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Culture - Page 4

  • Biographie de Maurice Barrès (1862-1923)

     

     

    19 août 1862 : Auguste Maurice Barrès naît à Charmes situé entre Nancy et Epinal sur la rive gauche de la Moselle. Son père ingénieur de Centrale, receveur des impôts avait épousé Anne Claire Luxer issue d'une famille de tanneurs de Charmes. Maurice Barres est le second enfant. Une fille, Anne Marie est née en novembre 1860.

     

     

     

     

    1867 : le 21 avril, ses parents achètent une maison au 22 rue des Capucins. Maurice y vit une enfance heureuse et protégée par des femmes, sa mère d'abord,  Hortense Ducloux une gouvernante qui lui apprend à lire et les sœurs de la Doctrine Chrétienne qui lui apprennent à écrire.

     

     

    1870 : En début août, les soldats français vaincus à Wissembourg et à Frœschwiller refluent et traversent Charmes où entrent et cantonnent des troupes allemandes, du 16 au 18 août.

     

     

    D'octobre 1870 à juillet 1873, la commune de Charmes est occupée et martyrisée. Les parents de Maurice doivent loger un bavarois qui le conduit tous les matins à l'école. Cet épisode sera repris dans son second roman des bastions de l'Est , Colette Baudoche publié en 1909.

     

     

    1872 : Pour lutter contre la résistance, les allemands utilisent les notables de Charmes comme bouclier humain et les font monter sur les trains pour dissuader des attentats. Le grand père de Maurice Barrès, ancien maire de Charmes jusque 1870, subit ce chantage et prend froid sur une locomotive. Il meurt d'une pneumonie.

     

    1873 : Le 27 juillet, les allemands quittent Charmes. En octobre, Maurice Barrès devient interne au collège de la Malgrange, à Nancy. Il y devient un bon latiniste et cultive sa singularité en se réfugiant dans ses rêves. Il écrira :  "Le culte du moi, je m'y acheminai le jour où mes parents me laissèrent au milieu des enfants méchants dans la cour d'honneur de La Malgrange".

     

     

     

    1877 : En octobre, il entre au lycée de Nancy appelé actuellement lycée Poincaré. Il devient ami avec Stanislas de Guaîta. Il découvre avec lui Emaux et Camées de Théophile Gauthier, Les Fleurs du Mal de Baudelaire et Salammbô deFlaubert.

     

     

    1879 : En octobre, Maurice Barrès entre en classe de philosophie. Son jeune professeur Auguste Burdeau lui fait découvrir les derniers livres de Victor Hugo, la pensée de Spencer et celle de Schopenhauer.

     

     

     

    Maurice Barrès par Jacques-Emile Blanche

     

     

    1880 : En janvier, Jules Lagneau succède à Auguste Burdeau et lui fait découvrir Spinoza. Le jeune Barrès lit aussi Taine et surtout les idéalistes allemands, Fichte, Schelling et Hegel.

     

     

    Au printemps, Barrès n'est plus interne et profite d'un petit appartement. Le 23 juillet, il a son baccalauréat et il s'inscrit en novembre à la faculté de Droit. Son certificat d'inscription est encore affiché dans la salle des professeurs de la Faculté.

     

     

    1881 : Maurice Barrès et Stanislas de Guaîta publient leurs premiers articles de critique littéraire dans Le Journal de la Meurthe et des Vosges. Stanislas de Guaîta publie Les Oiseaux de Passage.

     

     

    1882 : Barrès se brouille avec Stanislas de Guaîta pour l'amour de Louisa. Il continue ses activités de journaliste et rêve de devenir Maupassant. Il écrit sept nouvelles.

     

     

    Le 31 décembre : Il obtient sa licence de droit et son père accepte de le voir partir à Paris grâce au pouvoir de persuasion de sa mère.

     

     

    1883 : En janvier, il s'installe à Paris et écume le monde littéraire. Il rencontre Banville, Leconte de Lisle, Victor Hugo et Moréas. Il rejoint ensuite les symbolistes. Il suit les cours de philosophie de Jules Soury à l'Ecole des Hautes Etudes. Ce professeur scellera sa pensée politique. Stanislas Guaîta s'occupe quant à lui d'occultisme.

     

     

    1884 : Barrès tente de lancer un journal "Les Tâches d'Encre". Des Hommes sandwich circulent dans Paris avec ce slogan "Maurin ne lira plus les Tâches d'Encres". Ce journaliste a été assassiné par la femme du député socialiste Clovis Hugues pour se venger de sa diffamation. Quatre numéros seulement seront publiés. Le premier numéro écrit par Barrès intégralement est consacré à VerlaineRimbaudBaudelaire et Mallarmé.

     

     

     

    1885 : En février, dans le dernier numéro des Tâches d'Encre, il publie une nouvelle "Les Héroïnes superflus" qui annonce son roman Sous l'Œil des Barbares.

     

     

    En juin- juillet, il voyage à Jersey sur les pas de Victor Hugo. Il évoquera ce voyage dans Un Homme Libre. 

     

     

    1886 :   Le 1er février, il publie dans Les Lettres et les Arts son premier article sur Paul Bourget avec qui il aura une amitié et complicité littéraire durables. Il voyage en Italie de février à mars.

     

     

     

    En mai, il devient journaliste au Voltaire et profite d'une aisance financière. Il voyage en Août en Bretagne avec Charles Le Goffic. Il s'installe au 14 rue Chaptal à Paris.

     

      

    1887 : Janvier-mars, il fait un deuxième voyage en Italie où il rencontre Henry James. En juillet, il voyage en Angleterre.

     

     

    Le 14 Septembre, il évoque pour la première fois dans une chronique du Voltaire, le Général Boulanger. En Octobre, il voyage en Allemagne.

     

     

    1888 : Il a une aventure amoureuse avec un modèle, Madeleine Deslandes qui sera évoquée dans Un Homme Libre.

     

     

    En Février, Sous l'Œil des Barbares est publié chez Alphonse Lemerre. En mars, il publie une plaquette intitulée Huit Jours chez Renan et une seconde plaquette sous le titre, Monsieur Taine en Voyage.

     

     

    Le 16 mars, il visite Avignon sur la route de son troisième voyage en Italie.

     

    Le 1er Avril, La Revue indépendante publie son article sur le Général Boulanger "par qui naissent les grandes espérances". Il quitte le Voltaire pour entrer au Figaro. En Avril, une plaquette est publiée chez Dalou sous le nom Sensations de Paris.

     

     

    En octobre, il entre en politique et part à Nancy préparer sa campagne de candidat boulangiste. En décembre, il publie une plaquette intitulée Boulangisme.

     

     

     

    Stanislas de Guaîta fonde avec Péladan l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, dont fait aussitôt partie, Papus. Parmi les membres, des noms sont célèbres comme Erik Satie, Claude Debussy ou encore le banquier des artistes, Olivier Dubs. Satie compose une Sonnerie des Rose-Croix pour accompagner le rituel.

     

     

    1889 : En janvier, Barrès est rédacteur en chef du nouveau journal boulangiste de Nancy, Le courrier de l'Est, "journal républicain révisionniste".

     

     

    En avril, le général Boulanger s'enfuit à Bruxelles. Barrès publie chez Perrin, Un Homme Libre.

     

     

    Le 6 octobre, Barrès est élu député au second tour. Il quitte la rue Chaptal et s'installe au 12 rue Legendre non loin du Parc Monceau à Paris.

     

     

    1890 : En avril, il voyage dans le Midi et retrouve Paul Bourget à Hyères. Il visite Arles, les Baux de Provence, les Saintes Maries de la Mer et Aigues Mortes. Il emporte avec lui, conseillé par Charles Maurras, la cinquième édition de 1889, des Villes mortes du Golfe du Lyon que Charles Lenthéric a publié dès 1876 chez Plon. Il commence un roman, les Jardins de Bérénice dont l'action concerne un député boulangiste qui a une aventure amoureuse avec une jeune fille d'Aigues Mortes.

     

     

    En septembre, il voyage à Venise et continue la rédaction de son roman.

     

     

    1891 : Le 2 février, Henri de Régnier et Barrès organisent un banquet sous la présidence de Mallarmé, à l'Hôtel des Sociétés Savantes en l'honneur de Jean Moréas. Les Jardins de Bérénice sont publiés chez Perrin, en février. 

     

     

    Le 11 juillet, Barrès épouse Paule Couche. Ils partent en voyage de Noces en Bavière.

     

     

    Le 30 septembre, le général Boulanger se suicide sur la tombe de sa maitresse. Barrès se reconvertit politiquement : "Le socialisme d'Etat, voilà le correctif indispensable de la formule anti-juive".

     

     

     

     

    1892 : Barrès déménage et s'installe dans un hôtel particulier de la rue Caroline près de la place de Clichy. Il quitte la rédaction du Courrier de L'Est. Il voyage en mai en Espagne et à Bayreuth en Août.

     

     

    1893 : Barrès est candidat aux élections de Neuilly-Boulogne pour les élections législatives de septembre. Il s'en prend à la présence des travailleurs étrangers sur le sol de France. Il commence à utiliser le mot nationalisme. Battu, il voyage en Italie.

     

     

    Il publie L'Ennemi des Lois, une réflexion romanesque sur l'anarchisme et Contre les Etrangers pour vilipender les travailleurs étrangers qui retirent le pain de la bouche des français. Il publie aussi à la Grande impression parisienne une Étude pour la protection des ouvriers français.

     

     

    Le 1er septembre, il assume la direction politique et littéraire du journal nationaliste La Cocarde. Dans l'équipe des rédacteurs, figurent Paul Bourget, Léon Daudet et Charles Maurras.

     

     

    L’ordre de Guaîta est attaqué par Huysmans, qui l’accuse d’avoir envoûter à distance l’ex-abbé lyonnais Joseph-Antoine Boullan. Celui -ci meurt en attribuant son décès à la magie noire de Guaîta et de son secrétaire Wirth. Huysmans soutient cette hypothèse et se croit lui-même, victime d'attaques magiques.

     

     

    Le journaliste Jules Bois, ami notoire de Boullan et de Joris Karl Huysmans, accuse publiquement Guaîta d'avoir assassiné le vieux prêtre. Guaîta convoque le journaliste à un duel au pistolet. Tous deux s'en sortiront indemnes. Jules Bois affirme dans Le Monde Invisible, qu'une des balles aurait été «magiquement arrêtée dans le pistolet».

     

    1894 : Maurice Barrès définit son programme politique :

     

     

     

     

    1/ rassemblement de tous dans un mouvement uni par une conscience nationale éclairée par la tradition,

     

    2/ réforme sociale pour obtenir une stabilité sociale dans un groupe national uni dans un sentiment de même appartenance patriotique,

     

     

     

     

    3/ assainissement du régime des partis parlementaires,

     

    4/ un exécutif fort pour conduire la nation.

     

     

    Les 22 et 23 février, la seule pièce écrite par Barrès et interdite par la censure Une Journée Parlementaire est jouée à huis clos sur invitation seulement. Cette pièce de théâtre est publiée chez Charpentier et Fasquelle.

     

     

    En avril, il voyage en Italie. Du Sang, de la Volupté et de la Mort est publié chez Charpentier et Fasquelle.

     

     

    1895 : Le 5 janvier, Barrès rend compte pour La Cocarde de la dégradation du capitaine Dreyfus. Il écrit : "La parade de Judas. Il n'est pas de race. Il n'est pas né pour vivre socialement..... Garde à nous, patriotes ! Quand donc les Français sauront ils reconquérir la France ? Unissons nous pour dégrader tous les traîtres". Jaurès publie dans l'Humanité un article sur le même ton.

     

     

    1896 : Barrès s'installe à Neuilly au 100 boulevard Maillot. Il s'y présente vainement à des élections partielle. Son fils ainé Philippe naît. Il commence à publier ses cahiers dont le dernier paraîtra en 1929.

     

     

    1897 : Le premier Roman de la série de L'Energie Nationale, les Déracinés est publié chez Fasquelle.

     

     

    Le 20 novembre, après une rencontre avec Léon Blum qui lui demande de rejoindre les rangs des Dreyfusard, Barrès ne répond pas et publie un article consacré à l'Affaire Dreyfus, "La foi dans l'armée". 

     

     

    1898 :  Après le J'accuse de Zola publié dans le Figaro du 23 février, Maurice Barrès renonce à décrire dans le Figaro du 24 février "Le Tourbillon, la fraternité, la joie de cette fin de journée".

     

     

     

     

     

    Le 22 mai, il est candidat aux législatives à Nancy. Son programme repose sur trois idées:

     

     

    1/ élection du Président de la République au suffrage universel

     

    2/ amélioration de la condition ouvrière

     

    3/ se protéger contre l'étranger notamment les juifs.

     

    Il est battu par un candidat plus à droite et plus antisémite que lui. Barrès est une victime politique collatérale de l'affaire Dreyfus.

     

    Le 29 juin, son père meurt à Charmes. En août, il visite le berceau de la famille Barrès, en Auvergne.

     

     

    Le 4 octobre : Dans le "Journal", il publie un "état de la question" sur l'affaire Dreyfus. Pour lui, son innocence auquel il croit au fond de lui, est devenue secondaire. "Son pire crime est d'avoir servi pendant cinq ans à ébranler l'Armée et la Nation totale".

     

     

    1899 : Barrès refuse la présidence de la ligue de la Patrie Française mais accepte d'être membre du bureau. La ligue organise sa première réunion publique le 19 janvier.

     

     

    Le 23 février, Barrès est aux cotés de Déroulède qui a recomposé la ligue des patriotes. Lors des Obsèques nationale de Félix Faure, avec Guérin et le royaliste Buffet, Déroulède fait une romantique tentative de coup d'État. Il prend par la bride le cheval du général Roget et tente de l'emmener vers l'Élysée. Le général s'y refuse et le fait arrêter. Déroulède est condamné à 10 ans de bannissement. Barrès prend sa défense tout en le déclarant seul responsable pour se disculper. Millerand, alors ministre du commerce intervient pour que Maurice Barrès ne soit pas inquiété. Trois mois plus tard, Déroulède est relâché et banni en Espagne jusque 1905, année où il bénéficiera d'une amnistie. A cause de ce coup d'état, seront aussi bannis l'ancien président du conseil André Buffet et le comte Eugène de Lur Salurces alors propriétaire du château Yquem dans le Bordelais. Les deux royalistes s'exilèrent à Bruxelles.

     

     

    Le 10 mars, Barrès prononce un célèbre discours à la Ligue de la Patrie française, "La Terre et Les Morts".

     

     

    Le 20 juin, l'Action Française est fondée. Sollicité par Maurras, Barrès refuse d'être membre du comité directeur. Il est républicain et non royaliste.

     

     

    En juillet, Barrès parcourt les champs de bataille de 1870, la Sarre et la Rhénanie. En décembre il prononce un nouveau discours à la Ligue de la Patrie française, sur l'Alsace Lorraine.

     

     

    1900 : Le 5 avril, il publie l'Appel au Soldat. Barrès part pour la Grèce où il rencontre à Athènes, sur des échafaudages montés pour des travaux de restauration du Parthénon, Henri Bremond alors prêtre et directeur de la revue jésuite Etudes. Il devient pour Barrès une conscience religieuse et littéraire, jusqu'à sa mort.

     

     

    Le 11 juillet, Action Française organise un dîner débat en l'honneur de Barrès. Le nationalisme a trois voie devant elle et ne peut être unanime.

     

     

    1/ suivre un général qui serait plus fort et plus efficace que Boulanger comme l'aspire Déroulède,

     

     

    2/ l'élection d'un président de la république au suffrage universel, solution proposée par Barrès,

     

     

    3/ une monarchie comme le souhaite Maurras.

     

     

    1901 : En février, Barrès est à Lausanne où il doit être témoin du duel entre Déroulède et Buffet mais la police interdit le duel.

     

     

     

    En mai, Barrès accepte d'être le rédacteur en chef de la revue des patriotes de Déroulède nommée Drapeau. En juin, il est au second anniversaire du Bulletin de L'Action Française. En juillet, il écrit dans la Cause Lorraine, la revue créée par la Ligue de la Patrie Française.

     

     

    Le 31 juillet, il arrive trop tard à Charmes pour assister à la mort de sa mère terrassée par un cancer à l'estomac. Il la veille, conscient qu'elle est toujours vivante en lui. "Puisque j'étais elle, je n'avais plus le droit de me gaspiller. Ma retraite. Retraite de la Politique". Il l'annonce en septembre mais elle ne dure pas longtemps !

     

     

    1902 : En Février, il publie Leurs Figures chez Juven. En avril, il publie Scènes et Doctrines du Nationalisme chez Juven.

     

     

    En mai, il va seul à Venise et passe l'été à Charmes, comme il le fera chaque année, jusqu'à sa mort.

     

     

    Le 4 octobre, il accepte non sans réticences de participer à une réunion où il s'agit d'organiser une manifestation nationaliste le jour même des obsèques de Zola, prévues pour le lendemain. Rien ne sera décidé et Barrès préfère partir en Espagne.

     

     

    1903 : En Février, il publie Amori et Dolori SacrumLa mort de Venise chez Juven à Paris. Une édition fortement complétée Du Sang, de la Volupté et de la Mort est publié chez Plon et Nourrit.

     

     

    En mars, Barrès qui s'est laissé convaincre de participer à des élections législatives partielles, est battu. Le peintre Jacques Emile Blanche présente Anna de Noailles à Barrès qui brûle de passion pour cette célèbre femme mariée qui est pourtant dreyfusarde.

     

     

     

    1904 : Au printemps, le couple Noailles et le couple Barrès partent ensemble pour l'Italie.

     

     

    1905 :  En avril, il publie Au Service de l'Allemagne. En juillet, Anna de Noailles et Barrès se retrouvent à Royat.

     

     

    En Automne, Barrès rachète à la comtesse de Martel elle même écrivain sous le pseudonyme de Gyp, le château de famille des Mirabeau situé dans le parc naturel du Lubéron. Il y séjournera chaque année, au printemps et en Automne.

     

     

    1906 : Il publie Voyage de Sparte où il fustige les archéologues qui, pour mettre à jour l'œuvre de Phidias sur l'Acropole, ont abattu une vieille tour médiévale. Il publie aussi Ce que j' ai vu au Temps du Panama chez E. Sansot et Cie.

     

     

    En janvier, il est élu à l'académie française, au siège de José Maria de Hérédia. En mai, il est élu au premier tour des élections législatives dans le premier arrondissement de Paris. Il y sera réélu jusqu'à sa mort.

     

     

    En juillet, après la cassation sans renvoi de l'arrêt rendu par le Conseil de Guerres de Rennes contre Dreyfus, Barrès intervient à la Chambre pour reconnaître publiquement son innocence.

     

     

    En décembre, après la séparation de l'église et de l'Etat, il intervient pour protéger le patrimoine architectural religieux laissé à l'abandon.

     

     

    1907 : En Octobre, il rompt avec Madame de Noailles. En décembre, il fait un voyage d'études en Egypte.

     

     

    1908 : Un vif duel oratoire oppose Barrès à Jean Jaurès au Parlement. Barrès refuse le transfert du corps d'Émile Zolaau Panthéon soutenu par Jaurès.

     

     

     

     

     

    1909 : Barrès publie Colette Baudoche. Son neveu Charles Demanche est tombé amoureux de Madame de Noailles. Il se suicide par désespoir. Barrès donne à l'Université des Annales, une conférence sur l'Angoisse de Pascal.

     

     

    1911 : Il publie Le Greco ou le Secret de Tolède chez Emile Paul.

     

     

    Le 15 août, il prononce un discours sur l'Alsace Lorraine à Metz alors sous souveraineté allemande. Son discours est publié chez Emile Paul à 3000 exemplaires.

     

     

    1913 : Il publie La Colline inspirée, consacrée à la colline de Sion en Lorraine et au Mont Saint Odile en Alsace.

     

     

    1914 : Il publie La Grande pitié des églises de France. chez Émile-Paul.

     

     

     

     

    En mai- juin, officiellement chargé d'une étude sur la situation des missions catholiques, Barrès parcourt l'Orient d'Alexandrie, de Beyrouth, de Damas, d'Alep et revient par Constantinople.

     

     

    Comme Déroulède décède le 30 janvier, après réflexion et par fidélité à son ami, Barrès accepte en juillet de prendre officiellement la tête de La Ligue des Patriotes. Il est pourtant l'un des premiers à saluer la dépouille mortelle de Jaurès assassiné le 31 juillet.

     

     

    Le 1er août, la guerre est déclaré. "La circonstance me commande une tâche d'excitateur patriotique". Il publie alors de nombreux articles à la gloire de l'armée et de la conduite de la guerre dans le journal L'Echos de Paris.

     

     

     

    Le Canard enchaîné le déclare chef «de la tribu des bourreurs de crâne». Romain Rolland lui préfère le surnom peu flatteur de "rossignol du carnage".

     

     

    Son fils, Philippe Barrès s'engage au 12e régiment de cuirassiers afin de prendre part à la première guerre mondiale avant d'incorporer le 1er bataillon de chasseurs à pied.

     

     

    1915 : Il publie Une visite à l'armée anglaise chez Berger-Levrault.

     

     

    1917 : Anna de Noailles renoue avec Barrès. Il publie Les familles spirituelles de la France aux éditions Emile Paul. Il y rend un vibrant hommage aux Juifs français où il les place au côté des traditionalistes catholiques, des protestants et des socialistes comme un des quatre éléments du génie national.

     

     

    1918 : Son fils Philippe Barrès est décoré de la Croix de Guerre.

     

     

    1920 : Il rassemble tous ses articles de guerre dans Chronique de la Grande Guerre dont les 14 volumes sont publiés jusqu'en 1924.

     

     

     

    A

    Anna de Noailles par Gilbert Poillot

     

     

    1921 : Il publie Le Génie du Rhin où il prône la réconciliation avec l’ennemi allemand.

     

     

    Le 13 mai, les dadaïstes et surréalistes, sous la présidence d'André Breton condamnent Barrès dans un procès fictif tenu à la salle des Sociétés savantes "pour atteinte à la sûreté de l'esprit".

     

     

    André Breton expose l'acte d'accusation : «Le problème est de savoir dans quelle mesure peut être tenu pour coupable un homme que la volonté de puissance porte à se faire le champion des idées conformistes les plus contraires à celles de sa jeunesse. Comment l'auteur d'Un Homme Libre a-t-il pu devenir le propagandiste de l'Écho de Paris ?».

     

     

    Cette manifestation, à l'issue de laquelle Barrès est condamné à vingt ans de travaux forcés, est à l'origine de la dislocation du mouvement dadaïste dès 1922. Les fondateurs du mouvement dont Tristan Tzara refusent toute forme de justice, même organisée par Dada.

     

     

    1922 : Il publie Un jardin sur L'Oronte dédié à Anna de Noailles. Le scandale assure le succès du livre.

     

     

    1923 : Il publie Enquête au Pays du Levant en deux tomes chez Plon-Nourrit, pour compter son voyage en Orient effectué en 1914.

     

     

     

     

    Il publie aussi Les Souvenirs d'un Officier de la Grande Armée laissés par son grand père, Jean Baptiste Auguste Barrès. Dans sa préface, il écrit "J'ai achevé ma matinée en allant au cimetière de Charmes causer avec mes parents. Les inscriptions de leurs tombes me rappellent que mon grand-père est mort à soixante-deux ans et tous les miens, en moyenne, à cet âge ; elles m'avertissent qu'il est temps que je règle mes affaires"

     

     

    Le 4 décembre, il meurt à Neuilly Sur Seine d'une crise cardiaque à l'âge de 61 ans.

     

     

     

     

    Le 8 décembre, il a droit à des funérailles nationales.

     

     

    Le 9 décembre, il est enterré à Charmes suivant sa dernière volonté.

     

     

    Henri Bremond publie un livre sur Barrès. Il sera reçu à l'académie Française le 22 mai 1924.

     

     

    1924 : " Faut-il autoriser les congrégations? Les Frères des écoles chrétiennes" et "Les Amitiés Françaises" sont publiés à titre posthume chez Plon-Nourrit à Paris.

     

     

    1927 : Son fils Philippe publie chez Plon, un ensemble de notes sur des écrivains rassemblées sous le titre Les Maîtres.

     

     

    1940 : Son fils Philippe Barrès rejoint la France Libre et met sa plume au service du général de Gaulle.

     

     

    1965 : La République ou le Roi, Correspondance Barrès-Maurras, édition établie par Guy Dupré, est publiée chez Plon

     

     

     

     

     

    LE CULTE DU MOI

     

     

    Dans cette première trilogie, Maurice Barrès affirme les droits de la personnalité contre toutes les entraves de la société. Il revendique «Le petit bagage d'émotions qui est tout mon moi.

     

     

     

     

     

     

     

    À certains jours, elles m'intéressent beaucoup plus que la nomenclature des empires qui s'effondrent. Je me suis morcelé en un grand nombre d'âmes. Aucune n'est une âme de défiance ; elles se donnent à tous les sentiments qui la traversent. Les unes vont à l'église, les autres au mauvais lieu. Je ne déteste pas que des parties de moi s'abaissent quelquefois.»

     

     

    Dans le premier roman de ce triptyque publié en 1888 sous le titre Sous l'Œil des Barbares, Maurice Barrès s'attache à démontrer que notre moi n'est pas immuable, il faut constamment le défendre et le créer.

     

     

    Le culte du moi est d'abord une éthique qui réclame des efforts réguliers. Notre premier devoir est de défendre notre moi contre les Barbares, c'est-à-dire contre tout ce qui risque de l'affaiblir dans l'épanouissement de sa propre sensibilité.

     

     

    « Attachons-nous à l'unique réalité, au moi.—Et moi, alors que j'aurais tort et qu'il serait quelqu'un capable de guérir tous mes mépris, pourquoi l'accueillerai-je ? J'en sais qui aiment leurs tortures et leurs deuils, qui n'ont que faire des charités de leurs frères et de la paix des religions; leur orgueil se réjouit de reconnaître un monde sans couleurs, sans parfums, sans formes dans les idoles du vulgaire, de repousser comme vaines toutes les dilections qui séduisent les enthousiastes et les faibles; car ils ont la magnificence de leur âme, ce vaste charnier de l'univers. »

     

     

    Dans le second roman, Un Homme libre publié en 1889, Maurice Barrès fixe les trois principes de sa méthode.

     

     

     

     

    Premier principe : Nous ne sommes jamais si heureux que dans l'exaltation.

     

     

    Deuxième principe : Ce qui augmente beaucoup le plaisir de l'exaltation, c'est de l'analyser.

     

     

    Troisième principe : Il faut sentir le plus possible en analysant le plus possible. 

     

     

    Cependant, cette méthode lui fait prendre conscience que le fait de s'analyser le fait remonter à son passé, dont il est le produit, et notamment à son origine géographique, la Lorraine.

     

     

    « C'est là que notre race acquit le meilleur d'elle-même. Là, chaque pierre façonnée, les noms mêmes des lieux et la physionomie laissée aux paysans par des efforts séculaires nous aideront à suivre le développement de la nation qui nous a transmis son esprit.

     

     

    En faisant sonner les dalles de ces églises où les vieux gisants sont mes pères, je réveille des morts dans ma conscience (...) Chaque individu possède la puissance de vibrer à tous les battements dont le cœur de ses parents fut agité au long des siècles.

     

     

    Dans cet étroit espace, si nous sommes respectueux et clairvoyants, nous pourrons reconnaître des émotions plus significatives qu'auprès des maîtres analystes qui, hier, m'éclairaient sur moi-même. »

     

     

    Dans le dernier volet du Culte du Moi, Le Jardin de Bérénice publié en 1891, Maurice Barrès, député boulangiste de Nancy depuis 1889, retrace une campagne électorale.

     

     

     

    LE ROMAN DE L'ENERGIE NATIONALE

     

     

    Les trois volumes du Roman de l'énergie nationale, Les Déracinés publié en 1897, L'Appel au soldat publié en 1900 et Leurs Figures publié en 1902 témoignent de l'évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l'attachement aux racines, à la famille, à l'armée et à la terre natale.

     

     

     

     

    Dans son célèbre discours du 10 mars 1899 à la Ligue de la patrie française, intitulé La Terre et les Morts, Maurice Barrès revient longuement sur la nécessité de «restituer à la France une unité morale, de créer ce qui nous manque depuis la révolution : une conscience nationale.»

     

     

    «Certes, une telle connaissance de la Patrie ne peut être élaborée que par une minorité, mais il faut qu'ensuite tous la reconnaissent et la suivent.
    À ce résultat général comment parvenir ?


    En développant des façons de sentir qui naturellement existent dans ce pays.

     


    On ne fait pas l'union sur des idées, tant qu'elles demeurent des raisonnements; il faut qu'elles soient doublées de leur force sentimentale. À la racine de tout, il y a un état de sensibilité. On s'efforcerait vainement d'établir la vérité par la raison seule, puisque l'intelligence peut toujours trouver un nouveau motif de remettre les choses en question.

     


    Pour créer une conscience nationale, nous devons associer à ce souverain intellectualisme un élément plus inconscient et moins volontaire...

     


    ...Cette voix des ancêtres, cette leçon de la terre, rien ne vaut davantage pour former la conscience d'un peuple. La terre nous donne une discipline, et nous sommes le prolongement de nos ancêtres. Voilà sur quelle réalité nous devons nous fonder.»

     

     

    En 1903, dans Amori et Dolori Sacrum, Maurice Barrès retrace son évolution personnelle. Dans ce texte, Barrès développe l'idée que notre Moi n'est que «l'éphémère produit de la société», et en vient, à la conclusion que «notre raison nous oblige à placer nos pas sur les pas de nos prédécesseurs.........certaines personnes se croient d'autant mieux cultivées qu'elles ont étouffé la voix du sang et l'instinct du terroir. Elles prétendent se régler sur des lois qu'elles ont choisies délibérément et qui, fussent-elles très logiques, risquent de contrarier nos énergies profondes. Quant à nous, pour nous sauver d'une stérile anarchie, nous voulons nous relier à notre terre et à nos morts.»

     

     

     

    LES BASTIONS DE L'EST

     

     

    Maurice Barrès est aussi le grand écrivain de la Revanche contre l'Allemagne victorieuse en 1871. C'est aux fins de "service national" qu'il rédige les trois volumes des Bastions de l'Est.

     

     

    Le premier roman, Au service de l'Allemagne est publié en 1905.

     

     

    Colette Baudoche publié en 1909 conte les aventures d'une famille lorraine contrainte d'accueillir un professeur allemand à la maison. Ce Roman obtient un immense succès.

     

     

    Le Génie du Rhin publié en 1921 après la revanche de la première guerre mondiale, propose une réconciliation avec l'Allemagne pour tenter d'empêcher la seconde guerre mondiale.

     

     

      

     

     

    CITATIONS DE BARRÈS

     

     

    A la grande-duchesse, femme de Vladimir qui lui demandait : "Aimez vous mieux avant, pendant ou après ? ", il osa répondre "J'aime mieux avant parce que après c'est pendant."

     

     

     

     

    Ce n'est pas la raison qui nous fournit une direction morale, c'est la sensibilité.

     

     

    Il ne faut jamais s'attaquer à ceux qu'on n'est pas sûr d'achever.

     

     

    La caresse d'une mère, une belle promenade, des heures émerveillées par des récits heureux agissent sur toute l'existence.

     

     

    Une œuvre d'art, c'est le moyen d'une âme.

    Tout livre a pour collaborateur son lecteur.

    Il est des lieux où souffle l'esprit.

    Nous sommes les instants d'une chose immortelle.

    Le sens de l'ironie est une forte garantie de liberté.

    Où manque la force, le droit disparaît ; où apparaît la force, le droit commence de rayonner.

     

     

    Les trois citations qui figurent sur le monument érigé sur la colline de Sion en l'honneur de Maurice Barrès sont :

     

    L'horizon qui cerne cette plaine, c'est l'horizon qui cerne toute vie. Il donne une place d'honneur à notre soif d'infini en même temps qu'il nous rappelle nos limites.

     

     

    Honneur à ceux qui demeurent dans la tombe les gardiens et les régulateurs de la cité.

     

      

    Au pays de la Moselle, je me connais comme un geste du terroir, comme un instant de son éternité, comme l'un des secrets que notre race, à chaque saison laisse émerger en fleur et si j'éprouve assez d'amour, c'est moi qui deviendrai son cœur.

     

     

     

     

     
     

     

     

  • Renaud Camus :

     

     

    « Le trait essentiel de la modernité postmoderne est le remplacement, la substitution »

     

     

    Ecrivain

    Fondateur du NON

    Librairie

     

    Renaud Camus, vous êtes,  au cœur d’une « tempête médiatique » : stupeur et tremblements, Alain Finkielkraut vous a invité sur France Culture dans son émission « Répliques » pour évoquer « Le Grand Remplacement » ! À première vue, pourtant, l’initiative n’a rien d’extravagant, et est même assez logique, puisque nul ne vous conteste la paternité du concept…

     

     

    Concept, concept, c’est un peu beaucoup dire. Il ne s’agit guère que d’un nom ou, si l’on veut un terme savant, d’un syntagme, pour désigner le phénomène qui me semble être de très loin, en France et en Europe, le plus important de notre époque et, en ce qui concerne notre pays, sinon de toutes les époques, du moins des dix ou quinze derniers siècles : le changement de peuple et de civilisation, la substitution ethnique, la submersion migratoire. Ce phénomène a beau être de très loin, je le répète, le plus important de ce qui survient, il est aussi celui qui, par excellence, ne doit pas être nommé. C’est La Lettre volée : parfaitement en évidence, parfaitement visible, mais introuvable, indicible. Ceux qui ont tout intérêt à ce que le processus aille jusqu’à son terme craignent trop, s’il devenait objet de débat sur la place publique, que les peuples qui en sont les victimes se révoltent et l’interrompent, le renversent, malgré toutes les précautions prises, malgré l’hébétude où ils sont tenus et entretenus, malgré les menaces et chantages qui pèsent sur eux et sur ceux qui oseraient parler. On est là au cœur du tabou. Tout ce qui fait mine de le défier est nécessairement un scandale.

     

     

     

     

     

    Alain Finkielkraut s’est fendu, si j’ose dire, d’un petit avertissement, rappelant que les mots « Grand Remplacement » sont sur toutes les lèvres, et invoquant, de ce fait, « l’anomalie de [votre] absence omniprésente ». Il est donc impossible d’inviter Renaud Camus sans devoir se justifier ?

     

     

     

    Apparemment, d’autant plus qu’Alain Finkielkraut lui-même met sa situation en danger en m’invitant. Il fait preuve d’un grand courage. Tocqueville avait à merveille décrit cela : la mort civique est affreusement contagieuse. Ceux qui parlent aux bannis seront bannis. Le paradoxe est que sont bannis, par un geste inédit dans l’Histoire, non pas ceux qui sapent la société, l’État, la patrie, et veulent leur perte, mais au contraire ceux qui les défendent et désirent les sauver ; à moins, bien sûr, que le Grand Remplacement ne soit déjà accompli et que la société, la patrie, l’État, ce ne soit déjà le monde nouveau, le monde de remplacement, le monde remplaçant.

     

     

     

    C’est ce que suggérait très fort mon interlocuteur, Hervé Le Bras, le démographe. Lui et moi sommes d’accord, au fond : le Grand Remplacement a bien lieu, plus personne ne le nie. La seule différence est que, pour ma part, il me désespère, tandis qu’Hervé Le Bras s’en réjouit, ou bien le considère avec indifférence, du point de vue de Sirius.
     
     

     

    Cette intervention sur France Culture est elle, pour vous, le signe que la parole commence à se libérer sur le sujet ?

     

     

     

    Hélas, cher Boulevard Voltaire, vous et moi avons cru si souvent que la parole commençait à se libérer, et nous avons été si souvent déçus… La Vérité sort peut-être de son puits, mais force est de reconnaître qu’elle y met le temps… Il y a des avancées, certes, et Boulevard Voltaire en est une, essentielle. Mais dans le même temps, le pouvoir aussi se renforce, calfeutre toutes les issues et accentue la répression : voyez tous les procès dont nous sommes accablés. Par pouvoir, j’entends le remplacisme, celui qui veut et qui promeut et qui impose le Grand Remplacement. Mais je parle aussi volontiers de remplacisme global, car je crois que le trait essentiel de la modernité postmoderne, si l’on peut dire, est le remplacement, la substitution : de l’original par le simili, de l’indigène par l’allogène, du réel par le fauxel, du vrai par le faux, du journalisme par l’info, de la littérature par le journalisme, de l’expérience de vivre par la sociologie, du regard par la statistique, de la lettre par le chiffre, des philosophes par les intellectuels, du malheur par la cellule psychologique, de la perte par le travail du deuil, de la mort par la disparition, du monde sensible par le site touristique, de Venise par Las Vegas, de Paris par Euro Disney, de la culture par le divertissement, de la pierre par le siporex, de la campagne par la banlieue, des Français par les « Français », des mères par les mères porteuses, de l’homme par la femme, de l’homme par l’homme, de l’homme par les robots, de l’homme par les tuyaux, de l’humanité par la Matière Humaine Indifférenciée (MHI).

     

     

    On me demande souvent de résumer d’un mot ce que j’entends par remplacisme global et maintenant, par chance, je le puis : MacronEmmanuel Macron est au carrefour exact des deux généalogies qui font cette idéologie : le second antiracisme, celui pour lequel il n’y pas de races, donc il faut les supprimer (par le métissage) ; et le financiarisme bancaire, celui où convergent les grands intérêts et la normalisation post-industrielle, l’hyperclasse hors-sol et Frederick Taylor, via l’effroyable Henry Ford. Ford, antisémite et pro-nazi, comme par hasard, avait eu l’idée de génie de vendre ses produits à ceux qui les produisaient. Le remplacisme global va plus loin et fait de l’homme même un produit, une matière, la MHI. Les malheureux migrants ne sont pas des réfugiés sauvés des eaux, ce sont des producteurs-produits-consommateurs livrés et réceptionnés en mer. Pour le remplacisme global, le naufrage est devenu un moyen de transport comme un autre.

     

     

    Le point faible de ce mécanisme monstrueux, c’est qu’il a pour principe et pour point nodal le faux, le simili, l’imitation, le toc, la camelote, le low cost (dont il essaie bien sûr, non sans succès, de faire la norme, d’où la prolétarisation générale). Tombant par chance au bon endroit, un éclair de vérité pourrait faire s’effondrer d’un coup ce simili-monde, cette banlieue de l’être, comme avant lui l’univers soviétique, autre totalitarisme bâti sur le mensonge (mais moins habile, moins riche et moins séduisant).

     

     

     

     

     

     

     

     

  • FAUT-IL DÉBOULONNER LE GÉNÉRAL LEE ?

     

     

     

     

    Pour la presse, Robert Lee serait un odieux raciste, fier partisan de l’esclavage. Or, rien n’est plus faux.

     

     

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     

    Charlottesville, 2017 : une manifestation d’union des droits placée sous le patronage symbolique du général sudiste Lee (1807-1870) tourne au drame. L’émotion face à cette tragédie est légitime ; la réécriture de l’Histoire par la presse qui a suivi l’est un peu moins.

     

     

     

    En effet, si l’on en croit la presse, Robert Lee, commandant sudiste pendant la guerre de Sécession, serait un odieux raciste, fier partisan de l’esclavage. Or, rien n’est plus faux.

     

     

     

    Victorieux au Mexique, cité pour bravoure à de maintes reprises, Lee est, à la veille de la guerre de Sécession, admiré et respecté pour ses grandes vertus – on le surnommera « l’homme de marbre ». Fort logiquement, dès l’entrée en guerre, les deux camps se l’arrachent. Hostile à la sécession et plus proche des idéaux du Nord – Lee avait libéré ses esclaves et défendait des positions progressistes -, il choisit néanmoins de rejoindre les armées confédérées par fidélité à sa région d’enfance.

     

     

     

    Engagé à la tête d’une armée débraillée, il se lance dans une guerre perdue d’avance. Malgré des victoires héroïques et des épisodes dignes des Thermopyles, Lee finit par comprendre que la défaite est inévitable. Soucieux de préserver l’intégrité et l’honneur du Sud après la défaite, il capitule à Appomattox, comptant sur la clémence du Nord.

     

     

     

    Après cette défaite, le héros de guerre, partisan hardi de la réconciliation entre le Nord et le Sud, milite donc aux côtés des démocrates pour une reconstruction commune. Il se réjouit publiquement de l’abolition de l’esclavage et renouvelle son serment d’allégeance à la Constitution américaine. Devenu président d’université, il mène une politique volontariste, excluant systématiquement les élèves coupables de violences racistes.

     

     

     

     

    Celui qui était « un ennemi sans haine, un soldat sans cruauté, un vainqueur sans oppression, et une victime sans murmure » meurt en 1870. Il deviendra un symbole car il faisait partie de ces hommes qui, comme le général Jackson – un officier sudiste, proche de Lee, qui donnait des cours du soir aux Noirs -, avaient rejoint le camp des vaincus par loyalisme plus que par idéal.

     

     

     

    Était-il militant afro-féministe ? Organisait-il des camps « décoloniaux » ? Avait-il « checké » ses « privilèges » d’homme blanc hétérosexuel ? Non. Était-il raciste selon les critères actuels ? Oui (son paternalisme bienveillant le condamnerait aujourd’hui à la mort sociale), de même que Rousseau, qui n’utilisait pas « l’écriture inclusive », serait taxé de sexisme. Le progrès est de toute façon toujours en avance sur son temps, Lee était, lui, en avance sur le sien. Il était, pour l’époque, un homme d’une grande modernité et d’une rare valeur. Comme Erwin Rommel après lui, il était de ces militaires pour qui le devoir n’est rien sans la vertu.

     

     

     

     

    Comment expliquer que cet architecte de la réconciliation soit aujourd’hui calomnié par la presse ? La raison est simple : si Lee était un monstre, alors ceux qui osent aujourd’hui soutenir sa mémoire sont forcément le mal incarné. Or, ce raccourci s’appuie, comme nous l’avons montré, sur une négation orwellienne de l’Histoire. Une stratégie d’autant plus stupide que les groupes gravitant autour du KKK offrent déjà suffisamment de raison de les critiquer pour qu’il n’y ait besoin d’en créer de nouvelles.

     

     

     

    La vérité sur ce damné du progrès étant rétablie, réaffirmons deux principes : ce droit qu’ont les héros d’être défendus par autre chose que des allumés à capuchons blancs ; et ce droit que nous avons de défendre la mémoire des héros sans être taxés de racistes ou de réactionnaires. Sans cela, les morts le sont en vain.

     

     
     
     
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Communiqué:

     

     

     

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    Le Pasteur Blanchard président de notre association, dédicacera ces livres à la librairie française 5 rue Auguste Bartholdi  75015 Paris (Métro Dupleix ou la Motte Piquet) le samedi 9 décembre 2017, de 15h à 18h. Venez nombreux pour le rencontrer, en cela vous témoignerez votre soutien, à la cause des plus défavorisés des nôtre.

     

     

     

       Alexandre Simonnot, secrétaire général de l’ASP

  • Mon maitre d’élection Vilfredo Pareto (1848-1923):

     

     

     

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    « Le Traité de sociologie générale de Vilfredo Pareto est, a nous semble, un de ses monuments qui fait honneur à l’esprit humain » G.H Bousquet

     

     

     

    Pour le sociologue italien Vilfredo Pareto l'histoire nous apprend : 

     


    - que dans la vie sociale le sentiment l'emporte sur la raison, 

     


    - et que l'élite dirigeante est mortelle, qui règne par la force et la ruse tout en se renouvelant pour subsister.

    C'est ce que l'on va voir en traitant de la sociologie de Pareto dans le § 2, après avoir donné quelques informations sur sa vie et son oeuvre dans le §1.

     

     

    § 1. La vie et l'oeuvre:

     

     

    Vilfredo Frederico Samaso marquis de Pareto est né le 15 juillet 1848 à Paris où son père, le marquis Raffaële Pareto, est exilé pour avoir participé à un complot républicain à Gênes. 

     


    Il fait ses études primaires à Paris, et son père ayant été politiquement réhabilité en 1858 ses études secondaires à Gênes et supérieures de sciences mathématiques et physiques à Turin.

     

     

    En 1870 il soutient une thèse de physique et obtient un diplôme d'ingénieur. Il entre à la société des chemins de fer romains et cinq ans plus tard il est le directeur technique de la Ferriere Italiana puis d'une importante société métallurgique.

     

     

    Pareto s'engage alors dans la vie politique italienne.

     

     
    Libéral et pacifiste, membre fondateur de la Société Adam Smith (1723-1790), il milite activement contre la politique économique protectionniste du gouvernement italien et sa politique militariste. 

     


    Il se présente en 1880 et 1882 aux élections législatives, sans succès. Déçu par la politique politicienne il renonce en 1888 à son poste de directeur technique pour devenir consultant, ce qui lui permet de consacrer davantage de temps à l'étude de la théorie économique (théorie pure). 

     


    Il redécouvre les travaux de l'économiste Léon Walras (1834-1910) avec lequel il se lie en 1891, et qui lui propose de le remplacer à la chaire d'économie politique de l'Université de Lausanne, ce qui est fait en 1893.

     

     

    Il publie son premier ouvrage en 1896 et 1897, son Cours d'économie politique.

     

     
    Dès cette époque il se passionne pour les sciences sociales et enseigne la sociologie à l'Université. En 1900, après avoir hérité de son oncle une importance fortune il s'installe dans le canton de Genève, où il consacre l'essentiel de son temps à la recherche.

     

     

    En 1902 et 1903 il publie Les Systèmes socialistes, ouvrage dans lequel il étudie les faiblesses du libéralisme et la force de persuasion des idées socialistes, logiquement inconsistantes, selon lui, mais passionnément convaincantes.

     

     

    Son ouvrage sociologique fondamental est le monumental, 1818 pages,  Traité de sociologie générale, publié en italien en 1916 et en français en 1917.

     

     

    Pareto est profondément déprimé par la guerre civile européenne de 1914-1918 et par le comportement des démocraties, notamment en Italie où la situation après la guerre est désastreuse. C’est pourquoi il décide de soutenir le socialiste national Benito Mussolini, et le 23 mars 1923, en récompense, il est nommé sénateur du royaume d'Italie, mais il ne peut accepter cette nomination car il a renoncé, entre temps, à la nationalité italienne pour devenir citoyen du micro-Etat libre de Fiume (actuellement Rijeka en Croatie).

     

     

    § 2. La sociologie de Pareto : l'universel et tragique éphémère de l'élite

     

     

    Selon Pareto la sociologie n'a pas pour objet de donner des leçons de morale, mais de constater ce qui est : à savoir que les humains se disputent les avantages de l'existence en essayant de légitimer leur soif pour affaiblir les rivaux. 

     


    La sociologie est selon lui la science logico-expérimentale qui constate que les actions humaines ne sont pas que logiques (A), dans des sociétés hiérarchisées qui sont mortelles (B).

     

     

    A/ Les actions humaines ne sont pas que logiques

     

     

    C'est la sociologie, une science logico-expérimentale (I), qui, nous dit Pareto, permet de distinguer le logique du non logique (II), non logique qui est constituée par ce qu'il appelle les dérivations des résidus (III).

     

     

     

    I. La sociologie est une science logico-expérimentale:

     

     

     

    La science logico-expérimentale, selon Pareto, a pour but de connaître la vérité et non pas d'être utile à la société, ou à telle ou telle composante de la société.

     

     
    En conséquence la sociologie logico-expérimentale a pour devoir d'écarter toutes notions extra ou méta-empiriques, se situant à l'extérieur ou au-dessus de ce qui est observable empiriquement, et ne peut pas, elle-même, donner naissance à une nouvelle morale.

     

     

     

    II. Du logique et du non-logique:

     

     

     

    Selon Pareto les actions humaines sont soit des actions logiques soit des actions non-logiques.

     

     

     

    Il y aurait selon lui quatre genres d'actions non-logiques, les plus importantes étant les actions qui concernent la plupart des conduites rituelles ou symboliques, les actions de type religieux de nature sacrée, et les actions qui concernent les erreurs des scientifiques, les illusions des intellectuels et des politiques.

     

     

     
    Le non logique est constitué, selon lui, par ce qu'il appelle les dérivations des résidus.

     

     

     

    III. Les dérivations des résidus:

     

     

     

    Pour Pareto si les actions logiques sont motivées par le raisonnement, les actions non-logiques sont motivées par le sentiment.

     

     

    Pour Pareto la plupart des actions humaines de nature sociale sont motivées par le sentiment, ont des motivations non-rationnelles. 

     


    La cause principale en serait la puissance des idéologies et des croyances sociales, notamment pendant l'enfance.

     

     
    Ces actes non-logiques seraient donc motivés davantage par la passion que par la raison. 

     


    Ces actes seraient très fréquents en politique, avec les conséquences, notamment juridiques, qui peuvent en découler.

     

     

    S'il en est ainsi c'est à cause de l'existence de ce que Pareto appelle les dérivations.

     

     
    Les dérivations, répertoriées en quatre classes, sont les divers moyens verbaux, les discours, utilisés par les individus et les groupes pour justifier leurs actions en leur donnant une logique, logique qu'elles n'ont pas nécessairement, ou logique qui est différente. C'est du camouflage psychologique.

     

     

    Pour Pareto c'est l'exemple classique des révolutionnaires qui luttent pour renverser un système social qu'ils déclarent oppressif, dans le but d'instaurer un nouveau système social qui, selon eux, sera un système de liberté. 

     


    Ces révolutionnaires, ayant pris le pouvoir, peuvent être entraînés par la logique des faits à instaurer un système social réellement oppressif. Ils se justifient alors de diverses manières, toutes présentées comme étant parfaitement logiques : c'est la faute des ennemis politiques, des étrangers, des minorités, de circonstances totalement imprévisibles ...

     

     

    Les résidus c'est ce qui reste lorsque l'on écarte le camouflage psychologique, qui est la rationalisation du non-logique.

     

     
    Les résidus sont les facteurs stables du comportement. Pareto les répertorie en six classes, mais l'on peut dire, très schématiquement, qu'ils correspondent à deux comportements sociaux fondamentaux : le comportement de conservation, l'esprit d'ordre et de stabilité, la conformité, d'une part ; et le comportement d'innovation, l'esprit de création, de développement ou de renouvellement, d'autre part.

     

     

    Le jeu social des résidus et des dérivations forme les élites, dont on constate partout l'existence. Des élites qui connaissent la mobilité, et qui disparaissent, dans des sociétés hiérarchisées qui sont mortelles.

     

     

     

    B/ Dans des sociétés hiérarchisées qui sont mortelles:

     

     

     

    Toute société est hiérarchisée, y compris démocratique, avec des dominants et des dominés.

     

     

    Les dominants comprennent les élites (I) qui sont en constante mobilité, en circulation (II) montante et descendante, circulation descendante qui se termine au cimetière des aristocraties (III).

    I. Les élites

     

     

    Pareto nous dit qu'avec les dérivations et les résidus, les intérêts et la circulation des élites sont les facteurs qui font que la forme générale de toute société se caractérise par une mutuelle dépendance des éléments qui la composent, éléments qui sont situés dans un environnement variable, écologique, international et historique.

     

     

    Tous ses facteurs font que chaque société est différente, et composée d'éléments différents ayant des intérêts différents.

     

     

    Les intérêts sont l'ensemble des tendances, instinctives et rationnelles, qui poussent "les individus et les collectivités ... à s'approprier les biens matériels utiles, ou seulement agréables à la vie, ainsi qu'à rechercher de la considération et des honneurs"(Traité § 2009).

     

     

    Or toute population sociale est composée de deux couches, une couche inférieure qui comprend tous ceux qui ne réussissent que médiocrement dans la vie et une couche supérieure, l'élite, qui comprend tous ceux qui réussissent, dans quelque domaine que ce soit, et qui se divise en deux : l'élite non-gouvernementale et l'élite gouvernementale.

     

     

    L'élite au sens large est définie par Pareto, en dehors de toute considération morale, en attribuant aux membres de l'élite de très bonnes notes, sur dix, de la manière suivante, par exemple : "A l'habile escroc qui trompe les gens et sait échapper aux peines du code pénal, nous attribuerons 8, 9 ou 10, suivant le nombre de dupes qu'il aura su prendre dans ses filets, et l'argent qu'il aura su leur soutirer. Au petit escroc qui dérobe un service de table à son traiteur et se fait prendre par les gendarmes, nous donnerons 1" ; ou encore " A la femme politique, ..., qui a su capter les bonnes grâces d'un homme puissant, et qui joue un rôle dans le gouvernement qu'il exerce de la chose publique, nous donnerons une note telle que 8 ou 9. A la gourgandine qui ne fait que satisfaire les sens de ces hommes, et n'a aucune action sur la chose publique, nous donnerons 0."

     

     

     

    II. La circulation des élites:

     

     

     

    La circulation des élites est la mobilité sociale qui affecte dans toute société les membres du groupe social dirigeant.

     

     

    Toute société est caractérisée par la nature de son élite gouvernementale, qui s'impose comme dirigeante à la couche inférieure, soit par la force soit par la ruse, car toute élite politique est soit lionne soit renarde, et lutte pour sa vie (1°), la révolution Juste étant une illusion (2°).

     

     

     

    1° La lutte pour la vie:

     

     

     

    Pour Pareto, qui n'est pas marxiste, la lutte des classes est bien une donnée fondamentale de l'histoire, mais ce n'est qu'une forme de la lutte pour la vie, de même que le conflit entre le travail et le capital n'est qu'une forme de la lutte des classes.

     

     

    Supposons, dit Pareto, que le capitalisme soit remplacé par le collectivisme, le capital ne peut plus être en conflit avec le travail, donc une forme de la lutte des classes disparaît, mais d'autres formes apparaissent alors : des conflits surgissent entre les diverses catégories de travailleurs de l'Etat socialiste, entre intellectuels et non-intellectuels, entre citadins et paysans, au sein de l'élite gouvernementale entre les innovateurs et les conservateurs, entre les membres de l'élite gouvernementale et les membres de la couche inférieure, etc ...

     

    2° L'illusion révolutionnaire

     

     

    Depuis toujours, nous dit Pareto, les révolutionnaires affirment que leur révolution sera différente des autres - celles du passé qui n'ont abouti qu'à duper le peuple. 

     


    Leur révolution sera, elle, enfin, la vraie révolution, celle qui, définitivement, apportera la Justice, et le peuple peut y croire. 

     


    Malheureusement, nous dit-il, cette "vraie" révolution, qui doit apporter aux hommes un bonheur sans mélange, n'est qu'un décevant mirage, qui jamais ne devient réalité, et les révolutions conduisent, elles-aussi, leurs aristocraties au cimetière.

     

     

     

    III. Le cimetière des aristocraties :

     

     

     

    Pour Pareto l'histoire est fondamentalement l'histoire de la vie et de la mort des élites gouvernementales, les aristocraties, pour lui :"L'histoire est un cimetière d'aristocraties"(Traité § 2053).

     

    L'histoire des sociétés, nous dit-il, est celle de la succession de minorités privilégiées qui se forment, qui luttent, qui arrivent au pouvoir, en profitent, et tombent en décadence, pour être remplacées par d'autres minorités.

     

     

    S'il en est ainsi, nous dit-il, c'est que les élites se détruisent elles-mêmes par la guerre, ou s'amollissent dans la paix, les renards, les rusés, succèdent alors aux lions, les forts, puis finissent par succomber eux-mêmes à l'assaut des lions ennemis.

     

     

    Pareto est convaincu que la décadence menace toute société qui ne pratique pas la mobilité sociale, la circulation des élites.

     

     

    Pour Pareto dans toute société l'élite comprend des individus qui ne méritent pas d'en faire partie. Et la couche inférieure comprend des individus qui mériteraient de faire partie de l'élite. 
    Donc nous dit-il, si l'élite gouvernementale est, déjà, contrôlée par les vieux renards, ceux-ci, par crainte des jeunes lions de la couche inférieure, feront tout pour les éliminer, jusqu'au moment où, ne pouvant plus résister à la pression, c'est eux qui seront alors éliminés. 

     


    Donc nous dit-il, si l'élite gouvernementale est encore assez forte, son intérêt sera d'intégrer, par la mobilité sociale, les lions de la couche inférieure : c'est, selon Pareto, ce que fait intelligemment, depuis des siècles, l'Establishment britannique...

     

     

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  • Réédition 2017, avec nouvelle préface……….

     

     

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    Aux sources du national-populisme - Maurice Barrés, Georges Sorel (Broché)

     

     

     

     

     

    Le discrédit de nos société et organisations politiques issue de la philosophie des lumières ne procède pas d'une génération spontanée. Au tournant du xxe siècle, Maurice Barrès et Georges Sorel ont travaillé à édifier une autre modernité contre le cursus des lumières " franco-kantiennes " ; s'opposant au monde moderne, ils ont constitué une argumentation novatrice qui trouve sa force dans la cohérence interne de leurs principes.

     


    Ils ont bien perçu la faille du système dominant. Leurs oeuvres constituent un champ de premier ordre ; ils sont historiens des idées, critiques de la culture, philosophes de la politique, mais aussi publicistes de renom. Leur pensée se situe dans ce courant alternatif de rejet des valeurs dominantes, nos auteurs se situent dans la lignée de Taine qui avait suivi Burke et Carlyle. Nous en trouvons l'histoire dans le remarquable livre de Isaïah Berlin A contre courant. 

     


    C'est avec Barrès et Sorel que se fait la synthèse du socialisme national : l'objectif de ce livre est de faire connaître la source de cette famille politique afin que l'homme du xxie siècle puisse se libérer de l'univers glacé de notre décadente société dans l'espoir que s'ouvre un Nouvel Age, nous permettant de redevenir maître de notre destin, sinon de notre avenir... En cela, Barrès et Sorel sont irremplaçables.

     


    Prenant conscience de sa vocation de travailleur social, le futur pasteur des pauvres découvre l'étendue de la misère, en tant qu'éducateur à l'Armée du Salut à Paris. Croyant, de culture protestante, il devient pasteur, après un stage pastoral et une ordination au Saint Ministère. En 2005, le Pasteur Blanchard portera sur les fonts baptismaux l'Action sociale populaire (ASP).

     

     

  • Georges Sorel : « Le socialisme pourrait être absorbé par la grève générale »

     

     

     

    Philosophe et sociologue, Georges Sorel fut un des grands penseurs de l’anarcho-syndicalisme. Héritier de Pierre-Joseph Proudhon, en qui il voit « le plus grand philosophe du XIXe siècle », il n’hésite pas à puiser chez Karl Marx, qu’il estime être le plus grand penseur de la lutte de classes, ainsi que dans le vitalisme d’Henri Bergson ou dans l’éthique de Nietzsche et d’Aristote. Sorel nous a laissé une œuvre riche, quoique parfois brouillonne. Si nous n’ignorons pas son parcours politique parfois chaotique – déçu par la CGT, le penseur se rapproche de Charles Maurras en 1909, puis soutient Lénine et les Bolcheviks à partir de 1914 –, nous refusons comme trop le font de le condamner en bloc et nous n’oublions pas qu’il a influencé des penseurs majeurs du socialisme, comme Antonio Gramsci. Alors que l’utilisation de la violence à des fins insurrectionnelles et la notion de “grève générale”  font débat dans le mouvement Nuit Debout, nous avons pensé utile de nous replonger dans ses écrits, même si nous sommes conscients que les contextes sont très différents. Nous republions ici la première partie du chapitre IV de ses « Réflexions sur la violence » (1908), intitulé “Grève prolétarienne”. Dans cet extrait, il est notamment question du mythe de la grève générale.
     
     
     

    Georges Sorel

     

     

    Toutes les fois que l’on cherche à se rendre un compte exact des idées qui se rattachent à la violence prolétarienne, on est amené à se reporter à la notion de grève générale ; mais la même notion peut rendre bien d’autres services et fournir des éclaircissements inattendus sur toutes les parties obscures du socialisme. Dans les dernières pages du premier chapitre, j’ai comparé la grève générale à la bataille napoléonienne qui écrase définitivement l’adversaire ; ce rapprochement va nous aider à comprendre le rôle idéologique de la grève générale. Lorsque les écrivains militaires actuels veulent discuter de nouvelles méthodes de guerre appropriées à l’emploi de troupes infiniment plus nombreuses que n’étaient celles de Napoléon et pourvues d’armes bien plus perfectionnées que celles de ce temps, ils ne supposent pas moins que la guerre devra se décider dans des batailles napoléoniennes. Il faut que les tactiques proposées puissent s’adapter au drame que Napoléon avait conçu; sans doute, les péripéties du combat se dérouleront tout autrement qu’autrefois ; mais la fin doit être toujours la catastrophe de l’ennemi. Les méthodes d’instruction mili­taire sont des préparations du soldat en vue de cette grande et effroyable action, à laquelle chacun doit être prêt à prendre part au premier signal. Du haut en bas de l’échelle, tous les membres d’une armée vraiment solide ont leur pensée tendue vers cette issue catastrophique des conflits internationaux.

     

     

    Les syndicats révolutionnaires raisonnent sur l’action socialiste exactement de la même manière que les écrivains militaires raisonnent sur la guerre ils enferment tout le socialisme dans la grève générale ils regardent toute combinaison comme devant aboutir à ce fait ; ils voient dans chaque grève une imitation réduite, un essai, une préparation du grand bouleversement final. […]

     

     

    « En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre (…) se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision. »

     

    Misère du socialisme parlementaire

     

     

    Les socialistes parlementaires ne peuvent avoir une grande influence que s’ils parviennent à s’imposer à des groupes très divers, en parlant un langage embrouillé : il leur faut des électeurs ouvriers assez naïfs pour se laisser duper par des phrases ronflantes sur le collectivisme futur; ils ont besoin de se présenter comme de pro­fond philosophes aux bourgeois stupides qui veulent paraître entendus en questions sociales ; il leur est très nécessaire de pouvoir exploiter des gens riches qui croient bien mériter de l’humanité en commanditant des entreprises de politique socialiste. Cette influence est fondée sur le galimatias et nos grands hommes travaillent, avec un succès parfois trop grand, à jeter la confusion dans les idées de leurs lecteurs ; ils détestent la grève générale parce que toute propagande faite sur ce terrain est trop socialiste pour plaire aux philanthropes.

     

     

     

    Dans la bouche de ces prétendus représentants du prolétariat, toutes les formules socialistes perdent leur sens reel

    . La lutte de classe reste toujours le grand principe ; mais elle doit être subordonnée à la solidarité nationale[i]. L’internationalisme est un article de foi en l’honneur duquel les plus modérés se déclarent prêts à prononcer les serments les plus solennels ; mais le patriotisme impose aussi des devoirs sacrés[ii]. L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, comme on l’imprime encore tous les jours, mais la véritable émancipation consiste à voter pour un professionnel de la politique, à lui assurer les moyens de se faire une bonne situation, à se donner un maître. Enfin l’État doit disparaître et on se garderait de contester ce que Engels a écrit là-dessus; mais cette disparition aura lieu seulement dans un avenir si lointain que l’on doit s’y préparer en utilisant provisoirement l’État pour gaver les politiciens de bons morceaux; et la meilleure politique pour faire disparaître l’État consiste provisoirement à renforcer la machine gouvernementale; Gribouille, qui se jette à l’eau pour ne pas être mouillé par la pluie, n’aurait pas rai­sonné autrement. Etc., etc.

     

     

     

     

    Clemenceau et Jaurès

     

     

    Les polémiques de Jaurès avec Clemenceau ont montré, d’une manière parfaite­ment incontestable, que nos socialistes parlementaires ne peuvent réussir à en imposer au public que par leur galimatias et qu’à force de tromper leurs lecteurs, ils ont fini par perdre tout sens de la discussion honnête. Dans l’Aurore du 4 septembre 1905, Clemenceau reproche à Jaurès d’embrouiller l’esprit de ses partisans « en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre » ; il n’y a rien à objecter à ce reproche, sauf l’emploi du mot métaphysique; Jaurès n’est pas plus métaphy­sicien qu’il n’est juriste ou astronome. Dans le numéro du 26 octobre, Clemenceau démontre que son contradicteur possède l’art de solliciter les textes » et termine en disant « Il m’a paru instructif de mettre à nu certains procédés de polémique dont nous avons le droit de concéder trop facilement le monopole à la congrégation de Jésus. »

     

     

     

    En face de ce socialisme bruyant, bavard et menteur qui est exploité par les ambitieux de tout calibre, qui amuse quelques farceurs et qu’admirent les décadents, se dresse le syndicalisme révolutionnaire qui s’efforce, au contraire, de ne rien lais­ser dans l’indécision ; la pensée est ici honnêtement exprimée, sans supercherie et sans sous-entendus; on ne cherche plus à diluer les doctrines dans un fleuve de com­mentaires embrouillés. Le syndicalisme s’efforce d’employer des moyens d’expres­sion qui projettent sur les choses une pleine lumière, qui les posent parfaitement à la place que leur assigne leur nature et qui accusent toute la valeur des forces mises en jeu. Au lieu d’atténuer les oppositions, il faudra, pour suivre l’orientation syndica­liste, les mettre en relief; il faudra donner un aspect aussi solide que possible aux groupements qui luttent entre eux; enfin on représentera les mouvements des masses révoltées de telle manière que l’âme des révoltés en reçoive une impression pleine­ment maîtrisante. […]

     

     

    « L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale. »

     

     

    La grève générale comme mythe

     

     

    On a beaucoup disserté sur la possibilité de réaliser la grève générale : on a prétendu que la guerre socialiste ne pouvait se résoudre en une seule bataille ; il semble aux gens sages, pratiques et savants, qu’il serait prodigieusement difficile de lancer avec ensemble les grandes masses du prolétariat; on a analysé les difficultés de détail que présenterait une lutte devenue énorme. Au dire des socialistes-socio­logues, comme au dire des politiciens, la grève générale serait une rêverie populaire, caractéristique des débuts d’un mouvement ouvrier ; on nous cite l’autorité de Sidney Webb qui a décrété que la grève générale était une illusion de jeunesse[iii], dont s’étaient vite débarrassés ces ouvriers anglais – que les propriétaires de la science sérieuse nous ont si souvent présentés comme les dépositaires de la véritable con­ception du mouvement ouvrier.

     

     

    Que la grève générale ne soit pas populaire dans l’Angleterre contemporaine, c’est un pauvre argument à faire valoir contre la portée historique de l’idée, car les Anglais se distinguent par une extraordinaire incompréhension de la lutte de classe; leur pensée est restée très dominée par des influences médiévales : la corporation, privilégiée ou protégée au moins par les lois, leur apparaît toujours comme l’idéal de l’organisation ouvrière; c’est pour l’Angleterre que l’on a inventé le terme d’aristo­cratie ouvrière pour parler des syndiqués et, en effet, le trade-unionisme poursuit l’acquisition de faveurs légales[iv]. Nous pourrions donc dire que l’aversion que l’Angleterre éprouve pour la grève générale devrait être regardée comme une forte présomption en faveur de celle-ci, par tous ceux qui regardent la lutte de classe comme l’essentiel du socialisme.

     

    […]

    Je n’attache pas d’importance, non plus, aux objections que l’on adresse à la grève générale en s’appuyant sur des considérations d’ordre pratique; c’est revenir à l’an­cienne utopie que vouloir fabriquer sur le modèle des récits historiques des hypothèses relatives aux luttes de l’avenir et aux moyens de supprimer le capita­lisme. Il n’y a aucun procédé pour pouvoir prévoir l’avenir d’une manière scienti­fique, ou même pour discuter sur la supériorité que peuvent avoir certaines hypothèses sur d’autres; trop d’exemples mémorables nous démontrent que les plus grands hommes ont commis des erreurs prodigieuses en voulant, ainsi, se rendre maîtres des futurs, même des plus voisins[v].

     

     

    Et cependant nous ne saurions agir sans sortir du présent, sans raisonner sur cet avenir qui semble condamné à échapper toujours à notre raison. L’expérience nous prouve que des constructions d’un avenir indéterminé dans les temps peuvent posséder une grande efficacité et n’avoir que bien peu d’inconvénients, lorsqu’elles sont d’une certaine nature ; cela a lieu quand il s’agit de mythes dans lesquels se retrouvent les tendances les plus fortes d’un peuple, d’un parti ou d’une classe, tendances qui viennent se présenter à l’esprit avec l’insistance d’instincts dans toutes les circonstances de la vie, et qui donnent un aspect de pleine réalité à des espoirs d’action prochaine sur lesquels se fonde la réforme de la volonté. Nous savons que ces mythes sociaux n’empêchent d’ailleurs nullement l’homme de savoir tirer profit de toutes les observations qu’il fait au cours de sa vie et ne font point obstacle à ce qu’il remplisse ses occupations normales[vi].

     

     

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    C’est ce que l’on peut montrer par de nombreux exemples.

     

     

    Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ et la ruine totale du monde païen, avec l’instauration du royaume des saints, pour la fin de la première géné­ration. La catastrophe ne se produisit pas, mais la pensée chrétienne tira un tel parti du mythe apocalyptique que certains savants contemporains voudraient que toute la prédication de Jésus eût porté sur ce sujet unique[vii].  Les espérances que Luther et Calvin avaient formées sur l’exaltation religieuse de l’Europe ne se sont nullement réalisées; très rapidement ces Pères de la Réforme ont paru être des hommes d’un autre monde; pour les protestants actuels, ils appartiennent plutôt au Moyen Âge qu’aux temps modernes et les problèmes qui les inquiétaient le plus occupent fort peu de place dans le protestantisme contemporain. Devrons-nous contester, pour cela, l’immense résultat qui est sorti de leurs rêves de rénovation chrétienne ?  On peut reconnaître facilement que les vrais développements de la Révolution ne ressemblent nullement aux tableaux enchanteurs qui avaient enthousiasmé ses premiers adeptes ; mais sans ces tableaux la Révolution aurait-elle pu vaincre ? Le mythe était fort mêlé d’utopies[viii], parce qu’il avait été formé par une société passion­née pour la littérature d’imagination, pleine de confiance dans la petite science et fort peu au courant de l’histoire économique du passé. Ces utopies ont été vaines ; mais on peut se demander si la Révolution n’a pas été une transformation beaucoup plus profonde que celles qu’avaient rêvées les gens qui, au XVIIIe siècle, fabriquaient des utopies sociales.  Tout près de nous, Mazzini a poursuivi ce que les hommes sages de son temps nommèrent une folle chimère; mais on ne peut plus douter aujourd’hui que sans Mazzini l’Italie ne serait jamais devenue une grande puissance et que celui-ci a beaucoup plus fait pour l’unité italienne que Cavour et tous les politiques de son école.

     

     

    Il importe donc fort peu de savoir ce que les mythes renferment de détails desti­nés à apparaître réellement sur le plan de l’histoire future ; ce ne sont pas des almanachs astrologiques; il peut même arriver que rien de ce qu’ils renferment ne se produise,  comme ce fut le cas pour la catastrophe attendue par les premiers chrétiens[ix]. Dans la vie courante ne sommes-nous pas habitués à reconnaître que la réalité diffère beaucoup des idées que nous nous en étions faites avant d’agir ? Et cela ne nous empêche pas de continuer à prendre des résolutions. Les psychologues disent qu’il y a hétérogénéité entre les fins réalisées et les fins données : la moindre expérience de la vie nous révèle cette loi, que Spencer a transportée dans la nature, pour en tirer sa théorie de la multiplication des effets[x].

     

     

    Il faut juger les mythes comme des moyens d’agir sur le présent ; toute discussion sur la manière de les appliquer matériellement sur le cours de l’histoire est dépour­vue de sens. C’est l’ensemble du mythe qui importe seul; ses parties n’offrent d’inté­rêt que par le relief qu’ils donnent à l’idée contenue dans la construction. Il n’est donc pas utile de raisonner sur les incidents qui peuvent se produire au cours de la guerre sociale et sur les conflits décisifs qui peuvent donner la victoire au prolétariat ; alors même que les révolutionnaires se tromperaient, du tout au tout, en se faisant un tableau fantaisiste de la grève générale, ce tableau pourrait avoir été, au cours de la préparation à la révolution, un élément de force de premier ordre, s’il a admis, d’une manière parfaite, toutes les aspirations du socialisme et s’il a donné à l’ensemble des pensées révolutionnaires une précision et une raideur que n’auraient pu leur fournir d’autres manières de penser.

     

     

    Pour apprécier la portée de l’idée de grève générale, il faut donc abandonner tous les procédés de discussion qui ont cours entre politiciens, sociologues ou gens ayant des prétentions à la science pratique. On peut concéder aux adversaires tout ce qu’ils s’efforcent de démontrer, sans réduire, en aucune façon, la valeur de la thèse qu’ils croient pouvoir réfuter; il importe peu que la grève générale soit une réalité partielle, ou seulement un produit de l’imagination populaire. Toute la question est de savoir si la grève générale contient bien tout ce qu’attend la doctrine socialiste du prolétariat révolutionnaire. […]

     

     

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    Nous savons que la grève générale est bien ce que j’ai dit : le mythe dans lequel le socialisme s’enferme tout entier, c’est-à-dire une organisation d’images capables d’évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée par le socialisme contre la société mo­derne. Les grèves ont engendré dans le prolétariat les sentiments les plus nobles, les plus profonds et les plus moteurs qu’il possède; la grève générale les groupe tous dans un tableau d’ensemble et, par leur rapprochement, donne à chacun d’eux son maximum d’intensité; faisant appel à des souvenirs très cuisants de conflits parti­culiers, elle colore d’une vie intense tous les détails de la composition présentée à la conscience. Nous obtenons ainsi cette intuition du socialisme que le langage ne pouvait pas donner d’une manière parfaitement claire – et nous l’obtenons dans un ensemble perçu instantanément[xi].

     

     

    Nous pouvons encore nous appuyer sur un autre témoignage pour démontrer la puissance de l’idée de grève générale. Si cette idée était une pure chimère, comme on le dit si fréquemment, les socialistes parlementaires ne s’échaufferaient pas tant pour la combattre ; je ne sache pas qu’ils aient jamais rompu des lances contre les espéran­ces insensées que les utopistes ont continué de faire miroiter aux yeux éblouis du peuple[xii]. Dans une polémique relative aux réformes sociales réalisables, Clemenceau faisait ressortir ce qu’a de machiavélique l’attitude de Jaurès quand il est en face d’illusions populaires : il met sa conscience à l’abri de « quelque sentence habilement balancée », mais si habilement balancée qu’elle « sera distraitement accueillie par ceux qui ont le plus grand besoin d’en pénétrer la substance, tandis qu’ils s’abreu­veront avec délices à la rhétorique trompeuse des joies terrestres à venir » (Aurore, 28 décembre 1905). Mais quand il s’agit de la grève générale, c’est tout autre chose; nos politiciens ne se contentent plus de réserves compliquées; ils parlent avec violence et s’efforcent d’amener leurs auditeurs à abandonner cette conception.

     

     

    La cause de cette attitude est facile à comprendre les politiciens n’ont aucun danger à redouter des utopies qui présentent au peuple un mirage trompeur de l’avenir et orientent « les hommes vers des réalisations prochaines de terrestre félicité, dont une faible partie ne peut être scientifiquement le résultat que d’un très long effort ». (C’est ce que font les politiciens socialistes d’après Clemenceau). Plus les électeurs croiront facilement aux forces magiques de l’État, plus ils seront disposés à voter pour le candidat qui promet des merveilles; dans la lutte électorale, il y a une surenchère continuelle : pour que les candidats socialistes puissent passer sur le corps des radicaux, il faut que les électeurs soient capables d’accepter toutes les espérances[xiii] ; aussi, nos politiciens socialistes se gardent-ils bien de combattre d’une manière efficace l’utopie du bonheur facile.

     

     

    S’ils combattent la grève générale, c’est qu’ils reconnaissent, au cours de leurs tournées de propagande, que l’idée de grève générale est si bien adaptée à l’âme ouvrière qu’elle est capable de la dominer de la manière la plus absolue et de ne laisser aucune place aux désirs que peuvent satisfaire les parlementaires. Ils s’aper­çoivent que cette idée est tellement motrice qu’une fois entrée dans les esprits, ceux-ci échappent à tout contrôle de maîtres et qu’ainsi le pouvoir des députés serait réduit à rien. Enfin ils sentent, d’une manière vague, que tout le socialisme pourrait bien être absorbé par la grève générale, ce qui rendrait fort inutiles tous les compromis entre les groupes politiques en vue desquels a été constitué le régime parlementaire.

    L’opposition des socialistes officiels fournit donc une confirmation de notre première enquête sur la portée de la grève générale.

     

    Notes :

     

    [i] Le Petit Parisien, qui a la prétention de traiter en spécialiste et en socialiste les questions ouvrières, avertissait, le 31 mars 1907, des grévistes qu’ils « ne doivent jamais se croire au-dessus des devoirs de la solidarité sociale ».


    [ii] À l’époque où les antimilitaristes commencèrent à préoccuper le public, le Petit Parisien se distingua par son patriotisme : le 8 octobre 1905, article sur « le devoir sacré » et sur « le culte de ce drapeau tricolore qui a parcouru le monde avec nos gloires et nos libertés » ; le 1er janvier 1906, félicitations au Jury de la Seine : « Le drapeau a été vengé des outrages jetés par ses détracteurs sur ce noble emblème. Quand il passe dans nos rues, on le salue. Les jurés ont fait plus que de s’incliner; ils se sont rangés avec respect autour de lui. » Voilà du socialisme très sage.


    [iii] Bourdeau, Évolution du socialisme, p. 232.


    [iv] C’est ce qu’on voit, par exemple, dans les efforts faits par les trade-unions pour obtenir des lois leur évitant la responsabilité civile de leurs actes.


    [v] Les erreurs commises par Marx sont nombreuses et parfois énormes. (Cf. G. Sorel, Saggi di critica del marxismo (« Essais de critique du marxisme »)pp. 51-57).


    [vi] On a souvent fait remarquer que des sectaires anglais ou américains, dont l’exaltation religieuse était entretenue par les mythes apocalyptiques, n’en étaient pas moins souvent des hommes très pratiques.


    [vii] Cette doctrine occupe, à l’heure actuelle, une grande place dans l’exégèse allemande ; elle a été apportée en France par l’abbé Loisy.


    [viii] Cf. la lettre à Daniel Halévy, IV.


    [ix] J’ai essayé de montrer comment à ce mythe social qui s’est évanoui, a succédé une dévotion qui a conservé une importance capitale dans la vie catholique; cette évolution du social à l’individuel me semble toute naturelle dans une religion. (Le système historique de Renan, pp. 374-382).


    [x] Je crois bien que tout l’évolutionnisme de Spencer doit s’expliquer, d’ailleurs, par une émigration de la psychologie la plus vulgaire dans la physique.


    [xi] C’est la connaissance parfaite de la philosophie bergsonienne.


    [xii] Je n’ai pas souvenir que les socialistes officiels aient montré tout le ridicule des romans de Bellamy, qui ont eu un si grand succès. Ces romans auraient d’autant mieux nécessité une critique qu’ils présentent au peuple un idéal de vie toute bourgeoise. Ils étaient un produit naturel de l’Amérique, pays qui ignore la lutte de classe; mais en Europe, les théoriciens de la lutte de classe ne les auraient-ils pas compris ?


    [xiii] Dans l’article que j’ai déjà cité, Clemenceau rappelle que Jaurès a pratiqué cette surenchère dans un grand discours prononcé à Béziers.

     

     

     

     

  • REFLEXION DU PASTEUR........

     

     

     

     

     

    Sur le social

     

     

     

     

     

    L'impératif catégorique sur le social a été exposé de manière la plus convaincante par Proudhon, toutes les fois qu'il traite de la capacité du peuple à peser sur l'économie. Son œuvre est ponctuée de nombreux plaidoyers en faveur de la capacité des gens à agir. Cette capacité repose sur la mise en porte-à-faux de la société et de l'Etat, lequel doit son existence à l'hypothèse erronée de l'impersonnalité et de l'inertie physique, intellectuelle et morale du peuple de France dans la question sociale. Selon Proudhon, rien ne peut être résolu définitivement sans la prise en main des rênes de l'administration politique. Pour en revenir à la vie réelle des hommes vivants et agissants, il nous faut, nous dit le jeune Marx, cesser la spéculation et s'engager dans une action qui agisse sur l'activité pratique des hommes.

     

     

     


     
    Mon hypothèse est que" la praxis" constitue la première norme à respecter en ce qui concerne l'approche sociale. Il y a la possibilité pour les hommes de diriger l'économie au lieu de la subir comme c’est le cas maintenant. La praxis sociale solidaire est là pour transformer le réel, et éliminer le plus possible ce qui est contraire à un gouvernement populaire.

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

    Evidemment, le risque d'échec encouru est grand, il faut agir ici et maintenant, sur le terrain de l'économie, car si le monde suivait la même volonté, il s'en porterait mieux. Cela passe par la mise sur pied de structures de micro crédits, de commerce équitable national, d'échanges non monétaires ou d'accompagnements et création d'entreprises alternatives et solidaires pour notre pays et pour les nôtres, qui font réseau sur tout notre territoire.

     

     


     
    Cela ne se fabrique pas " in vitro" mais "in vivo". Les "œuvres" des patriotes alternatifs et solidaires ne peuvent donc pas se caler dans des dispositifs standardisés. On a sublimé les outils d'accompagnements mais minoré l'initiatives du citoyen. Pratiquer une approche sociale patriotique et alternative, c’est d'une certaine manière revenir en le modernisant, aux communautés de valeur de l'ancienne France. Cela se définit comme un mouvement critique de notre société, porteur d'une culture alternative pour un véritable changement social.

     

     


     
    C’est comme cela que se nouera des relations d'entraide où chacun est le pair de l'autre. C'est le contraire de la relation d'assistanat, et cela par la mise en place de réseaux d'encadrement dans la convivialité.

     


         

     

    Pasteur Blanchard

     

  • Musulmans de France… et d’ailleurs : et si l’on parlait vrai ?

     

     

     

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    Quand la population générale compte 11,7 % d’inactifs, ils sont 29,5 % chez les musulmans…

     

     

     

     

     
     
    Ecrivain, musicienne, plasticienne
     
     
     
     

    Christian de Moliner analysait hier, pour Boulevard Voltaire, l’enquête de l’Institut Montaigne (publiée dimanche par le JDD) sur les pratiques et attentes des musulmans de France : « Un islam français est possible ».

     

     

    Libération – ça n’étonnera personne – voit dans ce rapport « de quoi […] risquer de stigmatiser une population, à contresens des ambitions affichées par l’étude », à savoir une meilleure connaissance de nos compatriotes musulmans. Et le quotidien des belles personnes qui ont de belles âmes de dénoncer : « Aussitôt rendue publique, l’enquête a été instrumentalisée par des personnalités de droite et d’extrême droite pour affûter leurs attaques contre “l’islam politique”. »

     

     

    Beaucoup plus intéressante est l’analyse d’Éric Verhaeghe sur le site atlantico.fr et interviewé sur Boulevard Voltaire ce jour… Relevant que l’Institut Montaigne « a ouvert la question avec une naïveté confondante », il explique que ce rapport « constitue en effet un très beau monument de cécité et de déni », ajoutant « par amitié pour son signataire, j’éviterai l’expression de mauvaise foi ».

     

     

    L’étude comporte ainsi des données que Libération a manifestement choisi d’ignorer : c’est, pour commencer, « la composition socio-professionnelle moyenne de la population musulmane de France ». Plus simplement « le terrifiant pourcentage d’inactifs musulmans ».

     

     

    En effet, quand la population générale compte 11,7 % d’inactifs, ils sont 29,5 % chez les musulmans. Un tiers ! Plus grave : « Le rapport montre, au passage, que les opinions les plus dures en matière religieuse sont souvent exprimées par les inactifs. » D’où cette question : est-il acceptable que « les “inactifs” revendiquent des changements de règles dans un jeu auquel ils participent de façon marginale » ? Car il apparaît bien que « les inactifs sont, aux deux tiers, mal à l’aise avec la laïcité ou lui sont hostiles, proportion inversée chez les cadres et les artisans ».

     

     

    Mais « l’auteur du rapport, écrit Verhaeghe, s’est évidemment rassuré lui-même en recourant à un artifice statistique pour faire glisser dans le “non-religieux” et le camp laïc ceux des musulmans qui réclament une reconnaissance des pratiques religieuses à l’école ». Ainsi, « l’Institut Montaigne a beau jeu d’expliquer que le respect du halal n’est pas religieux, l’évidence raisonnable soutient le contraire. Avec trois quarts des musulmans de France qui réclament du halal à l’école, on est en tout cas très, très loin d’un islam de France respectueux de la laïcité et des règles républicaines. »

     

     

    Hasard du calendrier, l’émission « Vox Pop » (Arte) de ce dimanche soir se penchait sur « le multiculturalisme britannique ».

     

    Un modèle à l’opposé des rêves d’intégration/assimilation à la française, et qui a lui aussi viré au fiasco. « Au nom du multiculturalisme, les autorités britanniques ont parfois toléré des traditions inacceptables comme les mariages forcés et les crimes d’honneur », nous dit-on. De fait, il y aurait eu au Royaume-Uni, en 2015, au moins 1.200 cas de mariages forcés. Cette même année, cinq crimes d’honneur ont été commis en Grande-Bretagne. Au Nord, à Bradford – surnommé Bradistan –, où 30 % de la population sont issus de l’immigration, une centaine de lycéennes disparaissent subitement chaque année du système scolaire pour être mariées. Qu’ont fait les autorités ? Rien jusqu’ici, par peur d’être accusées de racisme : il a fallu attendre 2014 pour que le gouvernement criminalise les mariages forcés. Et « malgré cela, le gouvernement refuse d’imposer aux élèves un cours de sensibilisation contre les mariages forcés » pour « ne pas stigmatiser les minorités ».

     
     

     

    Enfin, nos voisins s’inquiètent désormais d’une « justice parallèle qu’ils tolèrent depuis trente ans : les Islamic Sharia Councils », les tribunaux islamiques. 85 ont pignon sur rue. En mai dernier, le gouvernement a lancé une enquête indépendante sur leurs « pratiques ». Résultats en 2017…

     

     

     
  • L’immigration portugaise n’a rien à voir avec l’invasion musulmane:

     

     

     

     

     

    Un lecteur occasionnel nous adresse cette missive fort « aimable » à laquelle il convient d’apporter une réponse adéquate, du moins nous allons essayer :

     

     « Je suis tombé par hasard sur votre site, l’article qui m’y avait amené avait attiré ma curiosité avec son titre accrocheur (Mon mari musulman me dit : « va te faire enculer » : que dois-je faire ?) alors je l’ai exploré et lu quelques articles.

     

     Ceci n’est pas un mail d’éloges sur la qualité de votre journalisme, ni un bombardement d’insultes que vous vous empresseriez d’éviter. Non, je me disais juste que je ne pouvais pas passer aussi proche d’un trou noir d’ignorance sans vous exprimer à quel point cet aperçu de votre intellect m’a rendu triste.

     

     Je suis triste que des gens comme vous continuent de nous tourner les uns contre les autres, en utilisant le mot laïcité ! Je me sens sali par vos mots, et  je n’ai plus envie de parler de laïcité ou de mon amour pour la France, ce pays qui a accueilli mes parents, de peur d’être associé à toutes les déjections que vous osez pondre sur votre site.

     

     Honnêtement, si je laisse parler ma colère, je ne peux que vous souhaiter du mal, que vous vous brisiez une jambe ou que vous marchiez dans la merde, comme une sorte de punition divine pour ce poison qui coule au bout de vos doigts. Mais je suis parfaitement athée, je n’attends rien du divin, mais une chose est sûre, avec ce genre de pensées vous devez avoir le cœur bien sec, ça fait de vous quelqu’un qui mourra dans l’aigreur, sûrement seul, et à cause de ça, je ne peux que ressentir de la pitié envers vous. »

     

     Alexandre De Oliveira

    Bonjour Monsieur De Oliveira,

    Vous écrivez l’article qui m’y avait amené avait attiré ma curiosité avec son titre accrocheur. Comme je le dis souvent : dès que l’on touche en dessous de la ceinture, cela attire, vous en êtes la parfaite démonstration ! Vous avez mordu à l’hameçon. Mais pour ma part voyez-vous, j’avoue que cela n’est pas ma tasse de thé… Je ne défendrai donc pas ce titre. Mais pour la suite c’est différent.

     

    Vous dites : « Je ne pouvais pas passer aussi proche (hum…aussi près serait, il me semble, plus approprié, mais passons) d’un trou noir d’ignorance[…] Je suis triste que des gens comme vous continuent de nous tourner les uns contre les autres en utilisant le mot laïcité, je n’ai plus envie de parler de laïcité ou de mon amour pour la France, ce pays qui a accueilli mes parents, de peur d’être associé à toutes les déjections que vous osez pondre sur votre site. »

     

    Ceci nécessite plusieurs mises au point à différents niveaux, d’abord sur la laïcité. Sur Riposte Laïque, la laïcité n’est pas une fin en soi, mais un moyen de lutter contre l’islamisation de notre pays, laïcité que l’islam s’est empressé d’utiliser à son profit pour revendiquer toujours plus d’accommodements (dé)raisonnables ! Premier point.

     

    Second point, vous parlez de votre amour pour la France, ce pays qui a accueilli vos parents. Votre patronyme laisse supposer que vous êtes un Français d’origine portugaise, et l’amour que vous dites éprouver pour ce pays est tout à votre honneur. C’est ce qui fait la différence.  Je crois comprendre (ai-je bien compris ?) que vous vous identifiez –à tort- à l’immigration actuelle qui n’a strictement rien à voir avec celle qui a vu arriver dès le début du  XXe siècle : Russes, Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais, j’en oublie sûrement, tous Européens, et celle que nous subissons actuellement en provenance d’Afrique et du  Maghreb, essentiellement de confession musulmane, qui n’aime ni la France, ni les Français.

     

    Notre but n’est pas, comme vous le prétendez, de « tourner les uns contre les autres » mais de défendre, autant que faire se peut, notre identité, notre patrimoine, nos coutumes, en un mot notre pays face à une communauté envahissante qui ne rêve que de nous imposer sa loi : la charia, et de nous soumettre à son mode de vie moyenâgeux, rétrograde et mortifère. Notre but est d’alerter, d’ouvrir les yeux des naïfs, de ceux qui sont dans le déni des réalités.

     

    Troisième point, non le moindre, vous parlez de « trou noir d’ignorance », de « déjections ». Je ne sais à quelle ignorance vous faites allusion ? Rien qu’à titre d’information, sachez que, parmi nous, il y a d’anciens professeurs, des médecins, des avocats, des islamologues et d’autres professions plus modestes. Des catholiques, des juifs, des ex-musulmans, des apostats de l’islam, des athées. Aucune barrière.

     

    Je crains que le trou noir, ce ne soit vous par – je le subodore – votre ignorance profonde et totale de l’islam, sa dangerosité, et je ne parle pas seulement des attentats subis et de ceux que nous subirons encore, mais par sa nature même. Vous faites sans doute partie de la bobocratie pour qui «  tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Vous faites partie du camp du bien. Enfin, tant que vous n’êtes pas directement touché dans votre chair ou dans vos biens !

     

    Surtout ne vous inquiétez pas pour notre intellect, il va très bien !

     

    Ah ! Un conseil pour terminer, achetez un Coran, c’est très instructif, totalement soporifique, mais instructif, lisez des livres écrits par des apostats, cela ne manque pas. En un mot évitez de mourir idiot.

     

    Oriana Garibaldi