03/05/2013
IMPRESSIONS DE MARAUDE...
Par Michel de Zuchowicz
Fidèle auditeur de Radio Courtoisie, je suis un jour tombé sur une émission où le Pasteur parlait de ses maraudes.
Pour être franc, j’ai été très intrigué par ce personnage haut en couleur, au débit verbal impressionnant et surtout d'un enthousiasme hors du commun. Cet homme simple et étonnant qui voulait des vêtements pour ses maraudes m'a séduit. Voulant le connaître et j'ai vidé tous mes placards pour récupérer les vêtements de la famille gardés au cas où, mais ne servant jamais. Alors, j’ai pris contact avec le Pasteur Blanchard.
Arrivé chez lui vers 10h du matin, je plonge dans un autre monde. Tout juste réveillé, il avait maraudé la veille, à peine la porte ouverte, au milieu des amas de vêtements à ranger, il me parle comme si on se connaissait depuis toujours, des maraudes, de son parcours atypique et du …FN. Quel personnage !
En partant, je lui propose en cas de besoin de m'appeler pour une maraude. Cela n’a pas tardé, la convocation fut rapide.
Je me présente à l’heure dite, tout curieux de connaître, enfin, ces fameuses maraudes. Un quiproquo sur les dates nous a fait tourner à cinq dans l’antique voiture de l'Action Sociale et Populaire, pleine de vêtements, de thermos de soupe et de café. Nous étions serrés, mais l’ambiance était excellente. Et durant cinq heures, nous avons circulé avec le Pasteur, qui, entre deux arrêts, nous communiquait avec force détails son projet et son enthousiasme. Je me suis senti très vite à l’aise et distribuant vêtements et boissons à ses "habitués", nous parcourons Paris sous la pluie.
Ma première surprise, certains sans-logis occupaient le même trottoir, au même endroit depuis plus de … seize ans et semblaient s'y trouver bien ! Qu’ils soient français ou polonais, ils ne demandent rien, si ce n’est ce petit moment de convivialité et de chaleur que distille le Pasteur. Ils évoquent ensemble des souvenirs, les bons et les mauvais, par exemple quand la police ou des voleurs font leur œuvre. Sept années de maraude ont forgé cette complicité.
Ma deuxième surprise, la découverte de tous ces pauvres gens venant des pays de l'est qui dorment sous de tristes couvertures en plein centre de Paris. Ils parlent à peine français mais réclament beaucoup.
Que retenir de cette maraude ? Bien sûr, ce ne sont pas ces quelques pauvres vêtements ou ces bols de café qui changeront grand chose à leur situation ! Mais l’amour fraternel émanant du Pasteur au cours de ces rencontres leur apporte une véritable chaleur humaine, une considération, voire une certaine amitié.
Je veux aussi parler de l’épouse du Pasteur, aussi discrète que lui est volubile mais efficace et très présente.
Je terminerais en remerciant le Pasteur et son épouse de leur accueil et pour m’avoir fait partager ces moments qui m’ont fait changer de regard sur ces gens. J’en avais un peu peur et les évitais, craignant de me faire insulter. Maintenant, je sais que beaucoup sont gentils, aimables et ne cherchent qu’à vivre paisiblement sur leur bout de trottoir. Merci Pasteur.
Michel
17:16 Publié dans Action sur le terrain | Lien permanent | Commentaires (0)
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