée des partis politiques « d’extrême droite » dans l’Union européenne, que cette réforme constituerait alors simplement un moyen de prévention pour les élections européennes de 2019. À titre d’exemple, 90 % des journalistes aux États-Unis avaient validé la candidature de Hillary Clinton. Or, au vu du résultat des élections de 2016 plaçant Donald Trump en vainqueur, on comprend rapidement que les sources alternatives, notamment les réseaux sociaux, ont bien fait pencher la balance !

 

 

 

L’Union européenne reste jeune, et c’est un enfant auquel il faut parfois savoir dire non. Il s’agit de sauver la liberté de conscience de chacun de nos citoyens et de leur garantir un accès effectif aux informations, même les plus hasardeuses, pour parvenir à une réflexion de qualité détachée de toute influence.

 

 

 

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08:54 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

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