24/11/2011
LES TGV ROULENT SUR LE PAIN DES PAUVRES (3).
L'IDEOLOGIE
DU "TOUT TGV"
D'où vient cette idéologie du "tout TGV" ?
Plusieurs phénomènes dus à l’économie dirigée se rencontrent :
la volonté ardente des multiples élus joue un rôle majeur.
Chaque maire de grande ville ou chaque président de région veut "son" TGV.
De faux motifs interviennent :
par exemple, le nombre d'emplois créés
alors que l'on cache le nombre d'emplois détruits.
Et puis, l'on proclamera comme de vrais gamins
qu'un quart d'heure ou une demi-heure de gagnés
sont source de prospérité pour la région !
Les calculs de rentabilité peuvent être biaisés.
Banques et travaux publics, la main dans la main
minorent les coûts prévisibles et majorent les retombées éventuelles :
dix ans après plus personne ne vérifie.
Certes, la ruine de la SNCF a aussi bien d'autres causes.
Il y a le statut incomparable du personnel :
un agent de la SNCF coûte 30 % plus cher
à compétences égales qu'un salarié du privé.
A ce statut s'ajoute la pléthore de personnel
et une grande rigidité dans la gestion
avec du laxisme dans les heures de travail.
Le maintien abusif de liaisons secondaires sous-employées
sous la pression des élus est aussi un facteur ;
ces liaisons auraient pu facilement être supprimées
et remplacées par des autocars qui fonctionnent très bien dans d'autres pays.
A signaler particulièrement les grèves à répétition, évoquées ci-dessus.
Nous venons ces jours-ci d'en connaître deux exemples.
Il y eut d'abord cette forme particulière de grève qu'est le droit au retrait.
Un contrôleur avait été tué ce qui est certes inadmissible :
les cheminots en ont profité pour punir cruellement les voyageurs
en paralysant le pays pendant plusieurs jours.
Et rebelote quelques jours après pour d'autres motifs.
En fait, nous nous trouvons devant une sorte de guerre ouverte
par les cheminots contre le reste de la population.
Depuis des décennies, la vie quotidienne de millions de Français
et en particulier de dix millions de banlieusards
est empoisonnée par des grèves à répétitions
qui ont pour résultat que les usagers sont brusquement cloués sur le quai.
Il est évident que si le droit de grève est inscrit dans la constitution,
le droit de circuler librement est inscrit dans le droit des gens
et devrait être très supérieur au droit de grève.
Dans ces circonstances,
il est exact de dire que depuis des décennies les cheminots
à la remorque de certains syndicats
ont déclaré une véritable guerre au peuple français.
Ces dysfonctionnements techniques nombreux
sont directement liés à l'idéologie du "tout TGV".
Parmi eux, se trouvent les passages à niveau.
Le tout récent et terrible accident de passage à niveau
est loin d'être le premier :
il existe 15 100 carrefours
où quotidiennement le trafic routier rencontre le trafic ferroviaire
et en 2007, ils ont été l'occasion de 115 collisions
au cours desquelles trente-huit personnes ont perdu la vie.
Les programmes de sécurisation sont terriblement lents
puisqu’il n’y a plus d’argent nulle part.
Au même moment en Allemagne,
il n’existe pratiquement plus de passages à niveau dangereux.
Il est encore un aspect majeur à signaler dans cette triste histoire.
La SNCF est soumise au bon plaisir des pouvoirs publics
ainsi que des syndicats et échappe donc au contrôle du marché.
Or, lorsque les pouvoirs publics interviennent
ils mettent du temps à s'apercevoir de leurs erreurs
alors que lorsque le marché règne
les erreurs sont corrigées au plus vite sous la pression des clients.
C'est pour cela que le 30e anniversaire de la création des TGV est à signaler.
En effet, les élus qui nous ont apporté cette catastrophe
ont pris largement leurs retraites fastueuses et imméritées,
alors que c'est maintenant seulement que les pouvoirs publics
commencent à s'apercevoir de l'erreur qui remonte à trente ans !
17:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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