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28/07/2015

Denis Tillinac : « L’imposture des valeurs “républicaines” »

 
 
 

Vu de ma fenetre. À trop confondre “république” et civilisation, on risque de ne rien comprendre aux enjeux de notre époque.

 

 

 

 

"L’esprit du 11 janvier" : un nouveau catéchisme "républicain" imposé à des fins bassement partisanes. Photo © AFP

 

 

Depuis les attentats du mois dernier à Paris, l’invocation aux “valeurs républicaines” tourne au moulin à prières. Gauche et droite s’en gargarisent pour légitimer leur mise au rebut du FN, mais Marine Le Pen ne s’en réclame pas moins.

 

Tous les éditos, tous les sermons politiques soulignent la nécessité de resserrer les rangs sur les “valeurs républicaines”, talisman pour nous prémunir du communautarisme, panacée pour forger l’armature morale de notre jeunesse. Or, n’en déplaise à la gent prédicatrice, les “valeurs républicaines”, ça n’existe pas. On confond indûment valeur et principe.

 

L’honneur, la liberté, l’altruisme, le courage, la probité, la pudeur, l’équité, le respect de soi et d’autrui, la bonté, le discernement, la générosité sont des valeurs, et il serait opportun qu’on les inculquât à l’école. À la fois universelles et modulées par la culture de chaque peuple, elles ne sauraient être l’apanage d’un régime politique déterminé.

 

Elles sont aussi enracinées dans les monarchies européennes que dans notre République. Les sujets de Sa Majesté la reine d’Angleterre jouissent de la même liberté que les citoyens français. Ceux des républiques d’Iran, du Soudan, du Pakistan ou de l’ancien empire soviétique en sont privés. Bref, le mot “république” ne recèle en soi aucune “valeur”, et en conséquence il n’a pas la moindre vertu morale.

 

Les aléas de notre histoire ont abouti pour l’heure à un consensus sur la forme républicaine de nos institutions et personne n’en conteste la légitimité. Mais c’est juste un principe, héritage lointain de Rome, recyclé à partir de la Révolution et pas très assuré sur ses bases, car enfin, depuis la fin de l’Ancien Régime, la France a déjà consommé cinq républiques, plus deux empires, deux restaurations et deux régimes bâtards imputables à deux défaites face aux Allemands. Notre attachement à la Marseillaise ne doit pas occulter dans notre imaginaire collectif l’oeuvre patiente des Capétiens, des Valois et des Bourbons. Faute de quoi la promotion d’inexistantes “valeurs républicaines” se résumerait à une propagande sectaire visant à éradiquer nos racines.

À cet égard, le baratin ambiant sur “l’esprit du 11 janvier” inspire quelque suspicion. Le pouvoir socialiste a usé et abusé de l’émotion populaire pour se refaire la cerise. C’est de bonne guerre, et la droite a donné dans le panneau d’une “unité nationale” téléguidée par des idéologues à l’enseigne de “Je suis Charlie” et pimentée à la “laïcité”, autre principe (louable) confondu avec une valeur.[....]

 

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09:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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