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06/09/2012

IMPRESSIONS DE PRE-MARAUDE...

Pré-maraude du 23 08 2012 (10).JPG

 

Par Michel Canu

secrétaire départemental FN du Cher

et Danielle Avon

trésorière FN du Cher

 

N’ayant jamais participé à une maraude, il nous tardait que cette soirée du 23 août arrive.

Un rendez-vous avait été pris avec le Pasteur Blanchard et son épouse à Paris pour 20 h précises, Porte d’Italie. Nous sommes arrivés un bon quart d’heure en avance... le Pasteur était déjà là.

Dès la première prise de contact, le courant est vite passé. Puis les questions sur le déroulement de cette maraude ont été abordées : comment allons-nous travailler ? Dans quels quartiers ? Les SDF sont-ils déjà connus ? Changent-ils d’endroit ? Sont-ils accueillants, etc ?…

Enfin chacun se voit attribuer un rôle. Le Pasteur Blanchard et moi devons distribuer les vêtements, Danielle servira la soupe et le café. Catherine, l’épouse du Pasteur, prendra les photos.

Nous sommes prêts, chacun est à sa place, le break Volvo roule vers le premier site d'intervention.

Premier arrêt, le numéro 18 de la rue d'Alésia où deux habitués sont allongés devant la vitrine d'un magasin. A cette heure-là, ils sont encore éveillés et nous accueillent avec gentillesse. Danielle propose de la soupe et du café. Pendant ce temps-là, le Pasteur Blanchard et moi-même distribuons des vêtements et des chaussures. Comme prévu, Catherine prend des photos. Nous sentons que nos amis d'un soir sont heureux de cette visite. Tout en savourant le café, ils nous parlent de leur vie dans la rue. Ils choisissent pantalons, chemises et chaussures. Ils en ont vraiment besoin.

Nous repartons à la recherche d’autres personnes en détresse. C’est la rentrée, les vacances ont bouleversé bien des choses. Il faut donc agencer de nouveaux parcours : c’est le programme du Pasteur.

Deuxième arrêt, le quartier Montparnasse où nous rencontrons "Moustic", une "star" de la rue. Il est tout heureux de notre arrivée. Nous attendait-il ? Très loquace, il parle de ses déboires de santé,  plus d’un an d’hospitalisation l'on tenu éloigné de "sa place". Aujourd’hui, tout va bien. Il a repris ses habitudes dans ce quartier qu’il aime. Son compagnon d’infortune, lui, a l’air de souffrir. Il nous avoue qu’il n’arrive pas à se faire une piqûre d’insuline pour son diabète. Danielle se propose de l’aider, bien qu’elle n’ait jamais fait de piqûre de sa vie. Un peu stressée, elle s’acquitte de sa mission.  Puis, à la demande de nos deux SDF, le Pasteur téléphone au 115, l'attente sera longue.

Maintenant le break Volvo roule en direction du 15ème arrondissement.

Troisième arrêt, Sèvres-Lecourbe, sous le pont du métro, là où vivent Igor et ses deux copains. Ils nous reçoivent avec une joie certaine. Et, tout en buvant leur café, ils examinent  vêtements et chaussures. Igor travaille tous les jours. Depuis longtemps sans-logis, il semble accepter de vivre dans la rue et déclare n'avoir aucune contrainte. "Il se sent libre, c'est sa vie." Ses deux camarades réclament des sardines que le Pasteur a oubliées dans son dépôt. Cela sera pour le prochain passage.

  

Pré-maraude du 23 08 2012 (5).JPG

 

Quatrième arrêt, nous sommes au métro Glacière. Près d’un gros pilier réside Francis, bien connu du Pasteur. Assis sur un grand matelas il lève les bras au ciel à notre arrivée. Lui aussi, nous raconte sa vie :  "j’ai soixante et un ans, j’ai travaillé treize ans dans le 13ème, j'y suis attaché. Je fréquente une femme qui habite à trois cents mètres, dans un appartement, mais moi je préfère mon coin, je m’y sens plus à l’aise. Le seul problème, c’est la police qui me chasse et me confisque toutes mes affaires." Nous lui donnons des vêtements et il prend un  café.

Mission accomplie, nous filons vers les beaux quartiers, du côté du boulevard des Capucines et de la Madeleine.

Cinquième arrêt, face à l'Olympia, un grand nombre de gens sont couchés devant les vitrines et les portes des beaux magasins de mode. Nous sortons de la voiture et déballons nos grands sacs. Danielle propose, à nouveau soupe et café. Mais, là notre tâche devient plus difficile. Nous sommes surpris de l’accueil, certains acceptent notre aide et tout se passe bien mais d’autres nous repoussent et sont même incorrects. Ils ne veulent rien, sauf de l’argent. Ils sont même arrogants.

Nous n’insistons pas et empruntons le boulevard Haussmann. Sur le trottoir en face du Printemps et des Galeries Lafayette, partout, c'est le même spectacle troublant, bien éloigné des quartiers plus périphériques.

Sixième arrêt, il est tard, nous approchons de 2 heures du matin. Nous faisons le maximum mais nous commençons à manquer de tout. Les sans-logis dorment. Nous déposons les vêtements près de leur tête. Nous remarquons qu’il y a beaucoup de femmes par rapport aux autres quartiers. L’une d’entre elles et son compagnon acceptent soupe et  café, malgré l’heure avancée de la nuit. Ils avaient, sans doute, besoin de se réchauffer.

3 heures du matin, nous arrêtons.

Il faut avouer que nous avons passé une nuit dont nous ne supposions pas au départ la portée : cette joie intérieure que nous a procurée la rencontre et le sourire de ces pauvres gens dans la détresse, souvent malgré eux. Beaucoup ne se plaignent pas et trouvent encore un certain bonheur de vivre dans ces conditions déplorables. Quelle leçon d’humilité !

MERCI Pasteur. Bravo pour votre dévouement et votre travail.Nous sommes à votre disposition pour une prochaine maraude.

 

Michel Canu

Danielle Avon

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