10/08/2011
BIENHEUREUX LES SUISSES.
Les Suisses forment un peuple vaillant et prospère ;
nous le savons tous.
La longue pratique du référendum d'initiative populaire,
non seulement au niveau national
mais même au niveau cantonal et municipal
leur donnent une arme puissante pour résister à maints assauts.
L'îlot de prospérité qu'ils connaissent montre le chemin
que d'autres Européens et en particulier les Français devraient suivre.
Le pays, qui est l'un des plus riches du monde,
est, néanmoins, dépourvu de ressources naturelles.
La géographie impose, au contraire, des difficultés très rudes à surmonter.
Certains croient, à tort, que son économie se résume à la banque,
à l'assurance et aux avocats ;
ce type d'activité ne représente que 15 pour cent des emplois ;
tout le reste est composé d'un tissu industriel
de premier niveau et de haute technicité.
De récentes nouvelles confirment cette description.
Un journal titre :
«la Suisse affronte une pénurie de main-d'oeuvre».
Manpower a fait une enquête nationale ;
il en résulte que près de la moitié des entreprises sont affectées
par la pénurie de talents.
L'économie helvète a cruellement besoin de techniciens
et de cadres dans des domaines aussi divers
que la santé, l'informatique ou l'horlogerie.
En fait, alors que la France se traîne lamentablement
avec un taux élevé et persistant de chômage,
la Suisse connaît le plein emploi avec un taux de chômage de 2,9 %
qui est un des plus faibles du monde.
LA SOUPLESSE
DU CONTRAT DE TRAVAIL
Les causes de de cette heureuse situation peuvent être analysées.
Un avantage essentiel a trait au contrat de travail.
Il n'y a pas de Smic.
Tout le monde sait en France que le Smic crée des chômeurs
et l'Insee même le reconnaît ;
les Suisses échappent à cette malédiction.
Parallèlement, il existe une réelle flexibilité dans les contrats de travail
ce qui permet d'ajuster facilement les équipes
à la marche des entreprises,
telles qu'elle se déroule compte tenu des marchés.
Le résultat est que les salaires sont plus élevés
que dans les pays environnants
et les syndicats se plaignent de la concurrence de Français
qui viennent travailler en Suisse, notamment à Genève et à Lausanne.
Depuis 70 ans, la paix du travail est totale en Suisse
grâce en particulier à l'accord des partenaires sociaux.
Autre fait notable :
le nombre d'heures de travail annuel
qui est de 1600 en France est de 1900 en Suisse.
Les efforts de formation sont considérables
et dans le classement international des grandes écoles,
les écoles et universités suisses sont bien mieux placées
que les établissements correspondants en France.
SUPPRESSION DU STATUT
DES FONCTIONNAIRES
Il y a quelques années, une initiative populaire
a conduit au changement de statut des fonctionnaires.
Ceux-ci avaient depuis 1927 un statut aussi néfaste
que le statut actuel en France
et ce statut fut aboli.
Sans être aussi libres que des employeurs privés,
les employeurs publics ont, depuis lors,
des moyens de se séparer des collaborateurs qui ne donnent plus satisfaction.
L'avancement à l'ancienneté fut remplacé par l'avancement au mérite.
La gestion souple est introduite.
Jusque là, il y avait impossibilité de transférer des fonctionnaires
d'une administration à l'autre :
c'est devenu possible.
La méthode s'étend au niveau cantonal et municipal.
Le consensus fut général, lors de la réforme,
y compris chez les fonctionnaires eux-mêmes
qui, mieux informés qu’en France, ont compris que c'était leur intérêt.
Il faut mentionner aussi le fait
que la Suisse a su résister à l'entreprise européenne
en refusant à plusieurs reprises,
justement par référendum,
l'entrée dans l'Europe.
De ce fait, elle négocie d'égal à égal avec les autorités européennes.
Ce n'est pas sans difficultés car certains politiciens,
alléchés par la richesse incomparable des commissaires européens
et autres eurocrates,
poussent fortement à l'adhésion de la Suisse à l'Europe !
La Suisse ne connait pas la pyramide insupportable d'élus
qui écrabouillent littéralement l'économie française.
Ceux qui existent montre un souci réel des fonds publics
au lieu de la voracité sans limite de nos élus.
Il n'y a que sept ministres qui sont appelés «conseillers fédéraux».
Chacun n'a que trois collaborateurs.
La présidence change chaque année
et le président est le seul à avoir une voiture de fonction.
Les autres se rendent à leur travail par leurs propres moyens.
Les députés ne votent que fort peu de lois nouvelles chaque année :
la pays échappe donc au déchainement législatif
qui détruit les entreprises en France.
Leur rémunération est si faible
qu'ils sont tous obligés de continuer à exercer leur métier par ailleurs.
AVANTAGE
D'UNE MONNAIE FORTE
Un des facteurs principaux du succès est l'existence d'une monnaie forte ;
depuis des lustres et très régulièrement,
le franc suisse se trouve réévalué dans les faits
par rapport aux autres monnaies
Cela montre le caractère mensonger
de ce que l'on appelle les dévaluations compétitives.
L'intérêt d'une monnaie forte est double.
D'abord, dans la compétition mondiale,
que la Suisse ne refuse pas bien au contraire,
les entrepreneurs sont conduits à l'excellence
à la fois dans les décisions et dans les investissements.
Il est facile de remarquer que le pays
est à l'origine de firmes tout à fait considérables
dans le domaine pharmaceutique ou dans d'autres domaines.
Un autre avantage est de donner aux acteurs économiques
la possibilité de faire des investissements à l'étranger
dans des conditions favorables étant donnée la force de la monnaie nationale.
Là aussi, la compétitivité issue de la liberté joue un rôle
et permet justement aux firmes suisses
de devenir des géants mondiaux sans payer trop cher la place à conquérir.
Il faut ajouter ce que personne ne met en lumière.
Les dévaluations pratiquées par le pouvoir politique sont immorales.
Il y a bien longtemps,
Moïse reçut sur le Mont Sinaï les commandements de Dieu
dont le célèbre : «Tu ne voleras pas».
Depuis ce fait historique, toutes les législations ont imposé,
à la fois aux croyants et aux incroyants,
le respect des contrats privés et de la propriété.
Or, la dévaluation imposée par les pouvoirs politiques
est une rupture de contrat et une atteinte à la propriété.
Elle est, en plus et ce n'est pas un hasard,
inopérante, comme l'exemple de la Suisse le montre.
Pour conclure,
comme disait maman Laetitia : «Pourvou que cela doure».
Michel de Poncins
21:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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