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06/01/2015

Éric Zemmour, la jeunesse vous dit merci !

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Cher Éric Zemmour,

 

 

Une fois de plus, on a voulu votre peau. Et si vos employeurs vous ont publiquement réaffirmé leur confiance, vous y avez cette fois laissé quelques plumes. i>Télévous a viré, suscitant dans notre pays un débat hors norme et une indignation rarement vue, même parmi vos opposants.

Ceux qui vous voient depuis des années vaciller sans jamais tomber au gré des scandales qui ont émaillé votre route s’étonnent de vous voir encore tenir debout. « Cet homme serait-il intouchable ? » se demandent quelques sceptiques. Intouchable, vous l’êtes en effet.

D’une part, parce que les gens vous aiment, d’un amour mérité par votre courage et votre rigueur, et qui pousse des régiments de culs-terreux et de smicards à torcher leur dernier billet du mois pour acheter votre livre. D’autre part, parce que le temps voit la validation impitoyable de vos pronostics : flingué par la meute, vous voilà réhabilité par l’actualité. Sydney, Joué-lès-Tours, Dijon… autant de tristes événements qui se sont accumulés sous votre sapin, expédiant droit dans le caniveau les renards malveillants qui tentaient de vous faire un croche-patte.

On vous raillait encore il y a quelques années. Vous étiez alors le symbole d’une droite rance et flétrie que l’on pensait morte avec les chrysanthèmes qui fleurissent les tombes des derniers combattants de 39-45. Pourtant, n’en déplaise à certains, les « vieux cons » qui vous lisent sont aussi de jeunes pousses chatouillant la vingtaine. Et c’est peut-être même dans ce vivier coléreux et idéaliste que se comptent vos plus grands admirateurs. Vous avez porté une parole nouvelle. Que nous y adhérions entièrement ou pas importe peu. Parfois, souvent, nous en comprenons et en approuvons l’essentiel. Toujours, nous en saluons l’irrévérence qui nous a fait réaliser par effet de contraste quelle liberté manquait à nos débats et quel triste avenir se dessinait dans notre morne horizon.

 

 

 
 

Les premiers sentiers battus, à nous la jeunesse de faire retentir notre voix sans étouffer celle des autres. Car un jour – hélas ! – Éric Zemmour ne sera plus là. Face à un service public qui ne se réforme pas et des institutions sourdes à nos paroles, il faudra imposer nos idées et bâtir nos structures. Réunir le clan autour de foyers durables où un feu favorable l’attend, afin de protéger les nôtres – c’est-à-dire tous les partisans de la libre pensée quels qu’ils soient – des intempéries et des loups qui l’attendent à la lisière du bois.

 

 

Lorsque l’on vous questionne sur votre immense succès, vous répondez souvent, avec humilité, que vous êtes simplement arrivé là au bon moment. Permettez-moi de vous corriger : une destinée, individuelle ou collective, bien qu’elle soit toujours engagée dans un sentier, se forge et se revire aussi à la force du bras. Et si vous avez en effet rencontré l’air du temps qui ne demandait qu’à vous chérir, vous avez été l’audacieux forgeron de ce vent nouveau qui souffle sur nos contrées depuis longtemps endormies. Et pour cela, la jeunesse vous dit merci.

 

 

Vos fines mains de polémiste nerveux tripotant son stylo, fouillant ses notes, édictant ses vérités comme le maître d’école trop bien renseigné que l’on ne peut jamais prendre en faute, votre voix affable mais ferme, votre teint bruni d’homme du sud duquel émerge un regard vert comme l’émeraude et, parfois, des lèvres rieuses rosies par la bienveillance, nous ont accompagnés des années durant. Et que certains le veuillent ou non, je vous le promets, ils continueront de le faire.

 

 

 

 

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