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26/08/2011

IMPRESSIONS DE MARAUDE, PAR FRANCOIS VIAL.

 

Gibert Jeune.jpg

 

 

L’équipe de l’ASP a effectué ce jeudi sa nécessaire

et traditionnelle  pré-maraude de rentrée,

ouverture de la saison 2011-2012

qui s’annonce rude.

Trois frontistes faisaient pour l’occasion leurs premiers pas

aux côtés du Pasteur Blanchard et de son épouse Catherine,

Christine, membre du Bureau départemental de Seine-Saint-Denis,

Stéphanie, jeune adhérente du 14e arrondissement,

et moi-même.

 

De 21h à 2h du matin, les rencontres se sont révélées tour à tour

conviviales et touchantes,

avec un point commun a priori surprenant

pour ceux qui n’ont jamais failli basculer dans cet univers de la rue :

la dignité des personnes avec qui nous avons eu la chance d’échanger…

Poignées de mains franches, regards scrutateurs :

nous avions bien évidemment en face de nous des hommes, des femmes,

et non les « épaves » que certains se complaisent à décrire.

 

Bien sûr,

nos gorges se sont nouées en voyant un solide gaillard

refuser les vêtements que nous lui offrions et,

surtout, en l’écoutant nous recommander de les donner

« à plus pauvre que [lui] » :

peut-être était-il seulement depuis peu de temps dans cette situation ?

Nous n’avons pas osé lui poser la question.

 

Plus tard dans la nuit, le Pasteur Blanchard s’est trouvé pris

par la colère sourde d’un sexagénaire maghrébin,

lequel a reporté sur lui toute l’amertume due à sa situation

– il est vrai choquante : « Mon père était un moudjahid*,

il a donné son sang pour la France.

Moi, maintenant, j’ai 60 ans et je dors dans la rue :

la France, elle fait rien pour moi, c’est normal ? »…

Non monsieur, ce n’est pas normal :

depuis 1962, les gouvernements successifs de l’Etat français

ont abandonné les pieds-noirs, les harkis, et leurs descendants.

Ce scandale, seul le Front national le dénonce régulièrement.

 

Contraste saisissant,

nous avions auparavant ressenti une vraie bouffée de joie,

en voyant le Pasteur pétri comme du bon pain

dans les bras de Patrick, polonais au regard clair…

et à l’esprit vif, puisqu’il n’a pas manqué l’occasion

de jouer les jolis cœurs avec nos demoiselles,

reparties couvertes de chastes baisers !

 

Au sein des groupes constitués, c’est l’esprit de solidarité

régnant parmi ces gens qui nous a frappés.

Un jeune homme à qui deux paquets de cigarettes venaient d’être offerts

s’est ainsi spontanément écrié :

« Non, un seul… On va le partager ».

 

Et puis, comment ne pas parler d’Ulysse ?

Bavard comme une pie, propre sur lui,

adepte des médiathèques, des livres et journaux

dans lesquels il puise des informations appelées à nourrir sa grande passion :

s’interroger sur notre société,

et coucher ses réflexions sur le papier ;

seul, le soir, dans sa tente…

 

« Chaque homme est un caractère »,

et si l’on voulait rendre justice au Peuple des ponts,

il faudrait pouvoir revenir en détail sur toutes ces vies

que nous avons furtivement croisées,

et recroiseront probablement :

ce sera chose faite dans les mois qui viennent,

puisque l’ASP travaille actuellement à la rédaction d’un ouvrage

consacré aux maraudes.

 

« L’heure du luth viendra, c’est l’heure du fourneau »…

Dans 10 jours, Catherine et Jean-Pierre Blanchard

repartiront pour 9 mois d’actions hebdomadaires.

Sans moyens, sans publicité, sans reconnaissance

autre que celle des personnes secourues :

le désintéressement à l’état brut et parfait. Le Bien.

 

 

* En arabe : combattant, résistant.

 

François VIAL, membre du FN 75 rédacteur à NPI

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