11/04/2012
SAINTE-AMPOULE ET DEMOCRATIE (3).
Une autre caractéristique de cette comédie électorale, est son coût fabuleux. Ce coût repose sur une chaîne de détournements que voici.
En premier le détournement de fonds. Les personnages présentés abusivement comme des "candidats de gouvernement", utilisent pour faire leur campagne des sommes immenses arrachées aux contribuables. Le président, lui-même circule dans son magnifique tapis volant. Les moindres seigneurs en font autant avec moins de moyens.
S'ajoute le détournement du temps. Le candidat socialiste confie détester les riches ; il doit se détester lui-même compte tenu des avantages formels et informels offerts par ses diverses fonctions. Or, si l'on a la générosité de penser, que malgré leur action souvent négative, il arrive que ces gens rendent de temps en temps des services véritables, comment s'expliquer qu'ils consacrent plusieurs mois de leur vie et depuis déjà longtemps à la campagne électorale ? La moindre honnêteté voudrait qu'ils renoncent pendant cette période à leurs émoluments.
Enfin, intervient aussi le détournement de l'information .Toute la presse et les médias sont vent debout pour informer des faits et gestes des candidats. Bien entendu, les "petits" candidats et ceux qui n'ont pas été adoubés par le pouvoir sont relégués à la portion congrue. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), certes, est censé améliorer l'équilibre. Mais il n'intervient vraiment qu'à partir de l'ouverture officielle de la campagne et pour les candidats alors déclarés. Il n'est, lui-même, qu'une coûteuse bureaucratie pour une tâche humainement impossible, à savoir découper artificiellement des temps de parole dans des médias classiques. Quand le collaborateur d'un candidat est dépêché à grands frais sur le lieu d'une catastrophe, ce temps n'est pas décompté, alors que c'est de la compassion électoraliste pure ! En outre, les réseaux sociaux échappent au CSA, par nature.
Le résultat de tout le micmac électoral est que le vote final ne peut pas avoir de signification intelligible. Les candidats visent successivement tous les problèmes et l'on arrive forcément à des moyennes de moyennes.
Où est l'explication ultime de cette déroute de la démocratie ? L'on trouve inévitablement le "Tout-Etat" ou le socialisme ce qui revient au même. Dans "La République Fromagère", je montre que le socialisme offre aux politiques et à leurs courtisans un butin immense. La campagne n'est qu'une course éperdue et collective pour saisir le butin. Parallèlement et sans attendre les futures législatives, les parachutages dans tous les camps illustrent cette course au magot.
Le peuple, à qui l'on fait croire qu'il est souverain, jugera-t-il sur la couleur d'une cravate ? A lire les commentateurs de la presse, ce n'est pas loin de la vérité.
Michel de Poncins
07:12 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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