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10/06/2025

Ancienne maraude.......

 

 

 

 

Ma maraude avec le Pasteur, par Michel de Zuchowicz

 

 

 

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Etant fidèle auditeur de Radio Courtoisie, je suis un jour tombé sur une émission où le pasteur parlait de ses maraudes.

 

 

Pour être franc, j’ai été très intrigué par ce personnage haut en couleur, ayant un débit verbal impressionnant et surtout un enthousiasme hors du commun. J’ai été séduit par cet homme simple et hors du commun qui voulait des vêtements pour ses maraudes.

 

 

J’ai voulu le connaître et fait donc mes placards pour récupérer les vêtements de toute ma famille gardés au cas où, mais ne servant jamais.

 

 

Et j’ai pris contact avec le Pasteur.

 

 

Arrivé chez lui vers 10h du matin, on entre dans un autre monde : tout juste réveillé (il y avait eu une maraude la veille), le Pasteur m’a ouvert et tout de suite, entre des amas de vêtements à ranger et avant que j’ai pu placer un mot, il a parlé comme si on se connaissait depuis toujours : des maraudes, de son parcours atypique et du …FN.

 

Quel personnage !

 

 

En partant, je lui ai dit qu’en cas de besoin, il pouvait m’appeler pour une maraude.

 

Ça n’a pas tardé, j’étais convoqué rapidement.

 

 

Je suis arrivé à l’heure dite, tout curieux de connaitre enfin ces fameuses maraudes.

 

 

Une incompréhension sur les dates nous a fait tourner à 5 dans l’antique voiture du Pasteur, pleine de vêtements, de soupe et de café.

Nous étions sérés, mais l’ambiance était excellente.

 

 

Et durant 5 heures, nous avons tourné avec le Pasteur, qui, entre 2 arrêts, nous communiquait avec force son projet et son enthousiasme.

 

 

Très vite, j’ai été à l’aise.

 

Distribuant vêtement, soupe ou café à ses « habitués », nous avons parcouru Paris sous la pluie.

 

 

Quelle ne fut pas ma première surprise : certains étaient là, sur le même trottoir, au même endroit depuis plus de …16 ans et semblaient se trouver bien ! Qu’ils soient français ou polonais ! Ne demandant rien, si ce n’est ce petit moment de convivialité et de chaleur que distillait le Pasteur, allant jusqu’à évoquer des souvenirs ; de bons moments, voire de mauvais quand la police ou des voleurs font leur œuvre, tout cela forgé tout au long des 7 années de maraude

 

 

Puis, la nuit passant, nous sommes arrivés au centre de Paris. Là, endormis sous de tristes couvertures, quelques pauvres gens, venant des pays de l’est, parlant à peine français, mais réclamant beaucoup.

 

 

Que retenir de cette maraude ? Bien sûr, ce ne sont pas ces quelques pauvres vêtements ou ce bol de café qui changeront quelque chose ! Mais l’amour fraternel apporté par le Pasteur pendant ces moments leur apporte une véritable chaleur humaine et une considération, voire une certaine amitié.

 

 

Je veux aussi citer l’épouse du Pasteur, aussi discrète que lui est volubile, très efficace et très présente.

 

 

Je termine en remerciant le Pasteur et son épouse de leur accueil et pour m’avoir fait partager ce moment qui m’a fait changer mon regard sur ces gens. J’en avais un peu peur et les évitais, craignant de me faire insulter. Maintenant, j’ai compris que beaucoup étaient gentils, aimables  et ne cherchant qu’à vivre paisiblement sur leur bout de trottoir.

 

Merci pasteur

 

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Michel

 

 

 

06/06/2025

IMPRESSIONS DE PRE-MARAUDE................

 

 

 

 

 

 

 

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Par   Emmanuel Férault,

Membre de l'ASP

 

 

Le Pasteur Blanchard nous avait donné rendez-vous à 21h. L'heure à laquelle la nuit tombe. L'heure à laquelle Paris, la capitale de notre pays, qui est notre fierté au grand jour, devient durant la nuit le Paris de la honte et de l'abandon. Le théâtre de la misère la plus scandaleuse, la plus inacceptable : celle des français sans logements, sans aides, sans ressources, sans rien.

 

 

Nous étions donc quatre, le Pasteur et son épouse, et nous, deux , Pierre-Claude et moi tous deux membres de l'ASP, venus simplement aider, assister et quelque peu soulager cette misère effroyable. Paris, ce sont des centaines de centaines d'inconnus, d'anonymes, qui dorment dehors, seuls. Cette nuit-là, ils sont pour quelques heures nos seigneurs et nous allons les servir. Un peu de café, un peu de soupe chaude, quelques vêtements, mais surtout beaucoup de réconfort, d'écoute, de solidarité. Beaucoup d'humanité et de fraternité.

 

 

Si quelqu'un veut vraiment parler de la misère en France, il doit venir en maraude avec le Pasteur Blanchard. Si quelqu'un veut connaître l'état de notre société, non au grand jour, mais en pleine nuit, il doit venir en maraude avec le Pasteur Blanchard.

 

 

Notre première impression en voyant ces malheureux à tous les coins de rue, c'est cette promesse il y a dix ans de Nicolas Sarkozy : "Moi Président, dans 5 ans, plus personne ne dormira dans la rue". Inutile de préciser à ceux qui nous lisent que cette promesse n'engageait que ceux à qui elle était faite!...

 

 

 

 

 A l'ASP, nous ne faisons jamais de promesses, nous agissons concrètement tout simplement. Non au grand jour sous l'oeil des caméras, mais la nuit dans l'anonymat. Voilà quelle a été notre nuit dans les rues de Paris, notre nuit à tous les quatre. 

 

 

 

Nous avons agi. Nous avons revu le mythique Francis, véritable vedette de nos maraudes. Nous avons visité jeunes et vieux, nous avons rencontré des solitaires mais pas complètement seuls car ils ont comme compagnie leurs chiens... Nous avons rencontré de nombreuses personnes, d'horizons très divers, aux histoires très différentes. Mais ils ont tous  un point commun : ils sont à la rue. La France les a abandonnés tout simplement 

 

 

C'est là que l'on constate l'immense décalage entre un nouveau gouvernement et le "Social". Les réformateurs n'ont de social que leur dénomination. En réalité, ils n'y connaissent rien. En réalité, leur principale préoccupation, c'est d'aider par tous les moyens les étrangers et migrants, avant d'aider les leurs, les nôtres, les Français ! 

 

 

Cette pré-maraude a duré cinq heures. Cinq heures durant lesquelles nous aurions aimé aider tous ces pauvres. Mais ils sont si nombreux, partout. Il n'y a plus un seul grand boulevard dans Paris, il n'y a plus un seul quartier dans Paris où l'on ne rencontre pas des gens qui dorment seuls, dans la misère la plus totale.

 


Voilà le fruit de nos politiciens, voilà le fruit de nos gouvernants successifs. Toujours de l'aide pour le monde entier, mais jamais pour les nôtres, jamais pour nos pauvres!

 

 

C'est à la fois écoeurés et heureux que nous achevons cette pré-maraude avec le Pasteur Blanchard et son épouse. Ecoeurés par le désastre que nous avons pu constater de nos propres yeux, mais tellement heureux d'avoir pu pendant quelques heures être au service de ces miséreux, de ces parias de notre société, qui durant quelques heures d'une nuit froide, étaient nos maîtres et seigneurs.. 

 

 

 

 Emmanuel Férault 

 

 

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03/06/2025

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

 

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Par le Pasteur

Blanchard.

 

 

Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive  et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.

 

 

 

Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.

 

 

    Une autre remarque, aussi éloquante, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics". 

 

 

Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après  l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.

 

 

Nos gouvernants, si complaisant à l'époque pour le mariage homosexuel  baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre.

 

   

Nous avons l'écoeurante conviction  que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.

 

 

    Pasteur  Blanchard

 

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30/05/2025

Ancienne maraude.......

 

 

Par le pasteur Blanchard.

 

 

 

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Tous les amis qui viennent marauder sont surpris de notre familiarité avec les SDF. Il faut dire que nous sommes dans notre douziéme campagne de maraudes. Le temps à fait que nous avons fini par nous connaître, d'un certain point de vu on peut parler d'amitié : nous finissons par avoir des informations sur leur vie, leurs épreuves, ce dont ils ont réellement besoin au-delà des problèmes matériels qu'ils traversent.

 

 

C’est de véritable empathie dont ils ont besoin. Celle-ci, ils ne la trouvent pas dans les grandes associations. Il faut croire qu'elles finissent par le perdre de vue, elles qui ont à gérer la misère à l'échelle nationale, elles ont du mal à répondre aux véritables questions que génèrent le train train quotidien.

 

 

 

Il y a un autre problème qui prend de l'ampleur : les rondes de la police pour déloger les sans domicile du pavé parisien. La loi interdisant de les déloger "manu militari", on fait tout pour les dégoûter en raflant leur bardas, les laissant sans rien sur le trottoir, avec le secret espoir que par lassitude ils quitteront Paris.

 

 

A l'origine de la démarche, il y a la gauche caviar du maire, pour qui la misère est une lèpre dans la Capitale, un abcès pullulant qu'il faut éradiquer. Il peut sembler paradoxal que des hommes classés à gauche se définissant comme humanistes au service de l'humanité soient ceux qui organisent la chasse à la misère dans les rues de la cité ; force est de constater que les bobos sont parmi ceux dont les valeurs sont totalement antagonistes avec le peuple véritable, les petits, les sans grade et cela au nom de principes désincarnés.

 

 

 

Quant à nous, continuons notre travail, pour la défense des Nôtres, pour la véritable cause du peuple.


 
 

Pasteur  Blanchard

 

 

 

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27/05/2025

Ancienne maraude.......

 

 

 

 

SUITE A UNE PRE-MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réflexions de Bruno Raju,

 

Membre du CA de  l'ASP 

 

 

 

 

Le mardi 21 Août 2018, le Pasteur Blanchard et son épouse, infatigables dans leur volonté de venir en aide aux plus pauvres d'entre nous, nous embarquent dans leur arche de Noé de la pauvreté. Tout est prêt, nous voilà sur le pont pour notre maraude nocturne. Le Seigneur nous accompagne sans que nous nous en apercevions. Les premiers sans domicile fixe sont dans votre visée, c'est l'arrêt et les premières distributions, vêtements, chaussures, café, soupe et thé. Les pauvres hères sont contents de voir celui qui depuis 2005 leur vient en aide, sans aucune subvention, puisant dans ses propres deniers pour faire face. Des visages connus se réjouissent de voir leur ami, le pasteur Blanchard, et les nouveaux se pressent pour recevoir ces quelques dons qui sont pour eux comme un cadeau de Noël .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous terminons notre virée dans le monde de la grande pauvreté à l'Opéra. Nous avons rencontré des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des enfants qui vivent dans la rue sur des matelas ou dans des cartons. Mais qui les regarde? la pauvreté est devenue tellement commune dans notre pays. Levez-vous âmes de bonne volonté et rejoignez l'arche de Noé que le Pasteur Blanchard a mise sur pied et qui ne vit que grâce à l'amour pour ses frères. 

 

 

 

Bruno   

 

23/05/2025

Ancienne maraude.......

 

 

 

ASP : L'ETERNEL RETOUR...

 

 

 

 

 

Notre combat

 

 contre la misère sociale

et pour la préférence nationale

n’a jamais été aussi juste !

 

 

 

 

Mardi 22 Décembre

 

Nous avons participé à la dixiéme maraude de Noël avec Catherine et le Pasteur Blanchard.

 

 

 


Les Maraudes, ces tournées nocturnes à la rencontre des sans-abris parisiens, sont pour chacun de ceux qui les vivent une expérience sans commune mesure, de celles de nature à vous transformer, en tout cas qui ne vous laissent pas indifférents.

 

 

 


La majorité de nos accompagnants reviennent de ces maraudes « touchés » par la dignité des personnages rencontrés, « émus » par les situations de grande détresse, « surpris » par la grande culture de certains et dans tous les cas « révoltés » par l’injustice grandissante d’une société dans l’incapacité d’offrir à ses propres compatriotes les voies de la réussite sociale.

 

 



Durant cette nouvelle saison, un grand nombre de nos amis de droite nationale, provenant de toute la France, se succéderons aux côtés du Pasteur Blanchard  pour, l’espace d’une nuit,  venir en en aide à nos compatriotes délaissés.

 

 



Qu’ils en soient  tous remerciés !

 

 



La rue parisienne, c’est une caisse de résonance implacable des maux de la société française,  dont nous ne cessons de dénoncer les dérives, seuls  depuis des années :

 

 

 

 

• Démantèlement du système de soins et de protection sociale

• Paupérisation des travailleurs

• Impossibilité d'accéder à un logement décent

• Préférence étrangère dans les centres d’hébergement

• Perte du sens de la solidarité entre les générations

• Insécurité grandissante

• Ouverture incontrôlée des frontières 

 

 

 



Un dernier exemple, alors que le gouvernement tente de nous endormir sur le pseudo contrôle des frontières aux portes de Schengen, nous pouvons témoigner du tsunami migratoire qui est en cours et qui voit affluer à Paris des centaines de migrants irréguliers.

 

 



Cette nuit du 22 Décembre nous retrouverons des sans-abris  provenaient de  tout horizon…. Autant d’individus déboussolés à qui l’idéologie mondialiste a promis un eldorado, qu’ils ne trouveront finalement pas chez nous car notre pays n’en a plus les moyens.

 

 



Cette nuit du 22 Décembre nous nous répétons que nos moyens sont dérisoires, que la tâche est immense pour sortir nos compatriotes de la misère.

 



Mais cette nuit du 22 Décembre, nous partons en fin de nuit, convaincus que notre combat est juste et que nous parviendrons demain à changer la société.

 

 

 

 

 

Gilles CLAVEL
Vice-président de l’ASP

 

 

 

 

 

 

 

20/05/2025

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

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Par le Pasteur

Blanchard.

 

 

Force est de constater que la présence de nombreux sans-logis dans les rues de Paris gêne le maire et ses adjoints. Les témoignages de certains SDF sont accablants. Un exemple, chaque semaine, le vendredi, ici ou là, la police arrive  et signifie à ces malheureux qu'ils ont cinq minutes pour déguerpir. Aussitôt, les éboueurs suivent et jettent leur barda. En un instant, nos amis se retrouvent encore plus bas. Bien sûr, cette démarche est faite avec le secret espoir que de guerre lasse, ils décamperont à jamais.

 

 

 

Cette méthode hypocrite mais ponctuellement efficace de déplacer la misère, ne tient pas compte du fait que, comme tout un chacun, les SDF s'accrochent aux repères qui sont devenus leur espace vital. Et, c'est un puits sans fond que les autorités creusent.

 

 

    Une autre remarque, aussi éloquante, m'a été faite par un ami venu de province pour déposer des vêtements. Il me dit sa surprise de voir la capitale de plus en plus submergée par les SDF. En particulier, les avenues "chics". 

 

 

Oui ! Sur le prestigieux boulevard des Capucines, on croise après  l'Olympia et jusqu'à l'Opéra des familles entières dormant devant les entrées des grands magasins. Et, durant nos maraudes, la nuit, ces abcès de fixation de la misère sont encore plus éclatants. Chaque fois, nous découvrons un mélange indécent de beauté et de misère.

 

 

Nos gouvernants, si occupés pour savoir qui sera le nouveau président,  baissent les bras devant un problème aussi terrible et massif. Leurs seules réponses sont le silence et le déni. Ils éludent un problème qui ne fait que s'amplifier comme ils chassent les SDF, le vendredi, d'un trottoir à l'autre. 

 

  

Nous avons l'écoeurante conviction  que moins les choses se résolvent, plus la communication règne en maître. Mais, l'Action Sociale et Populaire reste un témoin lucide. C’est à ce prix que nous continuerons à apporter notre contribution au combat contre la véritable exclusion.

 

 

    Pasteur  Blanchard

 

 

 

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16/05/2025

Georges Sorel :

 

 

 

Philosophe et sociologue, Georges Sorel fut un des grands penseurs de l’anarcho-syndicalisme. Héritier de Pierre-Joseph Proudhon, en qui il voit « le plus grand philosophe du XIXe siècle », il n’hésite pas à puiser chez Karl Marx, qu’il estime être le plus grand penseur de la lutte de classes, ainsi que dans le vitalisme d’Henri Bergson ou dans l’éthique de Nietzsche et d’Aristote. Sorel nous a laissé une œuvre riche, quoique parfois brouillonne. Si nous n’ignorons pas son parcours politique parfois chaotique – déçu par la CGT, le penseur se rapproche de Charles Maurras en 1909, puis soutient Lénine et les Bolcheviks à partir de 1914 –, nous refusons comme trop le font de le condamner en bloc et nous n’oublions pas qu’il a influencé des penseurs majeurs du socialisme, comme Antonio Gramsci. Alors que l’utilisation de la violence à des fins insurrectionnelles et la notion de “grève générale”  font débat dans le mouvement Nuit Debout, nous avons pensé utile de nous replonger dans ses écrits, même si nous sommes conscients que les contextes sont très différents. Nous republions ici la première partie du chapitre IV de ses « Réflexions sur la violence » (1908), intitulé “Grève prolétarienne”. Dans cet extrait, il est notamment question du mythe de la grève générale.
 
 
 

Georges Sorel

 

 

Toutes les fois que l’on cherche à se rendre un compte exact des idées qui se rattachent à la violence prolétarienne, on est amené à se reporter à la notion de grève générale ; mais la même notion peut rendre bien d’autres services et fournir des éclaircissements inattendus sur toutes les parties obscures du socialisme. Dans les dernières pages du premier chapitre, j’ai comparé la grève générale à la bataille napoléonienne qui écrase définitivement l’adversaire ; ce rapprochement va nous aider à comprendre le rôle idéologique de la grève générale. Lorsque les écrivains militaires actuels veulent discuter de nouvelles méthodes de guerre appropriées à l’emploi de troupes infiniment plus nombreuses que n’étaient celles de Napoléon et pourvues d’armes bien plus perfectionnées que celles de ce temps, ils ne supposent pas moins que la guerre devra se décider dans des batailles napoléoniennes. Il faut que les tactiques proposées puissent s’adapter au drame que Napoléon avait conçu; sans doute, les péripéties du combat se dérouleront tout autrement qu’autrefois ; mais la fin doit être toujours la catastrophe de l’ennemi. Les méthodes d’instruction mili­taire sont des préparations du soldat en vue de cette grande et effroyable action, à laquelle chacun doit être prêt à prendre part au premier signal. Du haut en bas de l’échelle, tous les membres d’une armée vraiment solide ont leur pensée tendue vers cette issue catastrophique des conflits internationaux.

 

 

Les syndicats révolutionnaires raisonnent sur l’action socialiste exactement de la même manière que les écrivains militaires raisonnent sur la guerre ils enferment tout le socialisme dans la grève générale ils regardent toute combinaison comme devant aboutir à ce fait ; ils voient dans chaque grève une imitation réduite, un essai, une préparation du grand bouleversement final. […]

 

 

« En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre (…) se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision. »

 

Misère du socialisme parlementaire

 

 

Les socialistes parlementaires ne peuvent avoir une grande influence que s’ils parviennent à s’imposer à des groupes très divers, en parlant un langage embrouillé : il leur faut des électeurs ouvriers assez naïfs pour se laisser duper par des phrases ronflantes sur le collectivisme futur; ils ont besoin de se présenter comme de pro­fond philosophes aux bourgeois stupides qui veulent paraître entendus en questions sociales ; il leur est très nécessaire de pouvoir exploiter des gens riches qui croient bien mériter de l’humanité en commanditant des entreprises de politique socialiste. Cette influence est fondée sur le galimatias et nos grands hommes travaillent, avec un succès parfois trop grand, à jeter la confusion dans les idées de leurs lecteurs ; ils détestent la grève générale parce que toute propagande faite sur ce terrain est trop socialiste pour plaire aux philanthropes.

 

 

 

Dans la bouche de ces prétendus représentants du prolétariat, toutes les formules socialistes perdent leur sens reel

 

. La lutte de classe reste toujours le grand principe ; mais elle doit être subordonnée à la solidarité nationale[i]. L’internationalisme est un article de foi en l’honneur duquel les plus modérés se déclarent prêts à prononcer les serments les plus solennels ; mais le patriotisme impose aussi des devoirs sacrés[ii]. L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, comme on l’imprime encore tous les jours, mais la véritable émancipation consiste à voter pour un professionnel de la politique, à lui assurer les moyens de se faire une bonne situation, à se donner un maître. Enfin l’État doit disparaître et on se garderait de contester ce que Engels a écrit là-dessus; mais cette disparition aura lieu seulement dans un avenir si lointain que l’on doit s’y préparer en utilisant provisoirement l’État pour gaver les politiciens de bons morceaux; et la meilleure politique pour faire disparaître l’État consiste provisoirement à renforcer la machine gouvernementale; Gribouille, qui se jette à l’eau pour ne pas être mouillé par la pluie, n’aurait pas rai­sonné autrement. Etc., etc.

 

 

 

 

Clemenceau et Jaurès

 

 

Les polémiques de Jaurès avec Clemenceau ont montré, d’une manière parfaite­ment incontestable, que nos socialistes parlementaires ne peuvent réussir à en imposer au public que par leur galimatias et qu’à force de tromper leurs lecteurs, ils ont fini par perdre tout sens de la discussion honnête. Dans l’Aurore du 4 septembre 1905, Clemenceau reproche à Jaurès d’embrouiller l’esprit de ses partisans « en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre » ; il n’y a rien à objecter à ce reproche, sauf l’emploi du mot métaphysique; Jaurès n’est pas plus métaphy­sicien qu’il n’est juriste ou astronome. Dans le numéro du 26 octobre, Clemenceau démontre que son contradicteur possède l’art de solliciter les textes » et termine en disant « Il m’a paru instructif de mettre à nu certains procédés de polémique dont nous avons le droit de concéder trop facilement le monopole à la congrégation de Jésus. »

 

 

 

En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre, qui amuse quelques farceurs et qu’admirent les décadents, se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision ; la pensée est ici honnêtement exprimée, sans supercherie et sans sous-entendus; on ne cherche plus à diluer les doctrines dans un fleuve de com­mentaires embrouillés. Le syndicalisme s’efforce d’employer des moyens d’expres­sion qui projettent sur les choses une pleine lumière, qui les posent parfaitement à la place que leur assigne leur nature et qui accusent toute la valeur des forces mises en jeu. Au lieu d’atténuer les oppositions, il faudra, pour suivre l’orientation syndica­liste, les mettre en relief; il faudra donner un aspect aussi solide que possible aux groupements qui luttent entre eux; enfin on représentera les mouvements des masses révoltées de telle manière que l’âme des révoltés en reçoive une impression pleine­ment maîtrisante. […]

 

 

« L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale. »

 

 

La grève générale comme mythe

 

 

On a beaucoup disserté sur la possibilité de réaliser la grève générale : on a prétendu que la guerre socialiste ne pouvait se résoudre en une seule bataille ; il semble aux gens sages, pratiques et savants, qu’il serait prodigieusement difficile de lancer avec ensemble les grandes masses du prolétariat; on a analysé les difficultés de détail que présenterait une lutte devenue énorme. Au dire des socialistes-socio­logues, comme au dire des politiciens, la grève générale serait une rêverie populaire, caractéristique des débuts d’un mouvement ouvrier ; on nous cite l’autorité de Sidney Webb qui a décrété que la grève générale était une illusion de jeunesse[iii], dont s’étaient vite débarrassés ces ouvriers anglais – que les propriétaires de la science sérieuse nous ont si souvent présentés comme les dépositaires de la véritable con­ception du mouvement ouvrier.

 

 

Que la grève générale ne soit pas populaire dans l’Angleterre contemporaine, c’est un pauvre argument à faire valoir contre la portée historique de l’idée, car les Anglais se distinguent par une extraordinaire incompréhension de la lutte de classe; leur pensée est restée très dominée par des influences médiévales : la corporation, privilégiée ou protégée au moins par les lois, leur apparaît toujours comme l’idéal de l’organisation ouvrière; c’est pour l’Angleterre que l’on a inventé le terme d’aristo­cratie ouvrière pour parler des syndiqués et, en effet, le trade-unionisme poursuit l’acquisition de faveurs légales[iv]. Nous pourrions donc dire que l’aversion que l’Angleterre éprouve pour la grève générale devrait être regardée comme une forte présomption en faveur de celle-ci, par tous ceux qui regardent la lutte de classe comme l’essentiel du socialisme.

 

[…]

Je n’attache pas d’importance, non plus, aux objections que l’on adresse à la grève générale en s’appuyant sur des considérations d’ordre pratique; c’est revenir à l’an­cienne utopie que vouloir fabriquer sur le modèle des récits historiques des hypothèses relatives aux luttes de l’avenir et aux moyens de supprimer le capita­lisme. Il n’y a aucun procédé pour pouvoir prévoir l’avenir d’une manière scienti­fique, ou même pour discuter sur la supériorité que peuvent avoir certaines hypothèses sur d’autres; trop d’exemples mémorables nous démontrent que les plus grands hommes ont commis des erreurs prodigieuses en voulant, ainsi, se rendre maîtres des futurs, même des plus voisins[v].

 

 

Et cependant nous ne saurions agir sans sortir du présent, sans raisonner sur cet avenir qui semble condamné à échapper toujours à notre raison. L’expérience nous prouve que des constructions d’un avenir indéterminé dans les temps peuvent posséder une grande efficacité et n’avoir que bien peu d’inconvénients, lorsqu’elles sont d’une certaine nature ; cela a lieu quand il s’agit de mythes dans lesquels se retrouvent les tendances les plus fortes d’un peuple, d’un parti ou d’une classe, tendances qui viennent se présenter à l’esprit avec l’insistance d’instincts dans toutes les circonstances de la vie, et qui donnent un aspect de pleine réalité à des espoirs d’action prochaine sur lesquels se fonde la réforme de la volonté. Nous savons que ces mythes sociaux n’empêchent d’ailleurs nullement l’homme de savoir tirer profit de toutes les observations qu’il fait au cours de sa vie et ne font point obstacle à ce qu’il remplisse ses occupations normales[vi].

 

 

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C’est ce que l’on peut montrer par de nombreux exemples.

 

 

Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ et la ruine totale du monde païen, avec l’instauration du royaume des saints, pour la fin de la première géné­ration. La catastrophe ne se produisit pas, mais la pensée chrétienne tira un tel parti du mythe apocalyptique que certains savants contemporains voudraient que toute la prédication de Jésus eût porté sur ce sujet unique[vii].  Les espérances que Luther et Calvin avaient formées sur l’exaltation religieuse de l’Europe ne se sont nullement réalisées; très rapidement ces Pères de la Réforme ont paru être des hommes d’un autre monde; pour les protestants actuels, ils appartiennent plutôt au Moyen Âge qu’aux temps modernes et les problèmes qui les inquiétaient le plus occupent fort peu de place dans le protestantisme contemporain. Devrons-nous contester, pour cela, l’immense résultat qui est sorti de leurs rêves de rénovation chrétienne ?  On peut reconnaître facilement que les vrais développements de la Révolution ne ressemblent nullement aux tableaux enchanteurs qui avaient enthousiasmé ses premiers adeptes ; mais sans ces tableaux la Révolution aurait-elle pu vaincre ? Le mythe était fort mêlé d’utopies[viii], parce qu’il avait été formé par une société passion­née pour la littérature d’imagination, pleine de confiance dans la petite science et fort peu au courant de l’histoire économique du passé. Ces utopies ont été vaines ; mais on peut se demander si la Révolution n’a pas été une transformation beaucoup plus profonde que celles qu’avaient rêvées les gens qui, au XVIIIe siècle, fabriquaient des utopies sociales.  Tout près de nous, Mazzini a poursuivi ce que les hommes sages de son temps nommèrent une folle chimère; mais on ne peut plus douter aujourd’hui que sans Mazzini l’Italie ne serait jamais devenue une grande puissance et que celui-ci a beaucoup plus fait pour l’unité italienne que Cavour et tous les politiques de son école.

 

 

Il importe donc fort peu de savoir ce que les mythes renferment de détails desti­nés à apparaître réellement sur le plan de l’histoire future ; ce ne sont pas des almanachs astrologiques; il peut même arriver que rien de ce qu’ils renferment ne se produise,  comme ce fut le cas pour la catastrophe attendue par les premiers chrétiens[ix]. Dans la vie courante ne sommes-nous pas habitués à reconnaître que la réalité diffère beaucoup des idées que nous nous en étions faites avant d’agir ? Et cela ne nous empêche pas de continuer à prendre des résolutions. Les psychologues disent qu’il y a hétérogénéité entre les fins réalisées et les fins données : la moindre expérience de la vie nous révèle cette loi, que Spencer a transportée dans la nature, pour en tirer sa théorie de la multiplication des effets[x].

 

 

Il faut juger les mythes comme des moyens d’agir sur le présent ; toute discussion sur la manière de les appliquer matériellement sur le cours de l’histoire est dépour­vue de sens. C’est l’ensemble du mythe qui importe seul; ses parties n’offrent d’inté­rêt que par le relief qu’ils donnent à l’idée contenue dans la construction. Il n’est donc pas utile de raisonner sur les incidents qui peuvent se produire au cours de la guerre sociale et sur les conflits décisifs qui peuvent donner la victoire au prolétariat ; alors même que les révolutionnaires se tromperaient, du tout au tout, en se faisant un tableau fantaisiste de la grève générale, ce tableau pourrait avoir été, au cours de la préparation à la révolution, un élément de force de premier ordre, s’il a admis, d’une manière parfaite, toutes les aspirations du socialisme et s’il a donné à l’ensemble des pensées révolutionnaires une précision et une raideur que n’auraient pu leur fournir d’autres manières de penser.

 

 

Pour apprécier la portée de l’idée de grève générale, il faut donc abandonner tous les procédés de discussion qui ont cours entre politiciens, sociologues ou gens ayant des prétentions à la science pratique. On peut concéder aux adversaires tout ce qu’ils s’efforcent de démontrer, sans réduire, en aucune façon, la valeur de la thèse qu’ils croient pouvoir réfuter; il importe peu que la grève générale soit une réalité partielle, ou seulement un produit de l’imagination populaire. Toute la question est de savoir si la grève générale contient bien tout ce qu’attend la doctrine socialiste du prolétariat révolutionnaire. […]

 

 

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Nous savons que la grève générale est bien ce que j’ai dit : le mythe dans lequel le socialisme s’enferme tout entier, c’est-à-dire une organisation d’images capables d’évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée par le socialisme contre la société mo­derne. Les grèves ont engendré dans le prolétariat les sentiments les plus nobles, les plus profonds et les plus moteurs qu’il possède; la grève générale les groupe tous dans un tableau d’ensemble et, par leur rapprochement, donne à chacun d’eux son maximum d’intensité; faisant appel à des souvenirs très cuisants de conflits parti­culiers, elle colore d’une vie intense tous les détails de la composition présentée à la conscience. Nous obtenons ainsi cette intuition du socialisme que le langage ne pouvait pas donner d’une manière parfaitement claire – et nous l’obtenons dans un ensemble perçu instantanément[xi].

 

 

Nous pouvons encore nous appuyer sur un autre témoignage pour démontrer la puissance de l’idée de grève générale. Si cette idée était une pure chimère, comme on le dit si fréquemment, les socialistes parlementaires ne s’échaufferaient pas tant pour la combattre ; je ne sache pas qu’ils aient jamais rompu des lances contre les espéran­ces insensées que les utopistes ont continué de faire miroiter aux yeux éblouis du peuple[xii]. Dans une polémique relative aux réformes sociales réalisables, Clemenceau faisait ressortir ce qu’a de machiavélique l’attitude de Jaurès quand il est en face d’illusions populaires : il met sa conscience à l’abri de « quelque sentence habilement balancée », mais si habilement balancée qu’elle « sera distraitement accueillie par ceux qui ont le plus grand besoin d’en pénétrer la substance, tandis qu’ils s’abreu­veront avec délices à la rhétorique trompeuse des joies terrestres à venir » (Aurore, 28 décembre 1905). Mais quand il s’agit de la grève générale, c’est tout autre chose; nos politiciens ne se contentent plus de réserves compliquées; ils parlent avec violence et s’efforcent d’amener leurs auditeurs à abandonner cette conception.

 

 

La cause de cette attitude est facile à comprendre les politiciens n’ont aucun danger à redouter des utopies qui présentent au peuple un mirage trompeur de l’avenir et orientent « les hommes vers des réalisations prochaines de terrestre félicité, dont une faible partie ne peut être scientifiquement le résultat que d’un très long effort ». (C’est ce que font les politiciens socialistes d’après Clemenceau). Plus les électeurs croiront facilement aux forces magiques de l’État, plus ils seront disposés à voter pour le candidat qui promet des merveilles; dans la lutte électorale, il y a une surenchère continuelle : pour que les candidats socialistes puissent passer sur le corps des radicaux, il faut que les électeurs soient capables d’accepter toutes les espérances[xiii] ; aussi, nos politiciens socialistes se gardent-ils bien de combattre d’une manière efficace l’utopie du bonheur facile.

 

 

S’ils combattent la grève générale, c’est qu’ils reconnaissent, au cours de leurs tournées de propagande, que l’idée de grève générale est si bien adaptée à l’âme ouvrière qu’elle est capable de la dominer de la manière la plus absolue et de ne laisser aucune place aux désirs que peuvent satisfaire les parlementaires. Ils s’aper­çoivent que cette idée est tellement motrice qu’une fois entrée dans les esprits, ceux-ci échappent à tout contrôle de maîtres et qu’ainsi le pouvoir des députés serait réduit à rien. Enfin ils sentent, d’une manière vague, que tout le socialisme pourrait bien être absorbé par la grève générale, ce qui rendrait fort inutiles tous les compromis entre les groupes politiques en vue desquels a été constitué le régime parlementaire.

 

L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale.

 

Notes :

 

[i] Le Petit Parisien, qui a la prétention de traiter en spécialiste et en socialiste les questions ouvrières, avertissait, le 31 mars 1907, des grévistes qu’ils « ne doivent jamais se croire au-dessus des devoirs de la solidarité sociale ».

 


[ii] À l’époque où les antimilitaristes commencèrent à préoccuper le public, le Petit Parisien se distingua par son patriotisme : le 8 octobre 1905, article sur « le devoir sacré » et sur « le culte de ce drapeau tricolore qui a parcouru le monde avec nos gloires et nos libertés » ; le 1er janvier 1906, félicitations au Jury de la Seine : « Le drapeau a été vengé des outrages jetés par ses détracteurs sur ce noble emblème. Quand il passe dans nos rues, on le salue. Les jurés ont fait plus que de s’incliner; ils se sont rangés avec respect autour de lui. » Voilà du socialisme très sage.

 


[iii] Bourdeau, Évolution du socialisme, p. 232.

 


[iv] C’est ce qu’on voit, par exemple, dans les efforts faits par les trade-unions pour obtenir des lois leur évitant la responsabilité civile de leurs actes.

 


[v] Les erreurs commises par Marx sont nombreuses et parfois énormes. (Cf. G. Sorel, Saggi di critica del marxismo (« Essais de critique du marxisme »)pp. 51-57).

 


[vi] On a souvent fait remarquer que des sectaires anglais ou américains, dont l’exaltation religieuse était entretenue par les mythes apocalyptiques, n’en étaient pas moins souvent des hommes très pratiques.

 


[vii] Cette doctrine occupe, à l’heure actuelle, une grande place dans l’exégèse allemande ; elle a été apportée en France par l’abbé Loisy.

 


[viii] Cf. la lettre à Daniel Halévy, IV.

 


[ix] J’ai essayé de montrer comment à ce mythe social qui s’est évanoui, a succédé une dévotion qui a conservé une importance capitale dans la vie catholique; cette évolution du social à l’individuel me semble toute naturelle dans une religion. (Le système historique de Renan, pp. 374-382).

 


[x] Je crois bien que tout l’évolutionnisme de Spencer doit s’expliquer, d’ailleurs, par une émigration de la psychologie la plus vulgaire dans la physique.

 


[xi] C’est la connaissance parfaite de la philosophie bergsonienne.

 


[xii] Je n’ai pas souvenir que les socialistes officiels aient montré tout le ridicule des romans de Bellamy, qui ont eu un si grand succès. Ces romans auraient d’autant mieux nécessité une critique qu’ils présentent au peuple un idéal de vie toute bourgeoise. Ils étaient un produit naturel de l’Amérique, pays qui ignore la lutte de classe; mais en Europe, les théoriciens de la lutte de classe ne les auraient-ils pas compris ?

 


[xiii] Dans l’article que j’ai déjà cité, Clemenceau rappelle que Jaurès a pratiqué cette surenchère dans un grand discours prononcé à Béziers.

 

 

 

 

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13/05/2025

Ancienne maraude.......

 

 

 

SUITE A UNE PRE-MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réflexions de Bruno Raju,

 

Membre du CA de  l'ASP 

 

 

 

 

Le mardi 21 Août 2018, le Pasteur Blanchard et son épouse, infatigables dans leur volonté de venir en aide aux plus pauvres d'entre nous, nous embarquent dans leur arche de Noé de la pauvreté. Tout est prêt, nous voilà sur le pont pour notre maraude nocturne. Le Seigneur nous accompagne sans que nous nous en apercevions. Les premiers sans domicile fixe sont dans votre visée, c'est l'arrêt et les premières distributions, vêtements, chaussures, café, soupe et thé. Les pauvres hères sont contents de voir celui qui depuis 2005 leur vient en aide, sans aucune subvention, puisant dans ses propres deniers pour faire face. Des visages connus se réjouissent de voir leur ami, le pasteur Blanchard, et les nouveaux se pressent pour recevoir ces quelques dons qui sont pour eux comme un cadeau de Noël .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous terminons notre virée dans le monde de la grande pauvreté à l'Opéra. Nous avons rencontré des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des enfants qui vivent dans la rue sur des matelas ou dans des cartons. Mais qui les regarde? la pauvreté est devenue tellement commune dans notre pays. Levez-vous âmes de bonne volonté et rejoignez l'arche de Noé que le Pasteur Blanchard a mise sur pied et qui ne vit que grâce à l'amour pour ses frères. 

 

 

 

Bruno   

 

 

 

09/05/2025

IMPRESSIONS DE MARAUDE...

 

 

 

 

 

 

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Par le Pasteur BLANCHARD

Président de l'Action Sociale et Populaire

 

 

 

Dans une société qui change à chaque instant, depuis plus de douze ans que nous suivons l’évolution de la misère dans les rues de Paris, nos impressions ne peuvent être que paradoxales. Pourtant, certains repères étaient resté stables : parmi eux, il y avait le légendaire Francis.

 

 

 

 

Nous l'avons rencontré en 2006. A l'époque, il dormait dans le renforcement d'un bâtiment à la sortie d'un garage. Il y avait amoncelé des tas d’objets sur une hauteur de deux mètres et vivait au milieu de ce fatras. Le temps passant, il devint une destination incontournable de nos sorties. , à tel point qu’il était devenu un point nodal. A sa rencontre, chaque maraudeur recevait comme une onction de légitimité.

 

 

 

Un jour, plus de Francis. Cela faisait un certain temps qu'il était malade. Il sombrait à vue d'oeil de rencontres en rencontres ; ce qui l'amena à faire plusieurs séjours à l'hôpital. Avant de disparaître tout à fait dans la nature. Nous nous demandions qu'était-il devenu ?  A chacun de nos passages dans son secteur, nous ne pouvions nous empêcher de nous interroger sur ce qu’il était devenu.

 

 

 

Enfin, un soir, nous l'avons retrouvé installé à quelques mètres de son ancien quartier général soigné après une longue hospitalisation. Il était bien là, encore, lors de cette maraude  en compagnie du Docteur Coulomb Louis-Marie Stéphane et Pierre-Claude. Depuis son retour, c'est chaque fois le même rituel. Dès qu’il me m'aperçoit, il s’écrit "tiens, voilà le Pasteur !", ajoutant, tout de go, en parlant de Catherine "et la photographe !" Dans un monde instable, il était resté égal à lui-même tel que l’éternité le change, malheureusement ce fut une de nos dernière rencontre, suite à un reportage sur youtube, le curé de la paroisse catholique, avenue Blanqui ma téléphoné pour me dire qu’il était parti pour un monde  meilleur ; à la fin de sa vie, il fréquentait régulièrement sa paroisse. Il nous restera l’image d’un personnage légendaire qui a éclairé nos vies, pendant plus qu’une décade.

 

 

 

Pasteur Blanchard

 

 

 

 

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