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11/10/2016

Petit Brother avant Big Brother:

 

 

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Le 30 septembre dernier, Najat Vallaud Belkacem a signé un programme renforçant le partenariat avec... Microsoft.

 
 
 
 
 
 

 
 
      

Quel souvenir a imprimé Emma Bovary dans notre esprit ? Celui d’une jeune provinciale romanesque rêvant d’une vie trépidante et mondaine, dont le mariage avec Charles – piètre médecin, trop simple et donc, pour Emma, ennuyeux à mourir – anéantira tous les espoirs. Emma, dont les émotions alternent entre exaltation et dépression ; Emma futile, Emma oisive et passionnée, Emma égoïste et dispendieuse, enfin, telles étaient les sentiments que cette fille de riche fermier pouvaient en nous susciter.

 

 

Terminé. Dorénavant, grâce aux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), orchestrés en même temps par un professeur de lettres et un professeur de sciences et vie de la terre (SVT), les élèves étudieront Emma en fonction de… son alimentation ! C’est ce que révèle Jean-Paul Brighelli dans Le Point puisque, en novembre 2015, un formateur de l’académie de Lyon a proposé ce qui suit : « Madame Bovary mangeait-elle équilibré ? Vous analyserez le menu proposé à son mariage, en expliquant en quoi ce sommet de la gastronomie normande ne satisfait pas les exigences d’une alimentation respectueuse de l’environnement. » Ravaler le chef-d’œuvre de Flaubert au rang de vulgaire propagande alimentaire et de prétendue étude écologique, pauvre Gustave !

 

 

Il y a pire : c’est l’EPI latin-EPS. « Entraînez-vous à refaire le geste de salut des gladiateurs à César […], le bras doit être levé droit, les doigts tendus, selon un angle de 30°. Cherchez des exemples dans un célèbre film de Ridley Scott et dans l’histoire allemande des années 1930-1940. » Beaucoup d’enseignants rechignent à se plier à se former ? À refuser que leurs élèves pratiquent ce qui ressemble furieusement à un salut nazi ? Le recteur de l’académie de Grenoble d’écrire que « ces comportements sont choquants et ne sauraient être tolérés » et d’en appeler à lui signaler le personnel éducatif récalcitrant.

 

 

Vous nourrissez des craintes face à une école qui a tout l’air de vouloir transformer vos intelligentes têtes blondes en inquiétants crétins ne s’exprimant plus que par slogans ? Vous n’avez encore rien vu. Aux États-Unis, le programme Common Core a été mis en place. Inspiré par Bill et Melinda Gates, imposé par l’administration Obama, le très nébuleux programme éducatif, qui engendre d’ores et déjà – par des exercices volontairement insolubles, et par des sujets comme « C’est OK de commettre un suicide » – des « dégâts physiques et émotionnels » considérables, a pour but de « transformer les étudiants en travailleurs plus dociles et en bétail plus taxable », en déduit le journaliste de l’émission.

 

 

Mais le pire est à venir. Bientôt, le suivi des élèves par un système d’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (FMRI), grâce à des capteurs sensoriels : « caméra à reconnaissance d’expression faciale installée dans les classes, sièges analysant leur posture, souris de leur ordinateur évaluant leur niveau de stress, bracelets biométriques pour surveiller le niveau d’intérêt », qui permettront à la fois la surveillance des élèves mais aussi celle de leurs professeurs.

 

 

La nouvelle ? Le 30 novembre dernier, Najat Vallaud Belkacem a signé un programme renforçant le partenariat avec… Microsoft. Le salut à César d’un côté, la surveillance sensorielle de l’autre, n’y a-t-il pas du souci à se faire ?

 

 

10:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)