26/09/2011
LA RIGUEUR... POUR LES AUTRES.
Les faits sont clairs.
Après beaucoup de va et vient,
le gouvernement Sarkozy-Fillon a abattu les cartes.
Cela ne se passe pas sans minauderies,
le mot rigueur étant encore tabou alors qu'il s'agit bien de rigueur.
En résumé, le projet se traduit par un ouragan d'impôts.
Saluons, au passage, les gros mensonges :
la presse qualifie d'économies ce qui n'est que des impôts
comme le rabotage des niches fiscales.
Autre mensonge : les mesures ne casseraient pas la croissance ;
c'est faux car tout impôt quel qu'il soit nuit à la croissance.
Rappelons-en quelques-uns, bien que la presse
soit inondée de l'énumération.
-Taxation des complémentaires santé ;
à l'intérieur de cette pure agression vis-à-vis des malades,
se trouve un piège supplémentaire :
les contrats jugés «non responsables» seront frappés davantage,
la définition d'un contrat responsable
étant parfaitement embrouillée et ridicule.
- Hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital,
intégration des heures supplémentaires
dans le calcul des allégements de charges,
relèvement du forfait social
qui frappe déjà abusivement les employeurs
versant à leurs employés la participation salariale,
augmentation de l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises.
- Hausse des prix du tabac et taxe «obésité» sur les boissons sucrées,
fin des exonérations sur les plus-values immobilières
au-delà de quinze ans,
taxe sur les très gros revenus.
Nous arrêtons là l'énumération qui confirme
que le pouvoir depuis 2007 s'est engagé dans une fiscalité galopante
se traduisant en particulier par une inventivité permanente
avec la création de nouveaux impôts
car il en a déjà imaginé beaucoup avant ces plus récents.
DES EXPLICATIONS
QUI NE SONT PAS
DES EXCUSES
Momentanément,une apparence de rigueur
peut être payante sur le plan électoral,
notamment sous les gros yeux de la «sondagerie»,
nouvelle forme de traficotage de la prétendue démocratie.
C'est une première explication.
S'ajoute la panique devant les agences de notation ;
cette panique est telle qu'à Bruxelles certains ont proposé sans rire
de leur imposer une réglementation.
Quelle étrange idée !
Jouer les Cassandre n'est pas de tout repos
avec le risque bien connu de générer le malheur
que l'on veut précisément éviter.
Ces agences sont d'ailleurs d'une gentillesse fort suspecte ;
elles viennent de noter AAA la sécurité sociale française,
sous le prétexte que l'État français la garantissait en fait !
La non gestion de ce monstre qu'est la «sécu»,
source inépuisable de ruine pour le peuple français,
est ainsi sacralisée !
Autre erreur :
pour réduire les déficits,
objectif louable en soi,
il faudrait se contenter de taper sur le contribuable
et de prendre l'argent où il est,
d'où la taxation sur les hauts revenus et les entreprises.
Parallèlement et principalement,
se trouve comme à l'habitude le refus de tailler
vigoureusement dans les dépenses.
LES «FROMAGES»
DES POLITIQUES
SONT EPARGNES
Un dernier aspect parfaitement essentiel se trouve,
à savoir la volonté absolue de ne pas toucher aux avantages extravagants
des camarades politiciens :
la rigueur, oui, mais pour les autres.
Il y a, en France, un élu pour cent habitants
ce qui nous met au tout premier rang parmi les grands États.
Cette surcharge en nombre est accrue d'une façon dramatique
par la voracité de ce personnel politique.
Ce nombre et cette voracité réunis expliquent
en grande partie la panne de croissance
et la paupérisation du pays, avec tous les problèmes en découlant,
comme l'écroulement des retraites, le chômage,
la désindustrialisation, le désastre du logement, etc.
Cette «République Fromagère (R.F.)»
dépasse largement le problème des élus ;
par exemple, il y a un certain nombre
d'anciens premiers ministres en circulation ;
le statut de ces personnages est absolument princier
et ils ne sont pas les seuls ;
que dire des innombrables camarades logés bien au chaud
dans des fonctions inutiles et innombrables ?
N'oublions pas une pratique courante,
à savoir le droit absolu d'un ministre débarqué
à obtenir sa vie durant un autre fromage de la R.F
à la hauteur de ses ambitions
et créé parfois ex nihilo ;
ce droit s'étend aux membres des cabinets
quand ils sont licenciés dans la foulée.
En préservant absolument le fromage des camarades
et en tapant sur le peuple, le pouvoir a perdu définitivement
le peu de crédibilité qui lui restait.
Il aurait pu, au moins, se rattraper sur le plan
de cette crédibilité non seulement
en arrêtant le flot des dépenses, en les réduisant radicalement.
Mais il n'en n'est rien.
En témoigne l'annonce récente
de deux cent trente mesures (sic) pour adapter la France au réchauffement.
L'explication officielle de ce déluge se réfère à la chimère
du réchauffement climatique,
nouvelle religion d'État.
Ce flot impétueux de mesures déclenchera dans toute l'économie
l'effet de ruine habituel.
Le flot de dépenses s'écoule également
par le réveil abusif de l'Union pour la Méditerranée, autre chimère ;
n'oublions pas les guerres multiples menées d'ailleurs
sans les procédures normales pour une déclaration de guerre.
Également, à signaler les efforts continus
pour une gouvernance économique de l'Europe
qui alourdira dramatiquement l'économie française.
Dans le rappel de tous ces faits,
il ne faut jamais oublier les effets pervers du déluge des lois, qui,
en lui-même, est une autre cause majeure et permanente
de la paupérisation du pays.
Ce que la presse baptise pudiquement du nom de détricotage
en désignant l'annulation de lois antérieures,
est une illustration de ce phénomène avec toutes les incertitudes en résultant.
↓
VERS UNE NOUVELLE
DEGRADATION
DE L'ECONOMIE
Le résultat de toute cette rigueur parfaitement abusive
qui s'abat sur le peuple français ne peut être
que la poursuite de la dégradation de l'économie.
Les économistes connaissent bien la seule méthode
qui pourrait sortir le pays de l'ornière.
Outre la destruction de l'enrichissement personnel fantastique
des prédateurs publics,
il faut libérer la création de richesse
par les entreprises seules capables de créer cette richesse.
Le problème est que la classe politique tout entière
est renfermée dans une bulle idéologique et financière.
La bulle idéologique est la croyance erronée
que l'État peut créer de la richesse.
La bulle financière est le formidable confort financier
qui en résulte pour cette classe politique.
Si le «noyau dirigeant» du gouvernement
et de la prétendue opposition comprenait tout cela,
ce serait la rigueur pour les politiques et la prospérité pour tous.
Au moment même où le plan est enfin officialisé,
la réalité le rattrape sans tarder.
87 % des Français toutes tendances confondues
pensent qu'il faut tailler dans les dépenses.
Les marchés réagissent brutalement
montrant le fossé croissant entre la classe politique et les autres.
Le chômage se rappelle cruellement au souvenir du pouvoir,
les jeunes étant particulièrement frappés.
Le «noyau dirigeant» ferait bien de regarder ce qui se passe au sud,
quand les peuples se réveillent brusquement,
fatigués d'être à la fois bernés et pillés par une camarilla réduite.
Michel de Poncins
08:07 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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