20/06/2012
LE TABOU DU DROIT DE GREVE (2).
Le droit de grève est inscrit dans la constitution, on se demande pourquoi, et, en plus, il semble se situer dans l'opinion collective à un niveau supérieur à tous les autres droits comme le droit de consommer, le droit de travailler, le droit de circuler, le droit de se soigner, lesquels devraient lui être très supérieurs.
Sa justification repose historiquement sur l'idée que la grève aurait été la source de progrès sociaux considérables notamment au 19ème siècle. Si le tabou n'existait pas, des recherches attentives montreraient que les progrès sociaux ont été bien davantage le résultat de progrès techniques sous l'aiguillon du marché, ces progrès ayant suscité l'amélioration rapide de la condition économique de toute la population.
La grève est immorale car c'est la rupture d'un contrat, à savoir le contrat de travail entre deux personnes, l'employeur et l'employé.
Dans une économie peu diversifiée, comme elle existait encore il y a de très nombreuses années, le conflit social ne touchait pratiquement que les patrons sans que le reste de la population n'en souffre. Dans l'économie extraordinairement enchevêtrée et diversifiée que nous connaissons actuellement, la grève, surtout quand elle est utilisée dans des nœuds économiques, touche des milliers ou des millions de personnes. Les grèves sont, très souvent, des grèves de riches, comme celles des pilotes ou des contrôleurs aériens.
Une remarque importante est que la grève a lieu principalement dans les structures publiques, donc à l'abri de la concurrence, ou dans de très grandes firmes privées. En revanche, dans les PME et les TPE, les grèves sont fort rares ; le personnel est solidaire des patrons et sait très bien que la richesse de l'entreprise conduit chacun à s’enrichir.
08:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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