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11/12/2018

Lorsque la droite européenne était socialiste:

 

 

 

 
 
 
 

 

 

Dans un précédent article (Pourquoi la droite sociale ?), nous montrions que la droite légitimiste et la droite bonapartiste avaient été à la pointe du combat social. Il nous faut aller plus loin aujourd’hui. En effet, la droite traditionaliste et la droite révolutionnaire se sont réclamées du « socialisme » comme alternative au matérialisme marxo-libéral. En France et en Allemagne, le socialisme a pu recouvrir une signification tout autre que celle du collectivisme. Dans le premier pays, il a pu être défini comme un système économique où la justice sociale occupe le premier plan. Alors que, dans le deuxième pays, il apparaît comme un anthropologisme recouvrant la communauté du peuple.

 

 

 

Historiquement, ce sont Édouard Drumont et Maurice Barrès qui utilisent les premiers l’expression « socialisme national » pour désigner le recours indispensable à une économie solidaire dans une nation organique. De son côté, Charles Péguy s’est dit « socialiste », tout en récusant le jauressisme : « Le socialisme qui était un système économique de la saine et de la juste organisation du travail social, est devenu sous le nom de jauressisme et sous le nom identique et conjoint de sabotage, un système de désorganisation du travail social et en outre et en cela, une excitation des instincts bourgeois dans le monde ouvrier, un entraînement des ouvriers à devenir, à leur tour, de sales bourgeois. » Péguy stigmatise plus généralement la domination de l’argent – il est l’auteur de L’Argent, suivi de l’Argent (suite) -, non en raison d’un égalitarisme niveleur, mais parce qu’il souhaite une plus grande équité dans la répartition des richesses. C’est là plus qu’une nuance.

 

 

 

Charles Maurras et les Cahiers du Cercle Proudhon se sont également revendiqués d’un socialisme corporatif et mutualiste tour à tour. Le maître de Martigues a pu écrire : « Le socialisme libéré de l’élément cosmopolite et démocratique peut aller au nationalisme comme un gant bien fait à une belle main. » Dans les colonnes de L’Action française, on peut même lire : « Le nationalisme sous-entend une idée de protection du travail et des travailleurs, et l’on peut même, au moyen des calembours qui sont fréquents en politique, y faire entrer l’idée de nationaliser le sol, le sous-sol, les moyens de production. Sans calembour, un sentiment national plus intense, avisé par une administration plus sérieuse des intérêts nationaux, en tant que tels, pouvait introduire dans l’esprit de nos lois un compte rationnel des fortes plus-values que la société ajoute à l’initiative et à l’effort des particuliers, membres de la nation. Cette espèce de socialisme nationaliste était viable à condition d’en vouloir aussi les moyens, dont le principal eût dépendu d’un gouvernement fortement charpenté. Si l’État doit être solide pour faire face à l’Étranger, il doit l’être bien davantage pour résister à cette insaisissable étrangère, la Finance, à ce pouvoir cosmopolite, le Capital » (2 août 1914).

 

 

 

De leur côté, Pierre Drieu La Rochelle et Maurice Bardèche font appel à un « socialisme fasciste »dans une perspective européenne. Un « socialisme européen » loué plus tard par Jean Mabire.

 

 

 

En Allemagne, le courant Jeune-Conservateur prône un socialisme soldatique et communautaire. Arthur Moeller van den Bruck constate : « Chaque peuple a son propre socialisme. » Il renvoie à Oswald Spengler (Prussianité et Socialisme) et à Werner Sombart (Le Socialisme allemand). Un socialisme national qu’il ne faut pas confondre avec le national-socialisme…

 

09:51 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)