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22/04/2014

HERITAGE ZERO !

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Par Michèle Tribalat,

directrice de recherches à l'INED

 

Peut-on dire que la France et l’Union européenne (UE) ont opté pour un modèle multiculturaliste ?

Bien que l’intégration ne soit pas encore une compétence européenne, les pays de l’UE se sont mis d’accord, lors du Conseil du 19 novembre 2004, sur onze principes de base communs, qui les engagent.

L’intégration dont il est question ne reconnaît aucune asymétrie entre les sociétés d’accueil et les nouveaux venus. Aucun privilège n’est accordé aux Européens ou à leur héritage. Toutes les cultures ont même droit de cité. On ne reconnaît pas de culture européenne substantielle qu’il pourrait être utile de préserver.

 

Pourquoi notre modèle d’assimilation ne fonctionne-t-il plus ? Et quelle différence faites-vous entre assimilation et intégration ?

L’assimilation désigne un processus de mélanges et de convergence des comportements. Le modèle est asymétrique. C’est des nouveaux venus que sont attendus la plupart des efforts. Même si la société d’accueil se transforme, elle ne perd pas le sentiment de continuité avec son histoire.

Comme l’écrit Huntington (Qui sommes-nous ?, Odile Jacob, 2012), le plébiscite de tous les jours dont parle Renan porte sur le fait de savoir si l’on garde et prolonge l’héritage ou non. Pour fonctionner, l’assimilation nécessite que les nouveaux venus acceptent d’être ceux qui ont l’essentiel des efforts à faire. Il faut aussi que le corps social dans son entier soit acquis à ce projet. Ce n’est plus le cas.

 

Comment l’islam a-t-il changé le problème de l’assimilation ?

C’est alors que l’assimilation rencontrait des difficultés – avec l’importance croissante de la population musulmane – que nous avons changé de pied et opté pour un discours victimisant à outrance les immigrés et plus récemment les musulmans. Ils sont les représentants de la diversité tellement désirable et bénéfique. C’est l’intolérance des « autochtones » que l’on surveille désormais comme le lait sur le feu. […]

 

La Nef via Le Salon beige

10:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)