27/09/2012
IMPRESSIONS DE PRE-MARAUDE...
Après le relatif calme de la période estivale, avec le mois de septembre et la rentrée, nous retrouvons le bitume parisien, avec cette frénésie automobile propre à la capitale. A nouveau, nous maraudons au milieu de la même circulation intense et tendue. Mais, les SDF qui dorment à même le trottoir, ne semblent guère touchés par cette agitation, comme si tout ce bruit assourdissant, tous ces gaz d'échappement ne les concernaient pas.
Quel paradoxe ! Pourtant, nous le retrouvons à tous les coins de rues.
La clef de ce paradoxe, c'est l'alcool.
L'alcool est un substitut qui permet à certains SDF de supporter leur situation inhumaine. Avec le temps, ils perdent tous les repères sociaux. La journée de ces malheureux se déroule dans un état second. Ils n'ont plus conscience de leur corps, ils perdent la notion du temps et de la durée. Imbibés au dernier degré, ils anesthésient leurs souffrances, morales et physiques, sombrent petit à petit et perdent tout sens de la dignité. Leur seul objectif devient : combler le manque.
Terrible expérience de beaucoup de ceux qui, dans la durée, subissent la morsure de la rue ! Chaque fois que je rencontre un de ces cas épineux, en voie de marginalisation, je dois me gendarmer pour lui éviter cette chute fatidique, la plupart du temps définitive.
Quel jugement porter sur la responsabilité de chacun, sur son manque de volonté ? Je ne sais que dire, si ce n'est "qui peut rester indifférent à une telle détresse tant physique que psychologique ?"
Cette détresse qui nous renvoie au tragique de la condition humaine.
Pasteur Blanchard
20:38 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
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