L’État de droit est un concept juridique, philosophique et politique. Il implique la primauté du droit sur le pouvoir politique. Tous, gouvernants et gouvernés, doivent le respecter.
Or, quand on prétend faire respecter le droit international, la moindre des choses pour le défendre est de le respecter soi-même. C’est un gage d’honnêteté et de crédibilité.
Il faut bien avouer qu’aujourd’hui, il est devenu un prétexte fallacieux, une couverture à géométrie variable qui sert à assouvir les intérêts de ceux qui nous gouvernent. On l’invoque pour les uns et on en exonère les autres, avec une facilité sans équivoque. Vaste imposture, ce procédé n’en demeure pas moins fort injuste.
Il en va des frappes militaires sans mandat de l’ONU comme des résultats de référendums non respectés. Un droit international équitable voudrait, d’ailleurs, que l’on se prononce aussi promptement dans un conflit comme dans l’autre… suivez mon regard en direction des peuples yéménite, kurde ou chypriote ! De la même façon, des individus entrés illégalement sur notre territoire pour des raisons économiques se voient nourris, hébergés et soignés gracieusement, alors que d’autres, qui travaillent, paient et se taisent, sont lourdement sanctionnés pour avoir simplement enfreint la législation routière, par exemple. En matière de gestion des flux migratoires, il semble dorénavant que ce soit la politique du fait accompli qui fasse loi. Pour un « État de droit », quel comble !
La liberté d’expression, en principe fondement de l’État de droit, se voit chaque jour plus restreinte. La censure dont sont l’objet internautes et contributeurs éditoriaux sur les réseaux sociaux est désormais courante au seul prétexte de lutte contre les discriminations et autres phobies supposées. S’il ne fallait qu’une seule preuve de l’état d’avancement de notre décadence, ce serait celle-là !
La défense de l’État de droit n’a jamais empêché les gouvernements de s’octroyer toujours plus de pouvoir sur nos vies. Cette énonciation ne vaut pas que pour la France. Si l’on regarde à l’extérieur des frontières hexagonales, les États-Unis sont probablement l’exemple paradigmatique de cette triste réalité.
En définitive, il est devenu une vulgaire caution pour fabriquer notre consentement à la domination gouvernementale. Il est, au même titre que la démocratie, destiné à entretenir l’illusion du contrôle d’une machine dont l’action échappe, en réalité, à la volonté de ceux qui la subissent.
Censé nous garantir de l’arbitraire du pouvoir et protéger nos libertés, l’État de droit est devenu le faux nez d’un régime autoritaire qui n’hésite pas à s’en exonérer. Il faut balayer cette imposture et rendre le pouvoir au peuple, à l’exemple de ce que font les gouvernements réellement démocratiques de Pologne et de Hongrie. Le soleil se lève à l’est.