Vous croyiez la France championne de la repentance ? Détrompez-vous ! La ville de New York pourrait bientôt monter sur la première marche du podium. Bill de Blasio, son maire, s’est récemment distingué en projetant d’enlever la plaque commémorative du maréchal Pétain posée le 26 octobre 1931 pour célébrer le vainqueur de Verdun et non le chef du régime de Vichy – avec une faute d’orthographe (« Phillippe ») qui ne fut jamais corrigée. Il se fait de nouveau remarquer.

 

 

 

 

« Après les événements violents de Charlottesville, la ville de New York va faire une revue de trois mois de tous les symboles de haine sur son territoire », avait-il annoncé sur Twitter. Après Pétain, le « collaborateur nazi », c’est au tour de Christophe Colomb d’être sa cible : « [Il] recevra une attention très immédiate parce que d’énormes préoccupations existent à son sujet. »

 

 

 

 

On ne peut reprocher à Bill de Blasio de méconnaître l’Histoire de France : beaucoup de Français en ont eux-mêmes une vision simpliste et manichéenne. Mais il pourrait au moins connaître celle de son pays et savoir que le président Roosevelt, jusqu’en novembre 1942, reconnut pleinement le régime de Vichy.

 

 

 

 

Le maire de New York, qui songe sans doute à sa réélection au mois de novembre, se lance donc dans une chasse aux sorcières et s’attaque à Christophe Colomb, à l’instar d’élus européens d’extrême gauche. Le 4 mai 2018, à Barcelone, une conseillère municipale de la CUP, parti radical de gauche, avait déjà demandé que sa statue soit déboulonnée, au motif qu’elle glorifie un « représentant de la barbarie, du colonialisme et de l’esclavagisme ». Jusqu’où ne va pas la bêtise !

 

 

 

 

Osera-t-on se demander ce qu’il serait advenu de l’Amérique si des Espagnols, des Portugais, des Italiens – véritables aventuriers – ne s’étaient lancés, à la Renaissance, dans ces expéditions lointaines ? Sans compter qu’en matière de colonisation brutale, les Américains n’ont guère de leçons à donner : la façon dont ils traitèrent les tribus indiennes pour étendre leur territoire et s’emparer des richesses du sous-sol n’est guère exemplaire.

 

 

 

Le maire de New York va-t-il demander qu’on détruise tous les symboles de la conquête de l’Ouest ? Et, pendant qu’il y est, mettre au ban de l’humanité tous les présidents des États-Unis qui ont déclenché des conflits meurtriers et utilisé des moyens horribles, depuis le bombardement atomique d’Hiroshima et Nagasaki jusqu’à la désastreuse déclaration de guerre à l’Irak ?

 

 

 

 

L’histoire de tous les pays, se prétendissent-ils civilisés, est mêlée, comme toute entreprise humaine, de misère et de grandeur. Vouloir rendre tout blanc ou tout noir pour se donner bonne conscience, satisfaire à sa vision idéologique ou, pire, à ses objectifs électoralistes n’est ni moral ni conforme à la réalité.

 

 

 

 

 

Que serait devenue la France si la Gaule n’avait été occupée par les Romains ? Elle n’existerait peut-être pas. Que seraient devenus les pays du Maghreb si la France ne les avait d’abord colonisés ? Que seraient devenus les États-Unis si des peuples européens n’avaient exploré et conquis ses territoires ? Que serait devenu le Canada ?

 

 

 

 

 

Bill de Blasio, d’origine allemande par son père et italienne par sa mère, est lui-même un descendant de ces Européens conquérants. Il se considère comme libéral et progressiste, après avoir eu des sympathies révolutionnaires. Il a toujours voulu prendre le contre-pied des conventions et être dans le vent, se mariant devant des prêtres homosexuels et se rendant à Cuba (sans doute le pays de la liberté) pour sa lune de miel.

 

 

 

 

 

C’est un bobo américain, le cœur à gauche et le portefeuille bien à droite, prêt à falsifier l’Histoire pour son intérêt personnel. Il est grand par la taille mais petit dans ses actes.